Non-sens
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Pussicat
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Cerval
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Non-sens
donne-moi les moyens de te parler
on dirait que toute pensée te ressemble
qui s'ouvre sur soi
mais retient sa présence
la fenêtre bat sur la paupière des vitres
et la pensée fleurit en signes
ce jour est le début du contre-jour
elle parlait ailleurs la parole comme un cheval échappé
contournait le corps au milieu du langage
malgré tout derrière sa place il y avait une barrière de murmures où l'oeil était resté parce que les choses se nomment lorsqu'on les regarde
- qui s'alignent avec le midi des césures, le vers qui s'ouvre comme une boite de musique les veut retranscrire -
ce n'était pas difficile comme elle n'a jamais rien à cet égard trouvé. elle considérait ce qu'il y avait sous ses épaules
peut-être un geste ou le répertoire de la nuit
elle était étendue comme une pluie sur son propre ventre. respirer d'en bas vous donne l'impression d'être le pouls de la chaussée. tout tombait dans l'écart entre le linge de sa peau et celui des objets
est-ce que cela arrive ?
non, cela n'arrive pas
la pensée qui se défait marque la mélodie de ce qu'elle désigne
lorsqu'elle avale comme une mer ce qu'elle veut désigner
puis te regarde
elle évolue dans la pupille du miroir
mettre derrière ses yeux la monnaie des présences
la tête gentiment penchée au vent des sourires
attirée dans la pensée qu'elle oublie
tout s'éteint qu'elle allume une cigarette
elle parle à distance, derrière la nuit
on dirait que toute pensée te ressemble
qui s'ouvre sur soi
mais retient sa présence
la fenêtre bat sur la paupière des vitres
et la pensée fleurit en signes
ce jour est le début du contre-jour
elle parlait ailleurs la parole comme un cheval échappé
contournait le corps au milieu du langage
malgré tout derrière sa place il y avait une barrière de murmures où l'oeil était resté parce que les choses se nomment lorsqu'on les regarde
- qui s'alignent avec le midi des césures, le vers qui s'ouvre comme une boite de musique les veut retranscrire -
ce n'était pas difficile comme elle n'a jamais rien à cet égard trouvé. elle considérait ce qu'il y avait sous ses épaules
peut-être un geste ou le répertoire de la nuit
elle était étendue comme une pluie sur son propre ventre. respirer d'en bas vous donne l'impression d'être le pouls de la chaussée. tout tombait dans l'écart entre le linge de sa peau et celui des objets
est-ce que cela arrive ?
non, cela n'arrive pas
la pensée qui se défait marque la mélodie de ce qu'elle désigne
lorsqu'elle avale comme une mer ce qu'elle veut désigner
puis te regarde
elle évolue dans la pupille du miroir
mettre derrière ses yeux la monnaie des présences
la tête gentiment penchée au vent des sourires
attirée dans la pensée qu'elle oublie
tout s'éteint qu'elle allume une cigarette
elle parle à distance, derrière la nuit
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Non-sens
écriture automatique?
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Non-sens
alors, je suis toujours intéressée à l'idée de lire un de tes textes parce que je me dis : va y'avoir matière... même si en retour le geste n'est pas le même, c'est pas grave...
mais là, j'ai l'impression de lire un texte et son miroir en explication, c'est déplaisant.
faudrait que je développe...
je n'ai pas pris de plaisir, alors je reviendrai,
même si certains passages me "parlent", ah, ah... c'est une blague entre moi et moi
mais là, j'ai l'impression de lire un texte et son miroir en explication, c'est déplaisant.
faudrait que je développe...
je n'ai pas pris de plaisir, alors je reviendrai,
même si certains passages me "parlent", ah, ah... c'est une blague entre moi et moi
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Non-sens
"elle était étendue comme une pluie sur son propre ventre."
voilà, des extraits comme cela qui m'interpellent et me séduisent...
voilà, des extraits comme cela qui m'interpellent et me séduisent...
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Non-sens
ah l'orage ! enfin un monde à ma mesure
écoute
oui ?
tout se déplace sur toi
la vie est à tes mains un miroir brisé
tu remets les parfums aux châles des tempêtes
où les choses entament le concert de leurs noms
pourquoi faut-il que leurs voix tournées vers elles-mêmes te désignent
parler est une intention ricochée aux surfaces du verre
tu choisis les mètres de la couleur dans la garde-robe de son spectre
ouvrir les yeux est ta floraison
ce mouvement retenu est le souffle de l'orée des bois
la pièce est un éventail à cette margelle tes yeux
tout s'organise qui n'ait la structure d'une fenêtre
et rentre en toi comme l'enfant à l'école
tu te tiens droite à l'estrade de ton souffle
leurs mesures espacées contiennent la musique à venir
comme une ligne blanche dans la paupière d'un livre
la pensée en cet espace croit mûrir
mais elle pend comme la cerne à l'oeil qu'un battement efface
ou comme le linge à la chair la ride à la mare
partie elle se recompose en des façons de brise
toute idée suit ce court développement et y trouve son plaisir
comme à l'insomnie le plaisir de durer
écoute
oui ?
