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Nocturne.

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Kash Prex
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maniak'
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Nocturne. Empty Nocturne.

Message  maniak' Mar 29 Jan 2008 - 17:32

Jamais il n’aurait cru pouvoir en arriver là. Non, jamais. C’était pourtant bien lui qui marchait d’un bon pas, l’esprit embrouillé par les doutes, dans cette ruelle obscure, accompagné par le seul claquement de ses talons sur le trottoir.

Nerveux, il se retourna. Personne ne faisait attention à lui. D’ailleurs il n’y avait personne dans la rue à cette heure tardive. Rassuré, il enfonça les mains dans les poches de son blouson et allongea le pas. Bientôt, très bientôt, il saurait.

Il traversa la rue pour éviter de passer dans le halo d’un réverbère puis, au bout d’une trentaine de mètres, s’arrêta à l’intersection avec le boulevard. Pendant quelques secondes, il observa les trottoirs déserts. Bien sûr, tous les commerces étaient fermés et seules quelques rares voitures passaient à intervalles irréguliers et généralement à vitesse soutenue. Les honnêtes gens étaient pressés de se retrouver au chaud dans leur confortable univers familial. C’était l’heure des dernières informations télévisées, pas celle des déambulations nocturnes.

Angoissé à l’idée de traverser l’avenue éclairée à giorno, il temporisa, la tête dans les épaules, le bonnet enfoncé jusqu’aux yeux. D’où il était, il distinguait l’entrée du parc et, un peu plus loin, après le bureau de tabac, sur la place, la statue en pied d’un soldat célèbre pour avoir remporté une bataille, dont, pour d’obscures raisons, le citoyen moyen était censé entretenir le souvenir. C’était là bas, deux rues après le club de billard.

D’un pas rapide, marchant le long du mur, il descendit le boulevard, dissimulé aux yeux d’éventuels passants par l’ombre des platanes. Une pluie fine et glacée s’était mise à tomber sur la ville, faisant luire le macadam à la lumière des néons. D’un geste nerveux, il releva son col.

Mais que faisait-il là ? Comment lui, un homme reconnu pour sa sagesse, sa sagacité et sa force morale, lui, un notable, pouvait-il en être réduit à ça ? Depuis le début de son épopée, il y avait de cela maintenant une bonne demi-heure, il essayait de se raisonner. Ce qui restait en lui de cartésien lui disait qu’il avait tort, qu’il se faisait du mal, que toute cette histoire n’existait que dans son esprit.

Mais toujours revenaient les images. Douloureuses, insupportables, insoutenables et pourtant, paradoxalement, excitantes. Cela expliquait peut être qu’il se les repassât sans arrêt depuis des heures. A tel point qu’il avait quitté le bureau bien avant l’heure, incapable qu’il avait été de se concentrer sur autre chose que la douleur acide, et quelque part presque agréable, qu’elles réveillaient au creux de son estomac.

Sans un regard pour le colonel en faction sur son piédestal, le sabre levé, une expression martiale sur le visage, il traversa la place et coupa la rue en diagonale vers l’abri des arcades.

Il avait envie de fumer, mais son souci de discrétion l’en empêchait. Et si on le remarquait ? Pire, si on le reconnaissait ? Frissonnant, il remonta encore plus son col si c’était possible.

Voilà. C’était là. A cinquante mètres se dressait la grille protégeant l’accès à la villa de l’avocat. Tout était calme, une seule fenêtre luisait d’une lumière vacillante. Il s’agissait de la baie vitrée du salon, et c’était probablement la cheminée qui éclairait la pièce au gré des humeurs du foyer.

La douleur se fit plus aigue. Pour avoir eu souvent des discussions paillardes avec le propriétaire des lieux, de celles qu’on a entre hommes, et quel que soit son age, il savait que l’avocat avait coutume de se livrer, avec ses nombreuses conquêtes, à des jeux érotiques éclairés par les flammes.

D’un œil inquiet, il examina l’allée dans laquelle on parquait habituellement les véhicules des visiteurs. Il n’y reconnut que la grosse berline allemande du ténor du barreau. Légèrement rassuré, mais pas encore satisfait, il se résolut à s’approcher du portail.

Un chat s’éloigna en soufflant, faisant grimper d’un seul coup ses pulsations cardiaques. Une sueur glacée perlait à son front et Il se sentait à la limite de la nausée.

Timidement, il posa sa main gantée sur un barreau de la grille et exerça une légère pression. Docilement, le battant pivota sur ses gonds.

