Sans ambages
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Sans ambages
- est-ce que vous comprenez qu'il vous aime ?
le contraire de lui prend son temps
c'est à rebours de soi
des feuillets se détachent du cahier verbal
Ô vent
un ruban dénoué
s'ouvrir au milieu
de sa bouche
tous les mots à ses pieds
elle est au milieu d'une phrase renversée
(elle ne comprend plus rien. elle reste immobile à regarder les carreaux où la lumière se reflète, reste muette ; peut-être qu'elle surveille quelque chose, n'emportez pas son corps)
l'une après l'autre elle allume les cigarettes
la bouche longtemps reste coite
je l'ouvre
un soleil derrière les carreaux immenses prend son temps et vous respire, à s'en ouvrir les yeux. par le circonstancié de l'instant on aurait pu croire à une duperie. mais bientôt la raison s'en précisa. les contours montèrent comme on se réveille. est-ce qu'elle est de l'autre côté du miroir ? un miroir est comme un roman ouvert au hasard, laissez-en tourner les pages le vent, il l'écrira mieux qu'à ma place. elle a décidé de se défaire de toutes ses raisons, ces progénitures de son pas en forment le souvenir émouvant. elle est peut-être déjà dans la mémoire. il est des moments lorsqu'on les vit qui se présentent avec le geste de la remémoration, c'est une façon de l'éclairage, cet angle mental à la lumière.
peu à peu, les émotions tombent comme des feuilles. elle marche dans la rue mais ça pourrait être une autre, j'arrête dorénavant de le préciser. mais il y a quelque chose de très doux à ses pas comme si une partie du sol s'y précipitait. elle vérifie, les branchages sont à leurs places, et les ombres à l'étiage d'elles-mêmes, le tissu noble de la matière. ce perpendiculaire du corps et de la rue scande le pouls du jour. elle est à son propre poignet. tout est suffisamment tranquille pour que son silence se remarque. on se retourne en soi, elle ne fait pas attention à eux.
elle prend son temps et une respiration. je m'accorde.
elle dit
"je ne sais pas trop
la vie autrement qu'au hasard"
je la crois sur parole
sa voix a de belles épaules
elle me demande si j'ai du feu
elle allume sa cigarette avec un geste qui lui demande pardon
bonsoir
et remet le v
ent à ses chev
eux
pour qu'il en fasse un véritable prolongement de sa peau, les enfants de toute étamine à sa main mêlés
pour conjurer la dimension absente de l'air
dans la prestidigitation de sa paume invisible
ses pas font un bruit de baisers
je remarque la régularité de ces motifs
ses gestes possèdent leurs propres corolles qui est le temps de la préparation mentale
alors très fort, elle ferme les yeux
tous les mots sur un piano
elle sourit et tombe sur ma pensée
comme un soleil descend les collines
le contraire de lui prend son temps
c'est à rebours de soi
des feuillets se détachent du cahier verbal
Ô vent
un ruban dénoué
s'ouvrir au milieu
de sa bouche
tous les mots à ses pieds
elle est au milieu d'une phrase renversée
(elle ne comprend plus rien. elle reste immobile à regarder les carreaux où la lumière se reflète, reste muette ; peut-être qu'elle surveille quelque chose, n'emportez pas son corps)
l'une après l'autre elle allume les cigarettes
la bouche longtemps reste coite
je l'ouvre
un soleil derrière les carreaux immenses prend son temps et vous respire, à s'en ouvrir les yeux. par le circonstancié de l'instant on aurait pu croire à une duperie. mais bientôt la raison s'en précisa. les contours montèrent comme on se réveille. est-ce qu'elle est de l'autre côté du miroir ? un miroir est comme un roman ouvert au hasard, laissez-en tourner les pages le vent, il l'écrira mieux qu'à ma place. elle a décidé de se défaire de toutes ses raisons, ces progénitures de son pas en forment le souvenir émouvant. elle est peut-être déjà dans la mémoire. il est des moments lorsqu'on les vit qui se présentent avec le geste de la remémoration, c'est une façon de l'éclairage, cet angle mental à la lumière.
