Le Dormeur du Banc
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Le Dormeur du Banc
Le Dormeur du Banc
C’est un banc
Un banc de métal vert
A la peinture qui s’écaille
Un banc un peu bancal
Il lui manque un rivet aux pieds
C’est un banc
Un banc échoué sur le bitume
De la nuit du trottoir
Un banc un peu banal
Comme sur les sépias jaunis du grand-père
C’est un banc
Un banc abandonné
Entre deux parcmètres
Un banc un peu canaille
Qui gêne le passant pressé
C’est un banc
Un banc orphelin
Sa famille a déjà été envoyée à la casse
Un banc un peu inutile
Que les amoureux ont oublié
Sur le banc
Une forme est allongée
Enveloppée de vieux journaux
Au pied du banc
Une bouteille vide, une radio éteinte
Sur le banc
Le givre s’est déposé
Figeant les vieux journaux
Sous le banc
Une autre bouteille vide a roulé
Sur le banc
L’hiver a fait son nid
Avec son cortège de doigts de pieds gelés
Sous le banc
Un chat errant a pissé
Autour du banc
La nuit n’en finit pas de mourir
Plus rien ne bouge
Sur le banc
Plus rien ne bouge non plus
GOBU
C’est un banc
Un banc de métal vert
A la peinture qui s’écaille
Un banc un peu bancal
Il lui manque un rivet aux pieds
C’est un banc
Un banc échoué sur le bitume
De la nuit du trottoir
Un banc un peu banal
Comme sur les sépias jaunis du grand-père
C’est un banc
Un banc abandonné
Entre deux parcmètres
Un banc un peu canaille
Qui gêne le passant pressé
C’est un banc
Un banc orphelin
Sa famille a déjà été envoyée à la casse
Un banc un peu inutile
Que les amoureux ont oublié
Sur le banc
Une forme est allongée
Enveloppée de vieux journaux
Au pied du banc
Une bouteille vide, une radio éteinte
Sur le banc
Le givre s’est déposé
Figeant les vieux journaux
Sous le banc
Une autre bouteille vide a roulé
Sur le banc
L’hiver a fait son nid
Avec son cortège de doigts de pieds gelés
Sous le banc
Un chat errant a pissé
Autour du banc
La nuit n’en finit pas de mourir
Plus rien ne bouge
Sur le banc
Plus rien ne bouge non plus
GOBU
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 69
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Le Dormeur du Banc
Sur un banc, quelques jeunes filles volages déblatèrent
L’Aquilon ami s’approprie leur jupe
Qu’il soulève à souhait
Pour le plus grand bonheur du passant
Lui dont les yeux ne se lassent d’admirer
bancs public bancs public
j'ai apprécié
L’Aquilon ami s’approprie leur jupe
Qu’il soulève à souhait
Pour le plus grand bonheur du passant
Lui dont les yeux ne se lassent d’admirer
bancs public bancs public
j'ai apprécié
So-Back- Nombre de messages : 3652
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Le Dormeur du Banc
Le titre nous renvoie à une poésie célèbre dont le personnage - un jeune soldat - semble dormir dans "un trou de verdure", dans une nature omniprésente.
Le "trou de verdure" est remplacé par un banc, le jeune soldat devient forme, et la nature omniprésente est ici un tableau urbain... et puis il y a les "amoureux" Que les amoureux ont oublié qui font référence à un autre texte, une chanson où il est question de "bancs publics".
Tout le texte est écrit sur le banc, autour du banc, au pied du banc, sous le banc.
Et à la fin du poème, la forme allongée sur le banc connaît le même sort que le jeune soldat allongé dans le 'trou de verdure".
Plus rien ne bouge
Sur le banc
Plus rien ne bouge non plus
Tu mêles plusieurs références dans un poème tristement urbain et c'est tristement beau.
J'ai particulièrement aimé ton approche de ce mobilier urbain, le portrait que tu en fais et sa vie de banc que tu déroules au fil du temps.
J'aime !
Le "trou de verdure" est remplacé par un banc, le jeune soldat devient forme, et la nature omniprésente est ici un tableau urbain... et puis il y a les "amoureux" Que les amoureux ont oublié qui font référence à un autre texte, une chanson où il est question de "bancs publics".
Tout le texte est écrit sur le banc, autour du banc, au pied du banc, sous le banc.
Et à la fin du poème, la forme allongée sur le banc connaît le même sort que le jeune soldat allongé dans le 'trou de verdure".
Plus rien ne bouge
Sur le banc
Plus rien ne bouge non plus
Tu mêles plusieurs références dans un poème tristement urbain et c'est tristement beau.
J'ai particulièrement aimé ton approche de ce mobilier urbain, le portrait que tu en fais et sa vie de banc que tu déroules au fil du temps.
J'aime !
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Le Dormeur du Banc
J'ai beaucoup aimé la douceur
Aussi : "[...]
A la peinture qui s’écaille
Un banc un peu bancal
Il lui manque un rivet aux pieds" avec la longueur du vers qui rend dans sa forme l'infirmité du banc
Un peu moins aimé le cliché social du mort de froid, même s'il faut remarquer qu'il est amené avec subtilité (sans le nommer directement).
une certaine résonnance dans l'actualité récente avec ces bancs entourés de grillage dans je ne sais plus quelle ville française ; de fait la personnalisation du banc est intéressante et améliore le cliché sociale dans la mesure où c'est le "charnel" du banc lui-même, et non le pathos du sdf ou autre, qui rend la poésie douloureuse
Aussi : "[...]
A la peinture qui s’écaille
Un banc un peu bancal
Il lui manque un rivet aux pieds" avec la longueur du vers qui rend dans sa forme l'infirmité du banc
Un peu moins aimé le cliché social du mort de froid, même s'il faut remarquer qu'il est amené avec subtilité (sans le nommer directement).
une certaine résonnance dans l'actualité récente avec ces bancs entourés de grillage dans je ne sais plus quelle ville française ; de fait la personnalisation du banc est intéressante et améliore le cliché sociale dans la mesure où c'est le "charnel" du banc lui-même, et non le pathos du sdf ou autre, qui rend la poésie douloureuse
Re: Le Dormeur du Banc
Des qualités ont été pointées: la douceur, la pudeur, l'air-de-rien pour dire l'atrocité.
D'autres encore: le côté ritournelle qui donne l'image de celle des jours et des semaines, la claudication même, la lenteur pour signifier la lourdeur et l'impuissance.
Mais je ferai un petit reproche à l'utilisation du mot "banc" . La structure choisie au début se délite et la façon dont tu la décales n'apporte rien à mon sens, semble laborieuse, involontaire.
A part cette broutille, pour moi ça marche.
D'autres encore: le côté ritournelle qui donne l'image de celle des jours et des semaines, la claudication même, la lenteur pour signifier la lourdeur et l'impuissance.
Mais je ferai un petit reproche à l'utilisation du mot "banc" . La structure choisie au début se délite et la façon dont tu la décales n'apporte rien à mon sens, semble laborieuse, involontaire.
A part cette broutille, pour moi ça marche.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
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