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L’empire du Songhaï.

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Message  maniak' Jeu 13 Déc 2007 - 18:49

Le début d'un truc qui traine depuis un moment sur mon disque dur. J'en ai écrit une vingtaine de pages et puis j'ai arrêté (pour l'instant)...
Toute critique constructive sera la bienvenue.



L’empire du Songhaï.


Songha



Songha marchait en silence, les yeux baissés, essayant de se concentrer sur le petit nuage de poussière jaune que soulevaient ses pieds nus. Il fallait à tous prix qu’elle oublie la douleur, la soif, les mouches qui bourdonnaient autour d’elle et que, de ses mains liées, elle ne pouvait chasser. Il fallait aussi qu’elle repousse les images qui, sans cesse, revenaient.

Ravalant ses larmes, elle dirigea son regard vers l’horizon. Le paysage avait changé depuis le matin. La végétation s’était faite plus rare, le sol plus sec et rocailleux. Même le ciel semblait d’un bleu plus clair, presque blanc. A l’est, dans le lointain, se découpait la silhouette de collines qu’elle ne connaissait pas. D’ailleurs, depuis des heures maintenant, elle ne reconnaissait plus rien. Jamais elle n’était remontée si haut vers le nord et ces contrées réputées aussi dangereuses qu’inhospitalières.

La tête de la caravane entama l’ascension d’une colline et la corde se tendit, meurtrissant un peu plus ses poignets. Le regard cloué au dos du garçon qui marchait devant elle, elle s’appliqua à mettre un pied devant l’autre et à recommencer… Encore et encore.

Il faisait chaud. De plus en plus. Même les bêtes en souffraient, les chevaux en tous cas. Ils avançaient en soufflant bruyamment, secouant la tête pour chasser les insectes qui venaient se poser sur leurs naseaux ou leurs paupières.

Le garçon qui la précédait était nu, tout comme elle et la plupart des autres captifs. Elle ne le connaissait pas. Ce qui semblait indiquer que cette razzia était une opération d’envergure. Son village n’avait certainement pas été le seul à être attaqué, comme le confirmait le nombre de dromadaires et de prisonniers qui marchaient en file indienne, soulevant une poussière safran que le vent brûlant rabattait violemment, giflant les bêtes comme les hommes. La veille, en fin d’après-midi, une caravane moins importante les avait rejoints. Et puis une autre, ce matin encore.

Son pied glissa sur un silex et Songha dût se mordre la lèvre pour ne pas crier quand elle sentit sa peau se déchirer une fois de plus. Un nouveau vertige la submergea et elle lutta pour rester consciente. Car, à plusieurs reprises, brûlée par la fièvre, elle s’était perdue dans des limbes où plus rien n’empêchait les images de la hanter.

Alors revenaient les cavaliers, drapés de bleu et de noir, grimaçants comme des diables et armés de mousquets et de sabres. Encore une fois, ils arrivaient avec l’aube, masse galopante et hurlante, marée guerrière envahissant l’espace entre les huttes de terre. Et à nouveau elle était là, sa jarre sur l’épaule, pétrifiée devant la case qu’elle partageait avec Oum, son jeune époux. Elle sentait alors la terreur la reprendre comme ce matin-là, deux jours plus tôt, et ses mains se remettaient à trembler.

Le cavalier au grand cheval blanc descendait de selle et s’avançait vers elle. Alors, sortant de la case, Oum bondissait et lui enfonçait sa sagaie dans la poitrine avant de se tourner vers un autre agresseur, son sabre à la main. Et il lui criait de courir vers le lit du ruisseau à sec, de ne pas se retourner.

De toutes ses forces, elle avait couru, des larmes plein les yeux, les lèvres tremblantes. Et puis, malgré les recommandations d’Oum, elle s’était retournée. Elle avait vu son époux qui, fidèle à sa réputation de guerrier, éclaboussé de sang, frappait, taillait, résistant de son mieux à la pression de trois envahisseurs. Se protégeant derrière son bouclier de cuir et de bois, vêtu d’un simple pagne qui soulignait sa puissante musculature, il faisait même plus que cela. Il prenait l’avantage. Pas à pas, il faisait reculer ses adversaires.

