Sur une route

[jfmoods]

Nous prêtons tous un flanc aux sarcasmes des autres
Et nous les crépissons de même, sans amertume.
Entre le loup, l'agneau, l'Antéchrist et l'apôtre
S'endossent les parures, se taillent les costumes.

Ainsi, sur une route, hier, j'allais serein,
Insoucieux, sans me presser. Un ciel couvert
N'entachait d'aucune ombre le jour souverain.
Tout à coup, surgissant du diable Vauvert,
Derrière moi, une voiture blanche, peu discrète,
Me klaxonna. Je n'eus, ma foi, de réaction
Que de décélérer avec application.
Nous croisions d'autres véhicules. Ce fut fête
De laisser poireauter un suiveur si affable...
Un chouïa. Peu de choses suffisent à vrai dire
À la jubilation silencieuse, incurable :
Le voir ronger son frein, maugréer, me maudire.
Hélas ! La file de gauche se libéra bientôt
Et l'autre me doubla à coups d'avertisseur.
Indifférent, je vis passer ce gémisseur
Sourire aux lèvres... comme du pont d'un bateau.

Je l'avoue... C'est bien triste... Je n'ai pas pour réflexe
- Et cela rend souvent quelques esprits perplexes -
De lever ce doigt long, si proche de l'index.

[So-Back]

aux impatients, toujours plus obsédés de dépasser, un doigt s'est levé, ce doigt qui tant de fois le redira, faite de votre vie ce que vous voulez, mais ne venez pas, a la mienne vous mêlez

[Frédéric Prunier]

le ton de la fable te va bien
tu pourrais même creuser le sujet, l'augmenter de détails croustillants
faire monter la sauce...

[Pussicat]

je lis ce texte en prose, pas en poésie, il demande de l'allure, de l'allant, des pauses, des reprises, des accélérations, des virages dangereux, des descentes, des montées... des : "osez, osez jfmoods... osez, osez jfmoods... lâchez les ch'vaux lâchez... laissez-nous voir c'que vous valez... et c'qu'il a sous l'capot... osez, osez jfmoods... osez, osez jfmoods..."
j'ai écrit sur ce thème, la route, des textes postés d'autres cachés, la route... une route...
je me lance un défi : dérouler le ruban de bitume de votre texte...

[Annie]

La fable est amusante mais ce n'est peut-être pas une bonne idée de l'écrire en vers uniformes.
Il me semble que tu as cherché à faire des alexandrins, et plusieurs sont défectueux.

Et nous les crépissons de même, sans amertume : il compte, donc ça fait 13 ! ne serait-il pas plus élégant de couper à l'octosyllabe ?
et de varier les rythmes
Hélas ! La file de gauche se libéra bientôt : ça fait beaucoup !
la file de gauche - hélas... déjà en avale un

Bien sûr ce que j'en dis....

[Pussicat]

l'ensemble est faible, je suis déçue.
l'entame se veut fable mais la suite ne suit pas.
le rythme n'est pas au rendez-vous,
et la musique non plus,
et le choix laisse à désirer...
l'introduction pompeuse ne me plaît pas.
les enjambements sont périlleux,
et le compte n'y est pas.
Entre les alexandrins, les coupures, les vers à treize et plus, on s'y perd un peu.
Et puis : "diable Vauvert", "poireauter" "chouïa" "Peu de choses suffisent à vrai dire" "Hélas ! La file de gauche se libéra bientôt Et l'autre me doubla à coups d'avertisseur.""gémisseur" "....De lever ce doigt long, si proche de l'index." me troublent...
c'est pourquoi je pense que ce texte est une prose non aboutie.

[hi wen]

Ciel! c'est d'une niaiserie affligeante.
Une anecdote prosaïque, quand bien même en ces termes là, surannés et précieux elle est dite, n'en reste pas moins prosaïque.
Vous etes à la page . Aujourd'hui plus personne ne lève de l'index. Ayez de l'entregent, un vaffonculo a tout de même plus de panache.

[jfmoods]

Merci pour l'encouragement de l'un... et l'intransigeance des autres.

@hi wen : Le prosaïsme fait partie de la vie, donc de la poésie. Plus personne ne lève l'index, c'est possible... mais le majeur, j'en doute fort. Lever le doigt, c'est toujours moins fatigant que de parler.

@Pussicat : Écrire en prose ? Non, ce n'est pas mon truc. C'est la raison pour laquelle je me suis rabattu sur la fable.

@Annie : Ce que tu en dis est, comme souvent, particulièrement judicieux. Je suis un indécrottable alexandriniste... doté d'une oreille pour le moins défectueuse. Tu as parfaitement raison :  je corsète cette fable qui a besoin de respirer. En faire autre chose ? Excellente suggestion ! Quand ? Excellente question !

@Frédéric : J'ai déjà creusé. En vérité, je l'ai bloqué à peine quelques secondes ! Navrant !

[obi]

le ton de la fable te va bien
...

Frédéric a raison : le ton est très alerte!
Bien sûr il y a quelques défauts dans les vers mais j'apprécie la musique, la légèreté plaisante qui fait penser à La Fontaine...
Cela vaudrait la peine de reprendre le texte après l'avoir laissé reposer. Il y a un point de vue intéressant et c'est bien l'essentiel!

[Jyde]

1 moment de route -
C'est très imagé -
Cela me rappelle l'autoroute
Cela m'appelle
Cette liberté que nous revendiquons à tout âge
Il n'est jamais trop tard -

[Contenu sponsorisé]