Très caractéristique
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Très caractéristique
je n'existe pas vraiment.
il fait si beau
pensées attrapées par la manche
comme des soleils balbutiés
tout a déjà été vécu (imaginé)
mais on ne s'habitue jamais à la lumière
oui?
cela suffit à faire une journée.
les passants, dans la rue, sont des signes mobiles
les corps des phrases au hasard d'un livre
la chair un panier de parfums
j'allume une cigarette.
je porte le ciel sur mes épaules
et ne pense rien
il fait si beau
pensées attrapées par la manche
comme des soleils balbutiés
tout a déjà été vécu (imaginé)
mais on ne s'habitue jamais à la lumière
oui?
cela suffit à faire une journée.
les passants, dans la rue, sont des signes mobiles
les corps des phrases au hasard d'un livre
la chair un panier de parfums
j'allume une cigarette.
je porte le ciel sur mes épaules
et ne pense rien
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Très caractéristique
j'ai comme l'impression d'un déjà lu...
je reviendrai par un chemin de traverse,
je reviendrai par un chemin de traverse,
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Très caractéristique
Pas mal du tout ce texte. Déjà j'ai aimé la confrontation entre les deux premiers vers: "je n'existe pas vraiment. il fait si beau". L'entrée en matière a de la gueule.
La deuxième strophe est bien aussi. Le fait que l'éblouissement soit à chaque fois le premier, même si "tout a déjà été vécu", d'où ces pensées qu'on retient par la manche, qui passent, qui ont toujours passé, qu'on supplie presque de rester, d'où ces soleils "balbutiés" (la formule est belle), qui a chaque fois naissent pour mourir peu après, à la lueur du temps.
La troisième strophe offre une vision littéraire du réel, avec ces passant qui sont des "signes", des phrases en devenir, le corpus d'un texte qui va naître. Petit bémol cependant, le "panier de parfums" qui ne m'évoque ni l'écriture, ni l'être.
La dernière strophe par contre m'interroge. Ok tu allumes une cigarette, ok le ciel sur les épaules, mais peux-tu dire que tu ne penses rien? Il me semble au contraire que tout le texte n'est que pensée. J'aimerais bien que tu précises ce dernier vers, car je ne l'ai pas compris.
Beau poème en tout cas, j'ai l'impression que ton écriture a gagné en concision, et qu'elle est plus précise.
Peace
La deuxième strophe est bien aussi. Le fait que l'éblouissement soit à chaque fois le premier, même si "tout a déjà été vécu", d'où ces pensées qu'on retient par la manche, qui passent, qui ont toujours passé, qu'on supplie presque de rester, d'où ces soleils "balbutiés" (la formule est belle), qui a chaque fois naissent pour mourir peu après, à la lueur du temps.
La troisième strophe offre une vision littéraire du réel, avec ces passant qui sont des "signes", des phrases en devenir, le corpus d'un texte qui va naître. Petit bémol cependant, le "panier de parfums" qui ne m'évoque ni l'écriture, ni l'être.
La dernière strophe par contre m'interroge. Ok tu allumes une cigarette, ok le ciel sur les épaules, mais peux-tu dire que tu ne penses rien? Il me semble au contraire que tout le texte n'est que pensée. J'aimerais bien que tu précises ce dernier vers, car je ne l'ai pas compris.
Beau poème en tout cas, j'ai l'impression que ton écriture a gagné en concision, et qu'elle est plus précise.
Peace
Re: Très caractéristique
Je le trouve hyper beau celui-là.
C'est vraiment une écriture que j'ai beaucoup de plaisir à lire (ce qui est finalement assez rare!)
Mention pour le "pensées attrapées par la manche" :0)
suivi du "oui ?", qui me fait imaginer ces pensées qui se "retournent" et que l'on chope au vol, comme si l'on discutait avec soi-même/se rappelait à soi-même tout à coup
J'adore aussi le ciel sur les épaules, ça donne une dimension très physique, comme si le contour du corps était en premier lieu défini par son détachement vis à vis du ciel, plutôt que partant du sol, pieds, jambes...
