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NOUVELLE VAGUE : Thysia

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Message  Lucy Mer 7 Mai 2008 - 5:11

Il est assis sur le sable, frigorifié. L’eau est sombre, l’iode emplit l’air, le ressac éveille ses sens endormis. La mémoire évanouie a oublié comment l’homme a pu échouer ici. Naufragé sur une plage d’une incroyable laideur, il peut, à mesure que le soleil descend dans le ciel, appréhender la face A et la face B.

Face A : vue sur la mer, soleil couchant.

Face B : vue sur l’amer. Des monticules de sable et d’immondices. Des bouteilles de plastique, des morceaux de barques, de planches à voile ou à vapeur, des fragments de vers délavés sur papier recyclé et de tout ce qu’on peut, au fond, trouver dans une décharge.

Il finit par se lever. Avance parmi les déchets. La pluie s’en mêle. Ici, on a utilisé une machine pour ratisser la plage, pour la débarrasser de cette horreur qui fait, probablement, fuir le touriste lambda. Là, un cadavre de chat : noyade ou suicide ? La question mérite d’être posée. Se penchant sur le corps de l’animal, figé dans un ultime bond, il tranche :

- Suicide !

Un hôtel cinq étoiles, au moins ça, domine la mer comme un pied de nez au cadre ravagé qui l’environne. Un couple se tient sur la terrasse de l’hôtel. Assis à une petite table, les deux personnages sirotent une boisson chaude. Un serveur vient de la leur apporter. On se salue en opinant du chef, poliment. L’homme regarde la scène, se détourne, reprend sa marche. Il fait froid, le décor n’en peut plus de hideur. Lui, il avance parmi les monticules sablonneux et les ordures. Trempé, transi, vivant, un air de déjà vu flotte sur l’ensemble. Trempé, transi mais vivant, ces trois mots, à eux seuls, résument toute son existence.

À sa droite un bâtiment en décomposition, grand corps démembré à la chair grisâtre, domine, la face B. Des détritus plus nombreux encore sont répandus tout autour du vieillard de pierre. Des herbes folles, des arbustes desséchés, un chemin jalonné de tessons de verre invitent à la promenade vers l’inconnu. Le naufragé continue de marcher dans le sable. Il porte des souliers de cuir brun. Il les regarde un moment comme s’il les voyait pour la première fois. En même temps, tout est nouveau pour lui. Il sait, seulement, que cette nouveauté n’est en rien éblouissante ou distrayante. Cette nouveauté là a la platitude des longs jours gris de fin de semaine où chaque heure, pareille à celle qui la précède, s’étire indéfiniment jusqu’à son achèvement.

Il voit les habitations. Il faut quitter la plage pour les trouver, dévastées. La pierre des bâtiments part en poussière. Les routes sur lesquelles stationnent pêle-mêle des véhicules abandonnés sont défoncées, recouvertes de sable. Les petits immeubles sont à moitié effondrés. Seul le cœur de la Cité, la place en étoile écrasée, évoque la beauté évanouie de l’antique station balnéaire. Les petits galets translucides qui la forment s’épanouissent autour d’une fontaine de verre, un prodige de perfection et de finesse qui jure dans le décor funeste. Il avance en son centre, vers la fontaine miraculeuse dont le jet vient s’écraser sur les gemmes bleutées qui chantent au contact des gouttelettes venant à leur rencontre. Il glisse sur les pierres, manque tomber, recule prudemment, se contente de regarder ce vibrant témoignage d’un passé fastueux. Enfin, lassé du spectacle, il repart vers la plage.

Le palace a vu partir ses derniers clients. Le crépuscule les aura fait fuir, sûrement. Il avance parmi les tables et les chaises à la peinture écaillée dont le désordre parfait renforce le sentiment d’abandon. La piscine de l’hôtel est remplie d’une eau claire que la faille qui la pourfend de part en part ne donne pas envie de goûter. Comme l’homme regarde cette horreur du bassin, il songe qu’il va plonger, peut-être. Au cœur de cette fissure qui ouvre la mosaïque comme les deux moitiés d’une orange, il devine le bleuté iridescent des petites pierres pareilles à celles qui ornaient l’étoile de mer de la fontaine. La fresque qui repose par sept pieds de fond dévoile une scène étrange. Un homme et une multitude de femmes se livrent aux joies de la danse sous le regard d’une foule aux visages et aux corps indistincts. À l’arrière-plan, on devine la ville telle qu’elle devait être autrefois : magnifique.

