C'est écrit en rouge...

[Herzy Leid]

Bonjour à tous.

Ce texte sera jugé par jury pour un concours dont le thème était "Rouge", il ne peut donc participer, pour le moment, à un autre concours et est - à ce jour - ma seule propriété.

Sur ce, bonne lecture. J'attends avis et critique.

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C’est écrit en rouge…

C’est un simple éclat de lumière dans la pénombre de la pièce d’eau. Une étincelle, un scintillement tout au plus. Pourtant, cette lueur peut trancher, et elle remplit son rôle avec brio tandis que le soleil se cache.
Sa lame de rasoir, rectangle d’acier simple et effilé, coupe et creuse sans un bruit.
Ses mains aux jointures blanchies, tant il serre fort son arme de fortune, Léo se force à se faire mal, à continuer, à aller jusqu’au bout des choses : il taillade son bras gauche, laissant de rougeoyants sillons dans sa chair. Chacune des marques donne une forme concrète et tangible à ses douleurs : il en fait l’inventaire.
Toutes les peines qu’il a connues sont déjà là, accueillant les autres d’un sourire rose et boursouflé.
Les sensations se mélangent. Elles sont étranges. Le mal physique lui fait désormais du bien, tandis que le bien moral renforce ses douleurs.
Il s’en veut.
Une goutte de sang coule le long de son membre souffrant. Elle glisse et semble faire une course solitaire. A bout de souffle, elle caresse un ongle et chute. Là, contre le sol immaculé, elle s’écrase en silence.
Un cercle rouge forme alors une pellicule d’hémoglobine et, dans l’esprit de Léo, une autre pellicule voit aussi le jour : celle de sa vie. Plus il observe cette note pourpre, collée au sol, sa lame à la main et le bras transpirant de peine, plus il revoit les étapes franchies pour en arriver là.
Tout est venu si vite…

Il se souvient les années d’enfance, heureuses ou presque, l’adolescence et les disputes coutumières, ainsi que sa naissance : le jour où il L’a rencontré.
Dans ses souvenirs, Elle demeure plus belle encore qu’il ne la connaît. Son visage d’ange lui sourit.
Elle est si magnifique lorsqu’Elle montre sa joie…
Il se revoit avec Elle, main dans la main. Léo n’est alors plus lui-même, ou plus seulement : il incarne le plus heureux des hommes, celui qui a trouvé sa moitié et qui en prend soin, celui qu’on jalouse et qui offre un espoir à ses semblables, celui que tout humain veut être.
Alors que Son rire éclate, faisant jaillir partout autour d’eux joie et chaleur, il se sent faillir. Son cœur peut-il résister à une telle quantité d’amour ?
Non. Il faut croire que non.
S’il le pouvait, s’il l’’avait pu, Elle serait encore à ses côtés. Mais c’est terminé. Le cœur de la Belle semble appartenir à un autre.
« Je ne peux plus continuer. Je suis désolée. » a-t-elle dit. Comme si c’était une épreuve de rester avec lui.
A cet instant, Léo réalise un peu plus tout ce qu’il a perdu. Plus rien n’a alors d’importance à ses yeux.
Son regard se voile, son rythme cardiaque s’accélère, donnant la cadence aux images qui défilent dans sa tête : des morceaux de sa vie, celle d’un être aujourd’hui brisé.
Pourquoi ? Après tant de ces si bons moments…
Léo ne le sait pas. Il ne sait plus grand-chose et, d’ailleurs, il ne veut plus rien savoir. Il ne dispose plus que d’une seule certitude, unique et souveraine. Elle se grave dans son esprit, s’imprime et s’ancre dans les méandres de son cerveau, sans qu’il n’y puisse rien. Petit à petit, cette conviction grandit, et il souhaite… Il retrouve envie, après tant de fadeur, et consume sa seule certitude, la pétrit, la mâche et la retourne sans cesse. Tout se met en place…
Ses idées en tête, il s’en remet à sa résolution. Il inspire une première fois, expire, réitère l’opération par un duo, puis assure sa prise sur son arme. Sa main droite approche avec lenteur de son bras gauche. Il ne cille pas une fois. Il ferme les yeux et murmure un dernier « je t’aime » ; un « je t’aime » calligraphié.

Le lendemain, les journaux résument en première page : « un homme d’une vingtaine d’années se donne la mort à son domicile. Les pompiers, arrivés trop tard malgré leurs efforts déclarent avoir trouvé un message près du corps. »
A la une, on titre : « C’est écrit en rouge. »

[Sahkti]

Sur ce, bonne lecture. J'attends avis et critique.

et ça serait bien que tu déposes quelques mots ICI et aussi, surtout, que tu lises CECI
Merci merci... :-)

[Herzy Leid]

Deux choses.
J'ai lu les règles, je ne vois pas en quoi le texte envoyé était contraire à celles-ci.
Je viens d'aller faire une "présentation", puisque c'est un impératif, semble t-il.

