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Séance classique

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hi wen
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Madeleine Adèle
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Message  Madeleine Adèle Mer 2 Juil 2014 - 14:56

J'ai tenté un dialogue ... A bientôt.
Psychanalyse pour lecteur appétant ...

Séance classique
*

- Tu savais ?
- Quoi ?
- Que tu me manquerais.
- Pourquoi dis-tu ça ?
- J’ai peur. Tout le temps. Comme si le danger était là en permanence, omniprésent, insatiable. Tu comprends.
- Tu es forte pourtant.
- Il me manque quelque chose pour me protéger, m’endurcir.
- De quel danger as-tu peur ?
- De perdre à nouveau.
- Comme moi ? Mais je suis toujours là. Est-ce le cas de tous ceux que tu as perdu ou devrai-je dire de tout ce que tu penses avoir perdu ? Est-ce nécessaire ? Je te suffis. J’écoute tes plaintes, te porte au firmament dans nos songes passés, te résiste parfois pour succomber à ta présence impossible.
- Je suis tiraillée, habitée par cette angoisse lancinante qui me tient aux tripes, accrochée. Je suis effrayée que tout m’échappe. S’envole. Je cours après. Rien. Je recommence. Rien.
- Cesse. Et si tu ne pouvais plus courir. Que ferais-tu ?
- Dans ma tête je continuerai. Encore et toujours. Peine perdue car au bout il n’y a rien. Que cherches-tu à me dire ?
- Que quoi qu’il arrive tu trouveras le moyen de chercher l’objet.
- Quel objet ?
- Celui que tu convoites. Que tu n’auras pas. Jamais. Donc accepte !
C’est ainsi qu’il est reparti. Il s’est effacé. L’ombre a laissé place à un vide étrange. Adèle doit se secourir.

Le manque ou cette impression d’attente douloureuse au creux du ventre ; boule de nerfs tremblante, irritante.
Le manque ou ce vide constant, insatiable, indomptable par sa sagacité à maintenir cette frustration quasi incompréhensible.

- Je suis en manque. On me l’a pris.
- De quoi ?
- Ce que je n’ai plus.
- C’est-à-dire ?
- La puissance, le pouvoir, le contrôle.
- A quoi pensez-vous ? Quelles sont les images qui vous viennent à l’esprit ?
- Aux hommes. A leur force dure, érectile, pénétrante, dévorante.
- Quel lien faîtes-vous avec le manque ?
- A ce sexe que je n’ai pas. Je cherche continuellement à combler ce trou béant par dépendance aux autres ne pouvant me remplir seule.
- Quels autres ?
- Tous.
- Précisément ?
- Ces virils que j’envie par la jouissance de leur corps qui vaut à mes yeux ce statut de tout-puissant.
- A quoi pensez-vous ?
- A moi dans le ventre de ma mère. Voulait-elle un garçon ?
- Pourquoi dîtes-vous cela ?
- C’est l’image qui me vient, association libre… Moi, sans identité sexuelle, dans ce ventre. Elle me l’a pris ; bouffé par le liquide amniotique.
- Pourquoi pensez-vous cela ?
- J’ai le sentiment étrange d’être castrée. Dans la symbolique ou pas d’ailleurs… Mon comportement compulsif de vouloir consommer, maîtriser, dominer comme pour faire taire cette voix qui me rappelle mon absence de phallus.
Rien. Silence. Seul le bruit du crayon, grattant sur le papier aussi vite que les mots s’associent librement, persiste. Etre un homme. Vengeance. Idéal de perversion pour la soumise qui se donne à corps perdu à la tentation de l’infidélité. Idéal de comblement pour l’affamée qui rythme son déhanché au gré de ses pulsions.

Adèle ou Électre ?

- Je suis belle en conquérante. Je suis belle en attaquante. Je suis forte en vengeresse. Je suis forte dans l’allégresse. Tel un homme excité, au membre tendu érigé vers la proie facile au vide docile. Est-ce deuil que je dois faire ?
- Répondez. Associez.
- La femme et sa fragilité, sa sensualité, sa délicatesse, ses formes, sa douceur, son odeur. Et l’homme, ingrat, fort, droit, dur, puissant, oppressant. La dominée et le dominant. N’est-ce pas ce qu’il a fait ?
- Qui ?
- Lui. Celui qui m’a appris à lire, écrire, compter, dessiner, jouer de l’harmonica. Celui qui m’a pris sur son bas ventre, le pantalon bleu aux boutons légèrement ouverts. Et dans ma robe de nuit blanche, immaculée. Et ma grand-mère se taire. Ne sommes-nous donc pas des dominées ?