Une seconde, il hésita. Qu’allait-il faire ? Lui, homme respectable s’il en était ! N’étais-ce pas là ce que l’avocat, qui s’y connaissait, aurait qualifié d’effraction ? Probablement. Mais l’envie de savoir le tenaillait. Une sensation de malaise, presque sexuelle, l’envahissait. Et il ne pouvait plus résister à cette curiosité malsaine.

D’un pas que la tension rendait mal assuré, il longea la magnifique pelouse en essayant de faire le moins de bruit possible, remerciant le ciel de la phobie de l’avocat pour les molosses. Arrivé à l’angle de la maison, il inspecta l’arrière cour. Le garage, ouvert, était vide de tout autre véhicule. C’était rassurant, il en convenait, mais en définitive cela ne prouvait pas grand-chose. Les taxis, n’est ce pas, n’étaient pas faits pour les chiens.

Il avait chaud maintenant, malgré le vent glacé. Il suait à grosses gouttes. Que pouvait il bien se passer de l’autre coté de ces murs ? Face à cette maudite cheminée devant laquelle, selon les dires de l’homme de loi, avait défilé un nombre impressionnant d’honnêtes mères de familles. Il fallait qu’il sache, quelles qu’en fussent les conséquences. Supporter cette angoisse plus longtemps était au-dessus de ses forces.

Se félicitant d’avoir éteint son portable, il s’approcha silencieusement du perron et, marche après marche, monta l’escalier. L’angoisse le tenaillait. Mentalement, il se préparait aux images qu’il connaissait par cœur pour les avoir ressassé toute l’après midi. La seule question qui restait sans réponse était celle qu’il se posait quant à sa propre réaction. Mais il en repoussait la réponse à plus tard, absorbé qu’il était par sa douleur et son excitation grandissante.

Prudemment, il s’avança jusqu’à la baie vitrée et, prenant garde à rester à l’abri des regards des occupants du salon, risqua un œil à l’intérieur.

Malgré le fait qu’il s’y fût préparé depuis des heures, le choc fut violent. Son cœur sembla s’arrêter brutalement pour repartir aussitôt à toute allure. La douleur se fit brûlante, au moins autant que la culpabilité qu’il ressentit à se sentir sexuellement excité. Sa gorge se serra, et ses tempes se mirent à battre tendit qu’il s’appuyait au mur pour résister au vertige qui le prenait.

Sous ses yeux, deux silhouettes s’étreignaient lascivement dans la lumière fantomatique des flammes. L’homme, allongé sur un épais tapis, était sans nul doute l’avocat. Il reconnut sa maigreur et son début de calvitie au premier regard, Et, de toutes façons, la lueur des flammes éclairait parfaitement ses traits d’aristocrate distingué.

La femme qui le chevauchait, par contre, avait le visage dans l’ombre. Il ne voyait distinctement que son torse et ses hanches pleines que l’on devinait ceux d’une femme mûre. Malgré lui, il apprécia les formes un peu alourdies, mais bien proportionnées, et la beauté de la lumière de l’âtre sur la poitrine encore ferme qui lui rappelaient cruellement un corps qu’il connaissait si bien.

Ses poings se serrèrent et il avança d’un pas. L’excitation et la douleur cédaient la place à une colère froide, meurtrière. Une rage dévorante l’envahissait il allait…

La bûche éclata dans la cheminée, libérant une flamme claire et illuminant le visage de l’amante.

Elle avait les yeux mi-clos, la bouche entrouverte. Ses cheveux blonds, décoiffés, laissaient passer la lumière du foyer, la coiffant d’une auréole quasi mystique. Le plaisir qu’elle exsudait et le reflet des flammes la maquillaient mieux qu’elle n’aurait pu le faire elle-même. Elle était, à cet instant, d’une beauté stupéfiante.

Et il aurait pu en être jaloux…

Mais ce n’était pas elle.

Etourdi, il s’éloigna sans la moindre précaution. Il courrait presque en franchissant la grille, en proie à un mélange de sentiments contradictoires. Bien sur, il était soulagé. Evidemment, il ressentait une honte profonde. Ne s’était il pas comporté comme un misérable ? N’avait il pas douté encore une fois, sur des soupçons qui ne reposaient sur rien d’autre que son manque de confiance. Ne s’était il pas subrepticement introduit chez quelqu'un qui le considérait comme un ami à la façon d’un voleur ?
Sur la petite place, sous le regard désapprobateur du colonel qui semblait le menacer de son sabre, il s’assit sur le bord du trottoir, essayant de reprendre ses esprits. Une fois de plus, il avait dépassé les bornes. Une fois encore, il ressentait une profonde culpabilité. Mais, qu’y pouvait-il ? C’était comme un poison contre lequel il n’existait aucun antidote. Il avait beau se raisonner, rien n’y faisait. Déjà, alors même qu’il tentait de se calmer, dans un coin reculé de son esprit il dressait une liste des potentiels candidats au remplacement de l’avocat lubrique.