Une troisième et dernière chose : j'avais mis mon texte avec une taille différente; celui qui a édité le message aurait pu prendre la peine de le signaler.
Merci.

En attente de vos avis littéraires, cette fois.

[Sahkti]

Deux choses.
J'ai lu les règles, je ne vois pas en quoi le texte envoyé était contraire à celles-ci.
Je viens d'aller faire une "présentation", puisque c'est un impératif, semble t-il.

Une troisième et dernière chose : j'avais mis mon texte avec une taille différente; celui qui a édité le message aurait pu prendre la peine de le signaler.
Merci.

En attente de vos avis littéraires, cette fois.

Heu... ça démarre fort :-)

1) Je ne vois nulle part qu'il est écrit que ton texte est contraire à quoi que ce soit. Le rappel des règles du forum est conseillé à tout le monde, histoire de savoir comment ça fonctionne :-)

2) Ensuite, oui, on demande à chacun de se présenter, en quelques mots, parce qu'on trouve ça sympa sur ce forum

3) Je ne crois pas que la taille de ton texte a été modifiée, si?

[Herzy Leid]

Ce n'est rien.
Tant pis pour la taille du texte (qui n'est plus comme je l'avais mise, c'est certain); il reste lisible, et c'est tout ce qui compte.

Passons à une critique littéraire, de fonds comme de forme, et non à des remarques administratives. Merci à tous.

[Invité]

我们离开这里，过了三天，来到东边，一个叫作狄欧米拉 的城市。
城里有六十座白银圆形屋顶，一些铜制的所有神的雕像，几条镶锡的街道，
一座水晶剧院，一只金鸡，每天早上在塔上高歌。这样的美景，
如同旅行者在其他城市所见，无一二致。然而，它的独特在于一个九月的夜晚，
我们来到这里，只见白日比往常更快地逝去，彩灯却不约而同地在炸品店铺亮起，
露台上突然传来一个妇女的喊声：噢！
其实我们羡慕的是那些此时此刻享受着这一切的旅行者，
因为他们知道自己又度过了一个愉快的夜晚。

[Zou]

C’est un simple éclat de Chacune des marques donne une forme concrète et tangible à ses douleurs : il en fait l’inventaire.
Toutes les peines qu’il a connues sont déjà là, accueillant les autres d’un sourire rose et boursouflé.
Les sensations se mélangent. Elles sont étranges. Le mal physique lui fait désormais du bien, tandis que le bien moral renforce ses douleurs.

J'ai trouvé ce passage assez réussi.

Pour le surplus, je trouve le propos et le traitement de celui-ci assez convenu, lisse et ne générant aucune émotion chez moi. En outre l'emploi de la majuscule pour '"elle" et ce qui s'y rapporte est un peu gênant à la lecture. Le dernier alinéa est inutile pour moi.

Voilà. Et bienvenue.

[Herzy Leid]

Merci de ton avis.
Penses-tu que ton indifférence émotionnelle soit la conséquence des majuscules et autres défauts que tu pointes, ou c'est autre chose qui te gêne ?

[Invité]

Il est où ce "je t'aime calligraphié", j'aurais souhaité le voir :-)

[Herzy Leid]

Je dois déduire quoi de ce message, au juste ?

[Invité]

Que tu m'en dise un peu plus sur ce « je t’aime » calligraphié.
1) ce sujet me passionne
2) je cherche le lien avec le contenu du texte.

[Invité]

Il ferme les yeux et murmure un dernier « je t’aime » ; un « je t’aime » calligraphié.

Cela m'interpelle, j'aimerais en savoir plus.

[Invité]

Ce texte sera jugé par jury pour un concours dont le thème était "Rouge", il ne peut donc participer, pour le moment, à un autre concours et est - à ce jour - ma seule propriété.

Mais les modifications,d'après nos conseils et suggestions éventuels, seront-elles notre propriété ? J'ai un mal fou à me représenter ce qu'est un concours littéraire. C'est quoi un concours littéraire, reprenons du début.
Dans les bios des innombrables auteurs que je lis, pas un n'a mensionner quelque "concours". Point d'interrogation.

[Invité]

n'a mentionné (pardon c'est l'heure).