Il s’éloigne, va pour entrer dans l’hôtel histoire de voir à quoi peuvent bien ressembler les lieux mais les portes sont barricadées. Charmant ! Ayant fait le tour de tout ce qu’il y avait à voir, il retourne s’asseoir dans le sable, reprend sa posture initiale en espérant que la nuit lui portera conseil et qu’il pourra se souvenir de ce qu’il est venu faire ici.

Plus tard.

Il fait beau. Il fait noir. Des notes de musique s’égrènent, volent, flottent dans l’air. Elles ont la légèreté des gouttes d’eau.
Les voilà qui arrivent, les premiers danseurs. Les hommes portent pantalons et chemises de couleurs vives, les femmes des robes dévoilant le genou. Les couples ne se forment pas encore. Les musiciens jouent. Les notes coulent, agréables, sous leurs doigts mais les couples ne se forment pas.

Les hommes se décident. Ils ne peuvent pas être en reste. Ils avancent, invitent les femmes. Tout cela se fait sans un mot, évidemment. Un homme choisit sa partenaire, tend la main, recueille une poigne fluette, tire à lui le corps qui va avec et entame la danse. Les couples se forment, finalement. Ils tournent dans la musique et la noirceur environnantes. Les notes s’élèvent, semblables et sans pareilles. Il y a du bruit dans ces notes-là.

Comme la lune est absente, les lumignons prennent le relais. Les boules jaunes, vertes, orangées égayent le carré de bois qui se dresse fièrement entre la plage et la mer, écrasé entre le ciel et la terre. La piste de danse improvisée voit les premiers couples se former. Les femmes avec les hommes, les hommes avec les femmes, tout ce petit monde commence à tourner.

Une brise légère emporte dans son sillage les embruns venus du large. Parfois, entre deux danses, lorsque les musiciens n’ont pas encore entamé un nouveau morceau, on entend le ressac qui vient, qui va, tout doucement. On peut l’entendre parce que les danseurs n’applaudissent pas, ne parlent pas. Ils se contentent de faire ce qu’ils ont à faire, puis d’attendre. Ils ne sourient pas, ne sont pas malheureux, non plus. Ils sont là et ils dansent avant de se séparer puis de se reformer par paires. Ils ne font que ça. L’orchestre ne trouve rien à y redire. Ils jouent pour ceux qui dansent, ne sont là que pour ça.

Le costume clair entre en scène. Le naufragé de la plage, celui qui ne sait pas ce qu’il fait là. Il suit la musique depuis l’hôtel en ruine. À la nuit tombée, il a entendu les premières notes, s’est dirigé vers elles. Il porte un habit de lin blanc. La pluie, le sable, l’attente, rien n’y a fait. Sa mise est impeccable.

L’homme au complet blanc allume une cigarette. Il a trouvé un étui et un briquet dorés dans la poche intérieure de sa veste. Machinalement, il porte le filtre à ses lèvres, enflamme l’extrémité du petit cylindre, aspire la fumée, la recrache en cadence.

Il sursaute. Une fillette aux airs de folle vient de lui passer en courant sous le nez dans un rire sauvage et envoûtant. Il n’a eu que le temps de deviner, sur le nez de la gamine, un masque de plumes : une symphonie d’outremer, de marine, d’IKB, un loup évoquant un oiseau bleu. La petite est loin, déjà. Il entend son rire, encore, qui se meurt dans l’air du soir.

Les danseurs sont tendus. Le signal est lancé. Celui qui vient d’entrer en scène attire leurs regards. Il avance, trouble leur belle harmonie. Les femmes posent leurs yeux sur lui. Il est là, enfin. Elles veulent danser avec lui. Les hommes savent que s’il entre sur la piste, ils seront désavantagés. Ils ne peuvent rien faire, ne doivent pas intervenir même si un cavalier se retrouve sans cavalière et que l’ordre des choses s’en trouve bouleversé. Le bal, dernier vestige de la ville éphémère, ne doit pas mourir avant le matin.

