Cri d'ortie
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Cri d'ortie
Le père, ce rocher
Posé sur la trachée
De l’ubac jeune au sang
Puant le passé sans
Ligne, Sans signe,
Etouffe et circonscrit
Le bruit,
Cri brindille d’ortie.
Vert coton assassin
Frôle, pousse au ravin
Ce miroir, le rocher
Sur l’adret, ricochet
De la voix affranchie
Soir écho, peau rougie.
Sur les ruines flétries,
Pousse, éclate le fruit
Devenu ronce acide
Creux pierreux, puits aride.
L’héritage nié
Ronge l‘amer lié
A la pierre velue,
Ce reflet indompté,
Urticante bonté.
Terre, ton phare est sombre.
Posé sur la trachée
De l’ubac jeune au sang
Puant le passé sans
Ligne, Sans signe,
Etouffe et circonscrit
Le bruit,
Cri brindille d’ortie.
Vert coton assassin
Frôle, pousse au ravin
Ce miroir, le rocher
Sur l’adret, ricochet
De la voix affranchie
Soir écho, peau rougie.
Sur les ruines flétries,
Pousse, éclate le fruit
Devenu ronce acide
Creux pierreux, puits aride.
L’héritage nié
Ronge l‘amer lié
A la pierre velue,
Ce reflet indompté,
Urticante bonté.
Terre, ton phare est sombre.
post scriptum- Nombre de messages : 252
Age : 42
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: Cri d'ortie
Bonjour.
Un plaisir de lire ce texte à voix haute.
Un plaisir de lire ce texte à voix haute.
Allam- Nombre de messages : 13
Age : 33
Date d'inscription : 23/06/2014
Re: Cri d'ortie
Désolé, j'ai retouché à la forme.
Le père, ce rocher
Posé sur la trachée
De l’ubac jeune au sang
Puant le passé sans
Ligne, sans signe,
Etouffe et circonscrit
Le bruit,
Cri brindille d’ortie.
Vert coton assassin
Frôle, pousse au ravin
Ce miroir, le rocher.
Sur l’adret, ricochet
De la voix affranchie
Soir écho, peau rougie.
Sur les ruines flétries,
Pousse, éclate le fruit
Devenu ronce acide,
Creux pierreux, puits aride.
L’héritage nié
Ronge l‘amer lié
A la pierre velue,
Ce reflet indompté,
Urticante bonté.
Terre, ton phare est sombre.
Le père, ce rocher
Posé sur la trachée
De l’ubac jeune au sang
Puant le passé sans
Ligne, sans signe,
Etouffe et circonscrit
Le bruit,
Cri brindille d’ortie.
Vert coton assassin
Frôle, pousse au ravin
Ce miroir, le rocher.
Sur l’adret, ricochet
De la voix affranchie
Soir écho, peau rougie.
Sur les ruines flétries,
Pousse, éclate le fruit
Devenu ronce acide,
Creux pierreux, puits aride.
L’héritage nié
Ronge l‘amer lié
A la pierre velue,
Ce reflet indompté,
Urticante bonté.
Terre, ton phare est sombre.
post scriptum- Nombre de messages : 252
Age : 42
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: Cri d'ortie
Dommage ! J'aimais bien ton phare.
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Cri d'ortie
Oui, c'est mieux centré jfmoods.
