Hurlante nova (2)
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TerebHantin
Jano
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Hurlante nova (2)
Je ne sais qui je suis et j'ignore où je vais. La lumière file dans la nuit par les ondes translucides d'une gondole arlequin. Dans les eaux je m'enfonce, un verre de vin sur la table. Monde inconséquent qui exécute l'innocence.
Les yeux fiévreux, je lui demande si elle m'aime ; voilà qu'elle me tend sa croupe, si pâle. Le sexe est beau mais je n'y comprends rien. Grand dieu, pourquoi cette chair envahissante quand je n'aspire qu'à la paix des sens ?
Autant d'effluves perfides qui viennent troubler les reflets du lac.
Je suis las de respirer
L'antique tromblon n'attend qu'un ordre pour exploser ma tête octogonale mais ce n'est que du vent, gaudriole inventée par un misérable lâche. La vérité c'est que je mourrai comme un vieillard sénile qui aura oublié depuis longtemps les falaises du Mont Perdu ; entre les murs blafards d'une chambre puante, le cul torché par une aide-soignante impassible.
Je crie de peur
de peur du silence
d'un silence étranger
d'étrange béance
J'étais si bien avant, enveloppé dans l'écharpe aveugle des météores, flottant au sein de replis qui n'existaient pas. Partout et nulle part. Je me souviens des atomes qui crépitaient d'extase et me susurraient les promesses d'une vie nouvelle. Le souffle des nébuleuses - ô mères ! - dessinait mon ébauche en agitant les lignes de l'espace.
Et l'opacité qui maquillait ma peau n'attendait que mon expulsion finale pour réfléchir les couleurs.
Puis je fus rattaché à un corps
donné en souffrance
Je ne pouvais savoir que dehors la félicité s'écrasait contre le désordre de la matière, l'entropie inévitable de la grande roue. J'ignorais que les formes n'étaient que des esquisses dérisoires implorant le ciel pour repousser la terre, en quête d'un équilibre impossible.
J'ai pleuré l'infini et j'ai couru à perdre haleine, moi aussi, derrière toutes ces choses merveilleusement inutiles. A l'unisson de mes pairs j'ai tenté de remplir l'imperfection par un fatras de paroles creuses, d'actes illusoires, de vociférations ridicules et d'accouplements humides. Je me suis donné une apparence pour habiller l'impavide néant, celui qui sommeille au fond de nos âmes et nous reprend l'être à la fin.
Mais ici les molécules sont friables, polymorphes, et la première tempête m'a remis les pieds dans la glaise.
Piégé
qu'il en soit ainsi
Au nom de l'éphémère je transformerai l'immonde réalité. Je lui ferai rendre gorge - rouge - à coups de pinceaux vengeurs - bleus- d'hémorragies acryliques - vertes - d'images écorchées - jaunes - débordant le cadre - noir.
Je l'obligerai à plier, à rompre sous des volumes de pages furibondes les mains tachées d'un nouveau sang. Une palette, des lettres et des mots.
Initiateur d'un monde égocentrique je remplacerai ma condition humaine par le cri.
Va lui dire qu'il est temps
Les yeux fiévreux, je lui demande si elle m'aime ; voilà qu'elle me tend sa croupe, si pâle. Le sexe est beau mais je n'y comprends rien. Grand dieu, pourquoi cette chair envahissante quand je n'aspire qu'à la paix des sens ?
Autant d'effluves perfides qui viennent troubler les reflets du lac.
Je suis las de respirer
L'antique tromblon n'attend qu'un ordre pour exploser ma tête octogonale mais ce n'est que du vent, gaudriole inventée par un misérable lâche. La vérité c'est que je mourrai comme un vieillard sénile qui aura oublié depuis longtemps les falaises du Mont Perdu ; entre les murs blafards d'une chambre puante, le cul torché par une aide-soignante impassible.
Je crie de peur
de peur du silence
d'un silence étranger
d'étrange béance
J'étais si bien avant, enveloppé dans l'écharpe aveugle des météores, flottant au sein de replis qui n'existaient pas. Partout et nulle part. Je me souviens des atomes qui crépitaient d'extase et me susurraient les promesses d'une vie nouvelle. Le souffle des nébuleuses - ô mères ! - dessinait mon ébauche en agitant les lignes de l'espace.