peu à peu, les émotions tombent comme des feuilles. elle marche dans la rue mais ça pourrait être une autre, j'arrête dorénavant de le préciser. mais il y a quelque chose de très doux à ses pas comme si une partie du sol s'y précipitait. elle vérifie, les branchages sont à leurs places, et les ombres à l'étiage d'elles-mêmes, le tissu noble de la matière. ce perpendiculaire du corps et de la rue scande le pouls du jour. elle est à son propre poignet. tout est suffisamment tranquille pour que son silence se remarque. on se retourne en soi, elle ne fait pas attention à eux.
elle prend son temps et une respiration. je m'accorde.
elle dit
"je ne sais pas trop
la vie autrement qu'au hasard"
je la crois sur parole
sa voix a de belles épaules
elle me demande si j'ai du feu
elle allume sa cigarette avec un geste qui lui demande pardon
bonsoir
et remet le v
ent à ses chev
eux
pour qu'il en fasse un véritable prolongement de sa peau, les enfants de toute étamine à sa main mêlés
pour conjurer la dimension absente de l'air
dans la prestidigitation de sa paume invisible
ses pas font un bruit de baisers
je remarque la régularité de ces motifs
ses gestes possèdent leurs propres corolles qui est le temps de la préparation mentale
alors très fort, elle ferme les yeux
tous les mots sur un piano
elle sourit et tombe sur ma pensée
comme un soleil descend les collines
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Sans ambages
Embarquée-perchée!
J'apprécie particulièrement
peu à peu, les émotions tombent comme des feuilles. elle marche dans la rue mais ça pourrait être une autre, j'arrête dorénavant de le préciser. mais il y a quelque chose de très doux à ses pas comme si une partie du sol s'y précipitait. elle vérifie, les branchages sont à leurs places, et les ombres à l'étiage d'elles-mêmes, le tissu noble de la matière. ce perpendiculaire du corps et de la rue scande le pouls du jour. elle est à son propre poignet. tout est suffisamment tranquille pour que son silence se remarque. on se retourne en soi, elle ne fait pas attention à eux.
J'apprécie particulièrement
peu à peu, les émotions tombent comme des feuilles. elle marche dans la rue mais ça pourrait être une autre, j'arrête dorénavant de le préciser. mais il y a quelque chose de très doux à ses pas comme si une partie du sol s'y précipitait. elle vérifie, les branchages sont à leurs places, et les ombres à l'étiage d'elles-mêmes, le tissu noble de la matière. ce perpendiculaire du corps et de la rue scande le pouls du jour. elle est à son propre poignet. tout est suffisamment tranquille pour que son silence se remarque. on se retourne en soi, elle ne fait pas attention à eux.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Sans ambages
Wahou, chapeau...
J'aime vraiment beaucoup cet univers étrange et onirique, qui me fait penser à certains écrits des poètes surréalistes, dans lequel on peut se perdre, avancer, revenir en arrière, voyager...
Et en bonus, une originalité dans le choix des mots, une recherche qui parachève le tout.
Bref, que du bon pour moi, merci!
J'aime vraiment beaucoup cet univers étrange et onirique, qui me fait penser à certains écrits des poètes surréalistes, dans lequel on peut se perdre, avancer, revenir en arrière, voyager...
Et en bonus, une originalité dans le choix des mots, une recherche qui parachève le tout.
Bref, que du bon pour moi, merci!
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Sans ambages
J'ai lu et j'ai relu. Globalement j'aime beaucoup l'atmosphère qui émane de ce texte.