Adèle ou Violette ?

- Et Violette …
- Qui est Violette ?
- Celle à qui j’ai donné vie dans un instinct de survie. Je ne trompe plus. Je déjoue cette absence.
- Continuez.
- Elle n’a pas de passé, pas d’enfance, pas de rupture, pas de dégoût d’elle-même.
- Comment lui donnez-vous existence ?
- Dans ma folie, loin de ce divan qui me rappellerait à l’ordre.
- C’est-à-dire ?
- Je l’entends, elle arrive, grouille à l’intérieur de mon ventre. Elle cherchait à pousser depuis trop longtemps. Je l’ai contenue, fantasmée, idéalisée. Elle est désormais.
- Qui est-elle ?
- Une fleur, un parfum, une odeur, une aura, un met délicat à adorer. Elle reflète l’envie, elle est en vie. J’ai cherché à être en vie avant d’être envie, mais lâche, peut-être, je me suis effacée pour elle. Elle prend, elle jette, elle exige. Elle est droite, dure, fière, libre.
- Et vous ?
- C’est un leurre. Je le sais. Je ne supportais plus le poids de ces pierres pleureuses qui m’alourdissaient. Je ne parvenais plus à respirer comme sous cette couette où je devais me cacher pour éviter la douloureuse. Vous comprenez. Vous savez tout ça, depuis le temps. Vous et moi. Mon divan et moi. Je suis belle en elle.
- En elle ?
- Oui. Je la pénètre et la domine car je dirige, j’écris pour elle.
- Violette ? Pourquoi ce prénom ?
- Je vous l’ai dit.
- Associez. Encore. Dans Violette, qu’entendez-vous ?
Silence. Pesant. Lourd. Etouffant. Le cœur tambourinant, les jambes repliées violemment contre la poitrine, Adèle se referme et protège de ses mains tremblantes son ventre mortifié. Abusé. Elle se redresse pour libérer sa gorge, trop serrée, l’air ne passe plus. Apnée en éveil. Elle respire bruyamment pour ne pas crier à l’évocation de ce qu’elle vient d’interpréter.
- Adèle. Continuez. Qu’entendez-vous ?
- Vio…ler. Violette, la petite viol…
- Très bien. Arrêtons là pour aujourd’hui.

Adèle cherche à s’émanciper par l’irréalité de Violette qui s’avère être en lien avec ce passé infect. Elle devra retourner se frotter aux cieux pour rencontrer un autre absent. Celui auquel Adèle se refuse à parler par souvenance indélicate, incestueuse. Et pourtant, elle reproduit en se donnant consistance dans la souffrance du corps car aussi loin que ses souvenirs l’amènent, elle n’a été que la poupée masturbatoire, défouloir.

Déjà des mois que sa confidente payante la titille de ses relances.
Déjà des mois que sa dépression l’a emparée.
Déjà des années qui se sont écoulées.

« Sous le pont du présent coule cette rivière à peine glacée, à peine agitée. Elle dépose, perfide, sur les rives du souvenir, un moment resté figé, enraciné, indigeste. Il demeure au passé dans le présent, mais ne meurt jamais »

Le corps ému, elle s’enfuit.

La laisse de mer est bien trop chargée. Trop de maux mis à nu.

Le corps ému, Adèle s’envole.

Madeleine Adèle

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Message  Ento Ven 11 Juil 2014 - 23:40

Me concernant, texte trop abstrait, et abscons. Trop de sous-entendus, voire de non-dits, trop de questions, trop d’équivoques, trop d’ellipses, trop succinct en fin de compte pour vraiment saisir de quoi il retourne, impression accentuée par le fait que l’on débute en plein dialogue. Je suis passé d’autant plus loin que j’accuse une répugnance naturelle pour ce qui touche à la psychanalyse, à la symbolique, aux interprétations diverses, etc. toutes choses qui me semblent on ne peut plus fumeuses et divagantes. Bref, tentative manquée pour ma part (moi qui ne pense pas faire partie du lectorat ciblé), mais en donnant des clés, des prises pour favoriser la compréhension, en ne laissant pas qu’un dialogue nu, ça pourrait être meilleur, du moins plus intelligible. Tel quel, le contexte fait faute. L’écriture en soi n’est pas privée de qualités, loin s’en faut ; néanmoins, j’ai tiqué sur : « Des mois que sa dépression l’a emparée. » Le CNRTL ne connaît qu’un verbe pronominal « s’emparer », et le sens ici ne m’apparaît pas clairement ; sans doute une tentative sur le modèle de désemparer, avec le sens d’accaparer ?
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Message  hi wen Sam 12 Juil 2014 - 10:04

texte tarte à la crème. je ne suis pas allé jusqu'au bout.
un tissus de foutaises.