De toutes façons, le fait que ce ne soit pas elle dans le salon de l’avocat ne prouvait pas qu’elle ne fût pas ailleurs, avec un autre homme, devant une autre cheminée. Il fallait bien qu’elle soit quelque part, puisqu’elle n’avait pas appelé. Il ne fallait pas le prendre pour un imbécile. Il ne croyait plus à ces histoires de déplacements commerciaux.

Et puis, il y avait ce professeur de sport aux muscles avantageux qu’elle voyait deux fois par semaines pour de soi-disant séances d’aérobic. Il ne lui avait jamais plu celui là, avec son sourire charmeur.

D’un bond, il se remit sur ses pieds. S’il se souvenait bien, il habitait juste au-dessus du gymnase, le bellâtre. Et ce n’était pas bien loin. Un petit quart d’heure à peine.

D’un pas rapide, rasant les murs, il s’éloigna sur le boulevard, accompagné par le seul claquement de ses talons sur le trottoir.



Le téléphone coincé dans le creux de son épaule, elle dénoua la serviette, laissant retomber ses cheveux. D’un œil critique, elle s’examinait dans le grand miroir fixé au mur de la chambre d’hôtel.

Elle était encore très belle, le regard des hommes, même bien plus jeunes qu’elle, le lui disait tous les jours. Et elle appréciait cet état de faits. N’était ce pas là le privilège des belles femmes que de plaire aux hommes ?

Elle aimait cela, plaire. C’était un plaisir innocent qu’elle s’accordait. Et personne ne pouvait lui en vouloir. Jamais d’ailleurs elle n’était provocatrice. Et, si elle était souvent courtisée, jamais elle n’avait laissé planer le moindre doute quant à sa fidélité. Beaucoup d’hommes avaient tenté de la séduire, et elle en était flattée, mais aucun n’avait réussi à la détourner de ce qu’elle considérait comme un serment sacré : son mariage.

Elle s’allongea à moitié sur le lit, face au miroir et prit une pose lascive. Oui, elle était belle, malgré ce voyage cauchemardesque, malgré les grèves qui l’avaient bloquée à la gare pendant toute l’après midi, malgré l’imbécile qui avait marché sur son portable dans la bousculade de l’embarquement et qui l’avait détruit, et malgré l’heure tardive de son arrivée à l’hôtel.

Bien sur, elle avait conscience que cela puisse agacer son mari par moment. Mais un peu de jalousie mettait du piquant dans une vie de couple n’est ce pas ? Et puis, il n’était pas un de ces jaloux maladifs que l’on voit dans les films.

A l’autre bout de la ligne, le téléphone sonnait toujours. Elle insista encore quelque secondes avant de raccrocher. Il avait dû sortir, et, comme à son habitude, oublier d’allumer son portable. Ce n’était pas grave, elle le rappellerait demain.

Elle se leva, laissa tomber son peignoir et se sourit dans le miroir. Puis elle se glissa dans les draps et éteignit la lampe de chevet.

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Message  Invité Mar 29 Jan 2008 - 18:59

La première partie est très bien, avec cette tension qui monte, qui monte, telle la bébête ! Je regrette que la conclusion soit anodine, sauf si on annonce une suite où le malentendu ira s'aggravant...

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Message  maniak' Mar 29 Jan 2008 - 19:03

On m'a déja fait la même remarque. Moi je l'aime bien comme ça.

