Amour assassin

[Daji]

Dernier poème en date. En espérant qu'il vous plaira d'avantage que le précédent.

Amour assassin

Je t'appelais "mon amour" :
Triste illusion d'une enfant.
J'ai cru tes mots de vautour,
Je les ai bu vainement.

Mais tu m'as assassinée !
Lentement, cruellement.
Moi qui fus si passionnée,
J'ignorais combien tu mens.

Tel le Diable, Lucifer,
Tu emprisonnais ta Reine.
Tout droit sorti de l'Enfer,
Tu as lacéré mes veines.

Je vis une mer de sang,
Je vis aussi ton sourire
Face à ce rouge océan
Avant mon dernier soupir.

La Mort, la Faucheuse vint.
Elle semblait douce et belle
Alors j'attrapai sa main.
Elle prit mon corps si frêle.

La mort n'est que solitude,
Un monde dans le silence.
Malgré toute lassitude,
Allez-y avec patience...


PS: si vous pouviez m'aider pour la ponctuation de la 4è strophe, j'ai beau me creuser la tête, je n'ai pas réussi à déterminer ce qui conviendrait le mieux. Merci d'avance.

[Invité]

Eh bien, je trouve celui-là meilleur que le précédent. Il est vrai que le sujet me botte plus, j'aime bien le macabre. Le simple fait d'utiliser des rimes croisées et non plus plates réveille un peu le poème... Le rythme est toujours le même, des hexasyllabes, ce qui me semble franchement plat.

La rime Lucifer/Enfer est trop facile à mon avis, c'est un peu comme si vous faisiez rimer eau et ruisseau.

Je pense que "J'ignorais combien tu mens." est maladroit : avec le défaut de concordance des temps, on sent que vous avez mis "mentir" au présent pour la rime.
Par ailleurs, dans
"Tel le Diable, Lucifer,
Tu emprisonnais ta Reine.", je me demande d'où débarque cette Reine. Depuis quand Lucifer séquestre-t-il un amour qu'il aurait ? Vous présentez cela comme un trait bien connu du mythe, et ce n'est pas le cas. Là aussi, pour moi, cela "sent" la rime obligée pour amener "veines".

C'est un gros souci quand on veut écrire des poèmes rimés : éviter de faire sentir qu'un mot a été mis là pour la rime. Dans l'idéal, toutes les fins de vers devraient apparaître nécessaires, être à la fois évidentes pour le sens et surprenantes pour les images qu'elles évoquent ! (Je dis bien dans l'idéal, je ne sais pas faire en pratique.)

Votre problème dans la ponctuation de la quatrième strophe est d'ailleurs révélateur du côté artificiel que vous introduisez pour la rime dans votre écriture : le vers "Avant mon dernier soupir." n'est pas à sa place dans le déroulement de la phrase. Je me permets de suggérer que vous l'intervertissiez avec "Je vis aussi ton sourire" ; si vous placez un point à la fin du premier vers et ôtez celui d'"Avant mon dernier soupir.", il me semble que cette strophe trouvera son sens et paraîtra plus naturelle !

[Daji]

Merci beaucoup pour votre commentaire.
Pour le mot Reine, il n'est pas mit ici pour la rime. Ce poème a été écrit pour un défi, un thème était donné et il fallait placer une dizaine de mots tirés d'une liste définie. Le mot reine en faisait parti mais pas veines.
Le présent de mentir est certes plaisant pour la rime mais il indique également le fait que cette personne, qui est toujours en vie donc, continue encore ses méfaits.
Merci beaucoup pour le conseil de la 4è strophe, vous avez raison, cela n'en change pas le sens et devient plus aisé à lire. Je n'y avais pas songé car je n'avais pas réalisé que même en le plaçant avant, cela revenait encore au fait de préciser que ce fut la dernière chose qu'elle vit.

[Invité]

Ciel, qu'ai-je dit ! Vous avez écrit tout votre poème en vers de sept syllabes et non six ! J'ai continué à trouver le rythme plat parce qu'il est très régulier, et j'ai pensé "hexasyllabes". En fait, passer aux heptasyllabes a été un facteur d'amélioration, avec les rimes croisées... Mais le poème reste très, trop, sage, vu le sujet !

[Invité]

(...)
Le présent de mentir est certes plaisant pour la rime mais il indique également le fait que cette personne, qui est toujours en vie donc, continue encore ses méfaits.
(...)

Oui, j'avais compris le sens mais, dans la mesure où on sent dans l'ensemble du poème une raideur d'expression due à l'obligation de la rime, ce vers renforce cette impression.

Je ne puis que vous encourager à continuer à pratiquer l'art de la rime, si cela vous plaît : vous en viendrez à avoir de plus en plus facilement des idées de rimes intéressantes, et à plier l'obligation de la rime à l'expression au lieu du contraire...

[Invité]

Bof. Textes à contraintes ? Et pourquoi ne pas écrire librement pour débuter?

plier l'obligation de la rime à l'expression au lieu du contraire

Un grand conseil que Socque te donne là.

Au plaisir de te lire libéré.

[Sahkti]

Lâcher la rime, laisser respirer le vers, oser la liberté... au diable ces conventions qui enferment des rythmes dans quelque chose d'engoncé, de chronométré... tout cela crée un ennui et une platitude dommageables car le sujet est intéressant, mais étouffé à mes yeux par ce cocon qui l'habille.

[ninananere]

C'est un sujet courant en poésie. Oui...
Le ton est trop neutre.

[Contenu sponsorisé]