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Message  Cerval Sam 7 Fév 2015 - 21:06

on meurt comme on a vécu : cette locution ne manque pas de me laisser songeur. mais qu'on dise de quelque chose qu'il vous laisse songeur, voilà précisément ce qui m'emporte au songe. si j'écoutais le langage je n'aurais jamais fini de laisser les idées se tenir la main. ce n'est pas à dire qu'on n'y trouverait rapidement des motifs, qui diffèrent de l'idée de forme seulement par celle d'organisation; une organisation dans l'espace c'est un rythme, et tous les jolis lieux (par définition peut-être) peuvent se convertir en une partition. les yeux non plus ne finissent pas de parler.
DÉMONSTRATION
il est important de respecter un rythme. les moments du sommeil et de l'éveil sont d'une incidence insoupçonnable. j'ai moi-même (je crois) perdu ma mesure ce que je ne souhaite à personne : on regarde alentour : ce qui avant était instrument ne semble plus jouer pour soi. or c'est le seul vrai plaisir de mettre de l'ordre dans le monde; avec quelle joie on juge ses petits camarades.
cette perte est l'antithèse du mélodrame car autrement l'exprimer ne serait pas ridicule. pour l'exprimer il faut dans le discours le bâtir, et donc en déformer l'idée d'où le ridicule. le mélodrame est un genre et suit donc des formes qui lorsqu'on les respecte ne l'y abandonne pas. on saisit aisément ce mouvement de pensée.
ce n'est pas un mélodrame car il est question d'une sorte particulière de perte qui n'a rien à voir avec tous les orphée du monde : on ne perd pas les petites billes que l'on a placé dans sa vie avec la promesse pleurée d'aller les retrouver à la récré ; on a perdu (il faut imaginer un rouage grincer) un rythme c'est à dire quelque chose qui vous participait comme le syntagme la phrase. toute propriété changée rebat les cartes des noms. on n'a bientôt plus le droit de parler pour celui qu'on était. le drame est exclusif d'un interdit moral : celui statuant qu'on n'a pas le droit de se plaindre.
on n'a pas le droit car cela vient d'un principe universel et muet : ce qui arrive le fait pour une raison. sans ce principe on ne pourrait pas ranger le monde. chaque cause se glisse comme à une housse dans sa conséquence. les arbres connaissent aussi cette grammaire qu'on appelle les saisons.
le soleil fond dans le ciel. la nuit n'en porte plus la trace : seulement une nuit simple et noire et absolument nue. il n'y a plus qu'à prendre son mal patience. voilà qui ne manque pas de me laisser songeur.
les mains, les jambes, les lèvres non plus... ne finissent pas de parler. il est un alcool des possibles du corps. avec quelle volupté on le choque comme une bille sur les choses. la violence permet d'en mieux saisir la nature. j'attends comme tout un chacun de voir émerger de la répétition ce que j'en saisirais tonalité naturelle. de là à ménager sa vie comme une petite entreprise il est le bonheur d'une idée beaucoup plus bourgeoise de perte (!). à croire que je deviens un garçon raisonnable

Cerval

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Message  Frédéric Prunier Mar 17 Fév 2015 - 8:58

heureux de lire ce texte de vous monsieur Cerval
... j'aime lire cette nouvel envie de décrire et de construire peut-être

pour ce qui est de la forme, du point de vue du lecteur... attention, à ne pas trop user de l'enchaînement de 1 justifie 2, que 2 justifie 3 etc
parce que la dérive sophiste peut ne pas être loin, et en plus, le lecteur se perd facilement dans trop de condensé

quand vous écrivez : ce qui arrive le fait pour une raison. sans ce principe on ne pourrait pas ranger le monde. ... sous entendez-vous que ce qui arrive est dû à votre raison ? ... parce que le problème devient autre si l'on considère que la raison de l'autre influe sur le fait qui arrive...

dans ce cas-là, une mauvaise rencontre peut, quand même, être le fait du hasard....



amitié à vous
et je vous souhaite une belle vie de réflexion !!!! :-)



Frédéric Prunier
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