Sans prendre garde à leurs regards inamicaux, l’inconnu au vêtement couleur d’écume se fraye un passage parmi les couples qui évoluent au rythme de la musique. Un flot de danseurs passe devant lui. La musique s’interrompt. Le sol, à ses pieds, fait : Ploc ! Baissant les yeux, il aperçoit une petite flaque, vague réminiscence de la pluie tombée dans la journée. Redoublant d’attention, il remarque que la piste ne repose pas sur des planches mais sur des pavés de couleur. En y regardant de plus près, il reconnaît les galets bleutés qui ornaient la fontaine de la ville désintégrée. Il sourit. Jouant du bout de son soulier sur les plaques lisses et colorées, il se sent léger. Pour tout dire, il flotte. Comme il doit être agréable de danser dans ces conditions, libéré des contraintes de la pesanteur !

- Comment ?

Une main se glisse dans la sienne. La paume fraîche d’une compagne au visage grave l’invite à entrer dans la danse. Comment refuser ? Du reste, il n’en a pas le désir puisqu’il est venu pour cela.

La femme, telle une sirène, ondule contre lui. Celle-ci puis une autre, une autre et une autre encore. Au bout d’un moment, il a dansé avec chacune d’elles. Toutes les danseuses se sont unies à lui le temps d’une danse, reléguant leurs compagnons dans les profondeurs de l’oubli. Les hommes, délaissés, se sont massés tout autour de la piste. Ils regardent. Le costume blanc frémit. Il n’avait pas remarqué que les femmes ne voulaient plus danser avec leurs compagnons mais seulement avec lui. Elles se tiennent, tout autour de lui, dans l’attente d’une rencontre à deux sur la musique profane. Oui, elle a changé cette musique. Ce n’est plus celle qui se jouait à son arrivée, non. Celle-là est différente, vraiment. Lancinante, percutante, elle heurte le corps, fait bondir le cœur, trouble les sens. Il est euphorique, rit à gorge déployée. Les femmes, peu à peu, désertent la place, le laissent planté là, au beau milieu du sol mouvant.

Voilà qu’ils avancent, les hommes. Plus ils s’approchent de lui, plus il a envie de rire. C’est incontrôlable. Il en a mal aux côtes, à force, mais il ne peut rien faire pour endiguer ce rire déchirant. Ils sont tout autour de lui, maintenant. L’orchestre joue si fort qu’il ne peut plus même entendre le son de sa propre voix tandis que ses nouveaux compagnons s’emparent de lui et l’emportent loin de la piste de danse. Il repose sur le sable, à présent. Il se sent traîné vers la mer, les percussions résistent à la distance et viennent marteler ses tempes et ses oreilles. Il sourit aux visages qui se pressent tout autour de sa personne, sourit encore lorsqu’il se sent poussé puis maintenu sous l’eau.

Il boit la tasse, l’inconnu de la plage. Il se noie par la force des choses et de quelques hommes qui font pression sur sa tête et son corps. Les femmes, depuis la plage, le voient disparaître à mesure que le soleil se lève sur un jour nouveau. Déjà, les hommes, leur mission accomplie, reviennent vers elles pour assister à la renaissance tant attendue, tant espérée.

Voilà que cela commence ! L’hôtel, d’abord ! Il tremble sur ses fondations, se fait un petit ravalement de façade pour recouvrer sa splendeur d’antan. Les habitants de la Cité n’ont pas le temps d’apprécier ce miracle qu’ils se précipitent sur le chemin caillouteux qui mène à la petite ville. C’est, partout, le même prodige. Les maisons se débarrassent de la poussière du temps qui passe, de la décrépitude des hier sans lendemain, pour se parer de couleurs nouvelles. Les rues et les routes se consolident, lissent leurs irrégularités, gomment leurs imperfections, font peau neuve. Les petits immeubles exposent leurs façades souriantes à la lumière dorée du soleil levant.

Le peuple de cette Cité formidable, petit paradis paisible caressé par les vagues tièdes d’une mer sans nom, ce peuple sans âge, condamné à sacrifier une vie de temps à autre afin de se préserver du passage des ans, ce peuple-là se réunit autour d’une majestueuse fontaine de verre et de cristal pour renouveler ses vœux de longévité et de prospérité.
Plus loin, un habit qui n’est pas sans rappeler l’écume de mer, dérive au gré des vagues et du courant, emporté vers le large sous le regard vitreux d’un antique vieillard de pierre qui n’a, pour une fois, pas retrouvé la splendeur des jours passés. Les sacrifices ne sont plus ce qu’ils étaient. Celui-ci est resté sans effet sur le chemin jalonné d’herbes folles, de verre brisé, de détritus de toutes sortes qu’on n’aurait pas trouvé il y a une centaine d’années.

