Chlibidi
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Yali
Lifewithwords
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Chlibidi
Je suis un chlibidi. Et comme tous les chlibidis ma principale caractéristique est d'être petit. Mais je n'aime pas être petit, c'est embêtant, car on ne vous regarde jamais vraiment. Lui, c'est mon ami Jovakir. Il est brave, et fidèle. C'est la seule personne ayant toujours été là pour moi. Je peux l'appeler n'importe quand il répondra présent. Il n'est pas un chlibidi, lui. Je l'ai adopté, et les autres chlibidis ont bien été obligés de l'accepter. Souvent il me chante des chansons :
“My heart's crying every tear of my body
La chaleur s'en empare, alors elles s'évaporent...
They're lost in the sky, and there's only me
Debout sur ce tas de cendres comme mort
The fear's burning me in its fire's tongues
Mes yeux se dilatent sous le poids du passé
Now I realise how I was wrong
Et mes cheveux se fânent, semblent tout oublier”
Ou alors :
“Au clair de la lune,
Mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot
Ma chandelle est morte
Je n'ai plus de feu
Ouvre-moi ta porte
Pour l'amour de Dieu”
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“Arthur mets la table !”, hurla-t-elle.
Je me levai et adoptai volontairement mon air le plus renfrogné. Elle me regarda en soupirant :
“Et si ça t'embête tu peux monter dans ta chambre sans dîner !
Mais j'ai rien dit !”
Je l'ai à peine vue arriver, la claque s'abatit sur ma tempe et il me fallut plusieurs secondes avant de réaliser ce qui s'était passé. Sans un mot, je m'emparai des assiettes et les installai une à une, en essayant d'oublier ma joue douloureuse.
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Aujourd'hui, c'était le jour de la grande réunion des Chlibidis. J'avais insisté durant des jours auprès du grand chef pour que Jovakir puisse y assister, avant d'obtenir enfin gain de cause. Nous prîmes place autour d'une grande table ronde. Le grand chef se leva et déclara la séance ouverte. Il s'agissait d'exprimer tout ce que chacun avait sur le coeur. Fatka commença, nous savions tous ce qu'elle allait dire. A chaque réunion elle déblatérait les malheurs que son mari lui causait.
“C'est dramatique, il ne fait rien à la maison, Monsieur se fait entretenir, il attend que tout soit fait et ne veut avoir qu'à poser son cul sur son fauteuil ! Il pourrait aller promener le Gouaf mais même cela, c'est trop fatigant pour Monsieur !”
Je ne l'écoutais même pas. Je regardais Jovakir, s'amusant avec mon carnet de notes, où j'avais griffoné mes quelques revendications sans grand intérêt.
“Arthur, fais attention, l'eau !”
Jovakir semblait trouver cela très curieux, la façon dont tous ces gens laissaient parler la pauvre Fatka sans même l'écouter. Moi je m'amusais à ne regarder que ses gestes, elle devenait hystérique. Ses mains faisaient de grands mouvements vers le ciel tandis qu'elle parlait de plus en plus fort, jusqu'à hurler. Plus elle hurlait plus elle se rendait compte que personne ne l'écoutait. Alors elle devenait folle. Ses cheveux paraissaient fondre tant sa tête brûlait de rage. Jovakir, devant une telle détresse, fît un bond en arrière.
“Arthur, tu le fais exprès ?! Monte dans ta chambre !
Mais maman...
Cela suffit, c'est le deuxième verre qui valse, tu penses à quoi ?!
Mais...
Suffit !”
Je montai les escaliers, furieux. “Elle m'énerve !”, me disais-je.
Quelques jours plus tard alors que Jovakir me chantait l'une de ses chansons, un homme fit irruption dans ma chambre en déclarant :
“Votre fils souffre de graves troubles mentaux”
“My heart's crying every tear of my body
La chaleur s'en empare, alors elles s'évaporent...
