Peinture

[TerebHantin]

Parlons d’un tableau.
Une grande toile immaculée
Faite d’un grain si étroit...
Elle était blanche comme au milieu d’un soleil

Le temps avance, l’horloge cogne
« Ding »
Le ciel bleuit. Des gouttes tombent
Et laissent de fines trainées en glissant.

« Dong » Des trous apparaissent ;
De pâles nuages, puis des grisonnants.
La pluie continue. « Ding » Elle s’éclaircit.
L’Arc-en-ciel arrive, et du vert, du jaune tombent

Emportés par la pluie.
Entends-tu l'orage ?

Les humeurs changent
et le ciel s’obscurcit.
Du rouge éclate au milieu de la pluie
« Dong » Ton visage est ici

Tout ce que j’ai déjà décrit
Appartient au passé.
« Ding » ton visage est parti.

[jfmoods]

"traînées"

La toile, d'abord vierge ("immaculée"), qui tiendra lieu de métaphore filée au texte, sert de réceptacle à l'histoire intime (pronoms personnels : "j'", "tu" et adjectifs possessifs : "ton" x 2) mise en forme par le locuteur sur le chevalet de l'existence. Le "grain" premier, celui, imaginaire, du tableau, "si étroit..." (qui laisse planer l'image d'une perspective resserrée de la représentation), appelle le voeu d'un second "grain", celui de l'ondée bienfaitrice ("gouttes", "traînées", "pluie" x 2, "orage"), propice à mettre en branle, par le processus fantasmé d'une création picturale, les éléments galvanisants d'une relation amoureuse. L'oeuvre imaginaire qui naît ainsi, agrémentée de colorations plus ou moins vives ("blanche", "bleuit", "pâles", "grisonnants", "Arc-en-ciel", "vert", "jaune", "rouge"), saisit, de son ébauche à sa chute, les différents stades d'une relation ponctuée par les hauts et les bas de la vie d'un couple ("Ding", "Dong").

Merci pour ce partage !

[TerebHantin]

Bonsoir (ou bonne nuit),
une juste analyse. Merci du passage

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