Merci d'avoir lu et commenté.
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Message  Zou Mar 29 Jan 2008 - 19:17

C'est rigolo, perso j'ai trouvé la première partie un peu "clichée, téléphonée" tellement prévisible. Je trouve le passage où il découvre le couple devant l'âtre un peu confus. Je comprends difficilement qu'il la reconnaisse pour ensuite constater que ce n'est pas elle.
Par contre j'ai bien aimé la dernière partie, celle où tu décris cette femme ou tu la peins presque. Très visuel, ce passage. Au final cependant, je suis restée sur ma fin.
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Message  Kash Prex Mar 29 Jan 2008 - 19:29

La tension est bien menée c'est vrai, et certains détails de description donnent vraiment du caractère au texte et permettent au lecteur de voir la scène :
"Une pluie fine et glacée s’était mise à tomber sur la ville, faisant luire le macadam à la lumière des néons."
Mais je trouve que ce genre de détails descriptifs pourrait être plus fréquent. Tu nous montres que tu sais le faire, et du coup j'ai eu envie d'encore plus de détails, de voir encore mieux la scène.
Sinon, de manière globale, j'ai plutôt aimé la manière dont avance ce texte.
C'est vrai que la 2ème partie est anodine et contraste avec la 1ère, mais je ne pense pas que ce soit un problème en soi. Par contre, j'aurais bien vu une sorte de conclusion traitant de ce contraste, ou simplement une suite pour lui donner un relief.
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Message  mentor Mar 29 Jan 2008 - 20:18

Une très belle écriture, de romancier disons-le, pour un texte qui se lit avec intérêt. Il y a une belle progression de la tension, des questions se posent, puis tu démarres une nouvelle recherche que tu interrompts aussitôt pour nous expliquer le quiproquo
Je trouve ça bien mené même si au final l'"intrigue" est un peu simplette
A moins, oui, que tu aies une suite en tête, auquel cas je l'attends avec impatience ;-)

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Message  apoutsiak Mar 29 Jan 2008 - 20:24

C'est marrant, Socque, moi j'ai plutôt aimé la deuxième partie : une femme qui va à l'hôtel toute seule pour alimenter la jalousie de son mari est beaucoup plus originale qu'un mari jaloux. Ce qui fait une bonne chute. Et puis tu as bien respecté la contrainte de ce forum : parler au moins une fois des chats, bien sûr !!!! J'aime le rythme. Je trouve, par contre, que le style général manque de singularité.
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Message  maniak' Mar 29 Jan 2008 - 20:48

Bon, ben je suis déja content que ce texte que j'ai hésité à poster soit apprécié. C'est un vieux truc qui trainait sur mon disque dur et que j'avais écrit pour sortir un peu d'un texte plus long qui me prenait la tête. Donc non, pas de suite Mentor. Désolé.

Sinon apoutsiak, ceux qui me connaissent un peu savent que ce qui compte pour moi c'est avant tout de raconter une histoire. Donc, effectivement, je ne cherche pas à me singulariser mais bien à m'effacer au profit du récit. Bien sûr ça ne marche pas à tous les coups... Mais quand ça marche j'suis content.

Pour en revenir au texte lui même, je reconnais que la fin est un peu rapide parce qu'en fait (et si je me souviens bien) j'avais très envie de d'écrire la première partie (d'ailleurs j'ai failli m'arrêter au moment ou le personnage masculin repart dans son délire).

Finalement je me suis décidé à poursuivre mais j'en avais un peu plein les bottes et donc, j'ai écourté. C'est pour moi la plus grosse erreur qu'on puisse faire quand on raconte : aller trop vite.

Merci en tous cas de m'avoir lu et d'avoir pris la peine de commenter.
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Message  desaparecer Mar 29 Jan 2008 - 22:04

j'ai moi aussi largement préféré la première partie, quoique je reconnaisse des qualités plus badines à la deuxième partie. Pas aimé la chute et "les jaloux maladifs n'existent que dans les films" ça casse un peu l'ambiance genre "ah ah ah en fait ton mari en est un!!!"
Mais dans la première partie la tension monte et on se surprend à stresser avec le personnage, partageant son excitation mêlée d'angoisse. J'aurais préféré que ça se finisse un peu en queue de poisson, sur ce personnage penaud, encore inquiet et nargué par la statue

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Message  Sahkti Mer 30 Jan 2008 - 9:15

Alors là, que dire... que ton écriture est vraiment très agréable à lire mais que sur ce coup, ce texte m'agace un peu, pour diverses raisons. D'abord et essentiellement parce que tu mets un temps fou à planter le décor, décrire ce type qui rôde et veut savoir, tout cela s'installe lentement, presque trop lentement. J'en arrive alors à craindre que toute cette tension que tu fais monter ne retombe comme un soufflé sur une chute un peu bancale qui me décevrait. De chute, en fait, il n'y en a point, mais de la déception, oui, un peu, parce que cette adrénaline ressentie par le narrateur, le lecteur la perçoit aussi et cette vision d'une femme qui n'est pas la sienne est finalement prévisible, voire attendue. Puis cette partie, beaucoup plus plate et terne avec sa femme dans la chambre d'hôtel fait retomber la pression de manière pas trop réussie à mes yeux. Dommage, parce que rien à dire sur le style qui est très plaisant.
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Message  à tchaoum Mer 30 Jan 2008 - 9:39

