Croyances indigènes
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Annie
Polixène
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9 participants
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Croyances indigènes
Croyances indigènes
Comme une boite en fer calée dans la portière, l’errance des silices que la terre digère
Croyances indigènes, galaxies vertueuses
La rigueur des adrets sous l’aune du marin et les sombres ubacs qui croulent sous les pins
Odyssées carnavales orbitant sous les graves
Perspectives de biefs bordés de pins d’Alep, la trainance des gueux, éreintée par l’orage
Sans le verbe, la vie qu’on doit s’imaginer ; une poésie mentale, cette sorte de charbon
Ne sommes-nous, chacun… ? Une sorte d’univers
Et quand sous le matin aux limes des nuages je m’égare un instant sur l’estran d’une plage
Du côté de la terre s’amorce une journée, un monde de chimie.
Je n’ai rien à vous vendre, j’ai trop appris des choses
Elles me font solitude
Comme une boite en fer calée dans la portière, l’errance des silices que la terre digère
Croyances indigènes, galaxies vertueuses
La rigueur des adrets sous l’aune du marin et les sombres ubacs qui croulent sous les pins
Odyssées carnavales orbitant sous les graves
Perspectives de biefs bordés de pins d’Alep, la trainance des gueux, éreintée par l’orage
Sans le verbe, la vie qu’on doit s’imaginer ; une poésie mentale, cette sorte de charbon
Ne sommes-nous, chacun… ? Une sorte d’univers
Et quand sous le matin aux limes des nuages je m’égare un instant sur l’estran d’une plage
Du côté de la terre s’amorce une journée, un monde de chimie.
Je n’ai rien à vous vendre, j’ai trop appris des choses
Elles me font solitude
Re: Croyances indigènes
Un poème qui ne se livre pas facilement, de par la richesse du vocabulaire employé...
J'ai hésité à aller chercher le sens de certains termes, mais j'ai préféré lire et relire et me laisser porter par les mots et leur musicalité... et finalement le mystère conservé du texte en fait son charme.
J'ai hésité à aller chercher le sens de certains termes, mais j'ai préféré lire et relire et me laisser porter par les mots et leur musicalité... et finalement le mystère conservé du texte en fait son charme.
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Croyances indigènes
J'adore l'humilité qu'il y a de poser la question plutôt que d'affirmer être un univers, sa qualifie les pérégrinations mentales des descriptions préalables. mais sa s'enchaine bien, j'adore l'attaque "sous le matin". Il y a le conteur d'un coté et le monde qui va fourmiller de l'autre. Reste qu'il est difficile de se mélanger au autres après un spleen matinal :). Ca rappel Hugo.
shebaleking- Nombre de messages : 9
Age : 35
Localisation : 48°24N, 04°31W
Date d'inscription : 18/03/2011
Re: Croyances indigènes
Ton retour ici m' enchante ! C'est qu'on a besoin de tout le monde...
L'avènement du "je" dans ta poésie, voilà qui change mes vieux réflexes...mais j'ai eu quand même ma dose d'estrans , adrets et autres limes sentinelles.
Tes textes sont rares pour moi en ce sens qu'ils me branchent le grand angle avec la mémoire olfactive.
Je über-kiffe.
L'avènement du "je" dans ta poésie, voilà qui change mes vieux réflexes...mais j'ai eu quand même ma dose d'estrans , adrets et autres limes sentinelles.
Tes textes sont rares pour moi en ce sens qu'ils me branchent le grand angle avec la mémoire olfactive.
Je über-kiffe.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Croyances indigènes
(...malgré les petits défauts qu'on pourrait y trouver deci-delà.)
Allez up!
Allez up!
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Croyances indigènes
Primo : contente de te revoir Loïc, au sortir des turbulences du forum.
Poème difficile à apprécier, je pourrais commencer par la formule "merci du voyage".
En effet j'ai voyagé, et c'est agréable, mais voyagé en aveugle dans un pays où je n'aurais de repère que les bornes kilométriques !
Pour le dire platement, je n'ai pas saisi de quoi tu parles (croyances?) mais j'ai entendu les alexandrins et les rimes. Et de probables réminiscences.
"Odyssées carnavales orbitant sous les graves" ... "un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres" ?
"La rigueur des adrets sous l’aune du marin" ... à l'aube ce matin ?
Poème difficile à apprécier, je pourrais commencer par la formule "merci du voyage".
