Révolte

[Madeleine Adèle]

Sagesse à quand nos retrouvailles !
Pour ma part il n’y a plus rien qui aille !
Sagesse à quand ma destinée apaisée !
Pour ma part, je deviens blasée !
Emerveillée par ces âgés,
Je ne peux que par leurs tolérances au sein de leurs regards apaisés
Me surprendre à être si énervée !
Tolérance graduelle visible dans leurs rides prononcées,
Sur une toile cirée elles se dessinent, et,
De me retrouver sagement assise à la table de ma vie !
Fantasmes, doutes, tout semble consommé
Et moi dans ma frustration je ne suis que pantin désolé
Révoltée contre ma propre incapacité !
Au bonheur de nos aïeuls qui ont tout compris !
Tempérance pourquoi te fais-tu mal-aimée ?
L’océan dans lequel je me noie aspire à la volupté
Du calme et d’un horizon bleu azuré…
A l’aurore de l’été et de ses odeurs sucrées
Je me persuade pourtant pouvoir sourire sans être édentée,
A l’aube de l’automne et de ces feuilles mourantes,
Je dois faire taire cette peur qui me hante !
Quiétude en ton sein prends-moi !
S’il faut sauvagement tel l’Amant assoiffé,
Fais fuir mes tourments et répands dans un bel instant
Les cendres de mes souvenirs et portent les au firmament !
Renais ma belle et redresse-toi !
Le dos bien droit, le soleil est devant toi
Cache au cimetière ton désarroi,
Délecte-toi de bon vin et de miche de pain,
Et un matin,
Tu seras enfin toi !
Sagesse viens à moi et délivre mon esprit
Enfermé tel le mort déjà enterré !
Sans canne je peux me relever,
Nos ancêtres ne sont que pasteurs vénérés !
Ouverte, la mer s’offre à toi, et dans son écume agitée
T’amènera à la retraite dorée !
N’attends plus ton absolution et,
Dans un souffle offre ton pardon !