Non, décidément ! Les sacrifices ne sont plus ce qu’ils étaient.


Il faut que je le poste avant d'enlever trop de mots. Merci à Reginelle et Charles pour la correction !
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Message  apoutsiak Mer 7 Mai 2008 - 9:05

.

J'ai beaucoup de mal à commenter ton texte. Je ne suis pas entré dans ce que j'ai pris pour un rêve tout du long. Tout m'a semblé irréel dans ce texte et je ne parviens pas à le faire mien. Le naufrage étrange avec l'amnésie du héros, son costume et ses accessoires impeccables, cette ville comme bombardée ou à l'état de vestiges, cet hôtel 5 étoiles ouvert à certains, barricadé pour d'autres, mais vivante, tout d'un coup et à un endroit précis, avec des couples, des enfants, et puis, à la fin ce sacrifice, couronnant toute cette étrangeté Je n'ai pas trouvé de liens. Peut-être ai-je mal lu. Peut-être ne suis-je pas assez malin pour recomposer cet étrange puzzle.

Par ailleurs, merci pour l'orthographe et la syntaxe impeccables, ça évite au lecteur une page de remarques.

.
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Message  à tchaoum Mer 7 Mai 2008 - 10:57

moi j'aime bien. J'ai beaucoup pensé (rétrospectivement) au film Shining, où là aussi, la vie dans une autre dimension exige pour se maintenir le sacrifice de victimes prises dans un temps différent.
Mais je regrette un peu le démarrage abrupt, parce que du coup, le naufragé n'a pas plus de réalité pour nous que les ectoplasmes qui animent le bal.
Mais ce côté "entrez dans la danse" est très bien vu.
Peut-être que le naufragé pouvait flipper un peu, non ?
J'aime bien les couleurs.
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Message  Invité Mer 7 Mai 2008 - 11:24

Quel texte étrange... et une ambiance toute aussi étrange, onirique... J'ai bien aimé, c'est autre que ce qu'on lit habituellement, ça m'a rappelé Marie Ndiaye.
Il me semble que les toutes dernières lignes sont inutiles, en contradiction avec l'idée d'un sacrifice pour faire peau neuve, d'autant qu'on se moque un peu de ce que le vieux bâtiment ne retrouve pas sa splendeur d'antan, ça n'apporte rien de plus au texte.

Sur l'expression :
-Les hommes se décident. Ils ne peuvent pas être en reste => je crois que l'on dirait "ils ne veulent pas être en reste", et puis je ne vois pas le lien entre cette expression et ce qui précède ou suit
-recueille une poigne fluette= Dans le genre oxymore bizarre on ne fait guère mieux !
-Une brise légère emporte dans son sillage les embruns venus du large.: vu le reste de la phrase, je pense qu'ici il faudrait écrire "apporte", ou "amène"

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Message  claude Mer 7 Mai 2008 - 11:38

ça change : on sacrifie par une vierge mais un beau mec qui les tombe toutes!
perso, je préfére. mais on a tellement l'impression d'être dans un rêve qu'il ne faut pas rêver! dans la réalité on continuera de sacrifier des vierges.

"le décor n'en peut plus de hideur" c'est sur le mot hideur que je bute. laideur, crasse, horreur ? mais les mots c'est comme les couleurs...

"Il fait beau. il fait noir." comment tu sais qu'il faut beau s'il fait noir ? généralement, quand il fait beau, c'est qu'il fait soleil, donc pas noir !
remarque comme "le décor n'en peut plus de hideur" ya que quand il fait noir qu'il fait beau.

j'aime bien aussi la notion de "désordre parfait", je m'y retrouve.

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Message  à tchaoum Mer 7 Mai 2008 - 11:47

Island a écrit:Sur l'expression :
-Les hommes se décident. Ils ne peuvent pas être en reste => je crois que l'on dirait "ils ne veulent pas être en reste",
d'ailleurs, pour être en reste il faudrait que quelque chose se soit passé, que les femmes aient commencé, ce qui n'est pas le cas, c'est vrai que ça gêne un peu.
Pareil pour poigne fluette :-)
frêle poignet, mais ça ne sonne guère mieux...
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Message  Charles Mer 7 Mai 2008 - 13:35

