Le vite oubli : pensée pour Aceh
5 participants
Page 1 sur 1
Le vite oubli : pensée pour Aceh
Texte en contrainte du style"bord de poème".
Ammaré c'est le nom d'un personnage local.
Ammaré c'est le nom d'un personnage local.
Invité- Invité
Silencé d'or
Silencé d'or.
le silence sourd de conséquences retourné sur les consécrations du sourd,qui dès le lendemain
le silence sourd de conséquences retourné sur les consécrations du sourd,qui dès le lendemain
amarre un regard sur demain
silencieux du comptage des hommes
s'attarde au détour d'un sein
Ammaré rejoins déjà les morts
se barre déjà:
D'Aceh hachés de tsunami envoyé
precieux ami
au détour d'une barre coraillée
où te rejoindre?
attardée de pleurs assassins
Ammarré le sourd regarde
la caresse en essaim
un sein ami
renvoit les hommes sectionnés
consacré à demain
aux tristes marée des faux Saints
attardé sur le précieux déjà
des amis que l'on assigne morts
ou rejoindre le silence au détour
d'une magnitude barrée de degrés
des conséquences barrées?
des tremblements de mer en pleurs
Assis enfin sur l'homme
retourné vers les déjà consacrés
un tsunami assassin
une caresse de mer sécateur
caresse un sein mort
balaye la terre d'Aceh sectionnée
en essaim
s'attarde la mort-mer pour que
l'homme envoie ses Saints assignés
demain soit pleuré sans détours
compter le silence.
le précieux ami.
Aceh pleure les siens
sans compter les tremblements
et de magnitude
des seins qui s'agitent aux morts
elle rit des barres-corail
des faux-Saints retournés
des faux amis
sourds au précieux
des hommes qu'on séquence
en silence assis morts enlevés
qu'on sectionne
en tronçons de charité bien ordonnée
en ami
post-mortem attardé
en silence
envoyé de l'oubli aux bord d'un ver
retourné d'un charité bien ordonnée de faux-culs,d'un oubli d'un bord de mer.
...
Invité- Invité
Re: Le vite oubli : pensée pour Aceh
Je pense sincèrement que le poème m'aurait davantage intéressée si je n'avais pas eu à faire faire le grand écart à mes yeux d'un bord de l'écran à l'autre... Il y a eu des images qui commençaient à m'emporter ailleurs, mais l'effort demandé à mes muscles oculaires me faisait tout de suite retomber.
Invité- Invité
Re: Le vite oubli : pensée pour Aceh
Panda, voilà ce que j'arrive à dire après avoir lu plusieurs fois ton "silencé d'or" que j'appelle poème, faute de mieux.
Il est d'abord visuel; il a requis un ou des choix de lecture. La question pour moi s'est présentée: quelle lecture géographique et physique et corporelle adopter?
Tentatives de lecture silencieuse et à voix haute, j'ai d'abord "essaimé";puis j'ai lu à la verticale, d'abord à gauche, ensuite à droite; j'ai croisé en lisant à l'horizontale, linéairement; je suis alors revenue au milieu, j'ai repris, en rupture et en continuité, une procession lugubre, chantée et raclée, une colère, aussi, sourde; et ça prend son rythme, au fur et à mesure, et ça s'élève, toujours plus vite, toujours plus haut, m'est alors apparu le texte, plus clair, clair.
Tu fais entrer dans le creux, en creux, peut-être comme des vagues, tu sectionnes, peut-être comme une barre et ton texte emporte, reste l'oubli et la mer sans doute qui continue comme si de rien n'était, et la charité bien ordonnée qui a fait son devoir.
Et puis des images, "la caresse en essaim", "une caresse de mer sécateur", "postmortem attardé / en silence".
Merci, j'avais oublié certaines choses
Il est d'abord visuel; il a requis un ou des choix de lecture. La question pour moi s'est présentée: quelle lecture géographique et physique et corporelle adopter?
Tentatives de lecture silencieuse et à voix haute, j'ai d'abord "essaimé";puis j'ai lu à la verticale, d'abord à gauche, ensuite à droite; j'ai croisé en lisant à l'horizontale, linéairement; je suis alors revenue au milieu, j'ai repris, en rupture et en continuité, une procession lugubre, chantée et raclée, une colère, aussi, sourde; et ça prend son rythme, au fur et à mesure, et ça s'élève, toujours plus vite, toujours plus haut, m'est alors apparu le texte, plus clair, clair.