tout se déplace sur toi
la vie est à tes mains un miroir brisé
tu remets les parfums aux châles des tempêtes
où les choses entament le concert de leurs noms
pourquoi faut-il que leurs voix tournées vers elles-mêmes te désignent
parler est une intention ricochée aux surfaces du verre
tu choisis les mètres de la couleur dans la garde-robe de son spectre
ouvrir les yeux est ta floraison
ce mouvement retenu est le souffle de l'orée des bois
la pièce est un éventail à cette margelle tes yeux
tout s'organise qui n'ait la structure d'une fenêtre
et rentre en toi comme l'enfant à l'école
tu te tiens droite à l'estrade de ton souffle
leurs mesures espacées contiennent la musique à venir
comme une ligne blanche dans la paupière d'un livre
la pensée en cet espace croit mûrir
mais elle pend comme la cerne à l'oeil qu'un battement efface
ou comme le linge à la chair la ride à la mare
partie elle se recompose en des façons de brise
toute idée suit ce court développement et y trouve son plaisir
comme à l'insomnie le plaisir de durer
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Non-sens
Cerval a écrit:ah l'orage ! enfin un monde à ma mesure
écoute
oui ?
tout se déplace sur toi
la vie est à tes mains un miroir brisé
tu remets les parfums aux châles des tempêtes
où les choses entament le concert de leurs noms
pourquoi faut-il que leurs voix tournées vers elles-mêmes te désignent
parler est une intention ricochée aux surfaces du verre
tu choisis les mètres de la couleur dans la garde-robe de son spectre
ouvrir les yeux est ta floraison
ce mouvement retenu est le souffle de l'orée des bois
la pièce est un éventail à cette margelle tes yeux
tout s'organise qui n'ait la structure d'une fenêtre
et rentre en toi comme l'enfant à l'école
tu te tiens droite à l'estrade de ton souffle
leurs mesures espacées contiennent la musique à venir
comme une ligne blanche dans la paupière d'un livre
la pensée en cet espace croit mûrir
mais elle pend comme la cerne à l'oeil qu'un battement efface
ou comme le linge à la chair la ride à la mare
partie elle se recompose en des façons de brise
toute idée suit ce court développement et y trouve son plaisir
comme à l'insomnie le plaisir de durer
ce n'est pas plus signifiant pour moi que pour vous
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Non-sens
je propose que ce soit signifiant pour personne comme ça on est tranquille.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Non-sens
non, moi je l'ai lu comme une évocation de la muse :
son étrange présence/absence
le sens/non-sens de ce qu'elle murmure, tellement plus signifiant que la plupart des conversations
sa capacité à montrer l'envers des choses, à les traverser
ses liens naturels avec les éléments.
femme réelle ou entité venue du dedans, qu'importe finalement.
son étrange présence/absence
le sens/non-sens de ce qu'elle murmure, tellement plus signifiant que la plupart des conversations
sa capacité à montrer l'envers des choses, à les traverser
ses liens naturels avec les éléments.
femme réelle ou entité venue du dedans, qu'importe finalement.
Re: Non-sens
exemple :
"tu te tiens droite à l'estrade de ton souffle
leurs mesures espacées contiennent la musique à venir
comme une ligne blanche dans la paupière d'un livre...."
La position debout, ou assise, verticale, plus encore rehaussée par l'estrade, scène sur laquelle est proférée la parole inspirée du poème (le souffle venu du dedans )
ce qui fait silence, ponctuation, entre les notes d'une partition (on dit partition, partager) d'une musique... "vide" à l'intérieur duquel elles résonnent.
le livre presque fermé, espace entr'ouvert entre les pages, là où s'est arrêtée la lecture, pour un instant d'incorporation, de réflexion, moment où le livre est comme le regard de son auteur sur le monde, qu'on tente de faire sien..
(je peux faire tout le poème comme ça, mais ce serait dommage)
"tu te tiens droite à l'estrade de ton souffle
leurs mesures espacées contiennent la musique à venir
comme une ligne blanche dans la paupière d'un livre...."
La position debout, ou assise, verticale, plus encore rehaussée par l'estrade, scène sur laquelle est proférée la parole inspirée du poème (le souffle venu du dedans )
ce qui fait silence, ponctuation, entre les notes d'une partition (on dit partition, partager) d'une musique... "vide" à l'intérieur duquel elles résonnent.
le livre presque fermé, espace entr'ouvert entre les pages, là où s'est arrêtée la lecture, pour un instant d'incorporation, de réflexion, moment où le livre est comme le regard de son auteur sur le monde, qu'on tente de faire sien..
(je peux faire tout le poème comme ça, mais ce serait dommage)
Re: Non-sens
une précision quand même, je ne prétends bien sûr pas du tout exprimer ce que tu avais dans la tête, Cerval, je me suis juste accrochée à cette présence féminine que tu évoques, semblable peut-être à la bien-aimée (et au bien-aimé) du Cantique des cantiques. Celle qui ne disant rien de sensé, révèle.
