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L'enfer de mes amphis

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Message  outretemps Dim 3 Fév 2008 - 12:05

Ca faisait près de 8 ans que de cailloutis en chaos, on se trimballait , Marie Françoise et moi.

Je lui dois tout à cette fille, vu que sans elle et Béatrice sa grande copine, j’ aurai jamais rien réussi.

Ca me rongeait de partout ces cochonneries à apprendre, à s’enfiler l’ détail , la fibre et la nervure, à devoir tout couper, en morceaux et rondelles, grignoter des cadavres, disséquer la douleur, passer au microscope des choses à vous faire dégueuler rien qu’à les imaginer.
Et s’envoyer ces cours, d’un complexe incroyable, indigestes à nausée , à recopier le soir, toujours à mettre au propre , passer les serpillères, à ressasser encore, jusqu’à la dégueulade, c’était sinistre tant , à faire pleurer les morts.
Des glandes et du mental, ça me rendait misérable de fréquenter viandes froides à apprendre leurs chimies…Comment ça s’ décompose, comment ça s’reproduit !

Jusqu’ à mes fiancées que ça m' rendait malades et qu’ en venaient à se plaindre, tellement ça m’abimait.

Cela me disaient-elles et n’en démordaient pas, me rendait affligeant .
Elles ne supportaient plus de me voir à l’effort virer l’envie mollette, et m’amoindrir de tout, à ne plus aimer le sport. A n’être plus baisable, avant- bras ramollis , m’effondrer sur les corps.

Mais j’étais, disaient-elles, encore très réparable et j’avais de beau restes. Fallait juste redresser et qu’elles allaient au mieux, et au plus tôt pour moi, pas plus tard que tout de suite, très fort s’y employer.
A condition toutefois que j’ arrête la casse, et ne me rende plus en ces lieux de sinistrose où l’on ne cause que de maladies, de mort. Aussi arrivèrent-elles, à me dégouter la chose, sans pour autant avoir pour ça à s’ fatiguer.

Comme c’était pour mon bien, et celui de mes amoureuses, j’ai cessé aussitôt de fréquenter la fac.

Aujourd’hui je peux dire, haut et fort le clamer sur les toits, tellement la chose est belle, aujourd’hui je peux dire qu’on y a tous gagné.
A l’époque , nez dessus la chose, ça puait autrement, à donner peu de chances, surtout qu’en plus les autres je les voyais travailler !
C’était d’autant plus grave que mon vieux pour m’offrir la rigolade, s’était saigné pur porc.
Ca me faisait des doutes, et me rendait culpable à tant procrastiner.
Heureusement pour moi Marie Françoise ma belle était studieuse pour deux.

Mais pour entrer de son mieux dans l’désir de son père, qui de toutes ses filles voulait faire des garçons, limée la libido!

Sa licence elle la passait, -travail-famille-biologie.
Aussi, Le partage des tâches se faisant indispensable, pour elle ce serait la tête pour moi ce serait la queue.
Ca occupait mes jours à muser , divines libidines et me brûlait mes nuits de tant et tant de feux à s’en croire aux tranchées, côté d’ Apollinaire, que mes guerres étaient jolies, version « les cent mille verges », revues et corrigées.
Marie-Françoise s’ accommodait de la chose.
Sur la porte de sa chambre elle avait apposé à hauteur du regard un tout petit papier lequel était écrit.

« Silence, je travaille, défense de pénétrer »

Marie- Françoise s’inquiétant de ma claque, avait fait part de ses soucis à Béatrice sa grande amie.
Cette Béatrice- là sans qu’en rien je le sache, était en médecine, même année que moi.
Sans me connaitre en rien , sans m’avoir jamais vu , proposa aussi sec de me filer tous ses cours, très résumés ,une fois ses examens passés .
Pour elle, comme ça glissait roulettes, mi Juin c’était plié. A moi de prendre le relais.
Il m’ restait plus alors qu’à faire Septembre semblable, en tout petit c’est sûr, en beaucoup plus modeste, vu que c’était bien plus court de faire avec ses restes. Ce fut ainsi alors que se mit en place une sorte de routine.
Passer l’été à l’ombre ça m’ allait bien, je n’aime pas le soleil. Ca me laissait le reste de l’année à m’amuser d’ partout.
Béatrice était allée jusqu’ à lui proposer à ma Marie Françoise ses cours tout en entier, tellement elle était belle d’âme.
Marie Françoise là dessus fut intraitable, me connaissant bien a toujours refusé.
Que c’était tout sorcier , que j’avale la chose, pour point tenter le diable, plus qu’il ne le fallait. Que si on voulait se bercer l’espérance, valait mieux simplifier et qu’en faire un peu plus risquerait de dégoûter.
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Message  outretemps Dim 3 Fév 2008 - 12:15

