Scène épicée.

[Vaguerrance]

Installée dans l’obscurité, je les regarde,

admirative,

se déchainer sur les notes,

s’emmêler les doigts sur leur saxos brillants,

déchirant parfois la scène d’un éclat éblouissant.

Sous le rythme des mains d’un grand-gars-costard noir,

ils débarquent tour à tour sur scène,

de leur souffle chaud,

me caressent l’oreille.

La lumière plane sur eux,

après le bleu, elle les berce de rouge.

Ca rentre en moi, me réchauffe,

me surprend :

une trompette se révolte, un p’tit gars sur trois estrades dépasse les autres.


Lumière sur mon batteur, il tape et boit ce qu’il en sort, des mouvements

animent son corps

d’avant en arrière, il se balance, danse

sur la musique,

en transe.


C’est à toi, sacré flûtiste,

A peine effleuré le bec,

son souffle tremble, et ça dure.


Applaudissons, plaudissons, dissons,

à chaque rebellions des instruments.

Et toujours, ça reprend.

Le chef se balade,

puis lui aussi a des choses à dire,

alors il s’installe.

Sa musique débarque doucement,

m’emmène je ne sais où,

mais m’emmène

loin,

très loin.

Et ça continue,

à d’autres de crier,

à d’autres de répondre.

Il n’y a que moi pour les (re)rappeler,

bah oui, c’est déjà fini.

Délicieux instant.

Merci.

[Invité]

à chaque rebellions des instruments.

c'est ou deux S ou pas d'S, je crois.

Et j'ai noté qu'une oreille est manquante.
Où est l'autre? Elle couche avec un portable?
:-))))))

[mentor]

manger, épicer, y qu'ça d'vrai ;-)

je sors

[Arielle]

Curieuse mise en page pour une jolie description en prose qui n'a nul besoin de jouer les pouèmes, à mon humble avis.

[Lucy]

Oui, en prose ce serait pas mal pour la mise en page.
Merci pour ce texte !

[Vaguerrance]

Où est l'autre? Elle couche avec un portable?
Certainement pas, non !

Pour ce qui est de la mise en page, j'ai hésité, je n'avais pas très envie de prose. Mais puisque vous le dites, ce doit être la meilleure solution !
C'est idiot mais dans ma tête prose n'est pas synonyme d'originalité ce qui est idiot car la mise en page ne fait pas tout, le contenu est le plus important. Alors je me suis dit que ce serait mieux de couper les phrases, mais il est vrai que ça ne colle pas partout.




Installée dans l’obscurité, je les regarde, admirative, se déchainer sur les notes, s’emmêler les doigts sur leur saxos brillants, déchirant parfois la scène d’un éclat éblouissant.
Sous le rythme des mains d’un grand-gars-costard noir, ils débarquent tour à tour sur scène, de leur souffle chaud, me caressent l’oreille.
La lumière plane sur eux, après le bleu, elle les berce de rouge. Ca rentre en moi, me réchauffe, me surprend : une trompette se révolte, un p’tit gars sur trois estrades dépasse les autres.
Lumière sur mon batteur, il tape et boit ce qu’il en sort, des mouvements animent son corps d’avant en arrière, il se balance, danse sur la musique, en transe.
C’est à toi, sacré flûtiste, à peine effleuré le bec, son souffle tremble, et ça dure.
Applaudissons, plaudissons, dissons, à chaque rébellion des instruments.
Et toujours, ça reprend. Le chef se balade, puis lui aussi a des choses à dire, alors il s’installe. Sa musique débarque doucement, m’emmène je ne sais où, mais m’emmène loin, très loin.
Et ça continue, à d’autres de crier, à d’autres de répondre.
Il n’y a que moi pour les (re)rappeler, bah oui, c’est déjà fini.

Délicieux instant.

Merci.

C'est bizarre, je n'arrive pas à m'y faire.

[Invité]

Tu as raison : flatter l'oreille et l'oeil !

[Mano]

ah... prose ou pas prose toujours cette question...

Je pense que pendant le temps de l'écriture il peut être important de ne pas hésiter à multiplier les retours à la ligne et les espaces. Mais c'est un fait qu'à la lecture cela reste souvent artificiel, comme la trace d'un échaffaudage que l'on verrait encore un peu. Alors remettre tout en prose permet de garder le rythme sans le dévoiler forcément. Surtout quand on a mis des rimes...

Maintenant l'art du retour à la ligne dirige la lecture et oblige le lecteur à certains choix qu'il n'aurait pas fait naturellement. Ce n'est pas inintéressant. Personnellement j'ai préféré ta première proposition.

De toute façon la prose non justifiée (je parle des marges, on est bien d'accord) c'est pas très beau à lire non plus.

Donc, ne pas hésiter à multiplier les paragraphes, même petits...

enfin, voilà où j'en suis de ma réflection sur ce genre de textes.

Sinon, j'ai bien aimé, ça me parle bien à l'oreille même si je ne suis pas sur d'avoir bien compris en première lecture la position du narrateur.

