Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

Moscow's burning down

+3
Mano
apoutsiak
Alexis Christ Bukowski
7 participants

Aller en bas

Moscow's burning down Empty Moscow's burning down

Message  Alexis Christ Bukowski Sam 21 Juin 2008 - 7:12

une petite nouvelle pleine de joie de vivre durant une nuit d'insomnie...

Moscow's burning down

J’avais donné quelques roubles à Sergueï pour qu’il aille chercher deux autres bouteilles de vodka. Je pensais à ce type que l’on avait retrouvé mort, le colon perforé par un pur sang arabe. Je suis allé pisser sur le balcon et je l’ai vu s’écrouler dans la neige. Je croyais qu’il y était arrivé. Que la vodka l’avait enfin achevé. Que c’est lui qui avait fini par gagner. Ça m’a rendu dépressif. Ça m’a donné envi de dormir jusqu'à ce qu’il finisse par se relever.

Sergueï c’est le type qui se masturbe les jours impairs dans les chiottes d’une école primaire du centre après son job de désinfecteur ambulant. C’est lui qui dit que Bakounine est un fils de pute nazi car il n’a pas eu les tripes de suivre Netchaïev. Il était dans l’armée rouge, section interrogatoire en Afghanistan. C’est lui qu’on appelait pour récupérer les informations utiles comme si les afghanes portaient des ceintures de chastetés. Les infos qu’il pouvait entendre l’importait peu. Son truc c’était les regards terrifiés, les gémissements. Ils l’ont foutu dehors pour alcoolisme et cruauté pathologique. On est voisin.

Un quart d’heure plus tard il revient avec une bouteille. Il s’était ingurgitait l’autre. Ce soir on entendait encore les coups secs, les cris étouffés à travers les murs prêts à s’écrouler. J’attendais les gémissements de la fille ou les jouissements de Sergueï. Rien. Cette fois elle resta silencieuse, les yeux ouverts, vides. Un peu plus tard j’ai appris qu’il avait attrapé le sida ou qu’ils l’avaient tué en prison. Je ne sais pas. Incapable de me souvenir. Je suis parti pisser sur le balcon. La neige jauni me rappel ce soleil immaculé des hautes terres afghanes. Il a disparu ici bas.

J’ai fini par atterrir ici, à Moscou. Blanchâtre, comme souillée par ces millions d’âmes qui attendent. Qui ont oublié. Ces rues tortueuses où son souffle vous entame la peau. J’ai terminé dans ce champ de ruine bradé à quelques dollars. A l’ouest ils construisent suffisamment de tours pour jeter toute sa misère dans le vide. Moskva city. J’ai acheté une machine à écrire soviétique à quelques roubles. C’est ici que ma fin a commencé après avoir tout perdu là-bas. Il ne me reste plus que des souvenirs. Des visages. Il ne me reste plus que des mots, que de l’encre à mettre sur ces morts, ces regards, ces visages ensanglantés. Il ne me reste plus qu’un de mes noms à graver dans l’histoire. C’est la seule chose qui garde un sens. La seule chose qui me fasse tenir les bouteilles. La seule chose qui me garde en vie.

Je venais de sortir de taule, il ya quelques années. Crime de guerre ou quelque chose de semblable. J’étais là devant ces portes immenses, renfermant un ces innombrables enfers. Je n’avais rien. Je l’avais perdu en Bosnie, il ne me restait rien. La première nuit je me retrouvais dans un de ces hôtels de passe de Bolshoi Karetnyy. La deuxième ivre mort dans ce bar imbibé du désespoir de la chute, de ceux qui ne se sont pas relevé. De ceux qui ne se relèveront jamais. La troisième sans fric à dormir entre deux poubelles. Le quatrième jour, j’étais sobre, pauvre. J’ai commencé à cherché un job. Je ne savais que tuer. C’était la seule choses que je savais faire. J’aurais pu faire autre chose mais j’étais bon. Très bon, j’avais du talent. J’aurais pu être n’importe quoi, me trouver une vie comme les millions d’autres qui se terminent autour de moi. Je ne pouvais pas. J’allais errer dans les bars délabrés où traînaient les petits chefs des mafias locales à se prendre pour dieu, à me raconter combien de femmes ils ont baisé, combien de types ils ont tué. Ils me payaient à boire, ils s’achetaient de l’attention. J’ai fini par obtenir un contrat avec un autre type. Une balance. Il fallait que ce soit violent. Il fallait que les autres pissent dans leur froc. On lui a coupé la tête. J’ai eu d’autres contrats. Des types moins minables. Exécutions plus violentes. J’ai commencé à avoir du fric, à quitter les bars de paumés pour finir déguelant mes tripes dans ces clubs plein d’anorexiques camés. Celles que l’on voit sur les murs de ce pays bradé. A m’acheter ces anorexiques camés qui me file la gerbe. Je croyais à la rédemption. Tout n’était que dégradation. Je croyais à la rédemption.

