Dans le dernier sanglot de mai.
+4
BB
Kilis
apoutsiak
milo
8 participants
Page 1 sur 1
Dans le dernier sanglot de mai.
Le ciel était fait de dentelles brumeuses et d’infimes bouts de bleu,
planté dans le nacre,
comme des échardes.
Dans le dernier sanglot de mai, s’épuisant au souffle des saisons, quelques trèfles mal-feuillus bourgeonnaient en mes mains. Ils dansaient sur mes paumes, à la chanson du vent, comme dansent les hommes au pouls des jours vains.
C’était le temps des conséquences, celui des larmes.
Il est des douleurs qui se nourrissent de l’aube. Qui gonflent avec le matin, comme des tumeurs. Il est des jours, comme des fleurs sans parfum.
Elle était là, hissée sur la pierre, flottant dans un halo de couleurs pures; dans ses yeux je lisais la mer.
Il y avait l’embrun, porté par le bref battement d’aile d’un ange.
Mais il s’enfonçait en mes pores comme un dard imprégné de palud.
Les chaluts riaient, drainaient au port les senteurs vénériennes des odyssées de pailles; Et Lisbonne pleurait, doucement, l’étrange rumeur d’enfants mort-nés en ses entrailles.
J’étais d’eux. J’étais deux. Jumelé à la pommette ouverte d’une ville faite de chair et d’asphalte.
Je marchais en son cœur, je marchais en mon corps, piétinant ses artères. Et le sang ruisselait en chaque caniveaux comme ruisselle sous ma peau le sang de ma mère.
Prends moi dans tes bras
Fais moi danser le fado.
Mais la rue était molle, comme la trique d’un marin sous alcool.
Et elle pleurait, elle pleurait, doucement, doucement puis plus fort, plus fort encore, elle hurlait, et je frappais le gris des murs, frappais, frappais encore.
Mes poings son rouge.
Mon cœur est une étoile.
NON ! Je ne suis pas fou. j’ai mal. Au-delà de l’épiderme, au-delà des choses normales.
Prends moi dans tes bras !
Toi ma seule mère.
Et dansons ensemble dans le dernier sanglot de mai.
planté dans le nacre,
comme des échardes.
Dans le dernier sanglot de mai, s’épuisant au souffle des saisons, quelques trèfles mal-feuillus bourgeonnaient en mes mains. Ils dansaient sur mes paumes, à la chanson du vent, comme dansent les hommes au pouls des jours vains.
C’était le temps des conséquences, celui des larmes.
Il est des douleurs qui se nourrissent de l’aube. Qui gonflent avec le matin, comme des tumeurs. Il est des jours, comme des fleurs sans parfum.
Elle était là, hissée sur la pierre, flottant dans un halo de couleurs pures; dans ses yeux je lisais la mer.
Il y avait l’embrun, porté par le bref battement d’aile d’un ange.
Mais il s’enfonçait en mes pores comme un dard imprégné de palud.
Les chaluts riaient, drainaient au port les senteurs vénériennes des odyssées de pailles; Et Lisbonne pleurait, doucement, l’étrange rumeur d’enfants mort-nés en ses entrailles.
J’étais d’eux. J’étais deux. Jumelé à la pommette ouverte d’une ville faite de chair et d’asphalte.
Je marchais en son cœur, je marchais en mon corps, piétinant ses artères. Et le sang ruisselait en chaque caniveaux comme ruisselle sous ma peau le sang de ma mère.
Prends moi dans tes bras
Fais moi danser le fado.
Mais la rue était molle, comme la trique d’un marin sous alcool.
Et elle pleurait, elle pleurait, doucement, doucement puis plus fort, plus fort encore, elle hurlait, et je frappais le gris des murs, frappais, frappais encore.
Mes poings son rouge.
Mon cœur est une étoile.
NON ! Je ne suis pas fou. j’ai mal. Au-delà de l’épiderme, au-delà des choses normales.
Prends moi dans tes bras !
Toi ma seule mère.
Et dansons ensemble dans le dernier sanglot de mai.
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
milo a écrit:
planté dans le nacre,
comme des échardes.
Mais il s’enfonçait en mes pores comme un dard imprégné de palud.
Cette redondance de style, suivie d'épidèrme, artères, cela me flippe. Je trouve le texte en lui-même très bon, hésitant entre le lyrique un peu trop lourdingue pathogène et l'image de la mère-matrice. Mais encore une fois le résultat final me plaît. C'est plein d'extrêmes, courageux.