[Invité]

Bon, passons au texte:
C'est une nouvelle d'ado très convenue, sujet traité mille-fois, pourquoi pas. Son écriture est fluide, sans heurts de rythme ou de musique. C'est très bon signe. Rien à redire sur la syntaxe et l'orthographe, c'est du bon travail.
Après sur l'utilisation de la contrainte "rouge" rouge/sang, tu risques de rencontrer la concurrence d'une horde de garnement boutonneux à la recherche littéraire d'un fantasme existentiel. Suicidons-nous donc, à la lame de rasoir sur les membres, ou au sapin de Noël dans les fesses,cela fera de la place pour les gens qui ont envie de vivre, comme les enfants Irakiens, pour prendre au pif.
L'important c'est de bien serrer.

:-)

[Invité]

garnements (désolé c'est la Heineken)

[mentor]

2ème texte lu de toi, 2ème tirade sur le même thème de la souffrance volontaire, provoquée, du questionnement à ce sujet, et bon, je l'avoue, c'est pas du tout, mais pas du tout ma tasse de thé !
je te souhaite d'être primé, cela dit, mais pour ma part, ça ira comme ça

[Invité]

Bon, passons au texte:
C'est une nouvelle d'ado très convenue, sujet traité mille-fois, pourquoi pas. Son écriture est fluide, sans heurts de rythme ou de musique. C'est très bon signe. Rien à redire sur la syntaxe et l'orthographe, c'est du bon travail.
Après sur l'utilisation de la contrainte "rouge" rouge/sang, tu risques de rencontrer la concurrence d'une horde de garnement boutonneux à la recherche littéraire d'un fantasme existentiel. Suicidons-nous donc, à la lame de rasoir sur les membres, ou au sapin de Noël dans les fesses,cela fera de la place pour les gens qui ont envie de vivre, comme les enfants Irakiens, pour prendre au pif.
L'important c'est de bien serrer.

:-)

Panda, tu sais causer aux ados frondeurs ;-)

[pierre-henri]

Panda, tu sais causer aux ados frondeurs ;-)

Parce qu'il sait rester jeune...

[Arielle]

Les pompiers, arrivés trop tard malgré leurs efforts déclarent avoir trouvé un message près du corps.

Subtile c'ette idée de faire venir les pompiers plutôt que le Samu ou la police, on reste bien dans la couleur du thème imposé!

Pour mieux comprendre le personnage, j'aurais aimé savoir:
Qui a prévenu les pompiers? Léo le héro, lui-même ou la femme de ménage horrifiée par l'état lamentable du tapis?

[Herzy Leid]

Il ferme les yeux et murmure un dernier « je t’aime » ; un « je t’aime » calligraphié.

Au risque de te décevoir, cette phrase est une image. J'entendais, par là, qu'il murmure à la fois ces mots mais aussi qu'il les dessine sur le sol via son fluide - rouge donc - du bout des doigts.
Le fait est que dans les deux cas, l'image est, à mon sens, murmurée.

Mais les modifications,d'après nos conseils et suggestions éventuels, seront-elles notre propriété ? J'ai un mal fou à me représenter ce qu'est un concours littéraire. C'est quoi un concours littéraire, reprenons du début.
Dans les bios des innombrables auteurs que je lis, pas un n'a mensionner quelque "concours". Point d'interrogation.

Je ne ferais pas de modifications pour le moment. La question se posera si modifications il y a.
Un concours littéraire, en deux mots, c'est généralement un appel à texte avec récompense à la clé.

C'est une nouvelle d'ado très convenue, sujet traité mille-fois, pourquoi pas. Son écriture est fluide, sans heurts de rythme ou de musique. C'est très bon signe. Rien à redire sur la syntaxe et l'orthographe, c'est du bon travail.

J'admets volontiers que ma prise de position est somme toute classique. Le suicide, encore plus pour ces causes, est un sujet très - trop ? - souvent abordé.
J'étais cependant d'humeur à écrire sur ce sujet, donc je ne me suis pas privé.

Après sur l'utilisation de la contrainte "rouge" rouge/sang, tu risques de rencontrer la concurrence d'une horde de garnement boutonneux à la recherche littéraire d'un fantasme existentiel.

Je m'y attend, mais j'espère que la forme fasse la différence.
De plus, le peu de résonances que j'ai eu fait état d'autres sujets traités.

Suicidons-nous donc, à la lame de rasoir sur les membres, ou au sapin de Noël dans les fesses,cela fera de la place pour les gens qui ont envie de vivre, comme les enfants Irakiens, pour prendre au pif.