Hier soir, j’ai craché vingt et une page. Les murs me déprimaient, j’avais l’impression qu’ils se rapprochaient. Ou qu’ils s’éloignaient, je ne sais plus. Pour six cent roubles j’avais un nouveau nom. Il fallait que je sorte. Je lis mes pages en terminant quelques shots de vodka. Ça m’a rendu malade toute cette merde. Ils m’ont foutu dehors car j’étais en train de cramer mon tas de merde. Enculés. J’ai continué à boire entre mes murs mouvants. Je ne peux plus bouger. J’étais là entre ces murs, incapable de tendre le bras. En train de convulser. En train d’attendre que ça se finissent. En train de penser à ce que je peux bien foutre dans le prochain chapitre. En train penser au mot delirium tremens. Au mot coma éthylique. Le monde m’a lâché, les gens m’ont lâché. Mon corps m’a lâché. J’ai réalisé que personne ne savais que j’étais là, que je respirais encore. Que personne ne connaissait mon nom. Que j’avais fini par l’oublier. Que personne n’avait jamais été là. La dernière fois ça m’avait pris deux jours pour me purger. Pour retrouver une once de vie. Je me suis relevé au bout de trois jours, j’avais encore survécu, comme toujours. Maudis, incapable de mourir, fatigué. Je suis allé m’acheter une autre bouteille. Quand l’espoir s’effondre il ne subsiste que de l’attente, aucune patience, de l’attente.

C’était les années quatre vingt dix. Le siècle se finissait avec le même désespoir, la même noirceur que lorsque Rimbaud baisait Verlaine. J’avais vingt ans. Je revenais de la fin du monde, sans argent, sans aucun sens. Je cherchais la rédemption, j’ai trouvé de l’alcool. Je suis parti à l’armé. Après un an à parler de La France, des techniques de branlette, de l’OM, de putes, du PSG, d’armes, j’étais prêt. On m’a envoyé en Afrique. Ils parlaient de fraternité, de valeurs. J’avais appris à faire mon lit et quarante-neuf manières de tuer un homme. On a atterri à Monrovia au Liberia. Il n’y avait plus de gouvernement. Plus de troupes gouvernementales à massacrer alors les rebelles se massacraient entre eux. On était avec Charles Taylor, celui qui avait traîné le corps du président Doe à l’arrière d’une jeep. C’était l’allié des français. On prenait une partie de la ville pour la perdre deux jours plus tard. On allait recrutait des gosses dans les villages. On leur filait une kalachnikov, de la cocaïne et on les larguait dans les rues. Lorsque l’on voit les gens s’écrouler de faim, d’une balle jour après jour. La vie perd sa valeur. Les gens meurent, así es. Je baisais lorsque j’en avais marre de l’alcool et je prenais de la came lorsque j’avais tellement baisé que je n’arrivais plus à bander. Au bout de quelques mois, j’ai foutu le camp. J’ai traversé le les dunes infinies du Sahara. Je marchais, je ne buvais pas, je ne mangeais pas. Je ne savais plus qui j’étais. Ça n’avait plus d’importance. Je devenais le sable. Sur le point de crever. Tout devenait limpide. J’ai fini à Tripoli après 3 semaines à errer avec une bande de nomades. J’ai laissé ma liberté dans le désert.