Invité- Invité
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
M'a bien plu, Vénus de Lisbonne, ce poème-histoire, je l'ai relu plusieurs fois en pensant que le style y est un peu forcé, mais je n'ai pas d'arguments précis, donc ce n'était qu'une affaire de sensation, très subjective, donc, et m'en remets à mon jugement général : belle marche triste à travers les veines de la ville et de ton héros.
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
J'ai oublié un détail : la trique, Milou, c'est quand c'est dur, pas quand c'est mou !
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
pandaworks: c'est vrai que c'est un peu lourdingue pathogène ( cette expression est excellente ! ) ...
sinon, pour la redondance de style, j'avais même pas vu... ( huuu! huuu ! la honte ! )
je crois que c'est un peu mon problème; je colle des "comme" un peu partout (parceque je trouve que ça fait joli ) et puis derrière j'envoie la grosse métaphore qui colle aux yeux, comme ça on pense à autre chose.
j'ai longtemps cru que c'était un ingénieux système qui suffisait a colmater mes carences...
et bien, non. :-))
merci pour ta lecture ( encore une fois ).
apoutsiak :
"J'ai oublié un détail : la trique, Milou, c'est quand c'est dur, pas quand c'est mou !"
tu dis ça parce que t'habites à chantilly ?
( oui, oui, je suis très fier de ma connerie...:-))) )
plus serieusement, si ça t'as bien plu, ben moi ça me suffit à être content ( je suis content ! ) (et un peu débile, aussi...)
amicalement. Milou :-))
sinon, pour la redondance de style, j'avais même pas vu... ( huuu! huuu ! la honte ! )
je crois que c'est un peu mon problème; je colle des "comme" un peu partout (parceque je trouve que ça fait joli ) et puis derrière j'envoie la grosse métaphore qui colle aux yeux, comme ça on pense à autre chose.
j'ai longtemps cru que c'était un ingénieux système qui suffisait a colmater mes carences...
et bien, non. :-))
merci pour ta lecture ( encore une fois ).
apoutsiak :
"J'ai oublié un détail : la trique, Milou, c'est quand c'est dur, pas quand c'est mou !"
tu dis ça parce que t'habites à chantilly ?
( oui, oui, je suis très fier de ma connerie...:-))) )
plus serieusement, si ça t'as bien plu, ben moi ça me suffit à être content ( je suis content ! ) (et un peu débile, aussi...)
amicalement. Milou :-))
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
Houla ! Tu en mets plein les yeux.
Beaucoup d'images, certaines très bien trouvées. Cependant, il y en a trop et comment dire, on a pas me temps de souffler que déjà tu nous en ressers une couche. Faudrait peut-être calmer un peu cette frénésie car au final les effets s'annulent et on a plus qu'un mic mac d'impressions, pas une véritable atmosphère.
Ceci dit, me semble que ce texte est plein de promesse.
Et chouette, un amoureux de Lisbonne ! J'adore cette ville moi aussi.
Beaucoup d'images, certaines très bien trouvées. Cependant, il y en a trop et comment dire, on a pas me temps de souffler que déjà tu nous en ressers une couche. Faudrait peut-être calmer un peu cette frénésie car au final les effets s'annulent et on a plus qu'un mic mac d'impressions, pas une véritable atmosphère.
Ceci dit, me semble que ce texte est plein de promesse.
Et chouette, un amoureux de Lisbonne ! J'adore cette ville moi aussi.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
Je fais dans la flemmardise désolé, je me tiendrais à relever ce qui m'a plus.
milo a écrit:Les chaluts riaient, drainaient au port les senteurs vénériennes des odyssées de pailles; Et Lisbonne pleurait, doucement
Je marchais en son cœur, je marchais en mon corps, piétinant ses artères
Mes poings son rouge.
Mon cœur est une étoile.
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
Tu devrais copier cet avis à Marilyn, pour lui montrer qu'on peut être à la fois flemmard et actif sur VE, ça lui ôterait ses scrupules.
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
Pili: un "mic mac d'impressions" [encore une belle formule... vraiment, j'aime beaucoup vos commentaires, j'ai a chaque fois des milliers d'images qui viennent se cogner juste derrière mes paupières ]. en fait à l' époque du texte c'était un peu comme ça, dans moi
aahh...Lisbonne...
BB: quelque chose t'a plu... c'est presque le début d'une émotion. alors je suis content.
oui ! je suis content !
apoutsiak: ne prend pas mal ma réponse, c'était vraiment pour rigoler.
je suis ici pour me détendre, je n'ai aucunes prétentions. (et aucunes compétences pour prodiguer des commentaires ultra-élaborés...)
merci pour votre lecture. amicalement.
aahh...Lisbonne...
