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A qui le dis-tu ?

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Message  Numériplume Jeu 28 Fév 2008 - 11:40

A qui le dis-tu ?


Ceci est extrait d’une conversation imaginaire au sens propre comme au sens figuré.

- Pourquoi je n’ai pas de style ?
- Tu cherches au moins ?
- Heu…je pensais que c’était inné.
- Chez certaines personnes oui, mais pas chez toi.
- Et donc ?
- Cherche et tu trouveras.
- Je cherche mais je ne trouve pas. En fait je ne sais même pas ce que c'est avoir du style.
- La question n’est pas d’avoir du style mais d’avoir son propre style. Celui qui te permet d’être reconnu à la première lecture.
- Donc avoir son style c’est se distinguer des autres. Mais je ne veux pas me pas différencier des autres. Je veux juste écrire des histoires.
- Oui mais le problème c’est que tu écris mal. Rédige tes textes correctement. C’est la base même de l’écriture, sinon le lecteur ne plonge pas dans ton histoire comme tu le voudrais ou comme il se doit.
- Mais je fais des efforts.
- C’est pas vrai.
- Pardon ?
- Tu n’as toujours pas écrit un seul texte correctement.

- Ben…c'est-à-dire que
- Sois franc ne te mens pas.
- Mais c’est à toi que je parle !
- Joues pas sur les mots, tu es un multiki*. J’écoute !
- Si on le retouche j’ai l’impression que c’est n’est plus moi qui l’écris. Je sais, c’est con comme réaction. En fait j’ai du mal à accepter que l’on me dise ce que je dois faire.
- En effet, c’est très con comme réaction mais ça se comprend dans ton cas. Tu t’es toujours démerdé tout seul dans la vie : pas de parent, pas de mentor, pas de guide et tu rejettes la relation élève- professeur surtout que tu as toujours été l’élève. A un moment donné il faut accepter ses faiblesses si tu veux te dépasser.
- Ça fait un peu psychologie de comptoir ce que tu me racontes. Je ne suis pas un « Caliméro ».
- T’as vraiment du mal à accepter la réalité ! Surtout quand elle n’est pas en ta faveur.
- Bon, aide-moi plutôt à trouver mon style.
- Je t’ai déjà donné un élément de réponse. Alors creuse, il faut que ça vienne de toi. Je vais te guider. Pourquoi tu écris ?
- Parce que j’aime ça, non j’adore ça.
- Pour qui tu écris ?
- Ben…pour ceux qui veulent bien lire mes textes.
- Si tu fais des histoires classiques personne ne va les lire.
- Pourquoi pas ! Certaines personnes font des histoires banales et elles sont appréciées par beaucoup de lecteurs.
- Oui mais eux ils ont du talent, ça compense. Sois créatif
- On m’a déjà dit que je manquais de créativité.
- Non, une personne te l'a dit et tu t’es focalisé dessus, alors que d’autres t’ont dit que tu avais beaucoup d’imagination. Ton problème c’est que tu veux faire l’unanimité parce que dans ta vie tu as toujours été moyen parce que tu es fainéant, tu es en manque d’affection, de considération. Tu envies et idolâtres les personnes qui excellent dans leurs domaines.
- Oh la ! Oh la ! C’est bon, arrête avec ça.

