Gangraine de Mamie,

[Ba]

Elle est montée sur pilotis, autant vous dire l'instabilité de la carcasse. Vermoulue et bancale donc.
Comment se fier à l'apparence quand elle vous met face au vide ? Mamie est enragée. Elle est née en colère et mourra sûrement en trépignant dans son linceul.
Pourtant ce fut une enfant pleine de sagesse et de rêves, les yeux perchés dans les nuages à suivre les volutes vagabondes.
Ce fut.
Les hommes à petite échelle se devraient de garder une certaine hauteur et des branches de mémoire afin de...
Mamie veut rester jeune, enfin elle construit d'elle une image qui ne ressemble à rien, et ne ressemblant à rien se permet tout.
Nous rions sous cape à la voir traverser la ville sur sa mobylette recouverte d'autocollants anti-tout.
Pollution, politique. Tête de mort comme nique à la vie.
La vie si futile et fugace qu'elle ne vaut même plus la peine d'être microscopée.
Elle ziguezague, divague, fouette l'air de ses mains entachées de son, sourire triomphant entre deux dents, les dernières dans une bouche qui mordit plus de songes que de corps.
Elle se croit.
Invincible dans les hardes d'une jeunesse récalcitrante.
Les hommes à petite révolte se devraient de ne pas regarder en arrière. Rien à voir. Circulons.
Mamie déteste la vie faute d'en être aimée.
Comme elle déteste l'Autre.
Par impuissance et tristesse.
Nous rions sous cape de la voir éructer.
Ses indignations lui froissent le cœur comme un mauvais coup de théâtre.
Ouais, Mamie cessera de battre par arrêt de la tocante.
Faute de piles.
Quand nous la regardons, parfois, d'un autre œil, un peu de sentiment en persil dans nos narines, nous sourions sous cape de nous voir plus tard.
Gangrénés.
Touchés sans grâce.
Les hommes que nous sommes se devraient de lire entre les lignes de demain.
Pour se protéger de l'hiver.

[Pussicat]

J'aime bien,
il y a tout de même ces formules, ces expressions que je n'arrive plus à lire : "rire sous cape", j'ai l'impression d'enfiler des bas déjà portés... et pourtant à la suite ça dégage ! ça dégaze !

Je retiens:
Les hommes à petite échelle se devraient de garder une certaine hauteur et des branches de mémoire afin de...

Elle ziguezague, divague, fouette l'air de ses mains entachées de son, sourire triomphant entre deux dents, les dernières dans une bouche qui mordit plus de songes que de corps.

Excellent !

Nous rions sous cape de la voir éructer.
Encore ! ça fait deux fois Ba...

nous sourions sous cape
Trois ??? là c'est une obsession, un tic d'écriture.

et puis ces p'tites facilités :
Mamie déteste la vie faute d'en être aimée.
Comme elle déteste l'Autre.
Par impuissance et tristesse.

la fin m'emballe pas du tout :
Ses indignations lui froissent le cœur comme un mauvais coup de théâtre.... (je ne comprends pas le rapport entre le froissement d'un coeur et un coup de théâtre : je parle de l'image, hors la finitude... froisser me dirige vers blessure, légère, aussi dure soit-elle on ne l'entend pas... alors qu'un coup de théâtre est brutal et sonore, il se veut lire, écouter, voir ainsi.

Quelques phrases piochées ici et là dans la toute fin semblent alourdir le texte :
arrêt de la tocante... se devraient de lire entre les lignes de demain.

et celles-ci Faute de piles... un peu de sentiment en persil dans nos narines... manquent de grâce, de style.

Pourquoi avoir choisi cette forme verticale ?
(ça c'est la question bidon pour avoir une réponse à mon post ))))
non c'est sincère !

j'aime bien...

Ah oui, pourquoi cette construction ?
Elle se croit. (point)
Invincible...

[Polixène]

C'est le portrait de Carmen Cru!

[hi wen]

phrases bien ciselées. j'ai un peu de mal avec le 'nous', je ne vois pas qui ça peut être, ce nous.
il y a une phrase que j'aime bien : "elle se croit".
je me prends à rêver d'une littérature qui explorerait cette croyance.

[Rebecca]

Si elle se croit c'est qu'elle aime la vie.
Et si vraiment elle l'aime pas, c'est qu'on n'a pas besoin d'aimer la vie pour être vivante !
Moi elle me touche cette mamie qui défie le temps en refusant de s'éteindre doucement sagement paisiblement conformément aux plans que peut être "on" concocte sous cape
juste parce que "nous" ne sommes pas surs d'être vivant jusqu'à la fin, peut être même pas surs de l'avoir jamais été.
Alors bien sur mieux vaut en rire que d'en pleurer, les occasions de rire ne sont pas si fréquentes une fois qu'on réalise que.
Nous crûmes.
Que. Nous fûmes.

[hi wen]

une parenthèse à enchanter ou pas.
mise entre parenthèse, ça fait double parenthèse et double peine.

[So-Back]

çà me rappelle le clan des veuves, ou la gang -graine de la vie qui réduit les corps a de la poussière d'Ange

[Lunatik]

J'ai moi aussi du mal avec toutes ces capes à/de voir...

Par contre, le sentiment en persil dans les narines : oui ! Trois fois oui.

[Loïc Relly]

C'est tout bon ça, sacrément goûtu. Fin et dodu à la fois. Rien à dire, sinon miam et merci !

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