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La nature cachée d'Euphrasie

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La nature cachée d'Euphrasie Empty La nature cachée d'Euphrasie

Message  Raoulraoul Mer 21 Mai 2014 - 17:27

La nature cachée d’Euphrasie

Ce soir, nous y allons. Les grands yeux d’Euphrasie s’ouvrent encore plus grand. Longuement je lui avais expliqué ce qui nous attendait là-bas. Aujourd’hui la décision est prise. Je la lui annonce ce matin. Durant toute la journée, j’en observe les effets dans l’attitude d’Euphrasie.

Elle ne me dit rien, mais je vois bien qu’elle n’est pas comme l’habitude. Je la regarde avec sa robe de velours fourreau. C’est celle que tu porteras ce soir ? je lui demande. Elle lui aura collé au corps toute la journée. Je suis dubitatif. Elle s’assied, elle marche, elle croise ses jambes dans la torpeur d’été.

Je l’ai prise dans mes bras, Euphrasie, plusieurs fois aujourd’hui. Sous mes mains j’ai senti battre une pulsation étrangère. Euphrasie ne me parle pas de ce que nous avons décidé, mais tout en elle est expressif. Sa nuque, ses reins, ses doigts, ses lèvres. Et ses pensées que je suppose les plus affolées. Je la connais trop Euphrasie, pour ne pas ignorer l’accélération de son imagination. Ses doigts tremblent lorsqu’elle saisit le moindre objet. La moiteur envahit son corps, celle-ci n’est pas dû au climat du mois d’août. Euphrasie ne peut tenir en place. Elle veut que nous sortions un peu.

Sur la digue, en bord de mer, sa silhouette singulièrement sinueuse dans la clarté. Je ne peux me la représenter, la même, dans quelques heures, là où nous devons nous rendre inexorablement. Sur la digue, il n’y a que mon regard pour scruter intensément Euphrasie. Ce soir, les yeux ne m’appartiendront plus. Un point se resserre en moi, douloureux. Je commence à douter de mon projet. C’est une vaste connerie. Mais trop tard pour revenir en arrière. Alors je laisse la fournaise envelopper Euphrasie, s’emparer d’elle, pénétrer chaque pore de sa peau, extraire une sueur qui fait d’Euphrasie une autre femme, méconnaissable, imprévisible pour les heures qui nous attendent.

Retour à la maison. Je me douche. Euphrasie se maquille. Il est bientôt temps de partir. J’enlace Euphrasie, comme pour un adieu avant un long voyage. Elle ne s’est pas changée, dessus comme dessous. C’est une bombe de fièvre qui palpite contre moi.  
Dans la voiture, nous parlons de choses insignifiantes. Il y aura-t-il à manger, du bon vin, combien de personnes sont prévues ? Mes réponses évasives font sourire Euphrasie. Les ongles vernis de ses pieds nus sont des pétales qui illuminent le jour tombant.

Mais l’inquiétude renaît quand je ralentis dans la rue, à la recherche de la villa où nous devons nous rendre. Celle dont tous les volets sont fermés retient mon attention. C’est ici. Non, me dit Euphrasie, pourquoi tout est clôt ? Elle se raidit. Elle ne veut plus venir. Des larmes embuent ses joues. Elle m’injurie. C’était d’accord entre nous, je lui réponds, je t’ai prévenu, ce ne serait pas correct de refuser maintenant. Euphrasie rejette la tête en arrière, je sais qu’à cet instant elle me hait, elle me trouve le plus minable des conjoints.

Le porche de la villa s’éclaire. Des gens rentrent. Quelqu’un nous fait signe de garer la voiture dans le parc. Sans plus réfléchir j’obéis. Comme j’obéis aussi à une autre force contre laquelle je ne peux rien. Euphrasie, silencieuse, suit les enchaînements d’une situation qui nous dépasse. J’embrasse la femme, jamais ainsi nous nous étions embrassés. Euphrasie est devenue dure, aussi dure que la pierre des statues qui ornent le parc dans la nuit accablante.

Ce n’est, après un bon moment plus tard, que les faits méritent d’être évoqués. Nous avions bu peu du vin italien qui devait être excellent. Nous avions avalé quelques toasts  qui trainaient sur les tables.