Je redis ici en partie ce que je t'avais envoyé par mail ;-)

apprécié l'imaginaire et le dépaysement particulier véhiculé par ton texte. je partage un peu l'idée de Apou sur le fait que ton récit ressemble à la narration d'un rêve. Pour ma part, j'aurais apprécié plus "d'intrigue", de psychologie ... et moins de description et peut être aussi plus de liant entre la partie "descriptive" et la partie "danse".
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Message  Yali Jeu 8 Mai 2008 - 5:08

Marrant ça, j'ai l'impression d'avoir vu un film ou l'image m'aurait à ce point transporté que je ne me souviendrais ni de l'histoire ni des dialogues, ni même s'il y en avait, quant à la musique, je sais plus… Vaporeux et évanescent sont les deux adjectifs qui me viennent à l'esprit au sortir de ma lecture : impressions.

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Message  Sahkti Jeu 8 Mai 2008 - 10:00

apoutsiak a écrit:Par ailleurs, merci pour l'orthographe et la syntaxe impeccables, ça évite au lecteur une page de remarques
qu'il n'est pas obligé d'envoyer ceci dit; il y en a ici qui n'apprécient pas forcément de lire comme remarques un accent oublié ou un e qui manque, l'essentiel n'étant pas là mais dans tout le reste.
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Message  Sahkti Jeu 8 Mai 2008 - 10:04

Lucy, j'ai beaucoup aimé ton texte (à l'exception de la dernière phrase qui n'apporte rien à mes yeux).
Tu as réussi à créer un univers vacillant entre onirisme et réalité, entre rêve et fantasme... pas une démarche facile car l'usage de pirouettes est souvent tentant pour s'en sortir ou éluder certaines difficultés. Tu ne l'as pas fait, j'apprécie cela.
J'ai aimé le lent déroulement du récit, sa construction et les sensations qu'une telle structure peut faire naître chez le lecteur qui déambule en même temps que le héros au milieu de ce monde en disparition.
Beaucoup aimé, oui!
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Message  Invité Jeu 8 Mai 2008 - 12:24

Il fait froid, le décor n’en peut plus de hideur.
Ce n'est pas très beau. cqfd :-) ?

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Message  Invité Jeu 8 Mai 2008 - 12:30

Il y a un gros redoublement de sens ici, pas si utile:
Ce n’est plus celle qui se jouait à son arrivée, non. Celle-là est différente, vraiment.

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Message  Invité Jeu 8 Mai 2008 - 12:32

encore un:
on entend le ressac qui vient, qui va

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Message  Invité Jeu 8 Mai 2008 - 12:51

J'ai bien aimé le style de ta rédaction; toutefois je n'ai pas reussi a faire le lien avec une ville. Bien definie. J'ai plutot pense au tsunami, ou situation post-cyclonique. Une belle lecture, charmante et en rythme.
Un beau voyage et des situation fievreuses ou inquietantes.
En revanche, de nombreux doublons de sens, des redondances de la logique et autres re-confirmations:
"le soleil se levait sur un jour nouveau" Par exemple.
Il y en a beaucoup, tu as eu tort de ne pas recouper, ton texte en est penalisé.

Bravo pour ta participation et merci aussi.
Vive les oiseaux bleus!

Panda qwerty sorry.

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Message  Mezael Jeu 8 Mai 2008 - 17:56

Moi j'aime beaucoup...
Quelques trucs que je modifierais... de mon point de vue du moins... mais j'aime beaucoup
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Message  Arielle Jeu 8 Mai 2008 - 19:30

Comme Island et Sahkti je pense que les dernières lignes concernant le vieux bâtiment ne s'imposent pas. Elles cassent l'ambiance intemporelle de ce rêve où on flottait agréablement sans attaches avec la réalité. J'aime beaucoup cette sourde inquiétude qui donne un parfum très particulier à ta nouvelle dont les images me rappellent celles de ce peintre qui se promène dans tes avatars ces jours-ci (rappelle-moi donc qui est-ce)

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Message  Lucy Ven 9 Mai 2008 - 0:04

Arielle a écrit :
J'aime beaucoup cette sourde inquiétude qui donne un parfum très particulier à ta nouvelle dont les images me rappellent celles de ce peintre qui se promène dans tes avatars ces jours-ci (rappelle-moi donc qui est-ce)
Il s'agit de Jack Vettriano, peintre pas mal contesté ces derniers temps.
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Message  Reginelle Ven 9 Mai 2008 - 12:20