J’écris depuis trois semaines. J’arrive à relire les pages sans les brûler. Je bois. Toutes ces choses me hantent. Je les vois planer entre les murs, ces visages. Ces visages. Ils restent là. Pourquoi ils ne partent pas. J’ai besoin d’un verre. Sergueï vient de rentrer, je le croyais mort. J’ai du confondre avec un autre type. Il voulait boire. Il avait emprunté du fric à ce mec en taule. Il avait soudoyé un juge. On a terminé dans un bordel. Le monde a réapparu. Malade. Chaque bruit s’incruste dans mon crâne. Je n’en peux plus. J’ai bu et les choses sont passées. Les choses finissent toujours par passer. Je viens d’écrire le début. J’ai eu besoin d’une demi-bouteille. « Seize, dix sept, dix huit, au numéro dix neuf d‘y passer. A cette époque Sarajevo n’était qu’un champ de ruine jonché de cadavres. Viols, meurtres, beuveries, exécutions. C’était ma vie. Celle que j’avais choisi. J’aimais travailler en plein air. Le numéro dix neuf, un petit bosniaque de dix ans au regard perdu. Une balle par tête, restrictions économiques. Les exécutions faisaient partie de mes attributions. Une balle ce n’est que de la poudre et du métal. Juste quelques millimètres qui sortent du fin fond de la Sibérie, qui traversent l’Europe pour finir dans la tête du prisonnier numéro vingt. Un autre petit bosniaque. Quoi ? Vous trouvez ça révoltant ? Vous voulez faire des blocus devant chaque usine d’armement accompagné de hippies attardés et autres altermondialistes, déblatérant des niaiseries sur papier écologique ? Ne vous gênez pas. Si nous n’avons pas de balles nous les massacrerons à la hache. » J’avais entamé mes mémoires, j’avais commencé à mourir, à abandonner.
Alexis Christ Bukowski
Alexis Christ Bukowski

Nombre de messages : 19
Age : 34
Localisation : www.myspace.com/alexisjesuschistleggeri
Date d'inscription : 20/06/2008

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Moscow’s burning down(partie 2)

Message  Alexis Christ Bukowski Sam 21 Juin 2008 - 7:14

la suite!

Moscow’s burning down(partie 2)

J’aimais Kaboul. Elle était chaotique, criblée de balles, écroulée. Elle avait quelque chose. Les gens disent une âme. Voilée par les talibans, piétinée par les gringos. Elle était la même, elle n’avait rien perdu. Je marchais le jour, la nuit. Je marchais entre les murs sans toits jusqu'à m’écrouler. Mes veines se dissolvaient dans l’héroïne. Une fois j’ai fait une overdose. J’ai survécu. Encore. Maudis. Je voulais disparaître. Je marchais, je marchais, j’attendais. Personne n’osait. On savait qui j’étais, que le premier qui me toucherait finirait sur un de ces tas de cadavres. J’aimais cette ville. Ruinée, tiraillée, désespérée, sur le point de succomber. Elle ne mourrait pas. Elle n’y arrivait pas. Je passais d’un fuseau horaire à un autre. J’allais à Minsk, à Jakarta, à Téhéran. Je gagnais deux heure j’en perdais trois. J’allais à Bogota, Hong Kong, Kinshasa. Je perdais un nom, j’en retrouver un autre. J’allais à Mexico, à Delhi, à Manille. Ils s’écroulaient à travers ma lunette. J’allais à Singapour, Tokyo. Je laissais tout en plan, je partais. Je disparaissais à Shanghai, je réapparaissais à Séoul. A chaque fois. Je survivais, je ne pouvais pas mourir. A Damas, Vladivostok. Je ne croyais plus en la rédemption.