(ça m'a fait penser à Jean-Luc Parant, qui est poète et aussi plasticien!)
J'ai bien aimé le panier de parfum aussi, qui autrement placé ne m'aurait sans doute pas autant parlé, mais là comme tu évoques les passants comme des signes (linguistiques ?), à décoder, à lire, comme une vie de ville qui s'interprète, je trouve ça bien de ramener quelque chose de plus corporel via cette chair/panier de parfums, comme une remise en 3D en fait, alors que les signes et les phrases me faisait penser à une mise à "plat".
J'aurais peut-être du mal à passer logiquement du signe-passants aux phrases-corps,
je trouverai presque l'inverse plus logique (un corps comme un signe, une forme visuelle ou linguistique, un passant porteur d'histoire). Enfin, ce n'est pas très important, et j'adore cette image des corps-phrases au hasard d'un livre.
Bref, beaucoup aimé!
C'est vraiment une écriture que j'ai beaucoup de plaisir à lire (ce qui est finalement assez rare!)
Mention pour le "pensées attrapées par la manche" :0)
suivi du "oui ?", qui me fait imaginer ces pensées qui se "retournent" et que l'on chope au vol, comme si l'on discutait avec soi-même/se rappelait à soi-même tout à coup
J'adore aussi le ciel sur les épaules, ça donne une dimension très physique, comme si le contour du corps était en premier lieu défini par son détachement vis à vis du ciel, plutôt que partant du sol, pieds, jambes...
(ça m'a fait penser à Jean-Luc Parant, qui est poète et aussi plasticien!)
J'ai bien aimé le panier de parfum aussi, qui autrement placé ne m'aurait sans doute pas autant parlé, mais là comme tu évoques les passants comme des signes (linguistiques ?), à décoder, à lire, comme une vie de ville qui s'interprète, je trouve ça bien de ramener quelque chose de plus corporel via cette chair/panier de parfums, comme une remise en 3D en fait, alors que les signes et les phrases me faisait penser à une mise à "plat".
J'aurais peut-être du mal à passer logiquement du signe-passants aux phrases-corps,
je trouverai presque l'inverse plus logique (un corps comme un signe, une forme visuelle ou linguistique, un passant porteur d'histoire). Enfin, ce n'est pas très important, et j'adore cette image des corps-phrases au hasard d'un livre.
Bref, beaucoup aimé!
Re: Très caractéristique
J'ai d'abord dit ouf en le lisant, je parcours la liste :
Fausse valse/Pas de titre/Aveu/Brune rencontre/Le poète/A la mémoire
que de souvenirs, de pleurs, de deuil !!!
Cerval ne pense à rien - il n'a pas tort, c'est en ne pensant à rien que l'étrangeté du monde peut nous surprendre; mais au moins il regarde autour de lui, les passants, la lumière. Quel plaisir.
Fausse valse/Pas de titre/Aveu/Brune rencontre/Le poète/A la mémoire
que de souvenirs, de pleurs, de deuil !!!
Cerval ne pense à rien - il n'a pas tort, c'est en ne pensant à rien que l'étrangeté du monde peut nous surprendre; mais au moins il regarde autour de lui, les passants, la lumière. Quel plaisir.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Très caractéristique
merci pour vos commentaires.
si je ne pense rien, le poème s'arrête: ce me semble logique.
La dernière strophe par contre m'interroge. Ok tu allumes une cigarette, ok le ciel sur les épaules, mais peux-tu dire que tu ne penses rien? Il me semble au contraire que tout le texte n'est que pensée. J'aimerais bien que tu précises ce dernier vers, car je ne l'ai pas compris.
si je ne pense rien, le poème s'arrête: ce me semble logique.
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Très caractéristique
(mon ton est plus sec que moi, je disais ça en forme de blague hein!)
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
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