Artémon
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Polixène
Frédéric Prunier
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Artémon
(d'après quelques fragments d'Anacréon)
— Artémon ! Danse avec moi
le bonheur transparent de l’âme
et cesse d’être un esclave
redeviens un enfant
emporté par la ronde du vent
libre, au milieu de l’univers
— Artémon ! Danse avec moi
le rire nous appelle
aux banquets des silènes
là-bas, les longues verges des mâts de cocagne
retiennent les outres pleines
qui s’offrent et brinquebalent
— Artémon ! Danse avec moi
nous inventerons et trinquerons à nos victoires
mais cesse d’être un esclave
Re: Artémon
Je lève le pied et je trinque à cette riante sarabande!
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Artémon
je suis cette saga d'Anacréon avec un égal bonheur, j'aime le voyage l'action et le rêve
So-Back- Nombre de messages : 3652
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Artémon
j'arrive !
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Artémon
j'aime bien, sauf que
fait vraiment trop pornocrate
et "mais cesse d’être un esclave" crée une rupture de registre.
j'aurais préféré "affranchis de nos enclaves"
là-bas, les longues verges des mats de cocagnes retiennent les outres pleines qui s’offrent et brinquebalent a écrit:
fait vraiment trop pornocrate
et "mais cesse d’être un esclave" crée une rupture de registre.
j'aurais préféré "affranchis de nos enclaves"
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Artémon
ce texte en 3 parties est une merveille et une énigme :
* les 2 premiers tercets sont-ils une invitation ? oui. Mais à quoi ? Pour moi ils sont une porte qui s'ouvre.
* les 2 suivants sont explicites : à la danse s'ajoute le rire et la complicité des adultes... fini l'enfance : c'est l'heure de l'apprentissage.
* le dernier tercet est une invitation, mais débarrassée... de quoi ? qui est le Maître, qui est la Maîtresse.
* les 2 premiers tercets sont-ils une invitation ? oui. Mais à quoi ? Pour moi ils sont une porte qui s'ouvre.
* les 2 suivants sont explicites : à la danse s'ajoute le rire et la complicité des adultes... fini l'enfance : c'est l'heure de l'apprentissage.
* le dernier tercet est une invitation, mais débarrassée... de quoi ? qui est le Maître, qui est la Maîtresse.
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Artémon
"mâts de cocagne"
L'invite pressante faite à l'allocutaire d'ouvrir ses sens, particulièrement explicite (anaphore "Danse avec moi"), est pendante à la condamnation sans appel de l'enfermement auquel celui-ci se résout jusqu'à maintenant (autre anaphore : "cesse d'être un esclave"). La métonymie ("Danse... le bonheur transparent de l'âme"), l'allégorie ("le rire nous appelle") et la personnification ("les longues verges des mâts de cocagne / retiennent les outres pleines / qui s’offrent et brinquebalent") marquent un élargissement du propos, présentant la totalité de l'espace environnant (complément de lieu "au milieu de l'univers") comme un terrain de jeu (verbe réduplicatif "redeviens un enfant", métaphore : "emporté par la ronde du vent libre") accueillant et festoyant (champ lexical de l'ivresse : "banquet des silènes", "outres pleines", "trinquerons"). Le glissement sémantique de vergues à verges explicite une plénitude sensuelle en attente (verbes antithétiques marquant la libération soudaine du désir : "retiennent" / "s'offrent"). Le locuteur entend bien accompagner pleinement l'allocutaire dans cette fête des sens ("nous", "nos") dont la fin est, pour l'heure, inenvisagée (futur : "inventerons", "trinquerons"). Ce festin se présente comme prémonitoire à la réalisation de grands objectifs ("victoires").
Merci pour ce partage !
L'invite pressante faite à l'allocutaire d'ouvrir ses sens, particulièrement explicite (anaphore "Danse avec moi"), est pendante à la condamnation sans appel de l'enfermement auquel celui-ci se résout jusqu'à maintenant (autre anaphore : "cesse d'être un esclave"). La métonymie ("Danse... le bonheur transparent de l'âme"), l'allégorie ("le rire nous appelle") et la personnification ("les longues verges des mâts de cocagne / retiennent les outres pleines / qui s’offrent et brinquebalent") marquent un élargissement du propos, présentant la totalité de l'espace environnant (complément de lieu "au milieu de l'univers") comme un terrain de jeu (verbe réduplicatif "redeviens un enfant", métaphore : "emporté par la ronde du vent libre") accueillant et festoyant (champ lexical de l'ivresse : "banquet des silènes", "outres pleines", "trinquerons"). Le glissement sémantique de vergues à verges explicite une plénitude sensuelle en attente (verbes antithétiques marquant la libération soudaine du désir : "retiennent" / "s'offrent"). Le locuteur entend bien accompagner pleinement l'allocutaire dans cette fête des sens ("nous", "nos") dont la fin est, pour l'heure, inenvisagée (futur : "inventerons", "trinquerons"). Ce festin se présente comme prémonitoire à la réalisation de grands objectifs ("victoires").
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
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