Entre mémoire et oubli

[Melenea]

Entre mémoire et oubli

Rétrospective sur les années en rebours
Dans ces campagnes brûlées, ces sombres labours
Dans ces champs de blé, couleurs de 1000 soleils
Sur ces océans violets, aux écumes de merveilles

Je me souviens… aussi loin dans mes envies
Ces chroniques d’histoires anciennes, et puis… j’oublie

Exposition d’images floues, sans faute de goût
Aux caractères surannés, sur lesquelles je joue
Promenade au milieu des poussières passées
Parmi les fleurs séchées et bouquets fanés

Je me souviens… toujours plus loin dans la nuit
De ces ombres en vieux témoin, et puis… j’oublie

Evocation de ces fantômes, sous draps de magie
Déchaînant le sel des larmes en mort de féerie
Confession sur les autels de ma mémoire
Par jeu voudrais réécrire toute l’histoire

Je me souviens… de tous ces hiers maudits
Ces spectres en antiques osselets, et puis… j’oublie

Fermer les yeux et partir loin en arrière
Répéter le chemin, en éviter les ornières
Prendre le deuil de tous les sanglots, gouttes poison
Faire le trajet par raccourcis de pamoisons

Je me souviens… de ces pétales en éclat flétri
Phénix aux plumes tristes, ternies, et puis… j’oublie

Au sein d’arrières saisons, rappel des adages
Rien ne sert de courir de nuages en nuages
Même dans le pire orage, se préserver un cocon
Pour s’enrouler dans ses flocons, de coton

Je me souviens… des traversées vides de mon esprit
Les lits de cendres où tout est gris, et puis… j’oublie

Je me souviens… des avenirs en porte folio de vie
Paillettes multicolores sur artifices, et puis… je ris



Mél

[Sahkti]

J'aime les répétitions de "et puis... j'oublie", mais un peu moins le dernier vers "et puis... je ris", question de sonorité courte sans doute.
J'aime également le ton nostalgique, mélancolique, qui se dégage de l'ensemble, certes classique, mais travaillé et bien rythmé. Il y a une fluidité pour l'oreille et dans les idées.

[pierre-henri]

Mon sentiment st mitigé.
Ta poésie vise l'atmosphère; pour y parvenir, elle joue, bien, avec les sons. Mais le rythme des vers est trop souvent approximatif pour mon oreille.
J'aurais envie de te dire ce qu'on finit bien, presque tous, par se dire: cent fois sur le métier, etc.

[Melenea]

Sahkti : tu as raison pour le ... je ris... j'avais songé au départ à mettre je souris, mais je ne trouvais pas le verbe assez fort par rapport à l'oubli, comme un pied de nez, alors j'ai tranché sur le verbe rire... Et j'en aimais l'image qui me correspond tout à fait
Merci à toi de ta lecture

Pierre-Henri : Ici le rythme des vers est libre, je ne compte les syllabes pas sur celui ci, et je voulais justement créer une atmosphère, mais dans l'absolu, je pense que l'on peut toujours faire mieux... Parfois la perfection peut nuire aussi... Ce poème est le résultat d'un moment d'écriture, et il me plaisait ainsi... Et quand je le relis, je l'aime toujours ainsi... Il me rend le moment.
Quand à remettre mon ouvrage sur le métier, j'avance plutôt en tenant compte des avis (ou non parfois ;)) et je m'améliore ainsi...
Et là je peux voir le chemin parcouru. Une fois que sur le moment j'estime (c'est juste mon avis, et mon ressenti) que mon texte est bien, je n'arrive pas à y revenir... Je ne me l'explique pas c'est ainsi. Je préfère encore en écrire un autre sur le même thème à un autre moment et créer alors une autre magie

Merci de ta lecture et de ton ressenti...

[Rimbaudelaire]

Lecture très agréable !
J'ai adoré ce vers : "Les lits de cendres où tout est gris, et puis… j’oublie"

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