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Bonjour au langage

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Bonjour au langage Empty Bonjour au langage

Message  Cerval Lun 2 Fév 2015 - 2:40

De quoi vous plaignez-vous ? de quoi pouvez-vous vous plaindre ? regardez vos mains : elles sont vides. Vous n'avez rien fait. Il est passé tout un temps que les bâillements ont oublié, que les corps ont perdu. Il ne vous reste que le souvenir de ce que vous avez fait et de cela que vous auriez pu faire. La vie n'est pas la mémoire, et la mémoire n'est pas un roman. Vous vous comportiez comme si vous viviez au roman. Trop tôt agi vous vous oubliiez. Vous laissiez votre pardessus à la virgule des portemanteaux qu'est une action dans la phrase des actions possibles comme on se dépêche de héler un taxi, et puis plus rien. On ne vit pas sans demander de comptes non plus que sans en rendre. Vous vouliez vous échapper aux prescriptions. Vous n'avez pas fini de mesurer votre erreur. La vie ne vous sera plus jamais qu'imposée. Vous pouvez avoir l'illusion d'oublier, c'est un effet de la mémoire : non oublier les faits eux-mêmes, mais la similarité de leurs conditions, parce que la mémoire reste justement encore trop attachée aux faits. Vous pouvez continuer à agir comme dans le roman. Cela ne sera pas toujours plaisant mais à quoi est-ce que l'on se plait ? Cela sera confortable. Vous ne cherchez rien d'autre que le confort. Mais vous vous tromperez immensément, comme un cri. Vous n'en verrez pas les conséquences tant que vous ne vous commettrez pas à une action, et tel que je vous décris ce n'est pas près d'arriver ; mais un jour, si par malheur un jour vous y êtes forcé - et vous le serez - vous verrez tout le tissu des pensées vous glisser des mains.

Cerval

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Message  Cerval Mar 3 Fév 2015 - 16:45

La nuit qui mâche les étoiles remet sa robe au porte-manteau des images pour que nous y découpions des émotions plus petites Cela explique celle que j'éprouve lorsque je vois une fille battre des paupières maquillées sur un banc
comme je fais défiler mes pensées dans l'air pris à grande respiration d'orage dans un bocal MA TÊTE avec tout le charme disposé alentour
le beau goût du drame le jardin déplaisir et l'inquiétude cachée en soi à grand renfort de tissu
la chambre étroite
le langage qui ne convient plus, les mains pliées, toutes les cigarettes éteintes puis rallumées
pour simuler le fil d'une respiration
la pensée hachurée qui ne fait plus que s'imiter enfin
les habitudes ne seront jamais perdues

un coup de dés


DE L'AIR DE L'AIR
je ne donne qu'une étroitesse à ma réalité : l'image
Je disais le charme disposé alentour avec le goût anglais Ta main qui me salue et que je ne sais plus serrer comme je ne sais plus rien serrer on aurait dit dans cette image que tout s'en allait la valise des plaisirs vides il fallait imaginer les conséquences pratiques du mot départ avec une larme solidifiée pour qu'on y puisse monter dessus et surveiller avec arrogance l'horizon mais

un coup de dés

je n'eus pas plus grand plaisir que lorsque je quittais ce que j'avais entrepris
le vent touche à toutes choses mais n'en change pas la nature
lui
je te voyais allumer tes cigarettes avec un geste d'excuse manière empruntée à la pensée de convoquer les objets en oubliant la raison de leur présence ni s'il faut leur donner du tu ou vous à une métaphore correspond une hésitation je veux dire
une danse Dont la mesure fait l'air du visage et
j'ai toute ma vie sur moi comme un éventail que le hasard a écarté

Cerval

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Message  Cerval Mer 4 Fév 2015 - 0:29

une vie ou l’autre
je me tiens sur un pied
le coeur ouvert
des pensées pour danser
l’ennui
qui ne passe jamais par principe
la peau mise à nue
la nuit dans la gorge la nuque abattue
la forêt des cheveux
roule sur les perles
remplies d’animaux (doigts) déjà connus
la respiration accélère et l’aventure
les idées portées comme le point de suture
la mer efface
la sueur des marées
l’entreprise glace
au miroir le reflet
le corps contient la pensée de sa chair
dessinée à l’écorce comme on enlève un vêtement
la pudeur de l’attente - la répétition tout le temps
la musique des mesures
la partition pour aucun instrument

Cerval

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Message  JI Mar 10 Fév 2015 - 10:41

J'ai une nette préférence pour le deuxième "morceau", en particulier pour la chute :

"j'ai toute ma vie sur moi comme un éventail que le hasard a écarté".

J'accroche moins au début qui m'a perdu lors des premières lectures. C'est personnel, mais je trouve qu'il s'en dégage de la prétention.
Attention, je ne dis pas que vous l'êtes, c'est simplement ce que je ressens quand je lis ces premières lignes.
En plus, j'adore le rendu général.


JI
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