[Mano]

Je reviens en deuxième lecture c'est le "mon batteur" qui m'a désarçonné. Il en dit trop ou pas assez. "Mon batteur" m'a fait croire à la présence narratrice sur scène mais non. Une histoire d'amour en cours ? Une possession juste par le don qu'il fait de lui ?

Par contre je ne trouve décidément pas que la première version "joue" les poèmes, c'est une proposition de lecture. J'aime bien ça et puis je trouve que ça cadre bien avec l'idée de la musique, du concert et de la scène.

[Invité]

Tu as raison : flatter l'oreille et l'oeil !

oui mais moi aussi, le son ne carresse pas qu'une oreille, sauf en politique.

[Vaguerrance]

Maintenant l'art du retour à la ligne dirige la lecture et oblige le lecteur à certains choix qu'il n'aurait pas fait naturellement. Ce n'est pas inintéressant. Personnellement j'ai préféré ta première proposition.
De toute façon la prose non justifiée (je parle des marges, on est bien d'accord) c'est pas très beau à lire non plus.
Donc, ne pas hésiter à multiplier les paragraphes, même petits...

Oui je suis entièrement d'accord, je pense que je dois ici trouver un juste milieu entre mes deux versions.

Je reviens en deuxième lecture c'est le "mon batteur" qui m'a désarçonné. Il en dit trop ou pas assez. "Mon batteur" m'a fait croire à la présence narratrice sur scène mais non. Une histoire d'amour en cours ? Une possession juste par le don qu'il fait de lui ?

Non, le narrateur, enfin la narratrice, "regarde, admirative", elle n'est pas sur scène. "Mon batteur", donc, pour une histoire d'amour en cours, si tu veux :-)


oui mais moi aussi, le son ne carresse pas qu'une oreille, sauf en politique

Il est vraiment génant ce singulier ?! "me caressent l'oreille" me semble plus poétique que "me caressent les oreilles"..la narratrice n'est pas une chienne ! :-D

Merci pour vos commentaires.

[Invité]

Il est vraiment génant ce singulier ?! "me caressent l'oreille" me semble plus poétique que "me caressent les oreilles"..la narratrice n'est pas une chienne ! :-D

Merci pour vos commentaires.

Licence poétique dirons-nous....

[bertrand-môgendre]

Peu importe la forme si tu as bon fond.
Une remarque

puis lui aussi

m'ennuie. Pas de proposition.

[Vaguerrance]

Une remarqueCitation:
puis lui aussi
m'ennuie. Pas de proposition.

Effectivement, oui, merci. Etant donné que je n'ai pas de contraintes au niveau des syllabes, je peux me contenter de supprimer le "puis" :
"lui aussi a des choses à dire" ..? ça colle mieux.

[pierre-henri]

A mon humble avis, tu t'écoutes trop, dans ce texte, tu en oublies l'impression qui est le but visé.

[Vaguerrance]

Je m'écoute trop?..

[Invité]

"me caressent les oreilles"

oui, tout bonnement impossible sauf à vouloir se rapprocher d'une horrible expression qui ne concerne en rien l'audition.
(n'importe-quoi ! pardon)

[Tristan]

J'ai bien aimé, surtout la version en prose. Je l'aurais plus vue comme un passage à insérer dans un scène, une nouvelle, quelque chose de plus long, quoi

[Vaguerrance]

Oulah, une nouvelle ?? quelque chose de plus long ??? Moi je débute, alors ça me fait peur tout ça.. Un peu comme le "plus de deux pages" de l'auteur de "Solitudes:.." (je ne me souviens plus son nom).
Donc j'essaie de m'appliquer dans des trucs courts, je pense pas un jour essayer la nouvelle, enfin on ne sait jamais..

[Arielle]

Oulah, une nouvelle ?? quelque chose de plus long ??? Moi je débute, alors ça me fait peur tout ça.. Un peu comme le "plus de deux pages" de l'auteur de "Solitudes:.." (je ne me souviens plus son nom).
Donc j'essaie de m'appliquer dans des trucs courts, je pense pas un jour essayer la nouvelle, enfin on ne sait jamais..

Courage Vaguerrance, lance-toi! N'attends pas comme certain(e)s l'âge de la retraite pour oser le marathon. Tu découvriras un autre plaisir d'écrire ;-)

[Sahkti]

En effet, il ne suffit pas de centrer un texte et de couper des phrases pour que cela donne un poème, mais ça n'empêche pas la prose d'être poétique et rimer juste sur la vague des sonorités.
Exercice réussi ici, lorsque tu abandonnes la première mise en page qui ne met pas assez le texte en valeur, à mes yeux, contrairement à la seconde présentation, plus classique et dont la sobritété permet aux mots de briller.
Tu arrives à faire ressentir le lent écoulement du temps, le mouvement, le geste et l'émotion.

[Jonjon]

Pourquoi en vers? Dans ce cas-ci, je ne pense pas que c'était une bonne idée de découper ainsi ton texte.

[Jonjon]

Pourquoi en vers? Dans ce cas-ci, je ne pense pas que c'était une bonne idée de découper ainsi ton texte.

J'avais pas vu la deuxième version. Mieux. Beaucoup mieux.

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