En effet j'ai voyagé, et c'est agréable, mais voyagé en aveugle dans un pays où je n'aurais de repère que les bornes kilométriques !
Pour le dire platement, je n'ai pas saisi de quoi tu parles (croyances?) mais j'ai entendu les alexandrins et les rimes. Et de probables réminiscences.
"Odyssées carnavales orbitant sous les graves" ... "un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres" ?
"La rigueur des adrets sous l’aune du marin" ... à l'aube ce matin ?
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Croyances indigènes
Ton écriture est toujours très organique, mais là on sent en plus que tu t'y incarnes dans cette boue. C'est vraiment bien. Heureux de te relire.
Re: Croyances indigènes
Une écriture forte, organique, intimement liée aux matières.
On se laisse emporter. Vers où ? On ne sait trop. Mais on y va sans se questionner, comme prisonniers de la musique du flûtiste de Brême.
On se laisse emporter. Vers où ? On ne sait trop. Mais on y va sans se questionner, comme prisonniers de la musique du flûtiste de Brême.
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Re: Croyances indigènes
Moi aussi, j'aime beaucoup, on erre avec toi les yeux bien ouverts "sous le ciel aux limes des nuages". Un poème qui délivre peu à peu une âpre sensation de liberté.
(j'aime moins le dernier vers, un peu pouétique) à mon goût.
(j'aime moins le dernier vers, un peu pouétique) à mon goût.
Re: Croyances indigènes
traînance
L'ailleurs est souvent un élément moteur de ton univers poétique. Tes textes tracent régulièrement une ligne de fuite. Ici, on remarque un retour final sur soi plutôt inattendu. "Je n'ai rien à vous vendre, j'ai trop appris des choses / Elles me font solitude". Pourquoi la phrase initiale de "Tristes tropiques" me trotte-t-elle dans la tête en lisant et relisant ce passage ? "Je hais les voyages et les explorateurs.". Peut-être est-ce le ton, catégorique, sans concession ("rien", "trop") et l'idée, sous-jacente, du mercantilisme. Sans doute le titre de ton poème m'y renvoie-t-il aussi, inévitablement. Et puis, il y a ce rapport à l'ailleurs...
Je ne peux que m'attarder sur ce passage...
"Et quand sous le matin aux limes des nuages je m’égare un instant sur l’estran
d’une plage
Du côté de la terre s’amorce une journée, un monde de chimie."
… qui m'apparaît comme symptomatique du message que tu entends faire passer. Considérons cette phrase, donc... Il s'y amorce un double mouvement : celui de l'éloignement ("m'égare") qui permet de porter le regard sur le point de départ ("Du côté de la terre"). Est-ce la définition même de l'ailleurs, de l'indéfini (l'estran étant, par nature, un lieu provisoire de passage) qui nous ramène inévitablement à notre souche, à notre véritable lieu d'élection ? L'ailleurs qui nous fait indubitablement prendre conscience de ce rapport si intime, si profond, presque incommunicable ("Elles me font solitude") que nous entretenons avec nos racines ? Ta question et ta réponse ("Ne sommes-nous, chacun… ? Une sorte d’univers") ne déclinent-elle pas la conclusion inévitable de toutes nos pérégrinations qui sont, aussi, forcément, au-delà du déplacement à travers l'espace, des voyages incessants à l'intérieur de nous même ? Se trouver, c'est trouver son lieu.
L'indigène ne sait pas porter un regard désabusé sur l'endroit où il vit. Il en épouse le rythme sans jamais tenter de le perturber. Le rapport à son milieu est émerveillé comme l'est, chez toi, ce "monde de chimie".
Merci pour ce partage.
L'ailleurs est souvent un élément moteur de ton univers poétique. Tes textes tracent régulièrement une ligne de fuite. Ici, on remarque un retour final sur soi plutôt inattendu. "Je n'ai rien à vous vendre, j'ai trop appris des choses / Elles me font solitude". Pourquoi la phrase initiale de "Tristes tropiques" me trotte-t-elle dans la tête en lisant et relisant ce passage ? "Je hais les voyages et les explorateurs.". Peut-être est-ce le ton, catégorique, sans concession ("rien", "trop") et l'idée, sous-jacente, du mercantilisme. Sans doute le titre de ton poème m'y renvoie-t-il aussi, inévitablement. Et puis, il y a ce rapport à l'ailleurs...
Je ne peux que m'attarder sur ce passage...