Et l'opacité qui maquillait ma peau n'attendait que mon expulsion finale pour réfléchir les couleurs.
Puis je fus rattaché à un corps
donné en souffrance
Je ne pouvais savoir que dehors la félicité s'écrasait contre le désordre de la matière, l'entropie inévitable de la grande roue. J'ignorais que les formes n'étaient que des esquisses dérisoires implorant le ciel pour repousser la terre, en quête d'un équilibre impossible.
J'ai pleuré l'infini et j'ai couru à perdre haleine, moi aussi, derrière toutes ces choses merveilleusement inutiles. A l'unisson de mes pairs j'ai tenté de remplir l'imperfection par un fatras de paroles creuses, d'actes illusoires, de vociférations ridicules et d'accouplements humides. Je me suis donné une apparence pour habiller l'impavide néant, celui qui sommeille au fond de nos âmes et nous reprend l'être à la fin.
Mais ici les molécules sont friables, polymorphes, et la première tempête m'a remis les pieds dans la glaise.
Piégé
qu'il en soit ainsi
Au nom de l'éphémère je transformerai l'immonde réalité. Je lui ferai rendre gorge - rouge - à coups de pinceaux vengeurs - bleus- d'hémorragies acryliques - vertes - d'images écorchées - jaunes - débordant le cadre - noir.
Je l'obligerai à plier, à rompre sous des volumes de pages furibondes les mains tachées d'un nouveau sang. Une palette, des lettres et des mots.
Initiateur d'un monde égocentrique je remplacerai ma condition humaine par le cri.
Va lui dire qu'il est temps
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 54
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Hurlante nova (2)
L'ambiance me parle !
La cage, la frustration, et puis la résolution finale. J'ai bien aimé. C'est fort, criant. Peut-être brutal. On rentre vite dedans même s'il faut enjamber les surbrillances du début. Ouais, sympa.
La cage, la frustration, et puis la résolution finale. J'ai bien aimé. C'est fort, criant. Peut-être brutal. On rentre vite dedans même s'il faut enjamber les surbrillances du début. Ouais, sympa.
TerebHantin- Nombre de messages : 27
Age : 83
Localisation : Picardie
Date d'inscription : 31/07/2012
Re: Hurlante nova (2)
"J'ignore ce que vous avez tenté là" Jano "mais à mon avis ça ne fonctionne pas". Il n'a "pas de direction, de visée poétique identifiable. ": je vous ôte les mots du clavier...
"En effet, vous avez beaucoup d'émotions à revendre" , "de sentiments exacerbés qui ne demandent qu'à jaillir mais vous avez du mal à les dompter. Sur un forum littéraire il n'est pas suffisant de balancer pêle-mêle ses états d'âme, il faut aussi leur conférer une esthétique, les mettre en harmonie avec la musique des mots."
Initiateur d'un monde égocentrique ...Je ne vous le fais pas dire!
Ni le dit du texte, ni sa musique, ni son titre, ni son intention ne m'enchantent. Désolée.
Encore moins (ma taquinerie vous aura-t-elle mis la puce à l'oreille?) votre posture de donneur de leçons: la pensée péremptoire est incompatible avec l'art.
"En effet, vous avez beaucoup d'émotions à revendre" , "de sentiments exacerbés qui ne demandent qu'à jaillir mais vous avez du mal à les dompter. Sur un forum littéraire il n'est pas suffisant de balancer pêle-mêle ses états d'âme, il faut aussi leur conférer une esthétique, les mettre en harmonie avec la musique des mots."
Initiateur d'un monde égocentrique ...Je ne vous le fais pas dire!
Ni le dit du texte, ni sa musique, ni son titre, ni son intention ne m'enchantent. Désolée.
Encore moins (ma taquinerie vous aura-t-elle mis la puce à l'oreille?) votre posture de donneur de leçons: la pensée péremptoire est incompatible avec l'art.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Hurlante nova (2)
Je ne suis pas certain Polixène que vous ayez fait un réel effort pour rentrer dans ce texte et que vous avez vu ce vous vouliez y voir. Coller mes propres commentaires montre que vous avez davantage cherché la mesquinerie que tenter une véritable analyse. Et ceci n'a rien à voir avec votre opinion négative, c'est votre droit le plus légitime, simplement elle respire la mauvaise foi. Je reçois et accepte la critique quand je la sens sincère, argumentée, ici ce n'est vraiment pas le cas. Aveuglée par l'image que vous me prêtez vous êtes passée complètement à côté du propos.