Ce qui faisait magie dans les cours à Béatrice, c’était les couleurs .
Il y en avait tellement… t’en sortais barbouillé.
C’est à peine si entre, c’était écrit, tant c’était souligné arc en ciel. Un vrai bonheur :
- Do sol la si, par ici toutes les tumeurs, rose !
- Là, sol mi do ré, ailleurs les grandes douleurs, rouge!
Le tout si joli séparé que s’en devenait charnier magique, jardins éclatés en carnaval! Bégonia tulipes, orangés, citronnade, rouge, bleu, cavalcade, exémas, métastases, purpuras , hématomes tout ça dansait, à te changer le squelette.
C’était d’un gai c’était d’un gai… jusqu’aux agonisés qu’on voyait s’amuser.

Si bien, qu’en trois mois d’été, c’était le fourbi ficelé, tout dans la tête au maximum bien enfoncé.
Un peu Picasso quand même, avec de quoi construire, pour tout dire en un mot, ça laissait bricoler.
On savait pas les jambes on recherchait la tête, on hésitait les bras, mais toujours au final, on avait rassemblé.
Il s’agissait sans doute plus d’un travail d’artiste que d’étudiant médecine, ça passait juste, mais toujours ça passait.
Aux examens, si tôt le sujet tombé, dans la cervelle ça déclenchait des bruits.
Machine à perforer, caisses-enregistreuses, machine à sous, jack-pot, comme quand t’allais gagner : Rouge, vert
TSING a TSING a TSA, Tsing a tsing a tsa tsing a tsing a tsa tsa .
Chaque chose se mettait à sa place, chaque place retrouvait sa chose et ainsi de suite le paysage s’éclairait : Jaune TSING a TSING a TSA Tsing tsing tsing,
l’hésitation se faisait rare, vert bleu jaune rouge TSING TSA TSA sing Tsing le ciel se dégageait, on allait gagner.

Pour ce qu’ était du remplissage, défaillances, fautes de frappe et dérapages impromptus, se rabattre sur la gauche.

Parce que c’était là que s’ trouvait, ma devise, ma bouée d’ sauvetage, la roue de mes secours . C’était mes voies du ciel, mon côté Jeanne d’Arc, mon ultime dépannage, mon tout dernier recours. C’était là mon plan de bataille, pièce stratégique dans mon dispositif.

Il s’appelait Albert , nous venait du soleil. , Albert le Nigérien, ami de mes ripailles, comme de mes sauteries , débauches en tout genre, et toutes autres batailles
Grand connaisseur de la femme blanche où en couleurs.

Si toute l’année durant c’était gamines dentelles à s’partager et plus, c’était ces sombres jours vécus équilibristes qui rapprochaient vraiment.
Bien que ce ne fut là jamais qu’autres partouzes, là, c’était les programmes que l'on se partageait.

A chacun ses matières , un peu , somme toute, déjà spécialisés.
C’était un peu risqué faut bien le reconnaitre, mais toujours ça marchait.

Sans faire dans le détail, juste pour expliquer qu’ au nom de l’alphabet , on nous avait assigné deux places en fond d’amphi, le tout, tout en haut, à vous toucher du doigt les cieux. C’était là de tout le bazar sans doute les meilleures places .

Rien de plus normal en somme !
N’y foutant pas les pieds de toute l’année, on nous considérait comme des invités.