- Continuons. Tu aimes quoi comme littérature ?
- J’aime ce qui est hors du commun, qui me permet de m’évader. Une personne m’a dit que ce qu’elle recherchait dans un livre c’est apprendre des choses. Moi, je veux que l’on me raconte des histoires extraordinaires, qui me donnent des sensations, des émotions, des situations qui ne m’arriveront pas car irréelles, je veux juste rêver.
- Tu es un rêveur qui veut devenir écrivain. Continuons, en ce moment tu lis quoi ?
- « Beau rôle » de Nicolas Fargues.
- Mais ça n’a rien avoir avec ce que tu viens de me dire. Comme d’habitude tu brouilles les pistes.
- C’est une exception, on m’avait offert un de ses romans « Rade terminus » j’ai accroché et depuis je lis tout ce qu’il écrit.
- Qu’est ce que tu aimes dans les livres de Nicolas Fargues ?
- Ce sont des tranches de vie écrites simplement, toujours avec un fond de réflexion entre autres sur le racisme qui est présent dans presque tous ses livres. On est de la même génération, tout ce qu’il écrit me touche : ses références aux années 80, ses histoires sur Madagascar, les relations hommes – femmes. Surtout j’aime cette ambigüité autobiographique ou imaginaire. Un peu comme moi en ce moment.
- Ah ! On tient quelque chose là.
- Explique !
- Pour trouver ton style, sers-toi de ton vécu. Tu as eu une vie peu ordinaire, tu aimes observer et analyser le comportement de tes contemporains et tu as de l’imagination.
- Mais je n’ai pas envie de raconter ma vie !
- Ce n’est pas ce que je te demande.
-Je ne cherche pas un univers dans lequel je m’enfermerais sous prétexte que c’est mon propre style. C’est vrai que je me disperse, j’ai écrit toutes sortes d’histoires : sur Dieu, sur la mort, le quotidien. Du fantastique, du comique, du psychologique, du suspens etc.… mais ça reste des histoires banales. Tous ça pour dire que j’explore différents terrains pour trouver mon style, je me lance dans une voie mais elle est sans issue, je navigue en pleine mer et je finis par me noyer, je vole mais je reste au sol, je cherche mais je ne trouve pas, je ne sais même pas ce qu’il faut chercher, je ne sais même pas qui je suis. Je joue un rôle, celui d’être comme les autres pour me construire une personnalité, qui ne soit pas terne, sans saveurs, inexpressif. J’observe, j’imite. Alors plutôt que de me laisser gagner par la morosité, je me mets dans la peau de celui qui se distingue, qui maitrise, qui apaise, qui séduit, qui réveille les consciences. Je parle comme eux, je pense comme, j’agis comme eux. Ce n’est pas moi mais ça me plait d’être comme ça.
-Bingo !
- Comment ?
-Tu as trouvé la réponse à ta question « Pourquoi je n’ai pas de style ». Cherche d’abord à savoir qui tu es. A force d’observer les gens, tu es devenu un caméléon qui s’adapte à toutes les situations en empruntant le comportement des autres. L’inconvénient d’être un caméléon c’est qu’on est dépourvu de personnalité et cela se ressent dans tes récits.

- Tu avais la réponse et tu m’as obligé à parler de moi alors que je n’aime pas ça. Tu te donnes des airs de grand sage, car ça te plait ce rôle là. Tu n’as pas l’expérience ni la maturité d’un vieux sage. Tu te veux conciliant, conseiller, initiateur, professeur mais tu n’es que moi.
- Mais c’est déjà beaucoup. Et je ne suis pas comme toi.
- C’est vrai, tu es moi.
- C’est pas le sujet.
- Je crois que si. Pourquoi tu n’écris pas les textes à ma place puisque tu es si fort ?
- Je ne suis pas écrivain.
- Alors tu ne me sers à rien.
- Si tu veux te servir de moi, prends-toi en main. Tu vis dans le doute alors que moi je suis dans la certitude.
- Tu es prétentieux, je suis humble.
- Tu caresses les gens dans le sens du poil, je les mets devant le fait accompli.
- Tu blesses, je rassure.
- Tu donnes le bâton pour te faire battre, je prends les devants.
- Tu es provocateur, je suis arrangeant.
- Je suis tout ce que tu aimerais être. Je suis le reflet de ton image.
- Tu n’es ni mon reflet ni mon image. Tu n'existes que par mon bon vouloir. Tu fais partie de moi car tu es moi.
- Alors aussi complexe que cela puisse paraitre, tu sais qui tu es. Tu es finalement comme la plupart des êtres humains : ni beau ni laid, ni fort ni faible, ni méchant ni gentil mais tu assumeras et exposeras ces caractéristiques, ce qui fera toute la différence. Ca sera ton style.

* Les "multiki" n'ont pas une seule personnalité mais des centaines. Ils peuvent changer plusieurs fois par jour de personnalité ou au contraire garder la même pendant plusieurs semaines d'affilée, tout dépend de leur personnalité du moment!
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Message  apoutsiak Ven 29 Fév 2008 - 14:23

J'accepte de commenter le premier et crois comprendre pourquoi personne ne l'a encore fait. Périlleux. Tout le monde doit se douter à quel point tu t'exposes, malgré les effets de miroir, avec beaucoup de transparence. Au niveau littéraire (on est bien là pour ça, non ?) j'ai bien aimé la partie : " Tu es prétentieux, je suis humble. Tu caresses les gens dans..." mais je ne vais pas demander au reste de lui ressembler car je ne crois pas que ce texte soit un texte vraiment littéraire, mais une sorte de confession théâtralisée.

