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Le Secret

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Gobu
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Message  Gobu Mar 10 Juin 2008 - 17:41

SECRET


Secret d’Etat : Circulez, y a rien à voir.

Secret Professionnel : voir secret de la confession.

Secret d’alcôve : voir secret de polichinelle.

Secret : taire. On ne peut mieux dire.

Secret de famille : caché dans le placard aux macchabées.

Secret : défense !

Secret de la confession : voir secret professionnel.

Secret de l’instruction : ne se confie qu’à un seul journaliste à la fois.

Secret Médical : Protège le médecin des proches de ses victimes. Se plaide aisément en Cour d’Assises.

Goût du Secret : Psychose de ceux qui ont beaucoup à cacher.

Mettre au Secret : On n’en sait pas plus.

Secret Partagé : Un secret devient partagé lorsque en confie la garde à un autre.

Secret de fabrication : bonne idée volée à un concurrent et qu’on ne voudrait pas se faire piquer par un tiers.

Secret de polichinelle : caché dans le tiroir, comme son nom l’indique

Agent secret : flic avec une fausse moustache.

Guerre secrète : guère secrète !

Botte secrète : coup de santiague dans les couilles.

Arme secrète : n’est secrète que tant qu’elle n’a pas servi.

Secret éventé : secret qui a beaucoup transpiré.


LE SECRET


Dans secrétaire, il y a secret et taire. Autant dire que la discrétion est la vertu professionnelle cardinale exigée par cette fonction. M. Robert Pointu, Bob pour ses proches collaborateurs et ses conquêtes féminines, l’avait rappelé fort à propos à Mlle Liliane Scudéry, Lilou pour ses intimes.

- Ma petite Lilou, une boîte comme la nôtre n’a que trois commandements : méfiance, méfiance, méfiance. La bonne idée du jour est celle qu’on nous piquera demain. Alors même si vous ne savez rien, ne le répétez pas.

Lilou en savait quand même un peu. On ne côtoie pas le patron tous les jours, et pas seulement le jour, sans barboter dans les dossiers confidentiels. Mais elle ne savait rien, ou presque, du grand Secret de l’entreprise, ce nouveau microprocesseur ultra performant destiné à reléguer tous ses rivaux au rang de rossignols juste bons pour la déchetterie. On avait fractionné le processus de production entre de nombreuses unités indépendantes les unes des autres, et ne se communiquant mutuellement que les informations indispensables à l’avancement du projet. Seul le grand patron, le génial M. Pointu, avait une vision d’ensemble de l’opération, aussi bien dans ses aspects technologiques que commerciaux. Cette situation agaçait Lilou. La seule vexation qu’une femme ne supporte vraiment pas, c’est qu’on lui cache quelque chose.

Pas mécontente d’elle-même, elle relut la petite liste de définitions concernant le secret qu’elle venait de taper sur l’écran de son ordinateur. Elle lui servait de pense-bête pour rédiger une nouvelle sur ce thème. Liliane se piquait d’écrire, et sa plume alerte avait contribué à son embauche. En plus de ses excellentes références, et de sa bonne présentation, euphémisme baptisant ses courbes aérodynamiques, sa bouche humide et ses grands yeux d’aigue-marine. Son soupir enfla douloureusement le pull de cachemire mauve pâle.

- Ah si je pouvais le connaître, le Secret !

Il se fit un grand pschouff, l’écran de son ordinateur se couvrit de ténèbres, puis s’anima d’un feu d’artifice d’arabesques multicolores, avant de se stabiliser sur l’image d’un homme tout de noir vêtu, d’une beauté sulfureuse, au visage mat orné d’une mince barbe d ‘ébène en pointe et troué d’un regard insondable où brasillait une flamme verte. Lilou fit un tel bond en arrière à cette apparition qu’elle en renversa son fauteuil ergonomique à roulette, qui chuta heureusement sans bruit sur la moquette fraîchement tondue. Tandis qu’un flot de sueur perlait à son beau front bombé, elle jouait frénétiquement de la souris et du clavier pour faire disparaître l’image parasite. Bon Dieu, se morigénait-elle, qu’est-ce que c’est que ce spam ? C’est bien le moment de se payer un bug sur l’Intranet de la Direction ! Sur l’écran, l’étrange personnage la regardait s’agiter avec un sourire indulgent.