post scriptum- Nombre de messages : 252
Age : 42
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: Cri d'ortie
"Étouffe"
"À la pierre"
Le choix du calligramme semble judicieux tant l'image d'un phare porte le souhait même du poème. Si le locuteur apparaît en toute fin de texte ("ton") pour aboutir à un constat, il n'est figuré, ailleurs, que dans la mise à distance du démonstratif ("ce rocher", "Ce miroir", "Ce reflet"). La lecture est marquée par un solide jeu d'oppositions. Les verbes impriment un rapport de force imposé, contré par l'affirmation vigoureuse de soi ("Étouffe", "pousse" / "pousse", "éclate"). De la même manière, les champs lexicaux du minéral oppressant ("rocher" x 2, "pierreux", "puits", "pierre") et du végétal réfractaire ("brindille d'ortie", "fruit", "ronce", "urticante") jalonnent le texte, approfondissant l'image d'une cassure irrémédiable. Le contexte familial sous-jacent ("père", "jeune") illustré par le refus d'hériter (allitération : "Puant le passé", expressions dévalorisantes : "ruines flétries", "L'héritage nié", participes passés ayant fonction d'adjectifs : "affranchie", "indomptée") renforce la tonalité déchirante de l'ensemble du propos. Les connotations péjoratives de certains adjectifs ("acide", "aride", "amer", "velue") appuient sur le sentiment de malaise. L'élément le plus marquant de cette lecture est sans nul doute l'image de la vie humaine matérialisée par cette montagne dont il s'agit, pour se réaliser en tant qu'être humain, de descendre par l'un ou l'autre versant. Dans ce combat pour l'accès à la vallée, entre l'ubac et l'adret (ce dernier étant le plus exposé au soleil), se dessine la revendication d'une lumière salvatrice. Mais cette lumière est-elle possible à gagner lorsque l'autre partie vous tire invariablement vers la nuit (gradation anaphorique obsédante illustrant l'absence de repères : "sans / Ligne, Sans signe") ? Comment un reflet porteur de sens, un miroir fondateur, pourraient-ils jaillir d'un puits aride, au fond duquel nulle couche d'eau n'affleure ?
Merci pour ce partage !
"À la pierre"
Le choix du calligramme semble judicieux tant l'image d'un phare porte le souhait même du poème. Si le locuteur apparaît en toute fin de texte ("ton") pour aboutir à un constat, il n'est figuré, ailleurs, que dans la mise à distance du démonstratif ("ce rocher", "Ce miroir", "Ce reflet"). La lecture est marquée par un solide jeu d'oppositions. Les verbes impriment un rapport de force imposé, contré par l'affirmation vigoureuse de soi ("Étouffe", "pousse" / "pousse", "éclate"). De la même manière, les champs lexicaux du minéral oppressant ("rocher" x 2, "pierreux", "puits", "pierre") et du végétal réfractaire ("brindille d'ortie", "fruit", "ronce", "urticante") jalonnent le texte, approfondissant l'image d'une cassure irrémédiable. Le contexte familial sous-jacent ("père", "jeune") illustré par le refus d'hériter (allitération : "Puant le passé", expressions dévalorisantes : "ruines flétries", "L'héritage nié", participes passés ayant fonction d'adjectifs : "affranchie", "indomptée") renforce la tonalité déchirante de l'ensemble du propos. Les connotations péjoratives de certains adjectifs ("acide", "aride", "amer", "velue") appuient sur le sentiment de malaise. L'élément le plus marquant de cette lecture est sans nul doute l'image de la vie humaine matérialisée par cette montagne dont il s'agit, pour se réaliser en tant qu'être humain, de descendre par l'un ou l'autre versant. Dans ce combat pour l'accès à la vallée, entre l'ubac et l'adret (ce dernier étant le plus exposé au soleil), se dessine la revendication d'une lumière salvatrice. Mais cette lumière est-elle possible à gagner lorsque l'autre partie vous tire invariablement vers la nuit (gradation anaphorique obsédante illustrant l'absence de repères : "sans / Ligne, Sans signe") ? Comment un reflet porteur de sens, un miroir fondateur, pourraient-ils jaillir d'un puits aride, au fond duquel nulle couche d'eau n'affleure ?
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Cri d'ortie
Quelle violence sous-jacente!
Quelle souffrance dans ce cri étouffé de l'enfant-brindille, face à un père-rocher (puant le passé sans signe et sans ligne) qui étouffe!
Malgré les beautés sauvages que tu mets en scène, je ne m’étonne guère que pour ce narrateur le phare soit sombre.
Il vise juste, ce texte.
Quelle souffrance dans ce cri étouffé de l'enfant-brindille, face à un père-rocher (puant le passé sans signe et sans ligne) qui étouffe!
Malgré les beautés sauvages que tu mets en scène, je ne m’étonne guère que pour ce narrateur le phare soit sombre.
Il vise juste, ce texte.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
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