Camaïeu

[Nathanaël Zenou]

C’est fou comme une femme investissant un lieu,
Par sa simple présence et son air gracieux,
Par de tout petits riens, par un parfum flottant
Va transcender l'espace et arrêter le temps.

Je regarde le lit, notre couette défaite,
Et le drap enroulé là où était ta tête.
Voici j’ai retrouvé une boite à cachous
Sous le polochon où tu caches tes chouchous.

Que son linge oublié garde l'idée du beau,
Qu’il reste un peu de fard au bord du lavabo,
Alors l'esprit de l'homme en lui-même s’émeut.

Mais elle sait aussi s’accaparer son âme
Et la folle passion qui au début le pâme
D’un seul coup, d’un seul le consume de son feu.

[jfmoods]

J'aime beaucoup le thème et le titre de ce sonnet, l'idée d'une couleur tendre qui enveloppe de son aura l'environnement immédiat, le passage du "tu" au "elle".

Peu de choses à dire sur la première strophe, sinon une virgule manquante à l'hémistiche du vers 1. Tu campes avec clarté et délicatesse le contexte.

Je suis plus circonspect sur les vers 5 et 6 où la répétition du "è" et du "t" ("couette défaite","était ta tête") dessert la fluidité de l'évocation intime. Des pistes alternatives sont envisageables sans modifier les rimes.

Peu de choses à dire sur les vers 7 à 11. Les notations sont fines et plaisantes. Il manque juste une ponctuation après "Voici". Un point d'exclamation, qui prendrait le lecteur à témoin, serait, je pense, le choix le plus opportun.

Je comprends ton intention au vers 12, mais le verbe "s'accaparer" présente un caractère rebutant. Il me semble contre-productif, car il dessine plutôt le portrait... d'une mégère. Un adoucissement de l'image apparaît donc souhaitable. La question se pose également de mettre ou non un point à la fin de ce vers.

Restent les deux derniers vers...

Au vers 13, j'aurais tendance à préférer "tout d'abord" à "au début". Narrativement parlant, cela me semble plus pertinent. Je mettrais aussi une virgule à l'hémistiche et une autre en fin de vers.

La chute est rendue problématique par le blocage « seul le » qui nuit au déroulé. Une virgule n'y changerait pas grand chose, je crois. Faut-il renoncer pour autant à la répétition ? Ce serait dommage car l'idée est séduisante... Sauf à reprendre entièrement le vers en conservant la rime. Remplacer cette figure d'insistance par une autre, une gradation, par exemple. Passer de la passion qui transfigure soudain à celle qui prend possession de son objet en franchissant des paliers successifs.

Merci pour le voyage !

[Jano]

J'aime beaucoup le premier quatrain, criant de vérité, après ça devient plus bana. Pas déplaisant mais moins fort que le début.
Il me semble aussi que le dernier vers est à reprendre, il sonne bizarre avec cette répétition "d'un seul".

[joe-joe]

Eh bien, je n’aime pas ce poème. Je ne doute ni du labeur ni de la science de son auteur, mais la vision de la femme qui l’anime ne me convient pas. Déjà, il y aurait à dire sur le fait même de poser la femme comme archétype, dès le premier vers. Être un mec, un mâle, ou ce que l’on veut, d’ailleurs, cela m’étrangle un peu.
Mais le lexique, le sens, tout pousse à la minoration de « la » femme : « sa simple présence et son air gracieux »- oh ! le bel objet que voilà, plein de grâces, exquis, brodant au salon… Une femme bien bourgeoise, de plus.
Elle agit sur nous, la charmeuse, par presque rien… Eh oui… Une femme…

Sinon, je n’ai pas apprécié ce vers : « Et le drap enroulé là où était ta tête. » qui m’a trop ballotté avec ses oulélahoué.
Si j’ai compris la diction, drôle, du vers du polochon, celle du dernier m’échappe complètement. Quel peut bien en être la diction de l’auteur ?
Le « s’ » adjoint à accaparer m’étonne. Mais je m’étonne parfois de peu.

[Pussicat]

euh... pour une fois je vais rejoindre joe-joe...
désolée mais je trouve l'écriture plate, confondante de clichés,
désolée,
vous auriez écrit : "Elle", cela aurait pu passer,
malheureusement, vous dites "C’est fou comme une femme investissant un lieu,"
la suite se dissout, mangée par ce quatrain fatal,
affligeant...

je passe mon tour sur les rimes...
désolée,

[seyne]

oui, de même.
Je vais être un peu méchante, mais, est-ce que vous avez fréquenté des vraies femmes, des femmes humaines ? Je veux dire, les yeux et les oreilles ouverts ? Et si oui, qu'est-ce que vous avez vu et entendu, senti ?
en vrai ?

[Legone]

Perso je suis pas Victor Hugo mais quand même ces vers ne me paraissent pas très aboutis. Mais bon je préfère ça aux machins médiastinaux ou je ne sais pas quoi.

[joe-joe]

euh... pour une fois je vais rejoindre joe-joe...
désolée mais je trouve l'écriture plate, confondante de clichés,
désolée,
vous auriez écrit : "Elle", cela aurait pu passer,
malheureusement, vous dites "C’est fou comme une femme investissant un lieu,"
la suite se dissout, mangée par ce quatrain fatal,
affligeant...

je passe mon tour sur les rimes...
désolée,

Pour une fois ?
Vous pouvez compter mes commentaires sur les doigts d'une main. Mais je prendrai votre remarque comme une tentative d'excuse pour vos propos méprisants à mon encontre. Amusant, quand même, que vous soyez en accord avec un pauvre type qui, selon vous, ne sait même pas lire un mot.

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