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Message  Pussicat Lun 14 Juil 2014 - 13:40

Je n'ai pas été emballée. Dès le début le dialogue me semble bancal et difficile à lire :

"- De quel danger as-tu peur ?
- De perdre à nouveau.
- Comme moi ? Mais je suis toujours là. Est-ce le cas de tous ceux que tu as perdu ou devrai-je dire de tout ce que tu penses avoir perdu ? Est-ce nécessaire ? Je te suffis. J’écoute tes plaintes, te porte au firmament dans nos songes passés, te résiste parfois pour succomber à ta présence impossible.
- Je suis tiraillée, habitée par cette angoisse lancinante qui me tient aux tripes, accrochée. Je suis effrayée que tout m’échappe. S’envole. Je cours après. Rien. Je recommence. Rien...."

Et puis arrive la séance de psy, et là c'est un mur qui s'est dressé devant moi. J'ai dû prendre le matériel de grimpette Madeleine Adèle parce que franchement, il n'y a pas beaucoup de prises pour se relancer dans la lecture.
Je pense que le dialogue ne convient pas avec le fil que tu déroules. Je vois bien ça imbriqué dans une petite histoire de famille, avec ses secrets, ses mensonges.


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Message  Madeleine Adèle Mer 30 Juil 2014 - 6:00

par hi wen le Sam 12 Juil 2014 - 12:04

texte tarte à la crème. je ne suis pas allé jusqu'au bout.
un tissus de foutaises.


Bonjour, Hi Wen
Je ne m'attendais pas à autant de ferveur dans ton commentaire.
Un tissus de foutaises ???
OK. Mais il me semble qu'à moins d'avoir vécu ce type de situations, je trouve ton commentaire quelque peu 'exagéré'.
Peu importe !

Bonne journée et merci quand même !

Madeleine Adèle

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Message  Gyver Mer 30 Juil 2014 - 7:47

Hello,
Oui je confirme Madeleine Adèle, le commentaire sus mentionné est exagéré...
Moi j'ai réussi à tout lire, j'ai apprécié la forme et le style... Après il y a comme un malaise, si le sujet traité est romancé, pourquoi pas, si c'est du vécu, le partage est plus difficile pour moi, et ça je sais pas pourquoi ^^
( Ou je le sais, mais je veux pas le dire....)
Merci

Gyver

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Message  joe-joe Mer 30 Juil 2014 - 8:00

J'entends les critiques, et, oui, il me semble bien y avoir, ici ou là, un côté verbeux, des "explications" inutiles, surtout.
Mais, malgré tout, j'ai apprécié l'écriture, celle qui, sous le gras qui l'enrobe au lieu de la persiller, sait toucher.


joe-joe

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Message  Madeleine Adèle Mer 30 Juil 2014 - 8:22

Merci de vos commentaires ... Je compte bien retravailler le texte et l'intégrer au reste de mes chapitres Peut-être soumettrai-je une autre version plus light, moins 'verbeux' ... sans trop de chichis ...
La critique a du bon, j'entends

Bonne journée !

Madeleine Adèle

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Message  Sahkti Ven 12 Sep 2014 - 12:27

L'idée me plaît, beaucoup même, et ces destins déchirés, je les apprécie. Sauf qu'ici, le dialogue ne me paraît pas être le meilleur moyen d'aborder tout cela. Non seulement parce qu'il se déroule tel un long fil dans lequel le risque de s'emmêler est trop présent mais aussi parce que ce verbiage, trop bavard par moments, casse toute la fluidité de l'échange qui devient artificiel. C'est comme dans certains feuilletons américains en vogue, lorsque l'équipe d'experts réunis autour d'une table, s'explique l'un à l'autre que telle substance signifie ceci et telle trace signifie cela, ce qui ne devrait pas du tout avoir lieu vu que ce sont des propos de pro qui savent de quoi ils parlent mais voilà, il faut bien être sûr que le spectateur comprenne. C'est un peu ce que je ressens ici, tu en fais trop pour être sûre que et au final, ça ne fonctionne pas vraiment comme ça devrait. L'emballage coince et empêche le fond de livrer ses richesses.
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