La question n’est pas d’avoir du style mais d’avoir son propre style.

je me pose beaucoup cette question, en ce moment. La France est un mauvais endroit pour expérimenter cette question mais, je me demande s'il n'est pas possible (jouissif, surtout) pour un écrivain d'expérimenter différents styles (mais il y a des lignes de force stylistiques qui affleurent toujours, j'en suis conscient).



Pourquoi pas ! Certaines personnes font des histoires banales et elles sont appréciées par beaucoup de lecteurs.
- Oui mais eux ils ont du talent, ça compense. Sois créatif


Je ne suis pas d'accord avec le moi qui est derrière ton dos. Je crois que beaucoup d'histoires banales publiées sont écrites par des gens qui ont un peu de talent, certes, mais surtout n'ont pas beaucoup d'imagination ni de curiosité intellectuelle ou spirituelle, et ils écrivent pour des lecteurs qui leur ressemblent, intelligents ou bêtes, talentueux ou non, ce n'est pas la question, mais peu à même de se remettre en question et surtout peu curieux, profondément curieux de trouver des chemins de destinée.

J’aime ce qui est hors du commun, qui me permet de m’évader. Une personne m’a dit que ce qu’elle recherchait dans un livre c’est apprendre des choses. Moi, je veux que l’on me raconte des histoires extraordinaires, qui me donnent des sensations, des émotions, des situations qui ne m’arriveront pas car irréelles, je veux juste rêver.

J'adhère complètement à ce qui est en gras. Pour la suite, je mettrais des nuances : si on s'arrête aux émotions, aux histoires extraordinaires, certains textes de ce forum, quand j'y ai pris pied, m'ont fait croire que j'étais tombé sur une place d'expérimentation de l'écriture açon musique contemporaine : tatatatata BOUM ! tata BOUM ! tata BOUM ! BOUM § BOUM tatatatatata tatatatata ta taBOUM !, je ne sais pas si tu as entendu la musique, mais c'est joliment mathématique, comme un ordinateur à la place de la tête et du coeur. Alors ça ne ressemble à rien, parfois, en ce sens c'est extra-ordinaire, mais il n'y a pas de fibres vivantes pour lui conférer une âme. A l'inverse, des tetes sont plein d'émotions, mais je trouve qu'il n'y a pas d'originalité. Certains de ces textes sont très talentueux, mais je n'y trouve pas mon compte : La recherche du temps perdu pourrait être un bon exemple : profondeur, psychologie, écriture superbe : mais ce n'est pas ma tasse de thé : il me manque la folie, l'incongruité de l'existence, le monde est un petit exigu, qui tourne sur lui-même, quand j'attends de la littérature qu'elle me transporte dans un endroit surprenant et... bon sang je suis en retard, tu me dis si tu veux que je continues plus tard. pas le temps de vérifier le texte.
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Message  apoutsiak Ven 29 Fév 2008 - 15:35

je m'excuse pour les fautes, j'étais pressé. Et je dois repartir
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Message  Numériplume Ven 29 Fév 2008 - 15:53

Merci d’avoir lu et commenté Apoutsiak. J’aime beaucoup l’expression « confession théâtrale » et à savoir si c’est un texte littéraire : je ne sais pas. Pour l’écrire je me suis basé sur le mot Multiki que j’ai lu dans un article sur le trouble dissociatif de l'identité. Pour donner plus d’authenticité au texte je me suis servi de quelques éléments me concernant directement (mais je n’ai pas de problème d’identité:-)). Le texte est plus un jeu théâtral (une mise en scène) mais ce n’est pas une confession. S’il est pris comme une confession c’est que j’ai réussis mon texte (en toute modestie ;-)). Le genre humain d’un point de vue psychologique est un sujet qui m’intéresse beaucoup et j’essai de le mètre en scène dans des textes (voir Paraitre ou ne pas être).