- Allons, Mademoiselle Scudéry. Reprenez votre calme. Ce n’est qu’une simple image en 3 D, après tout !
- Vous…vous savez mon nom ?
- Vous n’avez pas idée de tout ce que je sais.
- Mais qui êtes-vous ?
- Oh…j’ai tellement de noms…quelle importance ? Ce qui compte, c’est ce qu’on est, pas comment on se fait appeler…

Pas possible, se dit-elle, je ne suis pas en train de dialoguer avec une image tridimensionnelle. Ca doit être un des crétins de l’informatique qui s’est grimé en diable de carnaval pour me faire une sale blague. Ca ne se passera pas comme ça, nom d’un petit bonhomme vert ! Un simple clic sur le bouton « redémarrer » et je te renvoie ce guignol basané dans les limbes électroniques dont il n’aurait jamais dû sortir !

- Ne faites pas l’enfant, voyons. Avant de me déconnecter, écoutez au moins ce que j’ai à vous dire ! De toutes façons, les commandes de votre ordinateur ne répondront pas.

En effet, elle eu beau cliquer comme une folle, l’exaspérante image refusait de disparaître. Elle fut tentée un moment de couper le courant en débranchant la sacrée putain de machine, mais les consignes internes de sécurité prohibaient une telle manœuvre.

- Vous êtes diabolique !
- Flatteuse…
- Que me voulez-vous, à la fin ?
- Ne voulez-vous pas apprendre le Secret ? Vous êtes tous pareils, au fond. Vous braderiez votre âme pour savoir, mais lorsqu’on vient vous mettre le business en main, y a plus personne !
- De quel secret parlez-vous ?
- Allons allons…je vous connais bien…comme si je vous avait faits…enfin presque…Il y a toujours une chose que vous brûlez d’apprendre…Vous c’est le secret du fameux microprocesseur que votre entreprise s’apprête à mettre sur le marché…
- Vous le connaissez ?
- Hé hé…qui sait ?
- Je n’en crois pas un mot. M. Pointu est le seul à avoir tous les éléments en mains. Et il ne se confie à personne. Pas même à moi, qui suis pourtant sa plus proche et fidèle collaboratrice.
- Oui…oui…je sais…vous êtes fidèle. Depuis deux ans que vous couchez avec votre patron, pas un coup de canif dans le contrat.

Lilou piqua un fard. Ainsi, il était au courant même de cela ? L’image poursuivait impitoyablement.

- Vous êtes fidèle, mais pas lui. Tenez, par exemple, hier soir, il n’est pas resté avec vous.
- Il devait passer la soirée avec sa femme et ses enfants !
- Tss tss, tellement banal, comme échappatoire…en réalité, il est allé en retrouver une autre…
- Une autre ?
- Une autre.
- Et qui ça ?
- Hé hé, c’est un secret aussi, ça. Mais je vais vous le dire quand même, ça vous fera un acompte. C’est avec Mademoiselle Vatrouchka qu’il a passé la nuit.
- Quoi, la stagiaire ? Cette pétasse aux gros nichons blancs ? Ah le salaud !
- Je ne vous le fais pas dire, Mademoiselle Scudéry. Allons, ne pleurez pas, voyons, ça n’en vaut pas la peine…
- Vous en avez de bonnes !

Elle s’affaissa sur son bureau, la tête entre les bras, son joli dos secoués de spasmes. Le salaud, le salaud, le salaud. Ca ne se passera comme ça. Elle se vengerait. C’est cela : apprendre de cet étrange bonhomme le secret du microprocesseur et aller le vendre à la concurrence. Le voir ruiné, la honte de sa profession, plaqué par sa femme, mendiant son casse-croûte aux restos du cœur dans une vieille parka élimée, lui qui ne s’habille que sur mesure chez les plus grand tailleurs londoniens. Elle redressa la tête.

- D’accord…je marche. Je veux le secret. Faut qu’il paye, ce salopard.
- A la bonne heure. Cela fait plaisir de vous voir dans d’aussi peu charitables dispositions. Un rien me réjouit, vous savez…le malheur des uns…le désespoir des autres…je ne m’en lasse jamais.
- Bon. Vous me donnez le Secret. Mais moi, je donne quoi, en échange ?
- Ne vous préoccupez pas de cela. On verra…plus tard. Le plaisir de nuire suffit à mon bonheur. Voilà ce que vous allez faire. Tout d’abord, introduisez un cd-rom vierge dans le graveur.

Elle s’exécuta avec dextérité. On était de nouveau en terrain connu.

- Maintenant, connectez-vous sur l’ordinateur de M.Pointu.

Ses doigts pianotèrent machinalement sur le clavier, mystérieusement réactivé, composant les six codes de huit chiffres qui protégeaient cet accès hautement confidentiel. Il fallait faire vite. Seul son patron avait le droit de venir la déranger dans ce bureau, il était en réunion mais celle-ci touchait à sa fin.

