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Je tue quelqu'un

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seyne
Jano
Cerval
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Message  Cerval Ven 7 Fév 2014 - 9:18

Mon amour

Tu te relèves dedans les feuilles (écolier trébuchant qu'est le vent) de sur les sols (les gouttes de la pluie au rebond des cils) de par les corps (la fenêtre grande ouverte des cigarettes) la nuit tourne autour de tes lèvres et chute (ainsi que lorsque les baisers les colorent)


Mon amour


Tu traînes quelque part dans la pièce, palpable : sur les clefs, sur la table, à tout l'or des meubles, dans un peuple qui retient son haleine d'habitude et qui en fait la teinte des boiseries tu en fais une mèche remise à la nécessité du regard, une ogive dessous le balcon des poitrines, qui veut dire en sa forme de lèvre la prononciation de sa structure, de tout le disposé de toi, on ne sait pourquoi... qui garde le secret de son nom dans les buissons de sa malice

Toi

Tu joues à l'horizon du regard comme le couchant à la corde à sauter des heures : au faîte des collines, à l'ongle précisément, tu passes et repasses et ce n'est pas ce ciel changeant à se trahir qui dira le contraire. tu as toujours semblé tout au bout des choses, mais comme enfin des bras s'ouvrent, une cigarette qui passe comme une voiture sur les flaques d'eau... tu donnes son sens au sourire en en faisant les rideaux d'une scène soulevés par les mains du vent, précautionneusement, tu joues au risque oublié des toits où le ciel saute de flaque en flaque à la marelle de lui-même, et gagne, bref

Toi seule

on finit par se perdre dans la forêt de soi, il y reste la rengaine de petites chansons pour appeler le regard... la main va où elle se pense connue mais toujours elle se trompe, et s'écroule comme la marée dans son pas. elle ne touche pas deux fois un tissu où je n'ai renouvelé ton idée et tu changes de sourire comme font les ombres. tu te renouvelles comme l'impression aux peintures et ce linge de ta pensée, sèche aux cordes de la mienne. bientôt il est l'heure de ranger les chaises au jardin de soi-même, les noisetiers dans la housse de leur grammaire (les saisons), tout ce qui n'a pas comme tes yeux la couleur des carreaux de la piscine... que je confonds avec l'avenir immédiat, avec le verre de vin de mes paumes, avec toute l'habitude, avec les chevaux du vent qui sautent par-dessus l'encolure du cristal, avec le cristal refermé dans la main de sa mesure, avec la musique, et tous les instruments

Cerval

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Message  Cerval Ven 7 Fév 2014 - 9:22

j'avoue j'avais pas d'inspiration pour la fin.

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Message  Cerval Ven 7 Fév 2014 - 9:34

ah bah j'y avais pas pensé :

PAN !

voilà

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Message  Jano Sam 8 Fév 2014 - 17:57

J'ignore ce que vous avez tenté là Cerval mais à mon avis ça ne fonctionne pas. La première phrase n'est pas correcte grammaticalement et heurte fortement l'oreille. Le reste est du même genre : vocabulaire et structure aléatoires. On dirait des accumulations de mots sans queue ni tête avec un résultat plutôt indigeste.
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Message  seyne Sam 8 Fév 2014 - 18:05

Jano, même chose qu'à Legone, quelques incursions et découvertes dans la poésie du XXeme siècle vous aideraient à relativiser certaines certitudes.
Une des caractéristiques de l'art poétique c'est qu'il s'autorise à utiliser la langue avec une certaine liberté - qui a varié selon les époques - et ce faisant, à ouvrir une liberté de penser.
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Message  Jano Sam 8 Fév 2014 - 18:29