Ça fonctionne. J'ai just'eu peur de m'ennuyer quand il approche la maison, du coup j'ai sauté deux paragraphes et me suis forcé à revenir les lire.
Est-ce que ça veut dire qu'il y a dans cette incontournable enchainement un air connu ? Peut-être ; faut-il tout dire ? Je ne sais pas. À ce moment ça me faisait l'effet d'une série télé.
maniak' a écrit:D’un bond, il se remit sur ses pieds. S’il se souvenait bien, il habitait juste au-dessus du gymnase, le bellâtre. Et ce n’était pas bien loin. Un petit quart d’heure à peine.
Je trouve ça bien cruel pour le personnage de l'envoyer courir la ville en quête de son malheur et de la connerie à faire. Et ça me fait penser que je me suis plutôt profondément laissé prendre à ton jeu puisque j'ai ce réflexe de prendre parti.
Assez fort le rôle que tu fais tenir aux téléphones dans cette incommunicabilité :-)
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Message  maniak' Mer 30 Jan 2008 - 11:36

à tchaoum, que tu sois entré dans le texte au point de prendre parti c'est le plus beau compliment qu'on puisse me faire. Par contre :

"Est-ce que ça veut dire qu'il y a dans cette incontournable enchainement un air connu ? Peut-être ; faut-il tout dire ? Je ne sais pas. À ce moment ça me faisait l'effet d'une série télé."

Pas compris. Si tu pouvais m'expliquer.

Sahkti, comme je l'ai écrit plus haut, ce texte est plus un exercice qu'autre chose, écrit pour me changer les idées. La seconde partie a été écrite sans beaucoup de conviction et ça se ressent probablement. Mais bon, je ne m'attendais pas à autant de commentaires et de critiques constructives sur ce texte . Il m'a donc apporté beaucoup plus que j'en espérais au départ.

Desaparecer, j'ai failli m'arrêter à la fin de la première partie. C'était l'idée au départ. Illustrer le coté maladif de la jalousie du bonhomme. Mais bon, finalement j'ai continué.

Merci à tous d'avoir lu.
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Message  à tchaoum Mer 30 Jan 2008 - 11:49

maniak' a écrit:Pas compris. Si tu pouvais m'expliquer.
L'approche, pas à pas, et la montée dans la tronche, le crescendo, l'escalier, inévitable, comment ne pas en passer par là ? Mais comme un escalier dont on sait où il mène et dont on sauterait bien trois marches tout en sentant qu'on raterait probablement quelque chose...
Je sais pas, une impression. Je vois toujours des images, et celles là disons que je les ai survolées, c'est ce qu'on appelle lire en diagonale, mais sans perte d'intérêt, peut-être aller plus vite aux bons morceaux ?

j'ai failli m'arrêter à la fin de la première partie.

c'eût-été dommage. Tu brosses le portrait d'une femme de rêve que son mari cauchemarde.
Gardien de trésor, c'est difficile.
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Message  maniak' Mer 30 Jan 2008 - 12:07

Merci. C'est plus clair maintenant.
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Message  à tchaoum Mer 30 Jan 2008 - 12:11

maniak' a écrit:à tchaoum[...]À ce moment ça me faisait l'effet d'une série télé."

Pas compris. Si tu pouvais m'expliquer.
J'messplique.
J'ai fait un break pour aller nourrir le corps, et pendant que je bataillais avec les chats pour le reste de filet mignon, je m'disais...
Travaille tard à son bureau, reconnaissable donc connu, la femme toujours dans le train ou l'avion, fréquentant un cercle taillé par affinités dans le gratin, le bottin mondain , on dirait un Columbo, putain merde, ça s'passe encore chez les riches !
et d'un autre côté, la statue du général, du commandeur, d'Eugène Sue, qui te fiche un coup à la Chabrol, bourgeoisie provinciale...
Ah oui, je retiens le passage (la réflexion) qui éclaire à pisser de rire le programme d'arts plastiques de la classe qui part au bac cette année :
La sculpture de commémoration dans la création tridimensionnelle de la deuxième moitié du XX° siècle.
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