- Ca ne sert à rien, vous savez. Les informations les plus sensibles sont protégées par d’autres codes, que je ne connais pas.
- Faites-moi confiance. Ne vous ai-je pas prouvé que je sais de quoi je parle ? Connectez-vous, je ferai le reste.

Tandis que l’étrange intrus virtuel continuait à emplir l’écran de son ineffable sourire, des lignes de codes défilaient en surimpression à une vitesse phénoménale, des schémas d’une écœurante complexité s’enchevêtraient comme nœuds de serpents, des tableaux interminables se déroulaient, comme une œuvre abstraite issue d’un cerveau démiurgique s’animant soudain d’une vie autonome. Elle haleta tout le temps que se poursuivit le ballet de données, les yeux exorbités sur la fenêtre électronique en pleine crise de démence. Enfin, à l’issue d’un laps de temps compris entre cinq minutes et l’Eternité, le carrousel de signes s’interrompit, laissant de nouveau place à l’énigmatique figure.

- Et bien voilà, Mademoiselle Scudéry, ce n’était pas plus compliqué que cela. Les gens ne savent comme c’est simple, au fond, de s’associer avec moi. Il suffit de faire le premier pas…
- Et maintenant, qu’est-ce que je fais ?
- Oh mais ce que vous voulez : le Secret est à vous, maintenant, gravé sur le Cd-Rom. Vous en ferez bon usage, j’en suis convaincu : je vous connais si bien. Vous m’excuserez de ne pas vous dire adieu, n’est-ce pas…mais le cœur y est quand même. Bye bye, mon petit, et à bientôt…

A peine eut-il prononcé ces mots que son image se dématérialisa aussi brusquement qu’elle avait surgi, laissant réapparaître les rassurantes icônes habituelles de son écran. Fébrilement, elle poussa le bouton d’ouverture du graveur de Cd, sortit le précieux disque de son tiroir, et le rangea soigneusement dans un boîtier vierge pour le dissimuler dans son réticule en peau de reptile mort. Son boss bien-aimé – l’ordure ! – n’hésitait pas à fourrager sans vergogne dans ses dessous, mais son éducation un rien collet monté lui défendait formellement de farfouiller dans le sac à main d’une dame, même si c’était lui qui l’avait offert. Et bien voilà, ma petite, soliloqua-t-elle à voix haute, c’est fait, le Secret est à moi…

- Eh bien voilà ! C’est fait : le Secret est à nous maintenant !

dit l’homme en noir. La réunion, en petit comité, se tenait au sommet d’une grande tour située à moins d’un battement d’ailes de chauve-souris de celle abritant la société où travaillait Lilou. L’argent attire l’argent et toutes les sociétés de nouvelles technologies en pointe avaient élu domicile dans ce nouveau quartier d’affaires qui avait poussé comme un parterre de champignons à la périphérie de la ville. Une douzaine d’hommes et de femmes à la mise coûteuse, aux sourires carnassiers, et à l’échine souple. Il le fallait, avec un tel patron. Lorsqu’il brandit le trophée, les bouchons de champagne fusèrent vers le plafond. Il arrêta les applaudissements d’un geste.

- Voyez-vous, Mesdames et Messieurs, lorsqu’on est confronté à un rival qui s’apprête à vous rafler le plus gros de vos parts de marché avec un produit révolutionnaire, la science du marketing enseigne qu’il n’y a que deux solutions pour l’en empêcher. La première consiste à mettre les bouchées doubles pour développer soi-même un produit concurrent encore plus performant.

Un grondement s’éleva de l’assistance, qui signifiait : trop cher.

- Bravo, vous avez bien retenu vos leçons. Trop cher, évidemment. Et souvent trop long. Il ne reste donc qu’une autre solution.

Un grognement lui fit écho, et celui-ci voulait dire : on lui pique l’idée.

- Félicitations encore une fois. Nous nous sommes compris : on lui pique l’idée. Et j’ajouterai, on le baise en la mettant sur le marché pour moins cher. Facile, puisqu’on n’a pas besoin de gaspiller tous les sous qu’il a investi en R&D.

Une douzaine de tête hochèrent en signe d’approbation. Le patron a toujours raison.

- Une fois ceci posé, reste une question. Comment on fait ? Ce n’est pas évident de dérober à son concurrent un secret plus jalousement gardé que l’or de la banque centrale.

Cette fois-ci le murmure qui s’éleva de la meute articulait distinctement : trahison.