Encore merci Apoutsiak d'avoir eu l'audace de commenter en premier.
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Message  apoutsiak Ven 29 Fév 2008 - 15:59

Alors Castorama ne te suffira pas, je le crains !
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Message  apoutsiak Ven 29 Fév 2008 - 15:59

Pour le mètre, là
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Message  apoutsiak Ven 29 Fév 2008 - 16:00

Juste une blague pour "mètre en scène". Mais, toi aussi tu étais peut-être pressé !!!
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Message  Numériplume Ven 29 Fév 2008 - 16:01

heu....j'ai pas compris!!!
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Message  apoutsiak Ven 29 Fév 2008 - 16:06

Tu as écrit mètre en scène...mettre en scène....alors j'ai déliré...Casto, Leroy-Merlin...bricolage...mètre à ruban...pour pendre la mesure du genre humain...capice ?
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Message  apoutsiak Ven 29 Fév 2008 - 16:07

il est fou cet esquimau, non ?
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Message  Numériplume Ven 29 Fév 2008 - 16:08

apoutsiak a écrit:Tu as écrit mètre en scène...mettre en scène....alors j'ai déliré...Casto, Leroy-Merlin...bricolage...mètre à ruban...pour pendre la mesure du genre humain...capice ?

Ok ok :-))))
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Message  Yali Ven 29 Fév 2008 - 17:15

là, ça mérite davantage une très longue remarque à propos du style qu'un commentaire. non ?

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Message  Numériplume Ven 29 Fév 2008 - 17:43

Yali a écrit:là, ça mérite davantage une très longue remarque à propos du style qu'un commentaire. non ?

C'est à moi que tu poses cette question Yali?
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Message  Yali Ven 29 Fév 2008 - 17:47

Numériplume a écrit:
Yali a écrit:là, ça mérite davantage une très longue remarque à propos du style qu'un commentaire. non ?
C'est à moi que tu poses cette question Yali?
Ben oui.

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Message  Invité Ven 29 Fév 2008 - 17:48

pourquoi pas ? :-)

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Message  Numériplume Ven 29 Fév 2008 - 17:55

Yali a écrit:
Numériplume a écrit:
Yali a écrit:là, ça mérite davantage une très longue remarque à propos du style qu'un commentaire. non ?
C'est à moi que tu poses cette question Yali?
Ben oui.
Comme ma réflexion est très longue à se mette en place et je veux essayer d'être clair, je vais la rédiger sous Word et je te la "post". ;-)
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Message  Invité Ven 29 Fév 2008 - 20:06

Je me suis attablé un peu, bureauté, birouté, bancal, au clavier, au clavecin, oui mais pas le même, un d'Est. Je vais rédiger des babioles, un poème, un "truc", un "rien". Je m'efforcerai d'y mettre "du style" mais pas "un style":qui n'est qu'un ?
Dans ma tête ça caracole carrément de chute de reins de mots: poétos, pornos, megalomanotovores insoumissionnés, limite français des Carpates et j'essaye de contenir le désir qui monte. D'en foutre partout jusqu'a ce que la lune soit bleue et les amours devants écrasent les amours derrières, ceux qu'il est si tendre de déclamer :

Je t'aimais
fée du tournis
Je t'aimais
fée du logis
fée du jolis
fée de la serpillère passée.


Le style, pour l'écrivaillon infâme qui t'écrit, une chimère, un mirage, un truc au loin qui se profile et c'est tout. Un stabilisateur, comme dans la liste des ingrédients au dos d'un paquet de Chewing-gums. Colorants : E227, graine de Caroube : gélifiant, Acidifiant : jus d'urée juré, Antioxygène : pathos-purée PP125, Stabilisateur, émulsifiant
crème de tarte : Style. Tout ça me dépasse. Tout ça me dépossède : en recherche de style je suis au moins autant heureux que devant
l'éventuelle satisfaction d'en avoir forgé un. Cela me concerne-t-il ? Pas que je sache. Ça m'concerne ? Ch'sais pas. Cela me fait des connes de cernes car je plisse les yeux de malice. Comme Yalidi comme Yalida, y a pas plus flexibles comme matériaux que les mots et la langue pour attraper la vie au lasso. Même les cowboys sangléEs de couilles compressées chantent un truc le soir au coin du bourbon, c'est te dire que, le style, c'est accessible à tout moi qui se respecte, même aux mecs qui font style : j'ai des couilles stabilisatrices du dessus des bisons.
Tes énumérations m'inquiètent, Numériplume. Il n'y a pas de procès stylistiques en cours pour les écrivants. Il n'y a pas de prostate idyllique pour les impuissants. Sauf pour les Smoltz de la région du Gondland.