BB: quelque chose t'a plu... c'est presque le début d'une émotion. alors je suis content.
oui ! je suis content !
apoutsiak: ne prend pas mal ma réponse, c'était vraiment pour rigoler.
je suis ici pour me détendre, je n'ai aucunes prétentions. (et aucunes compétences pour prodiguer des commentaires ultra-élaborés...)
merci pour votre lecture. amicalement.
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
Dis donc, tu te fous de ma poire ou quoi ? Je t'ai donné un avis et je t'ai expliqué pourquoi je ne parvenais pas à faire un long commentaire. Le jour où tu pondras un truc plus nul, je me lançerai avec joie ! Et bien quoi ? t'es surpris qu'on ne dissèque pas plus que ça ? Considère qu'on peut dorloter un texte sans en chier une pendule. Ou j'ai mal compris ?
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
eh, c'est moi qui déconne, j'ai lu Apoutsiak : et la suite comme si c'était moi qui parlais. Va trop au théâtre cet esquimau-là, excuse, Milo, t'as dû être vraiment étonné !!!
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
rien ne vaut un bon quiproquo ! ( Lao Tseu l'a dit ! c'est sûr ! )
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
je viens de vérifier.
Et Lao-Tseu n'a jamais dit ça... mais il aurait pu le dire,
si il avait bu de la bière toute l'après midi...
Et Lao-Tseu n'a jamais dit ça... mais il aurait pu le dire,
si il avait bu de la bière toute l'après midi...
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
je n'ai aucunes prétentions. (et aucunes compétences pour prodiguer des commentaires ultra-élaborés...)
pour ultra, si on applique le règlement à la lettre, il faudrait accoler le mot qui le suit, mais l'usage est plus fluctuant.
Un petit peu d'ortho de temps en temps, j'aime, ça me délasse.
Tu n'as pas remarqué qu'il y avait un peu plus de talent chez ceux qui avancent, comme ça, l'air de rien, sans grande ambition, que chez ceux qui font à chaque fois tout un speech pour défendre leurs petits ?
pour ultra, si on applique le règlement à la lettre, il faudrait accoler le mot qui le suit, mais l'usage est plus fluctuant.
Un petit peu d'ortho de temps en temps, j'aime, ça me délasse.
Tu n'as pas remarqué qu'il y avait un peu plus de talent chez ceux qui avancent, comme ça, l'air de rien, sans grande ambition, que chez ceux qui font à chaque fois tout un speech pour défendre leurs petits ?
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
t'as remarqué que j'ai pas pipé mot pour le Chinois : t'as le droit de lui faire boire ce que tu veux, du moment que tu me fais pas croire qu'Ysocras l'a sur sa table de chevet !
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
(plantés ?)milo a écrit:Le ciel était fait de dentelles brumeuses et d’infimes bouts de bleu,
planté dans le nacre,
J'y ai rentontré de jolies trouvailles, de belles images.
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 65
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
Visuel , original, peut-être un peu trop de "pathos" à mon goût à certains moments pourtant il y a des cris qui m'ont plu.
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
Un peu trop lourd à mon goût, trop emphasé, beaucoup de téléscopages d'idées, belles à souhaits, mais qui s'annulent les unes les autres à force de chacune vouloir prendre la place centrale.
Dommage Milo parce que ton texte dégage malgré tout ça une réelle beauté, notamment par son lyrisme et cette mélancolie que tu distilles, parfois justement, parfois lourdement.
Pas de conseils techniques à te donner, simplement l'impression générale qu'il y a trop de choses dans ce texte, ça l'étouffe et l'enferme dans une forme de pathos pas heureuse.
Dommage Milo parce que ton texte dégage malgré tout ça une réelle beauté, notamment par son lyrisme et cette mélancolie que tu distilles, parfois justement, parfois lourdement.
Pas de conseils techniques à te donner, simplement l'impression générale qu'il y a trop de choses dans ce texte, ça l'étouffe et l'enferme dans une forme de pathos pas heureuse.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Dans le dernier sanglot de mai.
J'ai beaucoup aimé le texte, cela m'a fait pensé à une amie quand elle me parlait de sa ville natale, j'ai eu des images plein la tête et des mots pleins les yeux.
dis-moi Apoutsiak qu'est-ce que mon nom viens faire la dedans ?
dis-moi Apoutsiak qu'est-ce que mon nom viens faire la dedans ?
marilyn- Nombre de messages : 82
Age : 57
Date d'inscription : 27/12/2007
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|