Une autre lecture, pour moi aussi... simplement en "lectrice"... Je n'étais peut-être pas la mieux indiquée pour relire Lucy sur un texte de ce genre, parce que j'aime infiniment ce côté... entre rêve et réalité ? Non... bien une réalité que vit cet homme en blanc mais qui ressemble tellement à un rêve... mais le lecteur navigue entre les deux, au même rythme. J'aime les répétitions, ces phrases qui viennent ainsi, dites et redites et qui martèlent l'esprit... qui anesthésient une conscience ou bien auxquelles on raccroche des certitudes... comme des repères...
J'apprécie autant qu'en première lecture ! Arielle parle de "parfum particulier... c'est aussi cela ! Une errance dans une soi-disant irréalité au parfum particulier.
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Message  Gobu Ven 9 Mai 2008 - 14:46

Moi ça me fait penser plutôt à Fellini. Un bal improbable dans l'ombre d'un palace naufragé, un personnage errant en quête d'un destin incertain, de fantomatiques danseurs dont les masques eux-même semblent recouvrir d'autres masques, ton histoire est faite de l'étoffe dont on tisse les songes. Qu'importe dès lors qu'on s'y égare : le rêve est un labyrinthe dont l'éveil est la seule porte de sortie. Ou l'au-delà...
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Message  Krystelle Dim 11 Mai 2008 - 15:11

J'aime bien la façon dont tu t'appropries le thème du sacrifice pour nous offrir un texte original, même s'il dérange un peu.
Tu poses ici une atmosphère particulière, un peu nébuleuse, dans laquelle le lecteur avance à tâtons en attendant de savoir où tu le mènes. Au final, je trouve ça plutôt réussi.

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Message  Arielle Dim 11 Mai 2008 - 15:53

Lucy a écrit:
Il s'agit de Jack Vettriano, peintre pas mal contesté ces derniers temps.
Merci Lucy. Suis allée voir chez Gogole, j'aime bien ses oeuvres qui me rappellent, en plus superficiel toutefois pour certaines, celles d'Hopper que j'aime énormément.

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Message  bertrand-môgendre Dim 11 Mai 2008 - 23:11

Ah ! Ah ! Ah ! Vive la phase B !
Il ne me semble pas avoir lu de toi cette maîtrise, "perfectible ", de l'image induite.
S'imprégner de l'atmosphère d'un lieu, pour le rendre "perceptible ", au public, tout en ayant pris soin au passage de le travailler dans le reclus d'un atelier lumineux, donne à l'exercice une jouissive émotion.
À te lire, j'entends, la musique électro-acoustique de ses talentueux rockeurs anglais, Gilmour en tête, ayant investi Pompéi.
À te lire, je vois la danse frisson de ces couples, sous l'impulsion d'un Carlos Gardel chaud bouillant.
Cet autre voyage proposé, dans la série des nouvelles vagues, me contente d'imagerie poétique langoureuse.
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Message  Zou Jeu 15 Mai 2008 - 18:24

Personnellement, je ne suis pas du tout entrée dans le récit. J'essaye de me l'expliquer. Question style, il y a des côtés un peu trop abrupts, des tournures peu élégantes. J'ai aussi trébuché sur "hideur" qui pourtant figure au Larousse ;-) J'ai aussi parfois eu l'impression qu'il y avait des ruptures dans le récit qui le plus souvent décrit en continu essentiellement le parcours du "naufragé" alors qu'à certains moments on a un peu l'impression qu'il est télétransporté et qu'une partie est "zappée". Je trouve qu'il n'y a pas vraiment de logique narrative non plus. Le bal arrive un peu comme "parachuté" et si tu n'avais pas précisé qu'il s'agissait d'une allégorie de sacrifice, je passais à côté. En plus cette "noyade" semble durer une éternité ce qui en soi n'est pas non plus plausible. Sinon, l'idée est originale mais à mon humble avis desservie par le style et un manque de précision et de rigueur et logique narratives. Mais ce n'est que mon avis et il semble bien s'éloigner de la majorité ;-)
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Message  mentor Ven 16 Mai 2008 - 14:28

bizarre, vous avez dit bizarre ? Etrange cette histoire, Lucy. Je n’ai pas forcément compris l’allégorie, s’il y en a une. Faudra m’expliquer. Mais je me suis laissé envoûter. Ce ballet sur la piste de danse : je voyais le Boléro de Ravel mis en scène par Béjart. Tu as une belle et forte écriture et tu en uses fort bien, bravo.

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