Eux, l'ont, cette faculté masturbatoire illimitée qui les fait se reproduire à la lumière de la vitesse. Sans organes, sans Orgons (leurs pires ennemis), sans faire mal et sans façon, les Smoltz sont heureux sans pour autant être des cons. Ils existent. Tu les as rencontrés, j'en suis persuadé. Verts, plein vert, plein champs : d'astéroïdes, il sont là déjà parmi nous, pas mignons, pas finis, pas citrons mais là. Pas parfaits, pas soudés, pas contraints, a contrario : libres. Le Smoltz ultime de la région du Gondland, c'est celui qui écoute d'une valve intéressée les clans amis : Isahkts, Plubloués, Toermns, Starimées, Kapoutskis et les autres, ceux que l'on ne nomme pas. Le Smoltz qui n'a pas encore perdu son organe reçoit la bienveillance. Il est en général aimé, comme l'Orgon est détesté chassé banni (surtout l'Orgon de Porn) ou ignoré (comme l'Orgon de Vanitius). Au Gondland, le temps nécessaire à n'existe pas, le ciel est dégagé, la température au sol de 24 degrés, la compagnie espère que vous avez passé un agréable voyage à boire du champagne de merde à gerber sur un nuage. Au Gondland, le Smoltz fait ce qu'il veut et ce qu'il peut pour se fondre dans la galaxie de stylius. Il a les savoirs élémentaires à assimiler : la téléproscranisation rétroactive, la syntaxysature correctionnelle, l'orthographitude référentionnelle. Un jour, le Smoltz perd sont organe et flotte, se barre tournoyer autour de Stylius.

Là il se branlouille et fait des petits, revient au Gondland faire un tour chez Les Siens, puis repart se glandouiller dans ce qui lui parait beau et bien de Smoltzer. Il a respecté les trois règles : patiensturuisation, attentivavivivation,et dialoguolosiviluation. Le Smoltz plaira, ou pas, aux Schnorks "ceux qui lisent only". il sera adopté, ou moins, par un éditoriodonausore de Glammarion. Le Smoltz du Gondland se souviendra alors que les branlouillades d'entre terre et ciel du ciel étaient les plus belles.
Le soleil noir n'en aura rien a foutre mais les clans seront heureux. Il sera "MOssieur Duschmoltz".

:-))

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Message  Sahkti Sam 1 Mar 2008 - 18:21

Je ne sais pas quoi dire Numeri, parce que je l'avais lu avant et y avais réfléchi avant et la discussion sur le style, hormis celle du texte, m'apportera (et m'intéressera) sans doute peu.
Mais j'ai aimé cette confession et ce que tu as mis dedans. Il y a des maladresses dans l'écriture, elles correspondent à ce questionnement que tu soulèves.
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Message  Zou Dim 2 Mar 2008 - 0:22

Ton texte m'a plu et mon attention est restée soutenue jusqu'au dernier mot.Intéressant ce dialogue du personnage in fine avec lui-même, avec sa petite voie intérieur et le tout à l'orée des questions que nous nous sommes sans doute tous posées ici, celle du style, de caméléon et de l'éponge ...
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Message  Krystelle Dim 2 Mar 2008 - 13:56

La démarche est intéressante. Le questionnement, la réflexion sur le style en général et le tien en particulier, donne à ce texte un côté sincère qui touche le lecteur.
Du coup, la dimension "littéraire" et les petites maladresses du dialogue s'effacent au profit du contenu qui nous amène à nous interroger également sur notre propre démarche d'écriture.

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Message  Arielle Jeu 6 Mar 2008 - 10:32

Ta démarche, tes interrogations me touchent Numériplume parce qu'elles rejoignent les miennes. J'attache énormément d'importance au style de tout ce que je lis, bien plus qu'aux histoires qu'on me raconte. Je décroche très rapidement (au bout de quelques lignes) d'un texte qui ne me séduit pas par son élégance, son humour ou son originalité. Quand je découvre un auteur dont la manière d'écrire m'enthousiasme, je me débrouille pour lire de lui tout ce qui est à ma portée, même dans des domaines qui ne sont pas ceux que je fréquente habituellement. Je crois que c'est cette exigence concernant la forme qui me paralyse face à mon clavier. Tellement peur de faire du banal, de jouer les caméléons comme tu dis que je préfère me taire! Mais, à part les très bons et les inconscients, ceux qui ne doutent de rien ni d'eux-mêmes, je crois que nous sommes des milliers dans ce cas, Numériplume, et que ta "confession" est un peu ou (pour les plus aguerris) a été celle de tout un chacun sur ce forum. Merci pour ta sincérité.