Sergueï n’a pas pu rembourser, ils l’ont descendu. J’écrivais jusqu'à m’endormir sur ma machine. Jusqu’à voir le monde se transformer en lettres qui s’assemblent, en lettres qui s’évanouissent dans le vide. Je n’ai plus de vodka. J’ai envi de whisky. Je suis parti en acheter et je me suis rendu compte que je n’avais plus de fric. J’ai trouvé un contrat facile à faire, j’ai livré deux ou trois paquets. Je les ai revus. Ceux que l’on a bradé avec le pays. Ceux qui se sont écroulé. Ceux qui ne se relèveront jamais. Ceux qui n’avaient plus que de l’alcool. Ceux qui n’avaient plus qu’un mensonge pour continuer à vivre. Ceux qui n’avaient plus que leurs egos, les autres, leurs regards. Ceux qui se persuadaient qu’ils dominaient le monde pour survivre. Ceux qui croyaient qu’après le sexe vient l’amour. Que l’amour arrive. On leur a pris leur vie. On leur a jeté des illusions en pâture. J’ai gagné assez d’argent pour finir ma vie. Je ne mange pas. Je bois, j’écris. L’alcool et les mots me nourrissent. Je n’ai jamais cru en les mots. Je n’ai jamais cru en rien. Je n’ai plus d’espoir depuis longtemps, il ne me reste que des ambitions. Rester dans les mémoires, dans l’histoire. Disparaître.

J’étais à Tripoli. Paumé, entouré par les visages de Kadhafi. Je parcourais ces rues poussiéreuses, presque éternelles. J’ai traversé la mer, passé en Serbie, il m’ont filé de l’argent, une arme et envoyé en Bosnie. Les serbes voulaient nettoyer ce pays. Je me suis retrouvé dans une milice. On se contentait de faire le ménage. Purification ethnique. Je l’ai trouvé sous un tas de brique. Ses parents avaient été égorgés. Sa mère n’avait plus d’yeux. J’aurais du la tuer. Elle s’appelait Nastasia. Elle était bosniaque, j’aurai du le faire. C’est pour ça que l’on m’a donné cette arme, cet argent. Je ne l’ai pas fait. Je lui ai dit de ne pas avoir peur, de rester cachée ici. J’essayais de lui apporter à manger deux fois par jour. Je lui ai trouvé ruine avec un toit. Elle vivait entre les bombes, les balles, les viols mais elle tenait bon. Elle vivait. Je regardais ses yeux. Pures. J’y voyais de la force. J’y voyais quelque chose que l’humanité avait perdu. Elle avait neuf ans. Je n’étais qu’un soldat assoiffé d’argent et je suis devenu humain. Pour elle. Elle m’avait apprivoisé d’un regard. Elle aurait pu être n’importe quelle gamine, elle était spéciale. Je commençais à penser à ce mot. Amour. Je pensais à ce qu’on disait sur la chair et le sang. Tas de conneries. Elle était humaine, je l’étais devenu. C’était son présent, à moi, au monde. L’humanité. Elle était cette rédemption que j’ai cherché des années durant, pour laquelle j’ai parcouru ces milliers de kilomètre. Elle était là au milieu de l’enfer. J’espérais. Elle m’avait offert l’espoir. Je voulais l’aimer, la voir grandir. J’espérais vivre pour la voir. Jour après jour. La vie commençait à prendre de la valeur. Je sentais le vent effleurer ma peau. Je voyais les cieux. Le soleil se lever pour s éteindre de sa lumière tragique pour ressusciter. Il était le même, je le voyais différent chaque jour. J’entendais le vent entre les arbres au dessus des balles. Je la voyais et les balles disparaissaient. Le monde mourait à chaque seconde pour renaître à celle qui suivait. Le monde c’était ces quelques centimètres qui nous séparaient. Le monde était entre nous. Il se finissait sur elle. Il se finissait sur moi. Il n’y avait plus rien en dehors. Un matin j’ai l’ai trouvé nu, couverte de sang. C’était fini. L’Humanité avait disparu avec elle. On m’a arrêté quelques jours plus tard. On m’a jeté en taule pour crime de guerre. J’avais une fausse nationalité russe à l’époque alors j’ai terminé dans cette prison à Moscou. Je ne parlais plus. Je ne voyais plus rien. Le monde avait pris fin. Je suis sorti trois ans plus tard laissant un autre enfer derrière moi. Derrière ces portes, emportant ses démons. J’avais tout perdu. Il ne me restait rien. Plus aucun espoir, juste quelques ambitions.