J'évoque la condition existentielle, ses obligations, son poids sur nos destinées et explique comment j'essaie de m'en affranchir. Ce « monde égocentrique » que vous me reprochez est une réaction de défense au monde réaliste destructeur, ce n'est aucunement une glorification du moi. Grâce aux arts que je pratique (peinture, écriture) j'essaie de le transfigurer pour qu'il devienne acceptable, pour lui conférer un sens. Où voyez-vous un donneur de leçons ?
(Pour la modération, ce sera ma seule réponse sur ce fil, les suivantes se feront normalement sur "Discussions autour de nos textes. Je tiens à ce que celle-ci soit visible pour répondre aux interrogations des lecteurs qui prendraient d'emblée une mauvaise direction.)
J'évoque la condition existentielle, ses obligations, son poids sur nos destinées et explique comment j'essaie de m'en affranchir. Ce « monde égocentrique » que vous me reprochez est une réaction de défense au monde réaliste destructeur, ce n'est aucunement une glorification du moi. Grâce aux arts que je pratique (peinture, écriture) j'essaie de le transfigurer pour qu'il devienne acceptable, pour lui conférer un sens. Où voyez-vous un donneur de leçons ?
(Pour la modération, ce sera ma seule réponse sur ce fil, les suivantes se feront normalement sur "Discussions autour de nos textes. Je tiens à ce que celle-ci soit visible pour répondre aux interrogations des lecteurs qui prendraient d'emblée une mauvaise direction.)
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 54
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Hurlante nova (2)
(Vous m'avez fait le même type de réponse, sur votre dernier texte.
Alors, permettez-moi de douter que vous admettiez réellement la critique si celle-ci n'est pas élogieuse.)
Alors, permettez-moi de douter que vous admettiez réellement la critique si celle-ci n'est pas élogieuse.)
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Re: Hurlante nova (2)
Je n'ai jamais, hélas, ressenti le souffle des nébuleuses ni l'écharpe aveugle des météores, je dois avouer qu'il s'agit pour moi d'un monde hors de portée dont je ne saisis guère qu'une lointaine clarté au coeur des nuits d'été. C'est sans doute ce qui me rend si étrangère l'émotion du narrateur qui semble regretter sa fréquentation de l'infini au point de se sentir si tristement à l'étroit dans son corps.
Je le regrette, Jano, mais ce que tu appelles l'immonde réalité est tout ce que je possède, tout ce que je suis capable d'appréhender aussi je tâche de m'en accommoder au mieux, sans cris ni débordements pour rendre fréquentables au quotidien toutes ces choses merveilleusement inutiles qui meublent le néant et que je te conseillerais bien de regarder d'un oeil plus tendre.
Sinon, ça a de la gueule ce que tu tentes de faire passer mais c'est un peu tonitruant à mon humble avis.
Je le regrette, Jano, mais ce que tu appelles l'immonde réalité est tout ce que je possède, tout ce que je suis capable d'appréhender aussi je tâche de m'en accommoder au mieux, sans cris ni débordements pour rendre fréquentables au quotidien toutes ces choses merveilleusement inutiles qui meublent le néant et que je te conseillerais bien de regarder d'un oeil plus tendre.
Sinon, ça a de la gueule ce que tu tentes de faire passer mais c'est un peu tonitruant à mon humble avis.
Re: Hurlante nova (2)
j'ai pris un très grand de plaisir, de bout en bout, à lire ce texte : ses bizarreries, les réminiscences de science fiction qu'il éveille, ses outrances de vocabulaire, son côté décousu bien accordé à son thème, ses couleurs, ses échappées lumineuses, son amertume théâtrale.... Jano, comment peux-tu (je me permets) écrire des choses aussi libres et dézinguées et être aussi moralisant et chiant dans tes commentaires et tes échanges ? (amicalement).
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