Les gens qui ont envie de vivre ?
Oui, si tu le dis.
Ce que tu dis, et surtout la manière dont tu le dis est très drôle, mais c'est un tantinet manquer de respect à ces personnes qui souffrent sans en faire l'étalage.

2ème texte lu de toi, 2ème tirade sur le même thème de la souffrance volontaire, provoquée, du questionnement à ce sujet, et bon, je l'avoue, c'est pas du tout, mais pas du tout ma tasse de thé !
je te souhaite d'être primé, cela dit, mais pour ma part, ça ira comme ça

Merci pour ce souhait.
Je comprend que tu n'apprécies pas le thème, donc tant pis.
J'en prend note et j'essaierais de proposer d'autres thèmes, à l'avenir, ou d'espacer l'apparition de ce type de récits.

Qui a prévenu les pompiers? Léo le héro, lui-même ou la femme de ménage horrifiée par l'état lamentable du tapis?

Même si je pense que ces questions ont une vocation humoristique, dans le doute, j'aime autant y répondre.
Le fait est qu'il n'est pas important de savoir qui prévient ou non les secours.
Si je devais prolonger le récit et expliquer leur venue, je pense que j'expliquerais l'intervention des pompiers par l'absence de nouvelle de Léo.

[Invité]

Content que tu ai capté l'humour de mon propos.
Bien sûr tu es libre de tes choix littéraires et encore heureux.
On est plus sous Staline.

[bertrand-môgendre]

bonjour Herzy Leid.
Premier texte lu de toi après une tentative timide de lecture sur le forum que tu as laissé en lien.
Première réaction : Tu proposes un écrit (dont tu restes propriétaire) qui participe déjà à un concours. N'est-il pas trop tard pour nous d'intervenir ?
Suivent quelques suggetions sans prétentions :

Sa lame de rasoir, rectangle d’acier simple et effilé, coupe et creuse sans un bruit.

l'idée de creuser est forte si elle consiste à retirer de la matière. Action probablement plus réalisable avec un outil solide, genre pioche ou bêche. Ici, en l'occurence, ce ne sont que des sillons obenus par sa lame de rasoir. Proposition : ouvrir ? Il manque de toute manière, l'objet en question qui est ainsi martyrisé, le bras, la peau, la chair.Tu le précise plus loin, n'est-ce pas trop loin justement ?

Ses mains aux jointures blanchies, il serre fort son arme de fortune, Léo se force à se faire mal, à continuer, à aller jusqu’au bout des choses :

la construction de la phrase est boiteuse. Proposition : Ses mains aux jointures blanchies serrent fort son arme de fortune. Léo se force à se faire mal, à continuer, à aller jusqu’au bout des choses .

le bras transpirant de peine,

sa.

Dans ses souvenirs, Elle demeure plus belle encore qu’il ne la connaît

précise en fin de phrase. Proposition : vraiment.
L'utilisation des plus est trop importante.

En bref, ne propose pas ton texte avant de le corriger.

[Herzy Leid]

N'est-il pas trop tard pour nous d'intervenir ?

Non, il n'est pas trop tard.
En mettant le texte, je ne cherche pas à avoir le récit parfait pour gagner le concours - à dire vrai mon premier objectif n'est pas tant de le gagner - mais de recueillir des avis et des critiques grâce à ce forum pour voir ce que j'aurais pu modifier, et étudier ce qui est bon ou mauvais dans cet écrit.
Maintenant, toutes les suggestions n'auront aucun impact sur le concours, c'est certain, mais le principal est ailleurs, pour moi, pour le moment.

Pour ce qui est de l'utilisation du verbe "creuser" je suis mitigé.
Certes creuser signifie retirer de la matière dans son sens premier mais l'idée de profondeur est essentielle ici, je trouve.
"Ouvrir" fait plus penser à une plaie superficielle, au prime abord, qu'à quelque chose de profond.
Je suis d'accord avec toi et pourtant, j'éprouve quelques difficultés à opter pour ce changement. Etrange sensation.
Concernant l'objet en question, j'ai peur que cela fasse répétition : qu'en pensez-vous ?

Ses mains aux jointures blanchies, tant il serre fort son arme de fortune, Léo se force à se faire mal, à continuer, à aller jusqu’au bout des choses : il taillade son bras gauche, laissant de rougeoyants sillons dans sa chair.

Question : est-ce qu'avec le mot "tant" - qui est là au départ - ce n'est pas mieux ?

Pour "le bras transpirant de peine..."
Le mieux serait "le bras transpirant sa peine" selon toi... Oui, c'est pas mal non plus.
Je pense que je vais modifier ça.


Pour ta remarque de fin, j'aime autant préciser : la version proposée était la version finale et corrigée.

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