Pour dire comme c’était bien , on emmenait l’casse dalle, pas nos petites copines, y a limite à tout, cause… cartes d’identités.
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Message  outretemps Dim 3 Fév 2008 - 12:28

La pire fois c’était cinquième année.
C’est l’année péril nul, la ligne droite en autoroute….
Aussi c’était les doigts dans l’ nez.
C’était, ce jour là tout ophtalmique, ce qu’ils voulaient qu’on dise. Comme si déjà ils savaient pas.
Le tour de l’œil en vingt questions, soixante minutes. Ca en rappelait, des lectures.
De quoi finir en aventure !
Vingt questions, vingt affections. C’était là minimun généraliste.
Après pour ceux qu’ça branchait, cela se fignolait, chirurgical .

Mais tout ça c’était grande artisterie, nous apprentis très peu dégrossis, petits stages, moi pas du tout, c’était vingt questions, je savais tout.
Rien à partager avec Albert, on savait tout l’entier et l’un et l’autre, tout dans la tête tranquille, moi, Béatrice les belles couleurs classées cartable : rouge vert jaune, Tsing tsing et tsa j’étais tout prêt, paré.
On s’installe mezzanine, on se place :
- Salut Albert, bonjour Messieurs, madame, ravi, vraiment.

Valait mieux faire les politesses.
On sait jamais à qui qu’on cause en ces occases quand on se retrouve à l’étranger.

A peine installés nous arrive un guignol, en tout Mickey petit, minuscule comme écrasé sur les tableaux.
Il nous balaye regard, comme on fusille .

-T’as vu ce caca, cette mouche merde que je demande au Nigérien , montrant du doigt. D’ ici qu’y ponde la messe…
Il fait grand bruit, le petit homme, ouvrant l’ enveloppe : Le glaucome ! qu’il gueule
Et je putain bondis !
Du tout fond de l’amphi je m’exclame en levant le doigt du haut que je peux, agité pire chaise électrique :

- Monsieur cette question n’a pas été traitée.
Et tous à s’ éclater les rires, que Coluche, il faisait pas mieux.

Trois cent crétins comme un seul homme, tout à fait « Olympia », la salle debout à trépigner

-Encore, encore tu la fais bonne, encore encore, s’il te plait.. Une autre, une autre qu’ils s’entonnaient et d’applaudir franche rigolade, c’était bordel et pataquès!
-Messieur, Messieurs on se calme vous êtres à l’examen, qu’elle s’empoigne au micro, qu’elle gronde, la raclure.

-Quand à vous là haut, Monsieur que je ne connais pas, faut réserver la pitrerie ou vous sortez.

Qu’avais-je donc bien dit d’aussi drôle ?Même Albert cet enfoiré était plié

-J’t’assure, j’t’assure, il te l’a dite la messe , ah j’ t’assure , il te l’a dite. Et en plus j’ai rien, poches vides, j’ t’assure j’ai rien, j’ai pas de pompes, tu savais tout que tu m’as dit! J’ t’assure la messe est dite!! Hi Hi Hi, c’est comme ça que ça le rigolait.

-Putain, Albert t’arrête un peu ! Tu te rends compte !
De drôle pour dire je voyais pas…
Juste qu’on était plus au lycée, que j’avais oublié et qu’on pouvait tout demander.

Que , comme je l’ai appris depuis, le glaucome c’est pas de la pommade, mais à peu près la seule urgence en ophtalmo à pas louper.

Le sujet d’examen des plus probables et que pour tous , c’était cadeau. Pour mon malheur, de tous les résumés de Béatrice, c'était celui là j’avais paumé.

M’a fallu attendre une petite heure que l’Albert finisse. Puis pendant tout le ramassage qui se faisait par le bas systématique, souvent ça nous sauvait, j’ai complété sous sa dictée.
Cela donnait quelques minutes, c’est dire comment j’avais passé.

On les connaissait bien ceux de la surveillance. Valait mieux, pour nous c'était vital
Y en avait dans le lot un bon petit paquet qu’ ça essoufflait très vite de s’arrêter trop tard dans ces grands escaliers.
De regarder partout, à s’enfiler les marches de tout l’ amphithéâtre quand aussi fort ça monte pour redescendre après juste pour les remonter très vite ça fatiguait.
Bien sûr qu’ on leur guettait la crampe et toujours ça finissait.

