Au revoir

[Lemonde]

Au revoir à tous ceux qui sans passion sans flamme sans envie sans motivation sans élan sans amour sans sourire et sans rire se lèvent le matin avec obligation avec appréhension avec dépression avec l'amertume d'un monde en flamme sans savoir vraiment mais le sachant au fond avec une folle désespérance avec des rêves impossibles avec dans la tête l'argent avec dans la tête les pubs avec dans la tête les clichés les lieux communs les jugements les préoccupations avec dans cette tête une mauvaise tête une sale tête la sale tête de ceux qui n'ont plus l'espoir qui fait vivre cet espoir ce fol espoir d'un monde qui va bien qui va mieux qui guérit.
Au revoir à tous ceux qui ne se lèvent plus le matin qui ont perdu qui ont tout perdu pour ce monde dans ce monde par ce monde tous ceux qui ne veulent plus se lever et marcher et essayer et vivre et revivre et refaire ces gestes humains car trop humains trop abimés trop usés trop faux trop dangereux.
Au revoir à tous ceux qui se lèvent sans savoir sans s'émouvoir sans comprendre sans sentir l'odeur de brûlé sans voir les fumées la noirceur l'étouffante poussière d'un monde usé battu maltraité par ses hôtes par ses monstres ridiculement petits, particules en fusion dans un monde jamais assez grand jamais assez étendu jamais assez confortable jamais assez assez assez.
Au revoir à tous ceux qui se lèvent pour diriger qui pensent diriger qui manipulent l'humain l'argent les idées les pensées le pouvoir la peur les informations les non informations les foules le reste le tout le monde.
Au revoir à tous ceux qui se lèvent encore avec l'envie l'espoir ce fol espoir avec des valeurs des idéaux avec des sourires des rires de la volonté d'aller bien d'aller mieux de faire aller mieux tourner plus rond essayer vouloir essayer pouvoir chacun à son échelle chacun à sa façon les gestes quotidiens se lever dire stop dire non dire merde levez-vous levons nous ou disons nous au revoir car le monde est en flamme le monde s'écroule devant nous par nous avec nous avec vous. Par où commencer me direz-vous il y a tellement tellement à faire commencez déjà par vous poser la question ce petit pas pour la pensée sera un grand pas pour l'humanité.

[Jano]

Ouf, j'ai cru mourir d'apnée ! La faute au manque de ponctuation sans doute. Néanmoins je reconnais beaucoup d'énergie à ce texte, une fougue caractéristique d'une jeunesse désireuse de changer le monde. On ressent comme une urgence à faire bouger les choses.
Par contre vous dénoncez beaucoup mais ne proposez pas de solutions à part se "poser la question". Un peu court pour une révolution.

[Polixène]

La première phrase a des faux-airs de Prévert, il suffirait de disposer autrement!
Et un bon tempo.
Seulement, après, le processus s'enraye et perd progressivement de son efficacité, pour se terminer en procédé. C'est dommage. Il faudrait garder l'impact du début.

Pourquoi ce choix de "Au revoir"? Ce terme renvoie au familier, au connu, à l'habituel, et déforce le propos qui se veut "universel". A mon humble avis.

[Sahkti]

Au revoir donc... deux messages et puis s'en va.
Tiens...

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