Entre la pierre et l'algue.
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Entre la pierre et l'algue.
Marie !
...
le jour s'effondre. Comme c'est triste, d'ouvrir les yeux. Il reste bien quelques lueurs,
mais le fond de l'air est gris.
J'ai longtemps cru que les paysages ne s'offraient qu'a la solitude,
que la couleur des Jonquilles n'était faite que pour deux yeux; Pas plus.
Dans le mélange des nuances, l'iris toujours tourné vers la lumière,
j'avais presque oublié qu'un frisson n'est pas un frisson,
sans sa main posée dessus.
Mais Marie est partie...
J'imagine que le silence est une façon de dire adieu.
*
là bas, il y avait des murs et des hommes, de la pisse plein le béton. Ça sentait l'asperge, la bière, l'odeur des reins;
Le port de Sète brûlait, dans un bûcher d'étoiles factices.
Je me rappelle,
nous regardions la mer rendre à ses petits hommes, l'iode ,et la carcasse métallique des bateaux.
C'était une nuit de printemps, perdue dans les saisons froides.
Et l'obscurité, dans ce qu'elle avait de plus magique, remplissait l'espace entre nos peaux.
Le noir était une distance idéale.
Le long du canal, les devantures croulaient sous les masses invisibles. Des maisons orphelines à perte de vue,
penchantes, titubant dans l'épilepsie des lampadaires.
Alors je t'ai embrassé pour la première fois.
C'était ici, quelque part, entre la pierre et l'algue.
...
le jour s'effondre. Comme c'est triste, d'ouvrir les yeux. Il reste bien quelques lueurs,
mais le fond de l'air est gris.
J'ai longtemps cru que les paysages ne s'offraient qu'a la solitude,
que la couleur des Jonquilles n'était faite que pour deux yeux; Pas plus.
Dans le mélange des nuances, l'iris toujours tourné vers la lumière,
j'avais presque oublié qu'un frisson n'est pas un frisson,
sans sa main posée dessus.
Mais Marie est partie...
J'imagine que le silence est une façon de dire adieu.
*
là bas, il y avait des murs et des hommes, de la pisse plein le béton. Ça sentait l'asperge, la bière, l'odeur des reins;
Le port de Sète brûlait, dans un bûcher d'étoiles factices.
Je me rappelle,
nous regardions la mer rendre à ses petits hommes, l'iode ,et la carcasse métallique des bateaux.
C'était une nuit de printemps, perdue dans les saisons froides.
Et l'obscurité, dans ce qu'elle avait de plus magique, remplissait l'espace entre nos peaux.
Le noir était une distance idéale.
Le long du canal, les devantures croulaient sous les masses invisibles. Des maisons orphelines à perte de vue,
penchantes, titubant dans l'épilepsie des lampadaires.
Alors je t'ai embrassé pour la première fois.
C'était ici, quelque part, entre la pierre et l'algue.
Re: Entre la pierre et l'algue.
Fiou ! Que dire ?
Je ne vois que du beau :
Je ne vois que du beau :
j'avais presque oublié qu'un frisson n'est pas un frisson,
sans sa main posée dessus.
Et l'obscurité, dans ce qu'elle avait de plus magique, remplissait l'espace entre nos peaux.
Le noir était une distance idéale.
l'épilepsie des lampadaires
Mais comme je ne suis pas habilitée à faire la critique d'un poème ( ni même de quelque texte que ce soit ) mon avis reste celui d'une lectrice qui a aimé ce qu'elle a lu : un point c'est tout.quelque part, entre la pierre et l'algue.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Entre la pierre et l'algue.
Superbe..c'est tout !
Vaguerrance- Nombre de messages : 81
Age : 32
Localisation : par là
Date d'inscription : 06/05/2008
Re: Entre la pierre et l'algue.
A la deuxième lecture je me suis laissé emporté.
J'adore la dernière phrase.
Non rien à dire c'est beau , sincère et poètique .
Félicitations.
J'adore la dernière phrase.
Non rien à dire c'est beau , sincère et poètique .
Félicitations.
Manu(manisa06)- Nombre de messages : 1928
Age : 53
Localisation : Côte d'usure
Date d'inscription : 11/04/2008
Re: Entre la pierre et l'algue.
Le texte n'est pas infaillible, en exemple la redite reins/pisse.
