Je n'aime pas tuer

[Kilis]

Je n'aime pas tuer

Je n’aime pas tuer.
Je n’aime pas tuer mais faut pas me chercher non plus !
Et toi… tu m’as cherchée.
Faut dire aussi… que t’es pas tombée sur un jour faste parce que voilà je suis d’une humeur de chien.

Ce discours-là je le tiens à la grosse mouche noire présentement en train d’agoniser au pied de l’ordi sur mon bureau.
Merde, y’a sa petite trompe qui bouge encore !

Je n’aime pas voir souffrir.
Je n’aime pas voir souffrir alors, d’un nouveau coup de journal, j’abrège ses souffrances.
Voilà, réduite à l’état de chose inerte, dépouille de mouche noire, patte en l’air, abdomen écrabouillé.
Je la soulève délicatement par l’aile et hop poubelle !
Reste juste une petite tache de jus de mouche au bas d’une feuille.
La mort, ça tache.

Non, ma conscience ne me titille pas plus que ça.
Puisque j’vous l’dis !
Mais la p’tite trompe qui bougeait…
Oui, quoi la p’tite trompe ?
Ok, bon, oui. La p’tite trompe je la verrai bouger la prochaine fois que… sûr… p’têt même que son souvenir m’empêchera de commettre le prochain sacrifice de mouche sur l’autel de mon ordinateur.

[Alfosaure]

Un texte très simple, mais qui rend bien l'impression de petite culpabilité que l'on ressent quand on tue une mouche.

[Invité]

Je ne sais pas si c'est à vous que j'ai dit ça pour un autre texte, mais d'une manière générale le genre "minuscule tranche de vie" ou "l'épopée du quotidien" ne m'emballe pas... Votre texte me semble un bon exemple du genre, plutôt bien vu, mais je reste réfractaire ; ma faute et non la vôtre !

[Jonjon]

Simple. Un peu trop peut-être.
Ça manque de punch.

[Invité]

La pensée brute, spontanée, éthyle, aimante. En quoi est-elle simple?
En rien.

[brumes]

moi j'aime bien ce petit bout de conscience qui ne titille pas mais....

[Charles]

J’aime bien, ça me fait sourire parce que je ne tue que rarement les insectes ou araignées, je m’applique à les attraper à l’aide d’un verre et les faire sortir par la fenetre. Les seuls qui y passent invariablement : les moustiques ! Bref, je me suis bien reconnu dans ce petit texte ;-)

[Lyra will]

Je me souviens bien de ce texte, j'avais aimé, et il me plait toujours!

[ninananere]

Moi, ce petit moment me plaît bien. Mais, j'en redemande, c'est peut-être un peu court...

[Sahkti]

Frais et plaisant, même si j'aurais aimé un peu plus de machiavélisme ou de cruauté (mais je suis perverse, je sais...)

[bertrand-môgendre]

Texte simple et sans fioritures inutiles.
L’essentiel est dit jusqu’à ce soupçon de féminité (ou de dégoût je ne sais pas) avec l’utilisation du mot « délicatement ».
Le propos cingle comme un mauvais coup de tapette, mauvais dans le sens où la mort instantanée du coupable ne suive pas son exécution. J’imagine le bourreau se reprendre à deux fois pour trancher la tête du condamné, ce dernier le suppliant d’en finir au plus vite.

[Arielle]

Il y a des minuscules qui trompent sur la portée de leur message. La mort, la souffrance (mais une mouche souffre-t-elle?) deux choses qu'on n'inflige pas avec le même détachement. Un tout petit texte qui en dit plus long qu'il ne semble et qui le dit, mine de rien, avec beaucoup de grâce.

[Kilis]

Je voudrais signaler à quelqu'un que moi aussi, j'ai lu le dictionnaire.
Quelqu'un qui s'amuse ici à jouer la mouche du coche et lui dire que les mouches même si on peut parfois les prendre en pitié, quand elles agacent trop, on finit toujours par les écraser.

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