J’avais terminé, trois cents pages ensanglantées, imbibées d’alcool. De cette Humanité qui s’est éteinte à Sarajevo. Je suis allé m’acheter une bouteille de Johny Wakler. Je suis allé m’acheter un flingue. J’ai bu, j’ai tout relu en une nuit. Tout m’est revenu. Son visage me hante. Son corps nu me hante. Ses yeux. Elle a emporté le monde avec elle. J’ai abandonné. J’ai mis ces mots, cette encre. J’ai tout dis. J’ai mis ces mots. Cette encre sur tous ces morts. Je peux partir. J’ai appuyé sur détente. L’arme s’est enrayée. J’ai pris ça comme un signe. Il me restait du fric. J’ai pris un avion pour New York. Pour vingt dollars j’avais un nom qui sonnait émigré irlandais alcoolique de la fin du 19e. J’ai déposé mes trois cents pages, ma vie partout où je pouvais. Ils ont fini par le publier. J’ai pris un avion vers Los Angeles. Je vivais dans cette cité des anges déchue, cerné par les autoroutes. Le downtown était comme l’antichambre de l’enfer. Des centaines de types avaient abandonné. Ils attendaient de mourir. Errant d’un bloc à l’autre, d’une poubelle à l’autre. Je vivais là. Ils avaient fabriqué des boulons ici et ils en ont fait un appartement.

Après 3 ans on me connaissait. On m’avait refilé des prix. On me demandait à quand le prochain. Parfois des types venaient avec une bouteille de vodka. Parfois des filles voulaient savoir ce que valait un tuer pathologique valait au pieu. On m’invitait à la télé. La dernière fois que j’avais été sur un plateau j’avais dégueler mes tripes devant trois millions de ces cadavres ambulant. J’avais hurlé que la télé n’est que de la propagande d’état. Ils m’avaient condamné à mort au Libéria et à perpétuité en Bosnie. J’étais devenu un exemple. Je voulais être seul. Je voulais aller marcher dans les montagnes jusqu’à me perdre, jusqu'à ce que le monde disparaisse. Je voulais devenir la terre, le vent. J’étais fatigué. J’étais incapable de sortir. J’ai bu, j’ai oublié. Je ne savais plus où j’étais. J’étais mort.
Alexis Christ Bukowski
Alexis Christ Bukowski

Nombre de messages : 19
Age : 34
Localisation : www.myspace.com/alexisjesuschistleggeri
Date d'inscription : 20/06/2008

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  apoutsiak Sam 21 Juin 2008 - 11:58

.

Salut et bienvenue ! Je trouve que ton style est vivant, ton histoire commence bien (façon de parler, hein ?). Le petit souci est peut-être que le regard sur la guerre est un peu docu : on a tous entendu parler de Doe, des gamins enrôlés, des snipers, des gosses Bosniaques, etc. Il manque peut-être des expériences plus persos (pour le narrateur, j'entends) dans les mêmes conditions. Mais j'aime beaucoup le rythme, le ton, le personnage de Serguei, ses déboires (ou ses "boires", comme tu veux ;-))) d'écrivain. Je suis emballé, mais je me dois de te faire toutes les remarques ci-dessous. A + pour le deuxième volet !


le colon perforé

côlon

Ça m’a donné envi de dormir

envie

C’est lui qu’on appelait pour récupérer les informations utiles comme si les afghanes portaient des ceintures de chastetés.

Je ne comprends pas cette phrase
chasteté, ici, est au singulier

Les infos qu’il pouvait entendre l’importait peu.

importaient

Son truc c’était les regards terrifiés, les gémissements. Ils l’ont foutu dehors pour alcoolisme et cruauté pathologique. On est voisin.

voisins serait préférable, car le "on", ici remplace un "nous"

Il s’était ingurgitait l’autre.

ingurgité

Cette fois elle resta silencieuse, les yeux ouverts, vides.

Je croyais qu'il entendait " les cris étouffés à travers les murs prêts à s’écrouler". Comment peut-il voir ses yeux ?

… ou qu’ils l’avaient tué en prison. Je ne sais pas.

"Je ne sais plus" me semble plus adapté.

La neige jauni me rappel

La neige jaunie me rappelle…

ce soleil immaculé des hautes terres afghanes. Il a disparu ici bas.

le soleil ? Le gars ? Et c'est "ici-bas".