Nous nous dirigeons maintenant vers le Pavillon Chinois. Qu’est-ce que le Pavillon Chinois ? Euphrasie me demande froidement. Une petite maison, aux airs de pagode, taillée dans un carton fort, elle trône au milieu de l’immense salon. Pour y rentrer il faut se mettre à quatre pattes, tant la porte est basse.
Euphrasie regarde le Pavillon. Je devine à nouveau la frayeur qui la tétanise. Elle se tourne vers moi comme pour m’envoyer un reproche qui mettrait un terme final à cette soirée.  Mais une personne inconnue, elles nous le sont toutes dans cette demeure extravagante, pousse légèrement Euphrasie vers la porte du Pavillon. Euphrasie se baisse et à genoux disparaît dans la maison en carton. Je ne la suis pas.

Combien de minutes s’écoulent ainsi, ces minutes qui retiennent captive Euphrasie dans le Pavillon Chinois ?

Je m’effondre sur le canapé en face. Mes yeux ne peuvent se défaire de la maisonnette en carton où m’a femme s’est éclipsée. Je demande qu’on m’apporte une bouteille de vin de Calabre, bien frais. Qu’est-ce qui m’a pris d’entrainer Euphrasie dans cette histoire ? Des hommes pénètrent dans le Pavillon. Est-il possible que la petite pagode en carton puisse accueillir tant de personnes ? Cette question m’inquiète soudain vertigineusement. Des gens ont abandonné leurs chaussures parterre devant la porte. Des vêtements de femmes aussi. Je ne reconnais pas ceux d’Euphrasie. La musique que diffuse la sono est langoureuse. Elle se répand mélancoliquement dans les salons. Elle m’empêche de discerner les bruits qui pourraient provenir du Pavillon. Mon obsession me prête à penser que l’activité dans celui-ci ne peut être muette. J’y entend la voix d’Euphrasie. Elle m’arrive comme jamais je ne l’ai entendue. Puis quelqu’un me demande si je me sens bien. Je sursaute avec un sourire idiot, mais la personne est déjà partie sans attendre ma réponse. C’était un gros bonhomme, il peine à se glisser par la petite porte. J’avale un verre de Ciro qu’on vient de m’apporter. Je réalise alors qu’Euphrasie ne pourra pas ignorer l’homme corpulent. La maison en carton va-t-elle craquer ? Elle bouge sous les agissements de ses résidents. Une jeune femme en ressort. Elle s’assied sur le canapé, à côté de moi. Elle parait fatiguée, essoufflée. Les yeux dans le vague, elle me bredouille « Ils sont tous occupés… c’est décevant… ».
Je m’apprête alors à m’élancer vers la maisonnette, mais la femme me retient disant « Ca suffit comme ça… vous ne pourrez rien faire. Servez-moi plutôt un verre ». Hébété, je verse un verre de vin qu’elle ingurgite d’une traite. Sa voix rauque poursuit comme se parlant à elle-même ; « Une drôle d’idée ce Pavillon Chinois, à l’intérieur tout est irréel, on perd la notion de jugement, c’est dingue… chaque détail est énorme… c’est un monde que je ne croyais pas possible ». Et après ? je lui demande soudain. Quoi après ?... Ben oui, quoi, après… comment on se sent ?  Elle me fixe violemment, ses lèvres tremblent, aucune parole ne vient. Elle me dévisage. Je devine qu’elle mesure chaque imperfection de moi. Cet examen me parait interminable. Puis la femme s’écroule, dans mes bras, en proie à de vifs soubresauts. Ses sanglots sont une réponse.

Les invités dansent dans le salon avec beaucoup de dignité. Ils y des hommes d’affaires, des industriels, des commerçants. Les femmes font preuve d’une élégance remarquable. Est-il possible de les imaginer dans le Pavillon Chinois, à quatre pattes, vautrés, réduits à des silhouettes fantomatiques dans la pénombre ? J’essaie de le concevoir comme j’essaie aussi moi-même de me concevoir dans la maison en carton. Des effluves de parfums m’assaillent quand les danseurs s’approchent, virevoltant près du canapé. La biodynamique des parfums dans l’air m’a toujours subjugué. Voici qu’un couple sexagénaire s’arrête devant le Pavillon. Elle regarde son cavalier avec des yeux pétillants. Ils se tiennent par la main puis ils se recroquevillent et s’immiscent laborieusement par la petite porte. J’apercevoir leurs postérieurs agressivement bombés. Le couple a eut un rire étrange, presque enfantin. Je réalise que l’étroitesse de la porte constitue déjà une premier épreuve.
Le femme sanglotant contre moi ne semble pas vouloir se remettre. On commence à devenir suspects pour l’assemblée.  Quelqu’un en passant nous lance ; « Allez dans le Pavillon, ça vous changera les idées ! ».
Je dois trouver des paroles pour rassurer la femme, la calmer. Je vais chercher en moi des gestes de tendresse, des cajoleries que je m’étonne pouvoir donner à cette inconnue qui se répand dans mes bras. Quelques mots imbéciles, affectueux, me viennent à la bouche. La femme semble les entendre. Elle abandonne son visage dans le creux de mon épaule. Sa chaleur me pèse comme celle d’un enfant qui s’endormirait. Tout les deux nous sombrons ainsi dans une léthargie bienveillante que nous abreuvons par moment d’un verre de vin de Calabre.