"Et quand sous le matin aux limes des nuages je m’égare un instant sur l’estran
d’une plage
Du côté de la terre s’amorce une journée, un monde de chimie."
… qui m'apparaît comme symptomatique du message que tu entends faire passer. Considérons cette phrase, donc... Il s'y amorce un double mouvement : celui de l'éloignement ("m'égare") qui permet de porter le regard sur le point de départ ("Du côté de la terre"). Est-ce la définition même de l'ailleurs, de l'indéfini (l'estran étant, par nature, un lieu provisoire de passage) qui nous ramène inévitablement à notre souche, à notre véritable lieu d'élection ? L'ailleurs qui nous fait indubitablement prendre conscience de ce rapport si intime, si profond, presque incommunicable ("Elles me font solitude") que nous entretenons avec nos racines ? Ta question et ta réponse ("Ne sommes-nous, chacun… ? Une sorte d’univers") ne déclinent-elle pas la conclusion inévitable de toutes nos pérégrinations qui sont, aussi, forcément, au-delà du déplacement à travers l'espace, des voyages incessants à l'intérieur de nous même ? Se trouver, c'est trouver son lieu.
L'indigène ne sait pas porter un regard désabusé sur l'endroit où il vit. Il en épouse le rythme sans jamais tenter de le perturber. Le rapport à son milieu est émerveillé comme l'est, chez toi, ce "monde de chimie".
Merci pour ce partage.
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Croyances indigènes
C’est avec plaisir que je viens vous saluer, sans ce site aurais je autant écrit …L’envie de vous éclairer sur le contenu de ce texte me fait vous répondre car il me semble intéressant de vous en livrer la teneur et d’en ôter tout mystère
Cette boite en ferraille, une cannette de soda ou autre qui traine dans la portière d’une vieille bagnole qui finiront toutes les deux a la fonderie m’évoquent le cycle géologique et métamorphique des éléments dont la silice (je m’intéresse depuis quelque temps à la géologie pour visiter la haute Provence et y intéresser mes enfants)
Pour les croyances indigènes, j’entends les indigènes au sens espèce humaine sur la terre se construisant une vision mentale et vertueuse de l’ordre et de l’équilibre régnant dans une nature de nature anthropomorphique, c’est normal me direz vous, comment faire d’autre au risque de sombrer dans l’absurde
Vient alors notre réalité physique et philosophique, que par nature je ne remets pas en doute, quoi de plus enivrant que la situation décrite, celle d’un adret asséché et rude sous le vent maritime que l’altitude assèche, et son pendant le foehn qui arrose les pentes a l’ombre et ou la vie reprend ses droits (je pense à la montagne de Lure)
Pour l’odyssée carnavale la question est une tentative pour donner un sens à tout ce bel équilibre ou président quelques lois simples : la thermodynamique, la mécanique des fluide et la gravité ( je n’ai pas trouvé carnavale au féminin mais je le sens à sa place), le caranaval des implications de ces lois nous donnant tout de même un beau défilé au sens de ces enfants de maternelle qui égayent le village le jour où ils défilent déguisés et sérieux, les uns au regard éperdu, d’autres en pleurs…
Pour les biefs c’est simple, allez à Sallèles d’aude et marchez le long du canal de la robine vers le canal du midi il y a là le bief d’un canal filant droit dans la plaine caillouteuse, les écluses égayent une longue perspective d’eau verte qui somnole sous le soleil de l’Aude entre les pins d’Alep ou maritimes qu’on y a planté pour faire de l’ombre et maintenir les berges
Pour les gueux peut être est- ce nous ? avançant sous l’orage sans autre but que d’aller ou la pente nous mène, vers une mer d’éternité qui nous le savons bien nous engloutira
Cette mer que je fréquente assidument de manière tangible, nous pas en y navigant mais en arpentant souvent les longues plages du coté d’Erdeven dans le Morbihan, sur ces estrans placides ou l’œil ne s’arrête sur rien et ou la marche solitaire impose une sorte de méditation vide de sens ; j’y emmène parfois ma clarinette et joue de la musique aux accents d’Europe centrale (la musique Bretonne ayant le don de m’ennuyer au bout de 10 mesures) avec pour seul public dans bancs de petits oiseaux noir et blanc se déplaçant en groupe a la limite des vagues en picorant je ne sais quoi (il faut dire que j’y vais le matin au soleil levant, a cette heure là d’ailleurs quelques nuages ténus soulignent l’arrière plan y créant comme une sorte de limite rectiligne, d’où la lime des nuages )
A ce moment on ressent une sorte de renaissance circadienne ou la chaleur naissance d’un soleil passant d’orangé a rose puis blanc (loi de la réfaction) réchauffe l’atmosphère engendrant alors d’endothermiques réactions chimique, c’est tout bête en fait…
En contrepartie peut être après cette lecture ressentirez vous la même impression que le narrateur qui comme le dit l’ecclésiaste : qui augmente sa science augmente son malheur
Chercher à savoir et découvrir les bribes d’une simple et effrayante réalité rend seul, mais pour moi le jeu en vaut la chandelle
Mais pourquoi je vous raconte tout ça ?