Tu fais entrer dans le creux, en creux, peut-être comme des vagues, tu sectionnes, peut-être comme une barre et ton texte emporte, reste l'oubli et la mer sans doute qui continue comme si de rien n'était, et la charité bien ordonnée qui a fait son devoir.
Et puis des images, "la caresse en essaim", "une caresse de mer sécateur", "postmortem attardé / en silence".
Merci, j'avais oublié certaines choses
claire- Nombre de messages : 590
Age : 56
Date d'inscription : 07/05/2007
Re: Le vite oubli : pensée pour Aceh
Et le silence au centre, entre les bords.
claire- Nombre de messages : 590
Age : 56
Date d'inscription : 07/05/2007
Re: Le vite oubli : pensée pour Aceh
J'ai eu, après plusieurs essais à la façon de Claire, la tentation d'imprimer la page puis de découper chaque groupe de mots pour les éparpiller sur ma table, les balayer d'une espèce de Tsunamain rageuse avant de laisser le hasard recomposer le poème tant bien que mal au gré d'une "caresse en essaim" .
La liberté du lecteur va-t-elle jusque là? Je n'ai pas osé. Alors j'ai fait, comme d'habitude, ramassé ici et là un coquillage, un bois-flotté pour ma boîte à merveilles …
La liberté du lecteur va-t-elle jusque là? Je n'ai pas osé. Alors j'ai fait, comme d'habitude, ramassé ici et là un coquillage, un bois-flotté pour ma boîte à merveilles …
Re: Le vite oubli : pensée pour Aceh
J'préfère en continu.pandaworks a écrit:Silencé d'or.
le silence sourd de conséquences retourné sur les consécrations du sourd, qui dès le lendemain amarre un regard sur demain silencieux du comptage des hommes [...] charité bien ordonnée de faux-culs,d'un oubli d'un bord de mer.
J'ai déjà avoué être en délicatesse avec la poésie, mais je fais des efforts, je l'jure j'essaye de suivre.
Patatras ! Las ! Là (et tralala) tu ne me facilites pas la tâche.
Je préfèrerais de beaucoup le jeu d'une ponctuation choisie qui modulerait le chant.
Là j'ai l'impression d'un paquet de gaufrettes versées (satanique, pardon, ça t'amuse ?) dans le désordre sur un plateau, chacune avec son inscription, tantôt touchante, tantôt éculée ou en ayant le goût, tantôt cocasse.
Ou des petites phrases éparses comme dans les papiers des carambar(s).
aparté : que viennent foutre les consécrations là dedans ?
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 74
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: Le vite oubli : pensée pour Aceh
Panda, je le répète, j'aime la maturité qui se dégage désormais de ta poésie et aussi sa sensibilité; une évolution en sensibilité et sérénité.
J'apprécie également cette construction graphique du poème, mise en abîme d'un gouffre abyssal, celui dans lequel sont plongées ces âmes perdues en quelques minutes et le poids de l'oubli venu s'asseoir sur tout ça.
Forme, fond... c'est réussi, je trouve, et ça appelle beaucoup de réflexions et aussi, quelque part, une impression dérangeante parce que "moi aussi j'ai oublié..."
J'apprécie également cette construction graphique du poème, mise en abîme d'un gouffre abyssal, celui dans lequel sont plongées ces âmes perdues en quelques minutes et le poids de l'oubli venu s'asseoir sur tout ça.
Forme, fond... c'est réussi, je trouve, et ça appelle beaucoup de réflexions et aussi, quelque part, une impression dérangeante parce que "moi aussi j'ai oublié..."
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Le vite oubli : pensée pour Aceh
allez, encore et encore...
http://www.liberation.fr/monde/0101594939-indonesie-plus-de-1-100-morts-entre-3-000-et-4-000-disparus?y=1
http://www.liberation.fr/monde/0101594939-indonesie-plus-de-1-100-morts-entre-3-000-et-4-000-disparus?y=1
Invité- Invité
Re: Le vite oubli : pensée pour Aceh
elle colle tant au sujet cette mise en forme , car soit :
- on se sent ballotté dans la lecture , transporté par la vague ...
- on se sent le jour d'aprés , où tout est éparpillé
j'ai adoré ...
- on se sent ballotté dans la lecture , transporté par la vague ...
- on se sent le jour d'aprés , où tout est éparpillé
j'ai adoré ...
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|