deuxième nuit
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deuxième nuit
je suis à cet instant dans la nuit comme dans la paume d'une main. heureuse main qui n'a rien sur quoi se fermer, c'est comme la lumière entrée dans l'eau, j'ai eu l'habitude de prendre des chemins détournés pour formuler ce que je voulais dire: je ne prends que les chemins qui se présentent; où vont-ils; jamais assez loin, jamais plus que la connaissance que mes pieds éprouvèrent à travers les promenades que je leur fis commettre. ils connurent tous les tableaux envisageables parce que je ne fis jamais que m'y absorber. un lieu résume le monde : il se dispose autour du corps ou bien c'est le corps qui l'enveloppe autour de lui comme une couverture sur les épaules du ciel. la seule condition des voyages immobiles est de ne pas dormir. avec quelle facilité on se dépayse. tout ce que je vois n'en finis pas de me surprendre : il n'y a jamais rien que je puisse prévoir, aussi ne ferme-je jamais longtemps les yeux.
on peut se dépayser de sa propre compagnie si l'on ne dort pas suffisamment. on en perd le sens si l'on se retourne. ce serait bête : on fait tant d'efforts pour s'oublier éternel. à un certain point de la nuit je donnerais ma conscience à n'importe qui ou n'importe quoi. je ne veux pas perdre cette sensation qui est celle des secrets que l'on se contrefait. rien n'est plus enthousiasmant que de rêver sa vie jusqu'à ce qu'il ne vous devienne pas plus banal que vos rêves. chacun ses habitudes, mais alors il faut encore en changer. je n'adopte des principes que pour les contredire. c'est au hasard de ce qui se dénouera d'une façon ou d'une autre que je laisse la responsabilité du choix pour qu'il puisse avoir le vrai beau visage des évènements : il n'y a pas de tableau où l'on soit.
à partir d'une certaine heure, on ne fait qu'être à la nuit, qui n'arrive jamais. il ne change rien à son souffle que je ne fume pas ou brûle cent cigarettes non plus qu'à son parfum. la nuit est le parfum de ceux qui n'en ont pas. il n'y a pourtant rien que cela puisse vouloir dire.
on peut se dépayser de sa propre compagnie si l'on ne dort pas suffisamment. on en perd le sens si l'on se retourne. ce serait bête : on fait tant d'efforts pour s'oublier éternel. à un certain point de la nuit je donnerais ma conscience à n'importe qui ou n'importe quoi. je ne veux pas perdre cette sensation qui est celle des secrets que l'on se contrefait. rien n'est plus enthousiasmant que de rêver sa vie jusqu'à ce qu'il ne vous devienne pas plus banal que vos rêves. chacun ses habitudes, mais alors il faut encore en changer. je n'adopte des principes que pour les contredire. c'est au hasard de ce qui se dénouera d'une façon ou d'une autre que je laisse la responsabilité du choix pour qu'il puisse avoir le vrai beau visage des évènements : il n'y a pas de tableau où l'on soit.
à partir d'une certaine heure, on ne fait qu'être à la nuit, qui n'arrive jamais. il ne change rien à son souffle que je ne fume pas ou brûle cent cigarettes non plus qu'à son parfum. la nuit est le parfum de ceux qui n'en ont pas. il n'y a pourtant rien que cela puisse vouloir dire.
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: deuxième nuit
C'est drôle cette absence de majuscules au début de chaque phrase ! Méconnaissance de la touche "Majuscule" ou effet esthétique ?
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 70
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
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