They're lost in the sky, and there's only me
Debout sur ce tas de cendres comme mort
The fear's burning me in its fire's tongues
Mes yeux se dilatent sous le poids du passé
Now I realise how I was wrong
Et mes cheveux se fânent, semblent tout oublier”
Ou alors :
“Au clair de la lune,
Mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot
Ma chandelle est morte
Je n'ai plus de feu
Ouvre-moi ta porte
Pour l'amour de Dieu”
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“Arthur mets la table !”, hurla-t-elle.
Je me levai et adoptai volontairement mon air le plus renfrogné. Elle me regarda en soupirant :
“Et si ça t'embête tu peux monter dans ta chambre sans dîner !
Mais j'ai rien dit !”
Je l'ai à peine vue arriver, la claque s'abatit sur ma tempe et il me fallut plusieurs secondes avant de réaliser ce qui s'était passé. Sans un mot, je m'emparai des assiettes et les installai une à une, en essayant d'oublier ma joue douloureuse.
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Aujourd'hui, c'était le jour de la grande réunion des Chlibidis. J'avais insisté durant des jours auprès du grand chef pour que Jovakir puisse y assister, avant d'obtenir enfin gain de cause. Nous prîmes place autour d'une grande table ronde. Le grand chef se leva et déclara la séance ouverte. Il s'agissait d'exprimer tout ce que chacun avait sur le coeur. Fatka commença, nous savions tous ce qu'elle allait dire. A chaque réunion elle déblatérait les malheurs que son mari lui causait.
“C'est dramatique, il ne fait rien à la maison, Monsieur se fait entretenir, il attend que tout soit fait et ne veut avoir qu'à poser son cul sur son fauteuil ! Il pourrait aller promener le Gouaf mais même cela, c'est trop fatigant pour Monsieur !”
Je ne l'écoutais même pas. Je regardais Jovakir, s'amusant avec mon carnet de notes, où j'avais griffoné mes quelques revendications sans grand intérêt.
“Arthur, fais attention, l'eau !”
Jovakir semblait trouver cela très curieux, la façon dont tous ces gens laissaient parler la pauvre Fatka sans même l'écouter. Moi je m'amusais à ne regarder que ses gestes, elle devenait hystérique. Ses mains faisaient de grands mouvements vers le ciel tandis qu'elle parlait de plus en plus fort, jusqu'à hurler. Plus elle hurlait plus elle se rendait compte que personne ne l'écoutait. Alors elle devenait folle. Ses cheveux paraissaient fondre tant sa tête brûlait de rage. Jovakir, devant une telle détresse, fît un bond en arrière.
“Arthur, tu le fais exprès ?! Monte dans ta chambre !
Mais maman...
Cela suffit, c'est le deuxième verre qui valse, tu penses à quoi ?!
Mais...
Suffit !”
Je montai les escaliers, furieux. “Elle m'énerve !”, me disais-je.
Quelques jours plus tard alors que Jovakir me chantait l'une de ses chansons, un homme fit irruption dans ma chambre en déclarant :
“Votre fils souffre de graves troubles mentaux”
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Chlibidi
C'est très attendu tout ça Faustine, trop.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 59
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Chlibidi
L'imaginaire de ce garçon est installée en douceur, à côté de son quotidien. Je trouve la démarche intéressante mais la fin est résolument trop abrupte à mon sens. Elle expose d'une manière brutale une explication qui semble justifier le texte et lui donner un sens alors que de mon point de vue, le lecteur aurait très bien pu s'en passer.
Re: Chlibidi
Bah, pourquoi ça serait pas la mère qui souffre de troubles mentaux (à donner comme ça des torgnoles au pov' gamin)...
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Je pense aussi qu'il faut chercher dans le contenu plus d'originalité. Il faut également à mon avis "recentrer" le sujet.
Exercice très difficile d'écrire "à la place de", de recréer un style qui dit la façon de penser du gosse (sans compter que tu l'annonces fou à la fin !). Sans compter qu'il faut maîtriser le jeu entre ce qu'il dit et ce qui est...