C’est ici que ma fin a commencé

Pas très joli, une fin qui commence

Il ne me reste plus qu’un de mes noms à graver dans l’histoire.

Pas clair, pour le lecteur, car tu ne t'expliques pas du tout sur cette image. Un de ses noms propres ? D'autres, auxquels il tient ? Il a déjà gravé les autres ? A quel titre ?

il ya quelques années.

il y a

Je n’avais rien. Je l’avais perdu en Bosnie, il ne me restait rien.

Répétition de rien.
Et perdu quoi ?

de ceux qui ne se sont pas relevé.

relevés

De ceux qui ne se relèveront jamais. La troisième sans fric à dormir entre deux poubelles. Le quatrième jour, j’étais sobre, pauvre.

"…j'étais toujours pauvre, mais sobre." Ce ne serait pas plus élégant ?

J’ai commencé à cherché un job.

à chercher

C’était la seule choses que je savais faire.

chose

à me raconter combien de femmes ils ont baisé,

baisées

combien de types ils ont tué.

Tués

Ils me payaient à boire, ils s’achetaient de l’attention. J’ai fini par obtenir un contrat avec un autre type.

"un type", ça ira car tu n'as pas parlé d'un premier type avant lui

On lui a coupé la tête.

Pourquoi "on" si c'était son contrat ?

J’ai commencé à avoir du fric, à quitter les bars de paumés pour finir déguelant mes tripes dans ces clubs plein d’anorexiques camés. Celles que l’on voit sur les murs de ce pays bradé. A m’acheter ces anorexiques camés qui me file la gerbe.

"A m'acheter" : tu ne voulais pas répéter "j'ai commencé…"? Je comprendrais, mais dans ce cas, la phrase d'avant ("Celles que l’on voit…") te coupe de la principale et rend le raccourci confus.

Je croyais à la rédemption. Tout n’était que dégradation. Je croyais à la rédemption.

La répétition de la rédemption, ici, n'apporte pas selon moi le lyrisme que tu voulais peut-être susciter.

Hier soir, j’ai craché vingt et une page.

pages

Les murs me déprimaient, j’avais l’impression qu’ils se rapprochaient. Ou qu’ils s’éloignaient, je ne sais plus.

Attention, ça risque de devenir un tic : tu as déjà utilisé cette tournure deux fois pour la mémoire du temps, plus haut, en substance : sida ou tué, je ne sais pas et une autre que je ne retrouve pas.

quelques shots de vodka.

Tu veux dire shoots ?

En train d’attendre que ça se finissent.

finisse

En train de penser à ce que je peux bien foutre dans le prochain chapitre.

Un peu confus : ce que je peux bien écrire... ? Ou lui-même se met-il en scène dans son texte ?

En train penser au mot delirium tremens.

De penser

Je suis parti à l’armé.

l'armée

On allait recrutait des gosses dans les villages.

recruter

Lorsque l’on voit les gens s’écrouler de faim, d’une balle jour après jour. La vie perd sa valeur.

Tu veux dire : " Lorsque l'on voit les gens s’écrouler de faim, d’une balle jour après jour, la vie perd sa valeur." ?

"Lorsqu'on" serait plus léger, non ?

Les gens meurent, así es.

Je ne me souviens pas que tu aies parlé de son origine. Sans ça, cette incursion de l'espagnol paraît un peu bizarre. Peut-être devrais-tu dire deux ou trois mots là-dessus, avant, pour qu'on ne soit pas surpris.

J’ai traversé le les dunes infinies du Sahara.

traversé les dunes

Pourquoi ils ne partent pas.

Pourquoi ils ne partent pas ?

J’ai bu et les choses sont passées. Les choses finissent toujours par passer.

Très vague. Il s'est passé tellement de choses, qu'on ne sait pas si c'est son malaise présent, ses souvenirs.

Je viens d’écrire le début.

Le début de quoi ? Il a plusieurs fois recommencé à écrire.

J’ai eu besoin d’une demi-bouteille. « Seize, dix sept, dix huit, au numéro dix neuf d‘y passer.