Merci Seyne, je sais tout ça, sans aucune animosité ! Cependant il y a un fossé entre l'expérience littéraire, la déconstruction surréaliste et le grand n'importe quoi. Il est un peu facile d'assembler des grappes de mots ou de les barrer et de crier ensuite au génie.
Je ne vous vise pas Cerval, j'ai simplement dit que cet écrit ne fonctionnait pas pour moi car il n'a pas de direction, de visée poétique identifiable.
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Message  seyne Dim 9 Fév 2014 - 17:27

oui, on ne peut pas accorder de qualité littéraire à un texte qui ne "parlerait " à personne. La licence poétique ce n'est pas un usage autistique de la langue. Mais à moi par exemple, ce texte parle beaucoup.
Ce qui est un problème c'est que bien souvent, et je le fais aussi, on a tendance à rejeter à priori ce qui ne vous parle pas, en le rangeant facilement dans le n'importe quoi, l'abscons plus ou moins prétentieux, et on ferme tout de suite la porte.
Alors que si on laisse ouvert, si on y accorde du temps, de la sensibilité, on découvre parfois des trésors, c'est à dire des choses nouvelles, des beautés inconnues.
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Message  Cerval Lun 10 Fév 2014 - 2:01




L'AMOUR LA NUIT





Ô que je m'enlise dans la boue des étoiles
costume tâché
vous êtes priée de repasser les plis de mon élégance

merci madame


merci.

Je vous vois. Vous apparaissez soudain à la frontière du regard, puis les bras chargés de parfums, et aux prunelles, l'entier panier des couleurs. Vous ne dites rien puisque vous êtes belle et qu'ainsi les choses parlent pour vous. Vous ne dites rien : moi je ne supporte pas mon silence. Je voudrais vous brusquer d'une intention qui pour vous s'exclame mais sans vous lalala

bon.

Et l'on revient ensemble au pays du silence. Donc on allume une cigarette, puis prendre l'air détaché des passants. Je m'assieds au café de moi-même : tu es là, mais c'est comme si tu passes, et ta robe te fait une beauté supplémentaire, et inutile pourtant de n'être là que pour s'accorder à tes pas, qui fuient, qui me fuient. Et tout cela dans la plus pure immobilité pourtant. Loin si tu le veux et si tu le veux seulement, loin tout de même. Pas un regard, je fais comme si je ne lisais aucun signe. Toute une bibliothèque pour les aveugles.

J'ouvre au hasard ce livre de ta paupière. Je laisse y naitre le rire de ce qu'en tourne les pages le vent. Tout un roman de l'ombre, une glace sans tain

La nuit, la nuit voilà la glace sans tain.

Je ne dors plus. Puisque je ne sais pas si tu dors : cela t'es égal : voilà alors, je ne peux plus dormir. Pas à cette ignorance de moi-même que dénonce ta nuit, et laisse la mienne ouverte, à la page des cigarettes. Les unes après les autres, toutes les fenêtres dans moi ouvertes : les cigarettes.

Je chante sans cesse les mêmes refrains d'hiver, lalala puis la voix baisse, lalala, lalala …


LE SOLEIL A LES LEVRES GERCEES ET MOI
ET MOI HAHAHAHAHA ET MOI
MOI JE MANGE LA GLACE TROIS-BOULES DE LA NUIT

AH SAVEURS

Ö SAVEURS

MAIS MOINS QUE TES LEVRES
certes.


Un petit sentier mène jusqu'à l'amour olala je suis une petite chose dans l'univers

un petit sentier mène jusqu'à ton coude ton ventre ton nez ton palais ton
(vestiges de la bouche, la voix effondrée)

la voix = descente de lit.

Bonsoir.


et maintenant une image essentielle


la nuit est moins nue que le grain de ta voix

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Message  Sahkti Jeu 17 Juil 2014 - 9:04

Il y a Cerval qui fait le guignol - souvent - et puis Cerval qui propose des trucs intéressants - ça arrive souvent aussi.
Dans le cas présent, la démarche me séduit car elle offre une mise en abîme intéressante sur la relation au moi et l'expression des sentiments. Puis comme dit seyne, il est bon de pouvoir expérimenter de nouvelles choses, des techniques, d'essayer... et tant pis si ça ne marche pas, il en sortira toujours un élément à retenir.
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Message  hi wen Sam 19 Juil 2014 - 9:26

je serai très curieux de savoir dans quelles conditions ces textes sont écrits, si c'est de l'écriture automatique par example, du premier jet, ou autre? si le procédé d'écriture est "pensé" ou agi?

sinon je trouve les images très intéressantes, et pour abonder dans le sens du commentaire précédent, oui il y a toujours, et encore cette mise en abime de soi qui chez cerval atteint des degrés paroxysmiques que cela en devient assez délectable.