- Eh oui, nobles Dames et beaux Messieurs – ou l’inverse, naturellement – j’ai presque honte de le dire, mais c’est la trahison. Caïn poignardant son frère Abel dans le dos pour lui prendre sa femme. Ganelon conduisant par vengeance son propre gendre dans un guet-apens. Judas vendant son Rédempteur pour une poignée de deniers. La bonne vieille félonie des familles, si répréhensible sur le plan moral, mais si efficace question résultat.

Il n’y a que le résultat qui compte, approuvèrent douze regards brasillant d’indices de croissance accélérée des bénéfices.

- Je ne vous le fais pas dire. Dès lors, il fallait dénicher le traître. Quelqu’un de suffisamment proche de l’unique détenteur du Secret pour arriver à nous ouvrir le passage qui nous mènerait à sa cachette. Ca ne faisait pas beaucoup de monde. Une fois identifiés les félons potentiels, il ne restait plus qu’à trouver la motivation.

Motivation. Un mot qui rencontrait des résonances profondes dans les tripes de tous ces diplômés du savoir faire cracher le fric.

- L’argent ? Tous ceux qui entourent notre cible croulent sous le pognon. Et puis comment peut on se fier à quelqu’un qui vend sa fidélité ? Il la revendrait aussitôt pour un petit bonus ! L’ambition ? Assurément c’est un puissant moteur. Mais ne mise jamais sur l’ambitieux : il ne court que pour lui. Non, Mes chers féaux, qui si bien me comprenez, ni l’or ni la soif de pouvoir n’auraient suffi pour compromettre des gens qui avaient déjà tout cela en main. Il fallait pour cela une force plus puissante, agissant sur une nature plus malléable. La haine. Et qu’est-ce qui provoque mieux la haine que l’amour contrarié ? Notre homme a une secrétaire. Un modèle du genre, aussi scrupuleuse au travail que docile au lit. Or l’infâme la trompe avec une jeune stagiaire. Je tenais mon cheval de Troie. Il n’ y avait plus qu’à se connecter sur son ordinateur – un jeu d’enfant pour moi – et lui monter un petit sketch pour la convaincre de composer les codes qui donnaient accès à l’Intranet sécurisé par lequel on pouvait accéder au Secret. Elle apprit de ma bouche sa disgrâce, et ouvrit toutes grandes les portes de la Cité, causant ainsi sa ruine.

Il leva sa flûte emperlée de buée et tous s’empressèrent de l’imiter. La réussite donne soif.

- Mais, je vais vous dire une chose : plus encore que la haine, la jalousie ou le dépit amoureux, la force qui l’a finalement convaincue de se livrer à moi est une pulsion encore plus irrésistible : la curiosité. Elle ne supportait plus de vivre à proximité d’un secret qu’on ne la laissait pas partager. Santé, mes braves compaings, qui me suivriez jusqu’en…enfin jusque là où je vous mènerai, buvons à la curiosité, mère de la trahison.

Lilou avait bien fait de dissimuler rapidement l’objet de sa convoitise : à peine l’avait-elle enfoui dans son sac que son patron faisait irruption dans son bureau sans frapper, comme d’habitude.

- Bah alors chérie, tu en fais une tête ! On dirait que tu as vu le Diable !
- Qui sait…

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Message  gunter Mar 10 Juin 2008 - 19:36

Génial, j'ai adoré !
D'abord curieux par cette liste très recherchée des secrets, ma curiosité m'a lancé sur le texte, et j'ai vite été accroché. Que dis-je ? Scotché !
Tu as un style plein d'humour et très riche, j'aime beaucoup.
Rien n'est laissé au hasard, ce texte fourmille d'idées et de détails très intéressants.
Un sujet où se mêlerait fantastique et monde contemporain bien trouvé. Et en plus tu pièges le lecteur, et laisses imaginer la suite.
Une nouvelle comme je les adore ! Merci
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Message  mentor Mar 10 Juin 2008 - 19:38

Excellent comme toujours Gobu, mais dans un autre genre que le maître et son disciple, tout en conservant ce ton qui t'est propre et cet humour que j'apprécie à chaque fois.

Mais ce coup-ci j'aurais une remarque grave à te faire, eh oui ! ;-)
Je crois qu'on comprend ce qui s'est passé (en tout cas moi) dès ici :

"c’est fait, le Secret est à moi…

- Eh bien voilà ! C’est fait : le Secret est à nous maintenant !

dit l’homme en noir. La réunion, en petit comité, se tenait au sommet d’une grande tour..."


ce qui, à mon avis, rend une bonne partie de la suite bien inutile même si c'est tout aussi drôle que le reste. Tu me comprends ?
Enfin..., la suite pourrait être allégée, c'est ce que je veux dire.
Mais comme dit l'autre : ce n'est que mon avis ;-)

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Message  apoutsiak Mar 10 Juin 2008 - 19:56

.