Tout ceci ne fonctionne pas très bien. Je te proposerais bien de modifier un peu l'approche : modifier le texte en écrivant à la troisième personne. J'ai l'impression que ça peut régler pas mal de problèmes !
Il y a de belles intentions ! L'imaginaire dans le quotidien. Une autre idée qe tu as déjà bien esquissé et qui pourrait être développé : essayer de faire cohabiter une atmosphère de douceur et une certaine inquiétude (tu me connais, je rajoute bien sûr sans parler "directement" de douceur ou d'inquiétude).
Voilà pour ce texte, pas bien abouti à mon sens, mais avec de bonnes intentions, et je t'invite bien entendu à continuer, à continuer à tester tout ce que tu veux, et à te faire plaisir en écrivant !
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Je pense aussi qu'il faut chercher dans le contenu plus d'originalité. Il faut également à mon avis "recentrer" le sujet.
Exercice très difficile d'écrire "à la place de", de recréer un style qui dit la façon de penser du gosse (sans compter que tu l'annonces fou à la fin !). Sans compter qu'il faut maîtriser le jeu entre ce qu'il dit et ce qui est...
Tout ceci ne fonctionne pas très bien. Je te proposerais bien de modifier un peu l'approche : modifier le texte en écrivant à la troisième personne. J'ai l'impression que ça peut régler pas mal de problèmes !
Il y a de belles intentions ! L'imaginaire dans le quotidien. Une autre idée qe tu as déjà bien esquissé et qui pourrait être développé : essayer de faire cohabiter une atmosphère de douceur et une certaine inquiétude (tu me connais, je rajoute bien sûr sans parler "directement" de douceur ou d'inquiétude).
Voilà pour ce texte, pas bien abouti à mon sens, mais avec de bonnes intentions, et je t'invite bien entendu à continuer, à continuer à tester tout ce que tu veux, et à te faire plaisir en écrivant !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Chlibidi
Je précise d'entrée de jeu que j'ai été fortement influencée en lisant Arthur, un petit homme et un monde imaginaire, parce que j'ai pensé à la daube de Besson "Arthur et les minimoys" et ça aide pas, c'est clair...
Un univers que je sens, à tort peut-être, partagé entre deux idées, deux volontés. Celle de vouloir créer un texte un brin mystérieux, avec chute et ambiguité, et puis l'envie de créer quelque chose d'un peu magique, univers parallèle voguant entre S-F et Héroïc Fantasy. Mais dans l'un ou l'autre cas, ça ne va pas assez loin à mes yeux, c'est simplement survolé et, du coup, un peu trop attendu et convenu, terriblement prévisible en tout cas.
Un univers que je sens, à tort peut-être, partagé entre deux idées, deux volontés. Celle de vouloir créer un texte un brin mystérieux, avec chute et ambiguité, et puis l'envie de créer quelque chose d'un peu magique, univers parallèle voguant entre S-F et Héroïc Fantasy. Mais dans l'un ou l'autre cas, ça ne va pas assez loin à mes yeux, c'est simplement survolé et, du coup, un peu trop attendu et convenu, terriblement prévisible en tout cas.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Chlibidi
la dernière phrase a cassé mon plaisir je trouve
j'aimais bien le monde vu et décrit comme le vivait le gamin, et je ne le voyais pas comme un petit dément, du tout
je crois que tout enfant, à un moment ou un autre, que ça dure 10 minutes au fond du jardin, ou 2 ans dans la vraie vie de tous les jours, tout enfant se crée un monde imaginaire qu'il croit diriger, maîtriser
on y était en plein
non, pour moi il n'est pas fou du tout
j'aimais bien le monde vu et décrit comme le vivait le gamin, et je ne le voyais pas comme un petit dément, du tout
je crois que tout enfant, à un moment ou un autre, que ça dure 10 minutes au fond du jardin, ou 2 ans dans la vraie vie de tous les jours, tout enfant se crée un monde imaginaire qu'il croit diriger, maîtriser
on y était en plein
non, pour moi il n'est pas fou du tout
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