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Message  Raoulraoul Dim 20 Juil 2014 - 15:45

Jano a écrit: La première phrase n'est pas correcte grammaticalement et heurte fortement l'oreille.  Vocabulaire et structure aléatoires. On dirait des accumulations de mots sans queue ni tête
Très intéressant ce que dit Jano. Voilà un négatif qui donne justement toute sa valeur au texte de Cerval. Comment peut-on encore aujourd'hui parler de "grammaticalité correcte" de "ce qui heurte ou non l'oreille" etc etc... Comme le rappelle Seyne, il faut un peu s'intéresser à notre époque, sa poésie ; Mallarmé, Apollinaire, qui ouvrent la voie à nos contemporains. Je ne prêche pas pour un culte de la modernité, loin de là. Mais des écritures d'aujourd'hui redéfinissent le statut du lecteur ; celui-ci est aussi l'acteur de ses lectures. "Accumulation de mots sans queue ni tête" ; c'est faux. Au contraire, si on prend le temps de lire, on découvre la richesse de ce texte. Il oblige à une méditation ; que le corps et l'esprit du lecteur deviennent poreux, hospitaliers à l'étrangeté.  Tout cela pour dire que j'adhère au texte de Cerval. C'est un saut, que les "sots" rechignent à sauter par crainte du vide... Pardonnez-moi cette facilité phonétique, mais je cède à l'incorrecte ! Comme le fait métaphoriquement Cerval.
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Message  Cerval Sam 2 Aoû 2014 - 3:25

hi-wen : concernant les conditions :

je m'en rappelle très bien. le premier texte a été écrit après une insomnie. j'avais bu trop de café. le matin achevait de finir de cette fin trop lente de quand on a pas dormi où, passée la joie de la lumière retrouvée, alors d'or, surtout depuis ma fenêtre orientée sud-est, elle est par l'habitude ternie et s'étend de ce ton uniforme jusqu'à la nuit revenante où le corps fatigué comme une épave s'échoue ; j'étais sur un macbook qui n'étais pas le mien car je n'en avais pas encore à l'époque ; fébrile, j'avais bu trop de café mais profité de cette technologie supérieure pour écouter, dans des conditions respectables, de la musique. alors j'ai su que j'étais devenu suffisamment crétin pour me mettre à écrire. la millième cigarette fumée je me suis mis à la fenêtre et j'ai composé d'une tenue la majeure partie du texte, ceci bordé de musique (mélange que je goûte d'ordinaire peu) ; puis j'ai stoppé et je suis allé dans une autre pièce où je me suis regardé dans le miroir (un grand miroir usé qui vous prend et terni tout le corps) ; satisfait, par terre j'ai écrit la suite. cigarette. j'ai ensuite supprimé quelques mots, fluidifié le texte, posté. la journée qui s'en suivit fut très désagréable.

le second fut composé en des circonstances plus brutales encore. comme dit, le premier, daté 7 février, vit la journée s'achever après un non-sommeil exceptionnellement harassant conclut à peine par une poignée d'heures; le 8 me vit vaquer à quelques activités dont j'ai perdu souvenir et c'est aux début du 9, le soir, donc dans la foulée du jour précédent et pensant encore devoir connaitre une insomnie (qui finalement ne vint pas) que je l'écrivis en forme de très grande blague pour une raison que la pudeur m'empêche hélas d'ici divulguer.

pour les remarques sur la grammaire : elle me semble tout à fait correcte dans l'humble mesure où le français est une langue vivante.

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Message  Cerval Sam 2 Aoû 2014 - 3:27

cette réponse est très mal rédigée.

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Message  hi wen Mar 5 Aoû 2014 - 9:34

vous vous dévalorisez.
elle a l'avantage de la concision, et fourmille de détails éclairants quand à la genèse de l'oeuvre en macération.

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Message  Lifewithwords Mer 13 Aoû 2014 - 23:14

Ca me fait vraiment penser à la peinture contemporaine. On passe devant une série de tableaux qu'on juge tout pourris (ils arrivent à exposer des tâches, franchement !), et puis tout à coup il y en a une de ces tâches, qui nous touche, allez savoir pourquoi... J'ai ressenti la même chose en lisant ton texte..

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