Quelques petits détails me chagrinent ou m'amènent à m'interroger :
"un soleil derrière les carreaux immenses prend son temps et vous respire, à s'en ouvrir les yeux. par le circonstancié de l'instant on aurait pu croire à une duperie. mais bientôt la raison s'en précisa. les contours montèrent comme on se réveille. est-ce qu'elle est de l'autre côté du miroir ? un miroir est comme un roman ouvert au hasard, laissez-en tourner les pages le vent, il l'écrira mieux qu'à ma place. elle a décidé de se défaire de toutes ses raisons, ces progénitures de son pas en forment le souvenir émouvant. elle est peut-être déjà dans la mémoire. il est des moments lorsqu'on les vit qui se présentent avec le geste de la remémoration, c'est une façon de l'éclairage, cet angle mental à la lumière."
Est-ce un parti-pris ou une étourderie de ne pas mettre de majuscule après les points ?
Je n'ai pas trop compris l'usage des différents temps de conjugaison, présent, passé-simple, futur.
"il l'écrira mieux qu'à ma place" -> mieux que moi conviendrait mieux, il me semble.
Le mot "progéniture" au pluriel avec l"adjectif démonstratif "ces" s"applique-t-il bien à "son pas" ?
"le geste de la remémoration" pas très heureux à mon sens.
Il me semble que vous prenez des libertés avec la grammaire et le sens des mots, mais les phrases perdent de leur sens pour moi, le procédé ne semble pas naturel.
Plus loin "elle ne fait pas attention à eux" , je n'ai pas compris qui étaient ces "eux".
Mais de nombreuses expressions me plaisent beaucoup :
"elle est au milieu d'une phrase renversée"
"un soleil derrière les carreaux immenses prend son temps et vous respire, à s'en ouvrir les yeux
"sa voix a de belles épaules
"ses pas font un bruit de baisers
"elle sourit et tombe sur ma pensée
comme un soleil descend les collines"
Cordialement
Quelques petits détails me chagrinent ou m'amènent à m'interroger :
"un soleil derrière les carreaux immenses prend son temps et vous respire, à s'en ouvrir les yeux. par le circonstancié de l'instant on aurait pu croire à une duperie. mais bientôt la raison s'en précisa. les contours montèrent comme on se réveille. est-ce qu'elle est de l'autre côté du miroir ? un miroir est comme un roman ouvert au hasard, laissez-en tourner les pages le vent, il l'écrira mieux qu'à ma place. elle a décidé de se défaire de toutes ses raisons, ces progénitures de son pas en forment le souvenir émouvant. elle est peut-être déjà dans la mémoire. il est des moments lorsqu'on les vit qui se présentent avec le geste de la remémoration, c'est une façon de l'éclairage, cet angle mental à la lumière."
Est-ce un parti-pris ou une étourderie de ne pas mettre de majuscule après les points ?
Je n'ai pas trop compris l'usage des différents temps de conjugaison, présent, passé-simple, futur.
"il l'écrira mieux qu'à ma place" -> mieux que moi conviendrait mieux, il me semble.
Le mot "progéniture" au pluriel avec l"adjectif démonstratif "ces" s"applique-t-il bien à "son pas" ?
"le geste de la remémoration" pas très heureux à mon sens.
Il me semble que vous prenez des libertés avec la grammaire et le sens des mots, mais les phrases perdent de leur sens pour moi, le procédé ne semble pas naturel.
Plus loin "elle ne fait pas attention à eux" , je n'ai pas compris qui étaient ces "eux".
Mais de nombreuses expressions me plaisent beaucoup :
"elle est au milieu d'une phrase renversée"
"un soleil derrière les carreaux immenses prend son temps et vous respire, à s'en ouvrir les yeux
"sa voix a de belles épaules
"ses pas font un bruit de baisers
"elle sourit et tombe sur ma pensée
comme un soleil descend les collines"
Cordialement
Invité- Invité
Re: Sans ambages
J'aime "elle est au milieu d'une phrase renversée", mais je dois relire. Les longs textes, en général, je dois toujours les relire avant d'y entrer.
alizarine- Nombre de messages : 104
Age : 80
Date d'inscription : 07/04/2014
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