Et puis, comme à chaque fois, retentissait la détonation, et Songha voyait Oum se figer, le bras encore levé, prêt à frapper, face au cavalier immobile qui, monté sur son étalon bai, le regardait, le pistolet à pierre encore fumant dans la main droite. Elle voyait alors son époux, avec une grâce presque féminine, plier les genoux et, très lentement, s’affaler sur le sol.

La jeune femme ressentait encore cet effroi qui l’avait glacée quand un autre homme, vêtu d’une gandoura bleue, avait craché sur son corps avant de lui trancher la gorge.

De ce qui avait suivi, elle n’avait gardé que peu d’images. Terrifiantes certes, mais peu nombreuses. Le cavalier galopant vers elle alors qu’elle tentait de reprendre sa course, le visage grimaçant de l’homme qui la giflait après qu’elle l’eut mordu, la bague en argent sur le poing qui percutait son visage… ensuite, elle avait fermé les yeux…

Par contre, elle n’avait pu faire abstraction des sons, des odeurs et des contacts. Ils étaient là, tapis dans un coin reculé de son cerveau, dans l’attente d’un relâchement de sa part. Alors, ils revenaient la brûler comme des braises incandescentes. Et les larmes aussi. Elle ne savait plus si elle pleurait la mort de Oum, ou…ce passage abject et indélébile de son existence.

L’âpre odeur de sueur envahissait à nouveau ses narines, les mains dures revenaient la forcer. Les rires gras de ses tortionnaires, leurs ahanements bestiaux, emplissaient ses oreilles et la bile remontait dans sa gorge.

Songha, celle qu’avaient élevé ses parents, celle qu’avait aimé Oum, la douce et souriante Songha était morte. Aussi sûrement et définitivement que si sa gorge avait été tranchée par l’homme à la gandoura bleue. Une autre jeune femme avait pris sa place. Une femme qui avait dans la bouche le goût du sang, qui savait la douleur de l’humiliation.

Et qui voulait y survivre.
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Message  mentor Jeu 13 Déc 2007 - 20:12

Songha et Songhaï, je trouve que ça ne colle pas très bien avec le décor, l'histoire, les lieux, non ? si ? d'après ton texte, il semblerait que l'action se passe dans des régions plus ou moins désertiques, rudes, et le mot gandoura me fait penser à l'Afrique, d'où mon questionnement
Sinon, ben c'est tout à fait dans la veine de tes autres sagas ;-) c'est rudement bien écrit, intéressant, accrocheur et j'ai bien envie de connaître la suite des aventures de cette fille
Donc tu peux balancer les suites par petits bouts, si tu veux, mais bon, un jour ou l'autre il faudra bien que tu termines un truc ;-)

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Message  Sahkti Ven 14 Déc 2007 - 17:00

Des petits détails qui me gênent de ci de là, comme "quand un autre homme, vêtu d’une gandoura bleue", par exemple. Le détail du vêtement n'apporte pas grand-chose, je trouve (mais c'est un avis perso) et donne au texte un côté trop descriptif et rigide, comme si on se trouvait face à un récit ou un guide de voyage.

Si je compare avec un autre texte de toi que j'aime énormément (Igor), je dirais qu'il manque ici la pointe de vie, d'ironie, de lucidité, bref tous ces petits instants très humains qui donnent vie et chair au texte, et de l'âme surtout.

Comme Mentor, je relève Songha et Songhaï. Est-ce volontaire cette ressemblance?

De manière générale, j'ai trouvé ton écriture fluide et agréable, il y a une belle structure, mais ça manque un peu de souffle, de rondeurs, de palpitations, histoire de faire sortir le texte des rails du linéaire trop bien tracé.
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L’empire du Songhaï. Empty Re: L’empire du Songhaï.

Message  maniak' Ven 14 Déc 2007 - 19:31

Alors. L'empire du Songhaï (ou empire Songhaï) a réellement existé. Il a été colonisé par les troupes du Sultan du Maroc Ahmed El Mansour en 1591 après la bataille de Tondibi. C'est vrai que le nom de Songha est très proche de celui de Songhaï et je le changerai probablement.

Le fait que ça manque un peu de vie je l'ai ressenti aussi mais bon, je crois qu'il faut entrer dedans.