Cette boite en ferraille, une cannette de soda ou autre qui traine dans la portière d’une vieille bagnole qui finiront toutes les deux a la fonderie m’évoquent le cycle géologique et métamorphique des éléments dont la silice (je m’intéresse depuis quelque temps à la géologie pour visiter la haute Provence et y intéresser mes enfants)
Pour les croyances indigènes, j’entends les indigènes au sens espèce humaine sur la terre se construisant une vision mentale et vertueuse de l’ordre et de l’équilibre régnant dans une nature de nature anthropomorphique, c’est normal me direz vous, comment faire d’autre au risque de sombrer dans l’absurde
Vient alors notre réalité physique et philosophique, que par nature je ne remets pas en doute, quoi de plus enivrant que la situation décrite, celle d’un adret asséché et rude sous le vent maritime que l’altitude assèche, et son pendant le foehn qui arrose les pentes a l’ombre et ou la vie reprend ses droits (je pense à la montagne de Lure)
Pour l’odyssée carnavale la question est une tentative pour donner un sens à tout ce bel équilibre ou président quelques lois simples : la thermodynamique, la mécanique des fluide et la gravité ( je n’ai pas trouvé carnavale au féminin mais je le sens à sa place), le caranaval des implications de ces lois nous donnant tout de même un beau défilé au sens de ces enfants de maternelle qui égayent le village le jour où ils défilent déguisés et sérieux, les uns au regard éperdu, d’autres en pleurs…
Pour les biefs c’est simple, allez à Sallèles d’aude et marchez le long du canal de la robine vers le canal du midi il y a là le bief d’un canal filant droit dans la plaine caillouteuse, les écluses égayent une longue perspective d’eau verte qui somnole sous le soleil de l’Aude entre les pins d’Alep ou maritimes qu’on y a planté pour faire de l’ombre et maintenir les berges
Pour les gueux peut être est- ce nous ? avançant sous l’orage sans autre but que d’aller ou la pente nous mène, vers une mer d’éternité qui nous le savons bien nous engloutira
Cette mer que je fréquente assidument de manière tangible, nous pas en y navigant mais en arpentant souvent les longues plages du coté d’Erdeven dans le Morbihan, sur ces estrans placides ou l’œil ne s’arrête sur rien et ou la marche solitaire impose une sorte de méditation vide de sens ; j’y emmène parfois ma clarinette et joue de la musique aux accents d’Europe centrale (la musique Bretonne ayant le don de m’ennuyer au bout de 10 mesures) avec pour seul public dans bancs de petits oiseaux noir et blanc se déplaçant en groupe a la limite des vagues en picorant je ne sais quoi (il faut dire que j’y vais le matin au soleil levant, a cette heure là d’ailleurs quelques nuages ténus soulignent l’arrière plan y créant comme une sorte de limite rectiligne, d’où la lime des nuages )
A ce moment on ressent une sorte de renaissance circadienne ou la chaleur naissance d’un soleil passant d’orangé a rose puis blanc (loi de la réfaction) réchauffe l’atmosphère engendrant alors d’endothermiques réactions chimique, c’est tout bête en fait…
En contrepartie peut être après cette lecture ressentirez vous la même impression que le narrateur qui comme le dit l’ecclésiaste : qui augmente sa science augmente son malheur
Chercher à savoir et découvrir les bribes d’une simple et effrayante réalité rend seul, mais pour moi le jeu en vaut la chandelle
Mais pourquoi je vous raconte tout ça ?
Re: Croyances indigènes
je ne sais pas pourquoi tu le racontes, mais je peux te dire ce deuxième texte est aussi beau que le poème. tu devrais les mettre ensemble, comme un diptyque.
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