ORIENT-GUINNESS:Tristan Poivrot et la Bibine masquée

Invité Lun 3 Mar 2008 - 17:52

From all the modos
like no other
the full flavored
singular and striking
Uniquely satisfying.
Brewed with extra hops and roasted Barley, for a natural bite
Bitter and sweet
Refreshingly crisp
Always refreshing
Pure beauty.
Sahkti.

Arth,Saint James,1759

Tristan Poivrot et la bibine masquée.

Le mec de l'assurance avait débarqué sans sonner ni frapper à la porte. Tristan Poivrot ne l'avait pas vu venir, occupé à donner une claque sèche sur la croupe de son assistante, Gertrude, Paf!. Ouais, pour un privé de sa classe, une chèvre, c'était l'adjointe rêvée: silencieuse, calme, et surtout qui ne passait pas son temps à écrire des nouvelles bizarres ou commenter des mecs encore plus bizarres avec un concombre dans la bouche sur d'étranges forums littéraires.

La pièce qui lui servait de bureau était dans un Bordel Néchézien, piles de dossiers écrits en sanscrit, en Godefroidebouillon et en Yseultien. Dans les rayons de la bibliothèque, Villon côtoyait les autres, et vraiment étrange, la discographie complète de Roch Voisine. Le petit bar aménagé dégorgeait de flasques aux alcools épicés et au mur une photo du Puy-du-fou.

- Je vous attendais, Monsieur Trèfle, désolé pour le désordre, mais c'est Gertrude.
- Il n'y a pas de "mais" monsieur Poivrot, notre companie attend les conclusions de votre enquête.
- Elles sont là, Monsieur Trèfle, juste devant vos yeux.
- Je ne vois qu'un Cd de Zazie recouvert d'une toile d'araignée.
- Non, je voulais dire par là que la vérité est criante, de Bleu! ne m'interrompez pas toutes les ,,trois secondes !
- Je vous paye pour être concis , monsieur Poivrot, pas pour voler des potirons dans les champs de métaphores.
- Bon allez hop! Je m'y colle pour vous raconter les faits, sinon on va y passer ce bloody monday.
- J'aime beaucoup beaucoup la manière dont vous me parlez Monsieur Poivrot.
- Voilà comment les choses se sont passées dans le détail:

18h00: Une camionnette se gare, tous feux éteints le long du grillage du chemin de ronde. sur le pare-brise fumé, trois autocollants, trois drapeaux : Belgique, Suisse, Irlande.
19h00: La camionnette est toujours garée, tous feux éteints, le long du chemin que longe une grille. Les deux énormes labradors qui montent la garde n'aboient pas, ils sont occupés à partager un restant de longe de porc aux pruneaux avec leurs petits qui forment une ronde. On notera quand même que des Dobermans auraient été plus appropriés mais bon il est de Wouafs plus sympas que d'autres.
20h00: Le conducteur de la camionnette se demande pourquoi les sycomores qui bordent le parc industriel sont tous crevés. C'est un signe du destin. Un chiot le pense aussi et urine sur un tronc desséché.Il ne sait seulement pas qu'il en est la cause.

- Vous foutriez-vous de ma poire Monsieur Poivrot?
- Je clos le fil pour éviter toute discussion qui pourrait s'envenimer...

21h00: Le conducteur de la camionnette passe en revue la commande :
Bière-ci, bière-ça, bière et encore bière, au moins de quoi reconstituer 10.000 litres. Putain mais cet ordre de mission avait un côté Véritablement louche : Acheteur canadien, intermédiaire Gwadeloupéen et contact sur le continent.Et quel contact. Une femme, Vétue de plusieurs résidences, aussi calée dans le Vétérotestamentaire que dans le Véhément philosophique, le tout recouvert du Velouté de la fraternité.
22h00: Le conducteur de la camionnette passe à l'acte. Ouverture des grilles, brouillage de la vidéo-surveillance, pontage électrique de l'alarme, le tout en comme un exercice en direct relié par portable à son complice supposé. Comme dans les films.
23h00 Le conducteur de la camionnette force la porte des entrepôts, charge à plein les mètres cubes soigneusement calculés. Terroriste furtif des fûts en étain, il se dit : mission accomplie.

- Vous foutriez-vous de ma poire Monsieur Poivrot?
- Je vous rappelle que notre collaboration est basée sur un principe d'échange, laissez-moi finir.

23h03 Le conducteur passe la grille dans le sens inverse et est frappé par le panneau qui annonce la sortie des entrepôts. Ce panneau en lettres phosphorescentes annonce:

"toute marchandise sortante de l'usine doit être accompagné de son bordereau fiscale"

En rage, le conducteur se munit d'un marqueur indélébile, et gicle de son siège. Sur l'espace vierge du panneau au-dessous des mots il écrit :

"Ce texte est une insulte pour l'orthographe, et bon sang vous savez à quel point je suis pointilleuse sur ce sujet".

Il signe son pamphlet d'un S qui veut dire Socque de la pointe de son feutre.

- Madame Socque! J'en était sûr depuis le début ! Félicitations monsieur Poivrot.
- Et oui, monsieur Trèfle. Il est de disparitions qui ont d'autres raisons que des mouvements d'humeur...
- Et pour la marchandise elle-même? Quelles sont les chances de récupération?
- Quasiment nulles, monsieur trèfle. Elle vogue déjà sur la rivière des Outaouais.
- Des quoi?
- Rien...Rien..loin, loin, quoi.
- Pourriez-vous, monsieur Poivrot, procéder personnellement à l'arrestation de madame Socque ?
- Non, elle est protégée par un cercle obscur de quelque 300 membres, armés de lettres acérées et dangereuses à l'occasion.
..Laissez-donc faire la police. Je ne sais d'ailleurs où elle se trouve en ce moment.
- Merci pour votre travail monsieur Poivrot, la Horseradish Insurrance Private Limited vous remercie infiniment pour votre enquête.
- De rien. Au plaisir de vous voir signer le chèque.

2 heures plus tard...

-Allô? Pililili? Ici Potiron Bourré, danger écarté, fausse piste envoyée, peut extrader Le Lumineux de la Montagne, à vous. Cagnotte Ve renflouée.
- Message reçu Potassium gourré, les TGV sont prêts à embarquer les moonboots Andiennes...
...Pili...pili...pili...pili...pilili...

Au loin, un Loup hurle sous cape de rire face au con qui lui fait face, mais il ne lui a jamais dit. On devrait tous les tuer.

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