Autant le dire tout franc, à la fin des épreuves , c’était Bebert et moi qu’avions le plus surveillé.
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Message  apoutsiak Dim 3 Fév 2008 - 13:46

Un peu barbé à traîner mes savates dans cet amphi, et puis j'ai un peu lâché les jeunots avec toutes ces sanguinolences, là, mais j'ai quand même rigolé, présentement, avec le petit Mickey. Le style reste inimitable, bien sûr !
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Message  Invité Dim 3 Fév 2008 - 15:10

Que dire ? Toujours excellent, passionnant, et j'aime patauger (par lecture interposée seulement) dans les débris viandeux et autres charognasses !

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Message  Arielle Dim 3 Fév 2008 - 17:32

"...à faire pleurer les morts! "
Mais alors, les vivants, qu'est-ce-qu'ils rigolent dans tes amphis d'enfer, Outretemps!
Merci Marie-Françoise, Béatrice, Albert et les autres de t'avoir installé tout là-haut, aux dernières loges pour que tu domines bien le paysage, que rien ne t' échappe du spectacle et que tu nous le restitues sans faute le théatre de tes exploits.

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Message  à tchaoum Jeu 7 Fév 2008 - 8:21

outretemps a écrit: Jusqu’ à mes fiancées que ça m' rendait malades et qu’ en venaient à se plaindre, tellement ça m’abimait.

T'es pas à une apostrophe près ; si je peux me permettre, je vire le m' (qu'est pourtant une trouvaille), et qu'en venaient à s'plaindre, je simplifie le se, ou alors et venaient à s'en plaindre, je sais pas, pour qu'on retombe sur nos pieds (et les tiens, ce sont des hexasyllabes), et avec en prime
Cela me disaient-elles et n’en démordaient pas, me rendait affligeant .

c'est putain de vachement bien balancé.
Je m'suis pas ennuyé une seconde durant ces cinq années, et que tous ceux qui n'ont jamais éprouvé une honteuse petite satisfaction à passer avec 10,5 te jettent la première pierre.
Tu vas me faire le plaisir de nous re-raconter ce mariage dans le prolongement (et dans la veine) de ces textes, et non comme une contorsion qui fait au final comme du pleurage sur un morceau qu'on aime, saloperie de platine, la courroie est foutu et c'est pas réparable.
Pour souvent me chier-d'sous, je signale un truc au vol qui saute aux yeux : quant à (Bertrand ne contredira pas)
et il y en a quelques autres dont un s' au lieu d'un c' que je ne retrouve pas... Tu auras besoin d'une relecture par quelqu'un d'infaillible (pas moi, dit le canard) en ça et en ponctuation/typographie.
Mais c'est vraiment très bien.
Un peu Picasso quand même, avec de quoi construire, pour tout dire en un mot, ça laissait bricoler.
Comme je l'disais à je-suis-pire, j'en vibre par sympathie !
à la réflexion, on peut garder le m'
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Message  Sahkti Lun 11 Fév 2008 - 16:43

Trop d'apostrophes pour moi, ça finit par me lasser parce que ça ne fait pas vraiment langage parlé et ça nuit au langage écrit, sur la longueur. A alléger, certainement. D'autant plus que le rythme trépidant paraît aussi par moments un peu trop vif, trop saccadé, ça essouffle la lectrice que je suis. Un côté trop dense qui m'empêche de pleinement profiter de cette tranche de vie assez drôle qui fleure bon une certaine réalité et, qui sait, peut-être un vécu.
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Message  outretemps Lun 11 Fév 2008 - 17:33

Oui, je pars d'un vécu, car je n'ai pas trop d'imagination. Ceci dit par rapport aux apostrophes, j'en mets de moins en moins, mais du coup, je trouve que "ça chante" moins.
En tout cas c'est j'en convient volontiers moins fatiguant pour le lecteur et je pense que c'est quand même cela le but de la manoeuvre. J'apprécie beaucoup tes remarques parce qu'elle s'inscrivent dans une démarche constructive et surtout sont toujours très pertinentes. Merci encore.
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