Très sympa, Gobu, et très bien écrit, comme d'habitude, mais le profil diabolique du concurrent, l'articulation de son discours donnaient l'idée d'un scénario plus retors, plus machiavélique, et j'ai été un peu déçu à ce sujet.
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Message  bertrand-môgendre Mer 11 Juin 2008 - 8:08

Rien à commenter, tout à gober, si Secret te ment.
Proposition : une fin qui donnerait la part belle à la secrétaire, dérouterait le lecteur.
Un troisième concurrent, voire elle-même la propulsant du stade de godiche à celui de fortiche.
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Message  Gobu Mer 11 Juin 2008 - 8:20

bertrand-môgendre a écrit:Rien à commenter, tout à gober, si Secret te ment.
Proposition : une fin qui donnerait la part belle à la secrétaire, dérouterait le lecteur.
Un troisième concurrent, voire elle-même la propulsant du stade de godiche à celui de fortiche.

En fait, j'ai longtemps calé sur la chute de cette nouvelle, et hésité entre plusieurs approches. J'ai choisi celle-ci parce que j'avais envie de décrire la bande de chacals qui entoure le mystérieux homme en noir. Son Nom est Légion et il s'entoure d'âmes damnées. Naturellement.

Je laisse au lecteur la liberté d'imaginer la suite des aventures de la pauvre Lilou.
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Message  Charles Mer 11 Juin 2008 - 8:43

J'ai bien aimé comme à l'habitude mais je mettrais juste un petit bémol sur l'explication un peu longue et détaillé de la stratégie du patron "piqueur". ça m'a un peu fait pensé à ces films hollywoodiens où le méchant explique en long et en large sa stratégie, ce qui l'a conduit à ce plan ... pour bien être sûr que le spectateur a bien tout pigé.
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Message  Invité Mer 11 Juin 2008 - 9:00

La nature humaine est ainsi faite...

Remarque mineure : la transition entre ce paragraphe et le suivant me semble assez malaisée, elle casse la fluidité du texte
A peine eut-il prononcé ces mots que son image se dématérialisa aussi brusquement qu’elle avait surgi, laissant réapparaître les rassurantes icônes habituelles de son écran. Fébrilement, elle poussa le bouton d’ouverture du graveur de Cd, sortit le précieux disque de son tiroir, et le rangea soigneusement dans un boîtier vierge pour le dissimuler dans son réticule en peau de reptile mort. Son boss bien-aimé – l’ordure ! – n’hésitait pas à fourrager sans vergogne dans ses dessous, mais son éducation un rien collet monté lui défendait formellement de farfouiller dans le sac à main d’une dame, même si c’était lui qui l’avait offert. Et bien voilà, ma petite, soliloqua-t-elle à voix haute, c’est fait, le Secret est à moi…

- Eh bien voilà ! C’est fait : le Secret est à nous maintenant !

dit l’homme en noir. La réunion, en petit comité, se tenait au sommet d’une grande tour située à moins d’un battement d’ailes de chauve-souris de celle abritant la société où travaillait Lilou.

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Message  gunter Mer 11 Juin 2008 - 9:05

Pour ma part, j'ai bien aimé ce flou transitoire.

Je me suis bien entendu perdu dans les personnages à la première lecture de cette phrase :
- Eh bien voilà ! C’est fait : le Secret est à nous maintenant !
Mais j'ai trouvé l'effet intéressant.
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Message  Sahkti Lun 16 Juin 2008 - 15:50

Bien moins séduite par celui-ci Gobu, désolée.

Tout d'abord pour une raison indépendante de ta volonté: je viens de lire "Dialogues avec Satan" de Coudray (chez L'Amourier), l'apparition de Lucifer dans la vie d'un homme avec les conversations que l'on devine et voilà, j'ai ça dans la tête, ce qui affaiblit ton texte en comparaison.

Ensuite, à propos de ton texte proprement dit, je le trouve un peu pâlot, presque trop simple. L'explication sur le voleur d'idée me paraît inutile ou en tout cas trop longue.
Et puis cet échange entre la secrétaire et le faux diable sonne faux à mes yeux. Je ne ressens rien en elle, ni rage, ni bêtise, ni blessure à l'égo; ces sentiments n'arrivent pas à transparaître à mes yeux.
C'est comme si tu n'avais pas tout à fait réussi à aller au fond des choses, tu restes en surface. Avis perso, bien sûr!
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