Au soir qui démarre pas

[Invité]

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Au soir qui démarre pas


Forcément ça
m'étrangle de désir
carrément ça
me passe des sangles supplices
seulement ça
c'est suffisant

ton absence

j'ai le teint qui pâlit
les gencives qui s'assèchent
et le jour qui lui, s'achève
un peu moins
vite

sans ta cuisse sous ma langue
sans ma langue sur ta cuisse.

J'suis cuit, cocotte en papier.

Le jour s'achève un peu moins
vite
sans ton aile qui me recouvre
sans nos incisives qui se cognent
douces inadvertances

sans blagues

le jour qui ne s'achève plus du tout
mais plus du tout du tout
les éphémères n'émigrent pas sous les lampadaires
le soleil ne baissera pas
secondes s'égrènent
j'ai repris un robusta
sucré-bourbon

sans ta cuisse qui me recouvre
sans ma langue qui se découvre
sans tes fils à découdre, à délasser
sans ton dos à dégrafer
sans nos joutes ajustées
au poil de carotte

j'ai repris un robusta
sucré-bonbon
là, faut y aller
déchirer la clarté
feuilleter les souvenirs
me pencher sur le soleil pour qu'il baisse la tête
qu'il fasse noir
pour de bon

que je me rappelle l'exactitude de tes lèvres
l'incertitude des vas et viens
et l'altitude où nous serions
seulement si.

C'est seulement ça,
C'est salement seul,
que j'te dis ça
j'suis cuit
cocotte en papier.
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[Invité]

Oh la la ! C'est salement beau. C'est seulement ça. Merci.

[Chako Noir]

Salement bon, tellement beau, un peu de noir dans du coloré, le sucré-bourbon poil de carotte, du vinaigre à la chantilly (n'ai jamais essayé), recouvert d'allitérations comme d'habitude, de solitude en poésie. Les mots planent en altitude, pour cela pas d'inquiétude. Le texte loin d'être rude (bon ok j'arrête) Oh et puis zut et flûte pourquoi chercher à écrire compliqué alors que j'aurais pu tout résumer avec un seul mot et une apostrophe: j'adore.

[Lucy]

M'en vais le relire deux ou trois fois.

[presqu'île]

ça parle, ça cause, ça remue à l'intérieur... et c'est d'une poésie qui réinvente le lyrisme sans fard et à coup de beauté. Merci '

[pierre-henri]

Désolé, je n'accroche pas.
Je relis, je me dis: qu'est-ce que je peux ôter... (Trop, est ma réponse.)
Je relis, à voix haute- et non, le ryhtme se casse trop souvent à mon goût, sans vraiment de justification signifiante.
Déçu.
Je veux mieux, de vous.

[Gobu]

C'est sucron-bourbé. Comme j'aime, quoi...

[pierre-henri]

C'est sucron-bourbé. Comme j'aime, quoi...

C'est peut-être ça, alors. Le ouiski, oui ! Les Bourbons, non !

[mentor]

ça aussi c'est signé !
Signé Panda, et pas pur sucre

[Sahkti]

On sait d'où il vient ce texte Panda, de tout au fond, là, le coeur et la tête et tout ça... parce que c'est un vrai texte sincère, qui parle de toi, d'elle, de vous. Et de tout ça aussi... magnifique, oui!

[Charles]

J'adore aussi ! très évocateur, sensible, vrai, universel et personnel dans le même temps et aussi cette pointe d'érotisme amoureux ... bravo

[Halicante]

J’ai trouvé les coupures un peu trop hachées à la première strophe – mais cela reflète peut-être le ressenti du narrateur, pour lequel le temps ne passe pas. Après, ça coule mieux, il y a de belles sonorités ("C'est seulement ça, / C'est salement seul, / que j'te dis ça »)
J’ai aimé le mélange de remarques enfantines (« poil de carotte », « cocotte en papier »), et d'images plus « adultes », totalement inattendues (« sans nos incisives qui se cognent », « sans ton dos à dégrafer », « que je me rappelle l'exactitude de tes lèvres. ») Voilà de la belle ouvrage, sur un thème universel, traité ici de façon très personnelle.

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