Pas compris. Il a déjà bu dix-huit demi-bouteilles ? Donc neuf bouteilles entières ? Bon, la suite, le dira. Pourquoi pas, mais la bouteille, juste avant, apporte la confusion qui fait que j'ai arrêté ma lecture pour comprendre.

A cette époque Sarajevo n’était qu’un champ de ruine jonché de cadavres.

J'ai dû louper un passage. Il était déjà à Sarajevo ?

Celle que j’avais choisi.

choisie

un petit bosniaque de dix ans au regard perdu.

Bosniaque

Un autre petit bosniaque.

Idem.

"…Si nous n’avons pas de balles nous les massacrerons à la hache. »"

je n'ai pas trouvé les guillemets ouvrants

j’avais commencé à mourir

euh, quand on meurt, c'est pile à un moment, non ? ☺☺
.
apoutsiak
apoutsiak

Nombre de messages : 1214
Age : 63
Localisation : Chantilly - Oise - France
Date d'inscription : 18/01/2008

http://www.encyclopedie-universelle.com

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  Alexis Christ Bukowski Sam 21 Juin 2008 - 21:18

merde, c'est bourré, de fautes. merci pour la correction sympa. je ferai plus attention la prochaine fois. pour le truc du début c'est le début de ses mémoires. il y a un guillemet avant "seize" et ça se termine a "hache". Oui je l'avais mis en italique sur word mais ça ne l'a pas fait sur le forum. en tous cas merci, malgré mes déboires orthographiques et mon déficit d'expérience personnel dans dans les génocides et autres guerres civiles, l'impression à l'air d'être plutôt positive! A+
Alexis Christ Bukowski
Alexis Christ Bukowski

Nombre de messages : 19
Age : 34
Localisation : www.myspace.com/alexisjesuschistleggeri
Date d'inscription : 20/06/2008

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  Mano Lun 23 Juin 2008 - 9:19

Je me suis laissé prendre.

J'aime ce genre d'univers et de personnage même si celui-ci est dans le stéréotype le plus complet.

Néanmoins tu t'en sors bien dans la variation du genre même s'il manque l'étincelle qui fait qu'on reste le souffle coupé (le passage sur la petite fille et ce retour d'humanité supposé suivi par son arrestation en deux ligne fait un peu baclé alors que c'est censé être un tournant dans l'histoire. Un tournant vers rien de plus mais un tournant quand même)

Tu as de bonnes phrases (j'ai lu le texte il y a une heure déjà et reste dans ma mémoire cette balle d'acier russe et un peu de poudre par exemple ou l'encre de la machine soviétque mise sur les mots).

Tu es au fait des actualités et des tendances (les manequins anorexiques et leur dénonciation sont très à la mode) tu reprends bien l'idée des médias qui s'emparent des réalités les plus glauques pour en faire des machines à fric (ça m'a rappellé cette histoire d'un tueur en série autrichien je crois qui est devenu célèbre grâce à ses livres...).

Bref, tout cela tient assez bien la route. Reste donc à approrter autres choses que des images que tu as vues ou lues (ici Moscou et son ambiance semblent être assez crédibles. C'est ce qui est le mieux ficelé, ce qui semble t'être le plus familier) pour faire de tes textes des objets vraiment originaux.

Sinon j'aime bien l'idée que tu écrives dans au moins une autre langue.
Par contre d'accord avec Panda Work ton pseudo est très nul même avec beaucoup d'humour.

So long, Jesus Charles !
Mano
Mano

Nombre de messages : 233
Age : 54
Localisation : hyères
Date d'inscription : 17/01/2008

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  maniak' Lun 23 Juin 2008 - 13:39

J'ai bien aimé aussi. Mais p... ! C'est pourri de fautes ! C'est dommage. Surtout que c'est pas mal sinon.

Au plaisir de relire.
maniak'
maniak'

Nombre de messages : 320
Age : 59
Localisation : Casablanca - MAROC
Date d'inscription : 12/10/2007

http://maniakwaveski.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  Loupbleu Lun 23 Juin 2008 - 20:55

J'ai beau consommer régulièrement du "Bukowski official trademark", j'avoue que j'ai frisé la crise de foie au bout de deux ou trois paragraphes...

Je suis très partagé sur ce texte.