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Message  Numériplume Jeu 6 Mar 2008 - 13:48

Cela me fait plaisir que ce texte sans prétention, si ce n’est que de faire partager avec vous les questions sur son style d’écriture. Je constate que pour toucher les lecteurs il faut que le texte soit sincère et pour cela il faut se servir de sa propre expérience pour lui donner une certaine authenticité. L’imagination et/ou la créativité apportent beaucoup aux histoires que l’on raconte mais si elles manquent d’approches personnelles elles perdent en substance (c’est ce que j’ai découvert avec ce texte).
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Message  Invité Jeu 6 Mar 2008 - 16:11

Numériplume a écrit:Cela me fait plaisir que ce texte sans prétention, si ce n’est que de faire partager avec vous les questions sur son style d’écriture. Je constate que pour toucher les lecteurs il faut que le texte soit sincère et pour cela il faut se servir de sa propre expérience pour lui donner une certaine authenticité. L’imagination et/ou la créativité apportent beaucoup aux histoires que l’on raconte mais si elles manquent d’approches personnelles elles perdent en substance (c’est ce que j’ai découvert avec ce texte).

Numéri, tu as un problème sérieux avec l'ortho, c'est un fait, j'en ai aussi un.
Mais pire, tu écris plus vite que tu penses. Pour toucher le lecteur, en tout premier, il faut que ta phrase soit complète: exemple:
Cela me fait plaisir que ce texte sans prétention, si ce n’est que de faire partager avec vous les questions sur son style d’écriture.
Ça ne veut strictement rien dire (sauf que nous avons tous deviné, par bienveillance).

Mais vraiment il le faut. C'est indispensable.Voyons.

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Message  Numériplume Jeu 6 Mar 2008 - 16:25

pandaworks a écrit:
Mais vraiment il le faut. C'est indispensable.Voyons.

Message reçu 5/5. Je vais faire attention.
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Message  bertrand-môgendre Dim 30 Mar 2008 - 20:34

Hop, le revoilà, le texte lu, relu, non commenté.
De la belle auto-analyse sur un thème sensible aux personnes présentes sur ce forum.
À propos de l'écrit, je ne commente pas ce dialogue sans prétention, ni invention, et qui pourtant, se lit avec facilité.
Mais au fond, est-ce si important le style ?
Ne serait-ce pas une façon d'être immédiatement catalogué dans une case bien rangée ?
Laissez-nous vos écrits, ils vivront sous nos yeux.
Le style est une affaire de peu.
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Message  Reginelle Lun 31 Mar 2008 - 3:22

Inné ? Le style ? Je sens que je vais faire grincer des dents. Mais oui, je crois que le style est inné… si l'on considère que le style c'est la voix de l'écriture. Et chacun a la sienne et de ce fait, chaque voix est "unique". Ou peu s'en faut qu'elle le soit.



Le talent, c'est peut-être parvenir à ce que cette "voix" s'exprime de son mieux, avec plénitude. La dégager de tout ce qui l'encombre, idées préconçues, désir de faire "bien comme il faut", souci d'originalité, etc.



Je ne pense pas non plus que "l'originalité" se "fabrique"… elle est spontanée, naturelle, ou bien elle n'est pas. Et à vouloir être original à tout prix, juste pour vouloir se démarquer, bien se situer en dehors de tous, ne rejettons-nous pas... ne risquons-nous pas d'étouffer celle que nous portons en nous ? Pour ne pas la voir à force d'en chercher une "exceptionnelle" !!!



Et je n'ai jamais trouvé banale une écriture lorsqu'elle est maîtrisée, juste. Même dans la simplicité… surtout dans la simplicité.
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Message  Reginelle Lun 31 Mar 2008 - 3:30

rejetons *** ffffff et en plus je sais même pas pourquoi c'est sorti en italique... !!!
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Message  Couscous Lun 31 Mar 2008 - 6:29

bonjour,
je me permets de mettre un lien vers un mp3 d' un entretien radio de Louis-Ferdinand Céline parlant du "style" : http://bastien.houriez.free.fr/mp3/02%20-%20Celine%20vous%20parle%20-%20Entretien%20avec%20Louis%20Pauwell.mp3

je crois que c'est dans la lignée du texte.
Céline effraie un peu par sa façon de parler (un peu parano), mais le contenu est prodigieux !

bonne journée ;-)
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