Sinon, pour répondre à Mentor, Igor Pickman est en cours d'écriture et il devrait être achevé d'ici quelques temps. Mais bon, pour écrire il faut en avoir envie et en ce moment j'ai d'autres préoccupations. Je travaille aussi sur Jo Mendes qui est un gros dossier et ma priorité en fait.Donc ce texte-ci devrait rester au point mort encore un moment.

Et puis, j'ai des trucs qui sont achevés. Le livre I de Denaël, une épopée guerrière, et puis l'histoire de Gary et Hamid aussi.

Voila, en gros.

Merci de m'avoir lu.
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Message  Invité Dim 16 Déc 2007 - 5:08

J'ai vraiment apprécié celui là, écriture solide sans être ennuyeuse.
Tu ne donnes pas de leçon ni ne fait de démonstration. J'aime de tes textes ceux qui avancent sans prétention. Et je suis partant pour la suite de celui-là,
"two thumbs up".

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Message  maniak' Dim 16 Déc 2007 - 8:23

Ben merci Pandaworks. J'en posterai probablement un ou deux extraits de plus pour avoir un ressenti mais l'ensemble n'est pas écrit pour un forum comme Igor Pickman par exemple et donc, ça risquerait de lasser.

Merci de ta lecture et de ton com.
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Message  Sahkti Dim 16 Déc 2007 - 14:44

Pourquoi penses-tu que ça lasserait pour celui-ci et pas pour Igor? Quelle est la différence?
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L’empire du Songhaï. Empty Re: L’empire du Songhaï.

Message  maniak' Dim 16 Déc 2007 - 16:04

Parce que Igor Pickman est écrit dans le souci justement de ne pas lasser. C'est une succession d'épisodes. Alors que l'Empire du Songhaï est plus écrit comme un roman. Il y a des passages de mise en place, le genre de truc qui ne te gêne pas quand tu lis l'ensemble, que tu es dedans, mais qui à mon avis est pénible à lire par extraits.

Voilà, en gros.

Une petite suite.


...

Les buses tournoyaient dans le ciel vibrant de chaleur. Quelque part, à l’est, une charogne devait achever de se décomposer. Les cris des rapaces déchiraient le silence, troublé uniquement par le souffle du vent.

Ismaïl s’accroupit à l’ombre d’un piton et s’autorisa une gorgée d’eau. Du regard, il scrutait le plateau balayé par les traînées de poussière jaune. La caravane, à cette distance, était insignifiante dans ce décor gigantesque. Une mince chenille que seul un œil aiguisé comme le sien arrivait à distinguer entre les rafales de vent brûlant. Légère trace dans le sable, microscopique à l’échelle des falaises et des pitons rocheux aux formes torturées qui jetaient leurs ombres gigantesques en travers de son chemin.

Le temps changeait. Le voyageur avisé devait, dès à présent, se préoccuper de trouver un abri. Car le ciel qui avait été presque blanc dans la matinée, après avoir pris la teinte du safran en milieu de journée, était à présent d’un rouge de plus en plus sombre. La tempête menaçait. Et qu’Allah ait pitié des imprudents qui se feraient surprendre en terrain découvert. Oui, la pitié de Dieu, ce serait la seule chose qui pourrait alors les sauver.

Ismaïl, lui, n’était pas concerné. Ces terres arides, sèches et austères, il les connaissait mieux que quiconque. N’était-ce pas pour cela qu’il avait été choisi, lui, pour servir de guide à cette expédition ? Un sourire étira ses lèvres minces et il plissa les yeux de plaisir à l’évocation de ce jour béni où les cavaliers avaient fait leur entrée dans Erfoud.

Erfoud. Perle du Tafilalet. L’un des points de passage obligé pour les nombreuses caravanes qui commerçaient avec les tribus du Mali et du Niger. La porte du Sahara. Village de terre, coincé entre la chaîne tourmentée de l’Atlas et les dunes sablonneuses du désert. Ramassis de cahutes agglutinées autour d’un ksar aux murs ocres et fortifiés. Point de rencontre de toutes les ethnies. Berbères, touaregs, arabes, tous s’y croisaient et y respectaient un semblant de trêve dans leurs incessantes guérillas. Car ici on commerçait. Chevaux, dromadaires, esclaves, or ou argent, sel, ivoire… Tout pouvait se trouver à Erfoud. A condition, bien entendu, d’avoir les moyens de payer.

