Traitrise

[slave1802]

Comme tous les matins, la main-maitre réglée comme un coucou suisse à quartz empoigna par le cou l'homme étendu sur sa couche. Cela faisait quatre heures d'inactivité. Suivant les critères B-52 rectifié par le traité de Nagasaki, c'était largement suffisant pour un membre de la classe inférieure.

L'homme durement secoué par la main-maitre s'arracha difficilement aux cauchemars qui peuplaient ses nuits. Les rêves, eux, lui étaient interdits, réservés qu'ils étaient aux classes supérieures.

Trois pilules noires, la ration nutritive pour la journée, l'attendaient sur la main-plateau. Il les avala comme tous les jours. Il leur trouva un goût immonde comme d'habitude. La main-maitre l'aida alors à revêtir sa tenue de travail et le poussa vers la sortie. Ils se dirigèrent tous les deux vers l'usine de traitement ou il était employé.

Dans la rue la main-maitre l'arrêta soudain devant une holo-affiche. Ils avaient réussi. Les cerveaux-dieux avaient doté de sexe les mains-maîtres. Elles pourraient se reproduire-elles mêmes sans passer par ces horribles usines-organes.

D'une brusque bourrade elle remit l'homme en mouvement. Il devait encore accomplir son quota de travail quotidien. Comme tous les jours.



Un matin pourtant l'homme ne fut pas réveiller. Il dormit ainsi quatre cycles de sommeil complet d'affilé. Quand il émergea enfin, il aperçut la main-maitre qui gisait inerte sur le plancher. Il était enfin libéré de son emprise, Libéré de ce geôlier qui jamais ne relâchait sa vigilance, il était libre, enfin. Libre de faire ce qu'il voulait sans encourir les terribles punitions qu'elle lui infligeait des qu'il s'écartait un temps soit peu de sa vie-programe. Libre.

Il sort dans la ville ; il courut tout au long de ses rues et de ses avenues, ivre de liberté. Il franchit les limites de la cité et se retrouva dans la nature qu'il découvrait pour la première fois. Tous ses sens enfin éveillés, il vivait.

Mais soudain ses mains échappèrent à son contrôle. Elles s'agitaient frénétiquement en tous sens. Dans un ultime soubressaut ses poignets émirent un craquement sinistre. Sa peau se déchira et dans un éclair de souffrance pur, ses mains se détachèrent des ses bras. Plié en deux il se roulait par terre en hurlant à plein poumon. C'est alors que ses mains,ses propres mains, l'empoignèrent par les épaules et l'entraînèrent vers la ville...

[à tchaoum]

un temps soit peu

un tant soit peu.
Sinon, c'est bon.
Ça me fait penser au Manu-manu de Fred, dans les premiers numéros de HARA-KIRI.
Une question :
Est-ce leur mode de reproduction ?

[mentor]

tiens ! moi qui raffole pas de SF ni d'anticipation, ni d'horreur, j'ai lu ce petit texte avec intérêt
idée originale et narration bien menée, bien rythmée, dynamique
j'aurais même bien continué un peu ;-)

[Invité]

Sinon, c'est bon.

Cela fait référence à l'orthographe du texte ? Parce que ce n'est pas encore tout à fait bon (et j'ai dû en louper...) :

la main-maitre => maître
Un matin pourtant l'homme ne fut pas réveiller. => ne se réveilla pas
Il dormit ainsi quatre cycles de sommeil complet d'affilé => d'affilée
sa vie-programe=> programme
soubressaut=> soubresaut
ses mains se détachèrent des ses bras
en hurlant à plein poumon=> à pleins poumons

Rien ne me surprend vraiment dans ce texte agréable à lire, l'intérêt réside dans le paragraphe final.

[Reginelle]

Toujours, toujours aussi bien mené...

même si ce texte demande, à mon avis, encore un peu de travail. L'impression de l'idée jetée sur le papier, dans sa forme "brute", et qui maintenant attend d'être affinée.

La chute est vraiment pas mal trouvée !

[Sahkti]

Un texte qui, à mes yeux, mériterait d'être retravaillé, notamment pour améliorer cette impression positive due au découpage et au lent déroulement du temps. J'aurais aimé que tu insistes davantage là-dessus, que cela ne passe pas aussi rapidement d'une idée à l'autre, bref que le tout prenne le temps de s'installer et de créer une véritable ambiance. Ici, je ne sais trop d'où on vient ni où on va et ça me frustre un peu.

[Lucy]

Si ce n'est quelques petites fautes d'ortho, cette nouvelle est vraiment bien balancée. Je ne sais pas si ça se dit dans ce cas-là, mais pourquoi pas ? Trahi par son propre corps !

[Invité]

J' ai trouvé ça bizarre:

Trois pilules noires, la ration nutritive pour la journée, l'attendaient sur la main-plateau. Il les avala comme tous les jours. Il leur trouva un goût immonde comme d'habitude.

Si il avale ses pilules, comment fait-il pour leur trouver un gout immonde?
Elle sont si infectes que cela sur la langue?

[slave1802]

J' ai trouvé ça bizarre:

Trois pilules noires, la ration nutritive pour la journée, l'attendaient sur la main-plateau. Il les avala comme tous les jours. Il leur trouva un goût immonde comme d'habitude.

Si il avale ses pilules, comment fait-il pour leur trouver un gout immonde?
Elle sont si infectes que cela sur la langue?

Ca fait longtemps que tu n'as pas pris de médicament ?

Certaines pillules, même si tu les avales imédiatement, te laisses vraiment un gout immonde dans la bouche...

La prochaine fois que je suis malade, je note le nom...

[Invité]

Ok, mais si la technique permet de concentrer les nutriments dans trois pilules, elle est certainement capable de les rendre insipides aussi non?
J'avais juste noté ça au vol, ce n'est pas l'affaire du Siècle, je le concède.
:-)

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