Mais tout de même, la direction que prend ton écriture me séduit.
Cette ponctuation un peu alternative, j'aime. De même que la profondeur du propos: le noir distance idéale, la prise de risque sur l'obscurité alors que tu décris déjà.L'épilepsie des lampadaire: super.
Mais tout de même, la direction que prend ton écriture me séduit.
Cette ponctuation un peu alternative, j'aime. De même que la profondeur du propos: le noir distance idéale, la prise de risque sur l'obscurité alors que tu décris déjà.L'épilepsie des lampadaire: super.
Invité- Invité
Re: Entre la pierre et l'algue.
Je vais dire une bêtise et affirmer une évidence, mais ton poème prouve- si besoin était- que le beau ne se trouve pas forcément où les conventions l'attendent.
La carcasse des bateaux, les maisons orphelines, les lampadaires épileptiques me vont droit au plexus, autant que le frisson qui n'en est plus un et que l'absence de Marie. Mention spéciale au tout début du poème qui interpelle forcément le lecteur, lequel ne peut alors plus lâcher ce beau texte.
La carcasse des bateaux, les maisons orphelines, les lampadaires épileptiques me vont droit au plexus, autant que le frisson qui n'en est plus un et que l'absence de Marie. Mention spéciale au tout début du poème qui interpelle forcément le lecteur, lequel ne peut alors plus lâcher ce beau texte.
Invité- Invité
Re: Entre la pierre et l'algue.
j'avais comme une réticence dans l'approche de ce texte qui s'est dissipée au fil de la lecture. pourtant j'avais d'emblée bien aimé le titre. enfin ça c'est personnel. le texte est nickel !
claude- Nombre de messages : 142
Age : 63
Localisation : Drôme
Date d'inscription : 06/05/2008
Re: Entre la pierre et l'algue.
C'est super joli! J'admire, je dois dire. Je suis tout de suite entrée dedans et le tout est poétique (pas à un moment je n'ai été perturbée dans ma lecture), bref, j'adore!
Penny- Nombre de messages : 98
Age : 32
Date d'inscription : 15/05/2008
Re: Entre la pierre et l'algue.
Tu détournes les clichés pour nous offrir des images singulières. C'est habile même si pas totalement abouti. Je ne saurais pas trop expliquer ce qu'il me manque mais pas grand chose, c'est sûr, parce qu'elles ont vraiment de l'allure ces lignes...
Dernière édition par Krystelle le Lun 19 Mai 2008 - 6:35, édité 1 fois
Re: Entre la pierre et l'algue.
Je suis allé jusqu'au bout, mais si le début m'a convaincu, moins la suite, sans que je sache au juste pourquoi, une ou deux expressions un peu moins heureuses, un passage que je saisis mal...
PS: tu vas te faire tirer les oreilles pour la majuscule après le";".
PS: tu vas te faire tirer les oreilles pour la majuscule après le";".
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 65
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Entre la pierre et l'algue.
Krystelle a écrit:Tu détournes les clichés pour nous offrir des images singulières. C'est habile même si pas totalement abouti. Je ne saurais pas trop expliquer ce qu'il me manque mais pas grand chose, c'est sûr, parce qu'elles ont vraiment de l'allure ces lignes...
tout pareil ! J'aime tes mots, tes phrases mais me semble que l'ensemble manque d'un petit quelque chose, une plus grande "cohérence" globale, peut être un peu de longueur, un "emballage" ...
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 48
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Entre la pierre et l'algue.
Beau texte milo, avec une construction intéressante et une belle intention que cette phrase de fin qui remue le tout et offre une seconde lecture très différente. De belles images qui s'esquissent sous ta plume, j'ai beaucoup aimé!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Entre la pierre et l'algue.
Très beau. Vraiment.
Et sans savoir d'où, m'est venu Cendrars:
"Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ?"
Et sans savoir d'où, m'est venu Cendrars:
"Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ?"
Re: Entre la pierre et l'algue.
Encore un beau texte avec quelques petites scories que d'autre ont relevées.
Tu fais deux fois une allusion à la pisse dans ce texte et sincèrement, cela donne une odeur peu ragoutante à un texte qui sent tout autre chose...
Tu fais deux fois une allusion à la pisse dans ce texte et sincèrement, cela donne une odeur peu ragoutante à un texte qui sent tout autre chose...
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 53
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
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