C’est dans cet état qu’une main brusquement alors me secoue. C’est elle, c’est Euphrasie, dont je vois le beau visage, mais tout défait, auréolé d’une coiffure sauvageonne, une allure qui lui est peu familière. Il est quatre heures du matin, on part, elle me souffle sans précaution. Et celle-là, qui c’est ?... Je me libère tant bien que mal des bras de la femme inconnue, pareils à des branches d’arbre qui m’auraient emprisonné en poussant trop vite durant mon sommeil. Je balbutie d’importe quoi. Euphrasie m’arrache de la masse féminine sur le canapé, et on fonce directement vers la sortie.

Sur la route du retour, après un long silence, Euphrasie explose en me reprochant mon attitude déplorable avec la femme. C’est une scène de jalousie virulente qu’elle me fait sans même attendre que nous soyons arrivés à la maison. Je peine à tenir le volant sous une pluie battante  qui s’en mêle. Je finis par lui hurler : Et toi qu’est-ce que tu as foutu sous le Pavillon Chinois ?... Soudainement stupéfaite, elle me répond avec un rire glaçant. Toutefois ma question la décontenance. C’est bouches closes que nous pénétrons enfin dans le jardin.  

Comme deux adversaires de force égale, nous nous couchons sans plus sortir nos armes. Euphrasie s’est déshabillée. Brutalement son corps odorant m’apparaît dans une splendeur  qui me fait monter les larmes aux yeux. Nous nous barricadons chacun derrière la barrière de nos draps.

Dans mon sommeil j’entends à nouveau la voix d’Euphrasie. Elle me parle de bêtes. Des loups, une meute qui la renifle. Et des gros ours qui écrasent leurs pattes sur elle. Elle palpe le membre froid des animaux, elle m’affirme qu’elle se sent obligée et qu’il ne faut pas lui en vouloir. Elle n’a pas ôté ses vêtements, à travers eux les museaux la hument. Sur son visage le pelage des bêtes l’étouffe, leurs parfums ont un attrait qu’elle n’avait jamais éprouvé jusque là. Elle renonce à tout effort de volonté, comme si son sang en elle se vidait. Mais elle ne perd jamais connaissance. Au contraire, une acuité nouvelle décuple ses sensations. C’est la première fois, me dit-elle qu’elle découvre le gout d’un baiser, quand les loups et ours la lèchent, plongeant leur langue dans la bouche d’Euphrasie aussi loin que dans le fond d’un pot de miel. Le ventre des ours est proéminent contre ses reins, mais c’est sa robe qui s’introduit rugueusement dans le soleil rétif de son anus. Les embruns salés de mon corps les rendent fous, elle me dit. Nos secrétions se mélangent. J’ai bu la semence d’un loup.

A cet instant je pousse un cri, me réveillant couvert de sueur. Euphrasie est à mes côtés. Elle respire doucement. Dans le nuit je recompose ses traits. Je sais qu’ils sont lisses. Je les interroge, mais ils sont lisses. De ce visage je ne peux attendre aucun oracle. Je n’ai plus qu’à me retourner vers moi-même, avec la malédiction de mes représentations nocturnes.

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Message  hi wen Ven 23 Mai 2014 - 9:35

du style, plusieurs erreurs sur des articles de liaisons, pas bien grave mais ca bute un peu la lecture.
bien aimé la parenthèse fantastique du pavillon chinois, moins la chute attendue du réveil. dailleurs le reveil parait moins crédible que le reve, c'est dire. etes vous sûr d'etre bien réveillé?

"tout en elle est expressif. Sa nuque, ses reins, ses doigts, ses lèvres." ça, ça m'a ennervé. tu parles d'une expressivité.

