Stress.

[maniak']

La réunion s’éternisait. En plus, il en prenait pour son grade :

- Comprenez notre position M Kowalski. Vos retards de livraison sont un véritable handicap à notre croissance. Dois-je vous rappeler les accords que nous avions passés lors de notre entrevue du mois de juin ?

Non, tête d’œuf, pas besoin. Les accords, il s’en souvenait parfaitement. Et ça commençait à le gonfler sérieusement qu’on n’arrête pas de les lui ressasser. Avec un sourire contrit, il se cala contre le dossier du fauteuil.

- Ce ne sera pas nécessaire M Dubreuil. Je vous assure que notre service production a lancé les actions correctives adéquates. Je m’engage dès aujourd’hui à…

- Nous demandons plus que cela M Kowalski. Nous exigeons une garantie de bla, bla, bla…

C’est pas vrai ! Il m’a coupé la parole cet abruti ! S’il avait à quel point il me saoule ce crétin avec ses retards. J’en ai assez de tous ça. Mais qu’est ce qu’il dit le cétacé ? J’y comprends rien, nom de Dieu !

Avec le même sourire idiot. Il essaya de reprendre le contrôle de la situation.

- M Dubreuil, essayons d’être constructifs. Ce genre de discours ne mène à rien. Il faudrait…

- Mais vous semblez ne pas être conscient des pertes occasionnées par ces bla, bla, bla…

S’il continue, il va s’en prendre une le gros tas. Je n’en peux plus de ces conneries. Si tu savais où tu peux te les mettre tes livraisons ! Nom de Dieu ! J’étouffe !

D’un doigt malhabile, il desserra son nœud de cravate. Il sentait monter la migraine et ne pensait plus qu’à une chose : quitter la pièce avant de coller son poing sur la gueule du gros con prétentieux qui lui postillonnait dessus. Il aurait donné une fortune pour pouvoir le faire et savourer ensuite l’expression de surprise sur le visage mou et luisant de sueur de ce gros bouddha. Antipathique !

Il allait pourtant devoir prendre son mal en patience. Comme toujours, il ferait le dos rond en attendant que ça passe. En rentrant à l’usine, il réunirait le personnel d’encadrement de la production, et il répercuterait les commentaires désagréables. Il hurlerait comme quoi cela n’était pas acceptable, que le client était en droit d’exiger bla, bla, bla… Et pendant tous ce temps, il imaginerait son poing serré s’écrasant sur les flasques bajoues de l‘imbuvable M Dubreuil.

Que n’aurait-il pas donné pour être à la plage, sur sa planche de surf !

Résigné, le regard vide, il attendit en silence que son client indigné ne finisse de vider son sac. Et, vu la taille du sac…

[Arielle]

Vécu, hein, Maniak'! D'une manière ou d'une autre...

"Antipathique", ce gos bouddha? C'est un peu faible!
Ah! les ronds de jambe et les bla-blas, tout ça, tout ça, qu'est ce que je suis contente d'en être débarrassée...

[apoutsiak]

J'avoue que ce petit bout de texte ne m'a pas vraiment captivé.

[Altair]

Que dire ? Pas tellement captivé non plus, comme Apoutsiak, mais... ça ne tient qu'à quelques phrases un peu naïves, qui peuvent sauter sans problème, à mon avis !

"C’est pas vrai ! Il m’a coupé la parole cet abruti ! S’il avait à quel point il me saoule ce crétin avec ses retards. J’en ai assez de tous ça."
"Que n'aurait-il pas"
"il attendit en silence que son client indigné ne finisse de vider son sac. Et, vu la taille du sac…"

Et je pense que l'usage du présent arrangerait la chose, également

[maniak']

Du vécu oui, à peu de choses près. Une espèce de soupape de sécurité pour évacuer la pression quoi. Je comprends que ça ne touche pas forcément. Mais bon... d'autres ont bien aimé, alors je me suis dit : pourquoi pas ?

Mais c'est sûr que ça n'a aucune prétention littéraire.

[Invité]

Là c'est toi qui le vide ton sac ! Et ce texte me plaît parce qu'il fait résonance en moi, tout simplement.

[mentor]

Plaisant, je lui en aurais bien aussi collé une, moi, je comprends ;-)

[Invité]

Oui, pas de genie ici, mais une soupape.
Il n'y a probablement aucun texte ininterressant.
la preuve, cette construction de phrase que j'aime bien, et qui est rarement utilisee:

Et ça commençait à le gonfler sérieusement qu’on n’arrête pas de les lui ressasser.

[Sahkti]

Il me manque un truc, peut-être un aboutissement mais je ressens tout de même la soupape prête à sauter et l'énervement de ce genre de situation. Du vécu Maniak, oui et pas que par toi :-) Des envies de meurtre, moi je dis, dans ces cas-là! :-)

[Mezael]

S’il avait à quel point il me saoule ce crétin avec ses retards.

je suppose que tu voulais dire: s'il savait

[puce]

ce n'est pas de la grande littérature, mais c'est drôle! J'aime moins les passages de "il" et "je" d'une paragraphe à l'autre, on voit bien que le texte n'a pas de + grande ambition que de nous amuser et à ce niveau-là il y arrive

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