Il me semble que lorsqu'on accepte de casser le fil de la pensée rationnelle - sans lâcher pour autant celui de l'émotion et du sens qu'elle transporte - on voit se déployer tout un kaléidoscope de significations, et que toutes sont justes.......en particulier j'espère celles que j'ai perçues.
Il me semble que lorsqu'on accepte de casser le fil de la pensée rationnelle - sans lâcher pour autant celui de l'émotion et du sens qu'elle transporte - on voit se déployer tout un kaléidoscope de significations, et que toutes sont justes.......en particulier j'espère celles que j'ai perçues.
Re: Non-sens
je les trouve cools tes commentaires seynes <3
trop peut-être pour cet enfoiré de cerval que j'aime bien malgré tout
quant au poème, tu as sûrement fait beaucoup mieux, je te préfère moins sérieux, plus aérien, enfin le rythme m'a déplu, une étoffe que je n'aurais pas choisie. j'ai des idées sur les étoffes. une étoffe que j'ai vu sur plusieurs de tes poèmes. cela me fit mal augurer de celui-ci qui portait un titre de poème d'occident vingtièmiste sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du mauvais goût.
trop peut-être pour cet enfoiré de cerval que j'aime bien malgré tout
quant au poème, tu as sûrement fait beaucoup mieux, je te préfère moins sérieux, plus aérien, enfin le rythme m'a déplu, une étoffe que je n'aurais pas choisie. j'ai des idées sur les étoffes. une étoffe que j'ai vu sur plusieurs de tes poèmes. cela me fit mal augurer de celui-ci qui portait un titre de poème d'occident vingtièmiste sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du mauvais goût.
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 25
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Non-sens
moi je le voyais plutôt XIXèmesque britannique, le non-sens, genre Alice.
Et.....non, moi j'aime bien quand ça pèse un peu son juste poids, la poésie.
Et.....non, moi j'aime bien quand ça pèse un peu son juste poids, la poésie.
Re: Non-sens
c'est vrai qu'il a un petit côté british, avec son humour pince sans rire
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 25
Date d'inscription : 28/10/2010
Non-sens
Elle évolue dans la pupille du miroir.
Elle est là.... face à ce miroir, la tête penchée, son silence en dit long.
Alysée- Nombre de messages : 12
Age : 34
Date d'inscription : 20/06/2014
Re: Non-sens
Alysée a écrit:
Elle évolue dans la pupille du miroir.
Elle est là.... face à ce miroir, la tête penchée, son silence en dit long.
je ne crois pas. c'est pas du tout ce que nous dit cerval. dans ce que vous dites il y a un avant et un après, un regard et un reflet, un discours et un silence, un moi et l'autre. cerval court-citcuite tout ça.
ce que vous dites c'est du légo. du quantifiable, qui vaut son pesant de cacahuete. avec une croix ici, une croix là, et une ligne directrice entre les deux régie par une physique newtonienne, le tout plongé dans un réferentiel inertiel, à conservation de masse nulle.
bon, je voudrais pas vous brusquer, mais je n'ai vu aucune référence dans le texte de cerval, même lointaine, au légo.
ou alors starwars galactica en légo, et encore, mais ca me parait capillo-tracté;
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Non-sens
Le TU, quand il est en réalité un JE, finit souvent par me lasser, c'est un peu le cas ici. Cela tourne trop rapidement à une forme de narcissisme qui me laisse indifférente. Mais je reconnais quelques qualités au texte, des images intéressantes, comme la parole du cheval échappé, qui me plaît beaucoup.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Non-sens
..."la pensée qui se défait marque la mélodie de ce qu'elle désigne
lorsqu'elle avale comme une mer ce qu'elle veut désigner
puis te regarde"
..."la pensée en cet espace croit mûrir
mais elle pend comme la cerne à l’œil qu'un battement efface
ou comme le linge à la chair la ride à la mare
partie elle se recompose en des façons de brise"
Pour moi le titre est une pudique litote, ou un pis-aller car au contraire ces textes débordent de sens, croulent sous le sens.
Et, comme dans la musique contemporaine ou la peinture abstraite, l'auteur n'est qu'un discret- mais indispensable- médium.
Recherche sur la dialectique "pensée/expression. Canalisée, par rapport aux premiers textes que tu avais partagés ici!
J'aime cette poésie de l'improbable.
Où m'échappe le sens des mots, je file, en douces mèches, l’écheveau du langage...
lorsqu'elle avale comme une mer ce qu'elle veut désigner
puis te regarde"
..."la pensée en cet espace croit mûrir
mais elle pend comme la cerne à l’œil qu'un battement efface
ou comme le linge à la chair la ride à la mare
partie elle se recompose en des façons de brise"
Pour moi le titre est une pudique litote, ou un pis-aller car au contraire ces textes débordent de sens, croulent sous le sens.
Et, comme dans la musique contemporaine ou la peinture abstraite, l'auteur n'est qu'un discret- mais indispensable- médium.
Recherche sur la dialectique "pensée/expression. Canalisée, par rapport aux premiers textes que tu avais partagés ici!
J'aime cette poésie de l'improbable.
Où m'échappe le sens des mots, je file, en douces mèches, l’écheveau du langage...
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
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