"Et ses pensées que je suppose les plus affolées."

si ses pensées sont expressives, y'a pas besoin de les supposer.

Euphrasie me parait assez accorte, mais finalement pas du tout expressive, que sait-on d'elle au bout du compte à part un corps endormi? j'en conclus que le texte est plus révelateur de la nature cachée du conteur ,qui me semble etre plus attiré par l'exotisme des pagodes que par le classicisme des belvédères

le belvédère inamoureux.

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Message  jfmoods Jeu 29 Mai 2014 - 8:11

"elle n'est pas due au climat"
"Il y aura-t-il" (forme redondante)
"Ce n’est, après un bon moment plus tard, que les faits méritent d’être évoqués." (tournure entre virgules maladroite)
"traînaient"
"d’entraîner Euphrasie"
"leurs chaussures par terre"
"J’y entends la voix"
"Elle paraît fatiguée"
"Ça suffit"
"Il y a des hommes d’affaires"
"J’aperçois leurs postérieurs"
"Le couple a eu un rire étrange"
"une première épreuve"
"n’importe quoi"
"jusque-là"
"goût"
"Nos sécrétions"

Il manque, par ailleurs, quelques virgules, comme ici...

"C’est la première fois, me dit-elle, qu’elle découvre..."

Le cadre spatio-temporel, un peu troublant dans les six premiers paragraphes ("ce matin", "toute la journée", "Sur la digue en bord de mer", "Sur la digue", "la maison", "la villa"), se brouille tout à fait par la suite ("Une petite maison, aux airs de pagode, taillée dans un carton fort, elle trône au milieu de l’immense salon. Pour y rentrer il faut se mettre à quatre pattes", "Est-il possible que la petite pagode en carton puisse accueillir tant de personnes ?", "il est quatre heures du matin"). Surgissent des personnages sans identité, insaisissables ("Quelqu'un" x 3, "une personne inconnue", "la personne", "un gros bonhomme", "l'homme corpulent", "une jeune femme", "la femme" x 4, "cette inconnue", "la femme inconnue") comme on ne peut en croiser que dans les rêves. La projection fantasmatique apparaît donc assez rapidement évidente. L'expression du désir masculin, présente dès le début ("robe de velours fourreau", "elle croise ses jambes dans la torpeur d’été.", "tout en elle est expressif. Sa nuque, ses reins, ses doigts, ses lèvres. Et ses pensées que je suppose les plus affolées.", "La moiteur envahit son corps, celle-ci n’est pas due au climat du mois d’août.") suggère il est vrai d'emblée cette direction-là. Euphrasie, c'est un peu Euphrosine, ce personnage de l'île des esclaves de Marivaux contrainte par les circonstances à une inversion toute provisoire des rôles (maîtresse / servante). Ces choses qui travaillent notre inconscient, ces données "fatales" présentées avec parcimonie dans le texte ("inexorablement", "accablante", "obsession") nous renseignent si bien sur ces singularités qui gisent au fond de nous... Constituent-elles un simple envers de la vie, l'envers d'un vêtement impossible à retourner ? Cachent-elles un monde à déterrer ? Nous indiquent-elles le moment précis où traverser le miroir ? Doivent-elles demeurer de pures chimères ? Les traits "lisses" de la fin font aussi immanquablement penser à Marcel et à Albertine. L'autre, que l'on pense connaître si bien (et que notre imaginaire débridé se plaît à travestir), n'est-il pas par nature indéchiffrable comme le suggère plus haut l'image de la barricade, de la barrière des draps ?

Merci pour ce partage !
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Message  hi wen Jeu 29 Mai 2014 - 8:39

il y a quelque chose de très agréable dans ce texte, c'est la proximité poreuse du langage en cours d'élaboration, comme une tentative présentifiée de saisir le réel. et ça c'est super chouette, une sorte d'happening en adagio très lent. le lecteur est pas là pour donner des cahuèttes. c'est un élement du dispositif. il rend la recherche du temps perdu possible.




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Message  Pussicat Ven 30 Mai 2014 - 21:04

la lecture de ton texte m'a troublée, positivement )))) et j'ai pensé au dernier film de Stanley Kubrick : Eyes Wide Shut... rien à voir mais je ne pas pourquoi j'ai gardé cette pensée durant toute ma lecture... étrange... encore une fois, à relire... tout bon !
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