Anschluss

[Cerval]

le ciel ce bout de linge délavé
jenarrivepasàdormirjenarrivepasàdormirjenarrivepasàdormir
répétez cent fois

je n'ouvre pas
mes vers n'ont pas de chaussures
ils errent

tout s'allonge
comme la pluie sous la peau le murmure
on ferme la porte
j'écris vraiment comme un fils de pute

oups

Ô

tes beaux bras blancs étreignent ma mémoire
si je me lève c'est sur toi des collines
tout gardera le souvenir de cette formule




un vers honnête : négligeons tout

[Cerval]

mdr.



mon poupon a des yeux...
mon dieu il ne faut pas que j'y pense.

mon poupon a des yeux
où j'ai rangé les étoiles
comme des couverts à la table
où j'ai mis une langue qu'anime
le vent
le chant
où les péniches poussent
du bout de leurs nez la lune
et j'y range
les lumières de lampadaires
et la seine
en robe de nuit
l'ivresse
en son habit
et la verdure des arbres.

mon poupon est un livre
à lire la main sur le coeur.
poupon est un après-midi
que j'ai passé dans la moiteur
poupon est là où toutes
les idées se font douceur

oreiller de la pensée -
poupon que je sais par coeur
poupon qui s'ennuie dans ma tête
à force d'y penser

poupon va
où ne se salissent
ses pas

[Loreena Ruin]

"j'écris vraiment comme un fils de pute" est-ce vraiment nécessaire ? Parce que, en dehors de ce vers sur lequel je m'arrête en me disant : c'est un peu violent, c'est de trop, ça ne colle pas avec le reste (et en même temps, ça m'intrigue, je me dis aussi "pourquoi pas ?"), je trouve ces deux textes, parce que je les vis comme deux textes distincts, bien menés et saisissants, avec de très belles images.

Je comprends moins, cependant, la désinvolture dans la manière de les poster avec ce "mdr." qui semble, comme le fils de pute, vouloir nier la moindre qualité, le moindre intérêt, aux textes, comme s'ils étaient postés à la va vite, sans y croire vraiment. D'autant plus que le deuxième texte avait déjà été posté dans "ma vie sans moi". J'aimerais comprendre la démarche, car j'aime être surprise, mais cette vulgarité/désinvolture me semble un peu gratuite et m'a à plusieurs reprises dissuadée de commenter certains de tes textes...

[JI]

J'adore la seconde partie, où tristesse et nostalgie se mêlent pour un rendu émouvant.
Pour le début... je ne sais pas... je n'accroche pas.
Je ne sais pas si c'est à cause du fameux "fils de pute".
Je ne crois pas, parce que j'aime la reprise avec le "oups".

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