Sur la terre, les feuilles d'automnes.

[Invité]

Je cherche la paix sous les feuilles d'automnes.

L'abîme est un manteau brûlant, tenace.
Je veux exploser d'amour dans ma chair étouffée,
Trouver un sens à mes sentiments dispersés.

Des crises ambiguës mais la faille est intacte,
Et si la folie est invisible sous le ciel bleu
C'est que mon Ange m'obsède tant.

Je l'aime comme une femme seule.

C'est mystique, c'est beau, c'est réel.
La spiritualité a la saveur d'un songe
Pour un esprit torturé, comme c'est cliché.

Je sombrerai bien dans le bonheur
Mais la mélancolie fait des insomnies.

Vole oiseau dans ma peau désolée,
Emporte mon existence dans tes chants,
Mais s'il te plaît laisse-moi le vertige,
Mes pieds,
Que je me tienne debout.

[Pussicat]

ça part un peu dans tous les "sens"... je me suis perdue en route...
j'aime :

Vole oiseau dans ma peau désolée,
Emporte mon existence dans tes chants,
Mais s'il te plaît laisse-moi le vertige,
Mes pieds,
Que je me tienne debout.

bienvenue et merci pour la lecture,

[jfmoods]

"les feuilles d'automne"
"Je sombrerais"

L'équilibre affectif et existentiel de la locutrice est particulièrement tourmenté ("sentiments dispersés", "esprit torturé"). Elle semble en proie à un tiraillement qui s'exerce entre le bas et le haut. Les champs lexicaux croisés de l'envol ("explose", "ciel", "Ange", "Vole", "vertige") et de la chute ("abîme", "étouffée", "sombrerais", "faille") jalonnent en effet le texte. Le présentatif ("C'est... que... tant") ainsi que le verbe ("obsède") expriment avec une particulière intensité le rapport à l'Ange dont la majuscule marque la prééminence. Celui-ci apparaît bien comme le centre névralgique du poème, ce que confirme la gradation anaphorique ("C'est mystique, c'est beau, c'est réel."). De fait, la double hyperbole ("exploser d'amour" / "chair étouffée") illustre l'exacerbation d'un besoin amplifié par l'abandon ("comme une femme seule.") et que la spiritualité pourrait combler. Cependant, l'image de l'enfer est prégnante au travers d'une métaphore assez paradoxale ("L'abîme est un manteau brûlant"). L'immensité qui s'ouvre pour vous engloutir est figurée par un vêtement qui va se resserrant obstinément sur vous ("tenace"), vous faisant macérer dans les flammes. Le balancement du haut vers le bas se confirme donc. Le "bonheur", prolongement ultime de cette "paix" recherchée dès le premier vers, n'est évoqué qu'au conditionnel et au travers d'un verbe pour le moins déroutant ("sombrerais") car l'âme, malmenée, se trouve en lutte permanente pour trouver le repos ("insomnies"). Elle est traversée de trop d'ancrages stériles (titre : "les feuilles d'automne", "mélancolie"). Prise ainsi en tenaille, la locutrice est réduite à une demande pressante (impératifs : "Vole", "Emporte", "laisse-moi"), à une prière ascendante, qui semble bien s'adresser à l'Ange au travers de l'image de l'oiseau. Cependant, l'étonnante métonymie finale ("Mes pieds" figurant le corps entier), instaure parallèlement le désir d'un mouvement antithétique vers le sol. C'est comme si la locutrice, face à cette situation insoluble, implorait ("s'il te plaît") une impossible ligne finale de fracture entre un esprit qui monterait et un corps qui resterait en bas, hanté par une position verticale ("Sur la terre", "debout") instituant le risque permanent de la chute ("folie", "vertige").

Merci pour ce partage !

[Invité]

Pussicat
c'est étrange car tu n'es pas la seule à me faire remarquer cette dispersion, pourtant je n'arrive pas à voir ce défaut, pour moi l'histoire a une bonne continuité. Peut-être que le côté ambiguë, ce déséquilibre émotionnel offrent cet effet là.
En tout cas merci d'avoir déposé ton commentaire.

jfmoods
halala oui les fautes: d'automne, les feuilles de l'automne, et je sombrerais, c'est dommage je n'ai pas eu la possibilité de corriger, je ferai vraiment attention la prochaine fois.

En tout cas j'ai adoré vos remarques, votre analyse, un commentaire constructif que j'ai eu grand plaisir à lire. Et oui vous l'avez remarqué mon "Ange" avec un A majuscule, entre amour et frustration, entre distance et obsession, ne pas sombrer dans la folie/dépression et garder les pieds sur terre, se libérer de la mélancolie et aller à la quête du bonheur. Il y a une lutte des sentiments. Avoir la foi n'est pas si simple.
Merci pour ton commentaire
Merci à vous 2 d'être passés par là.

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