Les portes du ksar avaient été ouvertes dès les premières lueurs de l’aube. C’était jour de souk et la place du marché était déjà bondée.

De nombreuses tentes avaient été édifiées le long du rempart ouest de façon à bénéficier de la fraîcheur de l’ombre pendant une partie de la matinée. Des étalages de dattes, de figues sèches ou de barbarie se succédaient entre les boutiques d’épices et les établis des fkis et autres rebouteux qui, pour quelques piécettes, arrachaient une dent, réduisaient une fracture ou prescrivaient des infusions contre tous les maux. L’odeur du cumin se mêlait agréablement aux effluves de la viande de chèvre qu’un chouheï faisait griller lentement sur un feu de charbon de bois de l’autre coté de la place.

Ismaïl était rentré depuis deux jours d’un périple dans le sud qui l’avait mené jusqu’à Gueltat Zemmour. Il en avait ramené une caravane égarée en territoire hostile et en proie à d’incessantes attaques de pillards. Comme à son habitude, et grâce à sa parfaite maîtrise de la plupart des dialectes de la région, il avait négocié pied à pied le droit de passage du convoi. Malgré son jeune age, il savait que souvent la discussion ouvrait des portes que les armes n’arrivaient pas à forcer.

A présent, assis à l’ombre d’un palmier dattier, la bourse gonflée de pièces d’argent durement gagnées, il lézardait, les yeux mi-clos, en observant distraitement la foule des promeneurs qui traînait entre les étals. Il buvait à petites gorgées le verre de thé, presque noir, que Nourredine lui avait apporté avant de s’asseoir à ses cotés.

Il le connaissait depuis l’enfance. Berbère comme lui, il avait la peau mate, l’œil sombre et le cheveu noir. Il était aussi râblé et musculeux qu’Ismaïl était grand et mince. C’était un fougueux. Un de ces hommes qui trouvaient toujours de la force en eux, même dans les pires situations. Mais, et il le reconnaissait lui-même, il avait besoin de quelqu’un pour canaliser cette énergie, cette ardeur qu’il mettait en toute chose.

C’était le rôle qu’il avait confié au sage Ismaïl, le grand guerrier aux yeux clairs, à la peau blanche et aux lèvres minces. Car, aussi loin qu’il eut pu se souvenir, et quel qu’ait été le problème à résoudre, celui-ci avait toujours une solution pertinente à proposer. Pour cela, et en plus de la sincère amitié qu’il lui portait, Nourredine lui vouait une admiration sans bornes.

En ce milieu de matinée de fin d’hiver, la chaleur était déjà insupportable. Mais les badauds n’en semblaient nullement incommodés, habitués qu’ils étaient aux rigueurs du climat sous ces latitudes. Ils allaient et venaient, d’un étal à un autre, d’une tente à une échoppe, discutaient les prix avec force gesticulations et éclats de voix, riaient aux plaisanteries des commerçants. Les femmes se masquaient pudiquement le visage aux compliments des hommes et souriaient des yeux. Un jour de souk ordinaire à Erfoud. Rien de particulièrement intéressant pour les deux jeunes hommes désoeuvrés.

Et puis, la foule se fendit devant les cavaliers et Ismaïl plissa ses yeux clairs.

Au nombre de cinq, montés sur de magnifiques chevaux barbes, de ceux que l’on élevait de l’autre coté de l’Atlas, ils étaient richement mais sobrement vêtus. Des guerriers de haute lignée, à n’en pas douter. Les trois qui chevauchaient en tête étaient arabes. De fiers seigneurs, grands et solidement battis, qui par leur prestance imposaient le respect et la crainte. Les deux autres étaient des géants au teint pâle et aux cheveux clairs. Des roumis (infidèles).

Ismaïl en avait entendu parler. Il se disait qu’il y en avait un certain nombre, convertis à l’Islam ou simples mercenaires venus d’Andalousie pour s’enrôler dans l’armée du sultan Ahmed el Mansour. Mais c’était la première fois que le jeune berbère avait l’occasion d’en voir.

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