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Passager

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Message  post scriptum Mar 19 Aoû 2014 - 11:50

Dans ce ventre étiré, bientôt
Crevé, subir le prime sort
De croître, courbé dans l’étau,
De croire aux doux rêves morts.

Il s’en allait cet été froid
De l’enfant né aux cris voisins
Qui a tété avec effroi
Les vers lactés, sang noir raisin.

Là, viennent déjà parois nouvelles
Douces, sombres, tuées demain.
Et sur le toit, jeune nacelle
Bavent les cris au goût hymen.

Au dimanche, les cloches sonnent,
Les reines sirènes aux charmes
Parmes, le soir, envoutent, donnent,
Joie fugace et neuves alarmes.

A l’infini pays des âges,
Les corps toujours bordés dans l’ouate,
Ames libres et paysages
S’étalent pour briser la boîte.

Creuser la terre, hors du cercueil
Et dans le pré, recommencer
Le ciel trop haut, trouver la feuille
Pour s’élancer et enlacer

Flux englouti à boire encore,
Ce vœu sacré à renoncer
Car immuable passager
D’une vie close au traître corps.

Tu vivras là ou bien crever.
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Message  post scriptum Mar 19 Aoû 2014 - 18:03

Deux modifications :

Strophe 4, vers 4 :
"Joie fugace, longues alarmes."

Strophe 5, vers 2 :
"Le corps étroit bordé dans l'ouate,"
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Message  post scriptum Mer 20 Aoû 2014 - 9:12

Rature :

Strophe 5, vers 4 :
"Tendent, s'étendent dans la boîte."
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Message  Pascal-Claude Perrault Mer 20 Aoû 2014 - 11:33

Avec les corrections ça va un peu mieux, mais j'ai quand un peu de mal avec ton poème, comme s'il était bancal.
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Message  Pascal-Claude Perrault Mer 20 Aoû 2014 - 11:34

Peut-être aussi revoir la strophe 4 concernant la rime improbable entre demain et hymen.
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Message  Pascal-Claude Perrault Mer 20 Aoû 2014 - 11:35

Pardon c'est la strophe 3
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Message  post scriptum Mer 20 Aoû 2014 - 16:09

Merci. Oui, je jette des mots puis réécris et construis peu à peu mes poèmes. Habitude qui ne convient pas à l'ergonomie de ce forum, je m'en excuse.

Suite à vos commentaires et à mes relectures déçues, j'ai retouché ce texte.

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Dans ce ventre étiré aux eaux
Perdues, subir le prime sort
De croître, courbé dans l’étau,
De croire aux doux rêves morts.

Le dimanche, les cloches sonnent.

Il s’en allait cet été froid
De l’enfant né aux cris voisins
Qui a tété avec effroi
Les vers lactés, sang noir raisin.

Après l’hymen, parois nouvelles,
Douces, sombres, brisées demain,
Et sur le toit, jeune nacelle
Jouit et s’écrie au lendemain.

Le dimanche, les cloches sonnent.

Soir et sirènes, charmes lasses,
Vêpres vibrantes quand résonnent
Longue alarme et joies fugaces.

A l’infini pays des âges,
Le corps étroit bordé dans l’ouate,
Ames libres et paysages
Tendent, s’étendent dans la boîte.

Le dimanche, les cloches sonnent.

Creuser la terre, hors du cercueil,
Et dans le pré, recommencer
Le ciel trop haut, trouver la feuille
Pour s’élancer et enlacer
Flux englouti à boire encore,
Ce vœu sacré à renoncer
Par l’immuable passager
D’une vie close au traître corps.

Au son dimanche, ne plus rêver,
Tu vivras là ou bien crever.



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Message  isa Jeu 21 Aoû 2014 - 11:54

Poème mystérieux que j'ai bien aimé, bien mieux mis en valeur dans la deuxième version que dans la première je trouve!
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Message  kelmorabethi Ven 22 Aoû 2014 - 9:01

un texte Poétique si magnifique et mystérieux que j'ai bien aimé de tout mon coeur
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Message  jfmoods Sam 23 Aoû 2014 - 7:51

La lecture comparée des deux poèmes laisse apparaître une volonté, chez son auteur, de mieux mettre en perspective le propos. L'utilisation d'un vers de la première mouture comme refrain entêtant de la seconde ainsi que le choix d'un vocabulaire plus adouci par endroits participent de cette démarche. Le champ lexical de la claustration ("étau", "parois", "étroit", "boîte", "cercueil", "close") jalonne obstinément le poème dont la recherche infructueuse du lieu figure l'enjeu. L'image des différents stades d'une vie en construction ("ventre", "croître", "cris", "a tété", "lactés", "hymen", "corps") est marquée par des procédés de mise à distance (adjectifs démonstratifs : "ce ventre", "cet été froid", "Ce voeu", formes infinitives : "Creuser", "recommencer", "trouver"). Deux rejets initiaux ("bientôt / Crevé" devenu "eaux / perdues", "le prime sort / De croître") suggèrent une cassure entre mère et enfant porté. Un jeu d'oppositions (antithèses : "croître, courbé", "Douces... tuées demain" devenu "Douces... brisées demain", "vers lactés, sang noir raisin", chiasmes : " doux rêves morts", "Joie fugace, longues alarmes" devenu "Longue alarme et joies fugaces") confirme cette hypothèse de lecture. L'harmonie attendue n'est pas au rendez-vous. Si la seconde version définit un rapport au monde plus riche chez l'enfant (connotations négatives, puis positives des verbes : "Bavent les cris" / "Jouit et s'écrie") tout en réitérant le vœu premier de l'envol ("toit", "nacelle"), le glissement des sonorités ("reines sirènes aux charmes / Parmes" devenu "Soir et sirène, charmes lasses") et la disparition des verbes ("envoûtent, donnent") tendent à gommer l'image, déjà vague, d'une clarté salvatrice, d'une véritable reconnaissance maternelle. Rien à faire. L'enfant est surprotégé (expression : "bordé dans l'ouate") et le ciel inaccessible (adverbe marquant la distance infranchissable : "trop haut"). L'enfermement prénatal ne faisait donc que préfigurer celui qui se poursuivra après la naissance (périphrase figurant la vie humaine dans sa totalité : "l'infini pays des âges"). Appelé par le monde extérieur (gradation : "Tendent, s'étendent"), l'enfant est contraint à l'immobilité, ne trouve pas à se hisser hors d'un cocon (antithèse : "s'élancer" / "englouti", adjectif sans appel : "immuable") qui présente l'apparence d'une tombe ("Creuser la terre"). Celle qui a donné la vie n'a pas tenu ses engagements de mère (expression : "traître corps"). Le dernier vers, bancal, déséquilibré par sa double forme verbale et infinitive, insoutenable par l'alternative qu'il soumet, sourd d'une violence indescriptible (registre vulgaire : "crever"). Le lieu, lieu imposé ("là"), ne saurait se voir contesté. Le titre ("Passager"), ainsi que l'expression construite sur un rejet très significatif ("passager / D'une vie"), suggèrent que le personnage ici représenté est embarqué : il ne saurait être reconnu comme conducteur de sa propre vie. Si les cloches sonnent obstinément dans la seconde version alors qu'elles ne semblent marquer que la simple annonce de la venue au monde dans la première, c'est qu'il s'agit d'appuyer plus fortement, tout du long, sur l'évidence du miracle introuvable de la naissance. Naître n'est certes pas ici une bénédiction.

Merci pour ce partage !
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