Je ne reviens pas sur la forme (ortho, etc.) qui est à soigner davantage.
D'abord, je dois souligner qu'il y a beaucoup de bonnes intentions, sur la forme (dans la variété des constructions, la rapidité), la recherche d'un style. J'aime aussi cette volonté d'écrire "dans le monde", de te confronter aux événements.

Bref, tout ça et l'envie d'écrire que j'ai sentie, c'est très bien.

J'ai trouvé cependant que le texte ne tient pas.

- Par les excès, parce que tu en fais "trop" : Trop dans la noirceur de chaque scène, chaque débordement. Comme si la volonté de choquer prenait le dessus. Ca va vite, ça zappe et en pâtissent les personnages.

Je me demande si tu n'avais pas envie d'écrire "contre" le lecteur plutôt que pour lui, dans le sens où tu veux lui en mettre plein la vue, comme si l'ensemble était plus vomi que digéré.

Le lecteur est clairement "en dehors" (par exemple, je ne fais pas pipi sur mon balcon, même s'il neige). Ton système narratif (les mémoires) met aussi, d'une certaine façon, le personnage en dehors de lui-même.

Pour reprendre l'exemple de Buko, ses personnages sont toujours "ici et maintenant". note que c'est aussi une méthode qui permet plus facilement de ne pas faire "moraliste" (parce que par défaut, ton texte est finalement très moraliste ?).

Par ailleurs, l'alcool, le sexe, le "crade" de Buko est le décor, le lisier où s'épanouit une poésie (?). Je te soumets l'idée qu'il y a ce que tu racontes (la guerre, l'alcool, etc.), et ce que tu dis. Ce que tu dis, c'est au fond relié intimement à l'humanité, c'est... C'est à toi avant tout de le définir, de le conduire.

Une suggestion (un peu provoc mais bon) : si tu essaies d'évoquer un truc "pas beau", mais sans alcool, sexe, mort, mais par un procédé d'image, de situation.

Voilà, j'espère que tout ça pourra t'apporter une aide, c'est juste fait pour ça, à toi de voir si ça t'intéresse ou pas, si ça peut te donner d'autres idées.

Pour conclure, ce n'est pas un texte avec beaucoup de qualités mais que j'ai apprécié, tu as du potentiel, continue !
Loupbleu
Loupbleu

Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  Alexis Christ Bukowski Lun 23 Juin 2008 - 22:40

merci pour les critiques constructives. peu être que lorsque j'aurai passé le cap de la trentaine je rirai de ce genre de mes anciens textes... mais bon on verra. Au fait il n'y a pas une fonction éditer pour que je puisse corriger les fautes? Pour le truc de la noirceur, j'ai écris ça avec mes tripes. J'ai plongé en moi et c'est ce que j'ai trouvé cette nuit là. En effet je pense qu'il aurait nécessité plus de travail. je l'ai écrit en une nuit et je l'ai posté. c'est étrange, j'ai remarqué ça aussi, je ne peux pas m'empêcher d'évoquer l'alcool dans mes texte... hum peut être qu'il faudrait que je commence à m'en inquiéter...;) Merci encore encore. A+
Alexis Christ Bukowski
Alexis Christ Bukowski

Nombre de messages : 19
Age : 34
Localisation : www.myspace.com/alexisjesuschistleggeri
Date d'inscription : 20/06/2008

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  Sahkti Jeu 26 Juin 2008 - 5:49

Pas mal de grosses fautes et de répétitions voyantes du genre deux fois "je suis allé pisser sur le blacon" dans le début du texte. A la longue, ça finit par prendre beaucoup de place et si on ajoute le côté un peu maladroit par moment, ça renforce l'idée de quelque chose de brouillon. Dommage, mais bon.

Je ne sais pas si tu as lu des bouquins des frères Vaïner, écrivains de la noirceur russe contemporaine. Comment dire... A force de trop en faire, de noircir pour noircir, je les trouve souvent ennuyeux, pour ne pas dire plus. L'excès du détail, du mélodrame, etc., finit par étouffer le récit et c'est un peu ce que je ressens ici. Il y a un côté trépidant, une volonté de vouloir en dire beaucoup et créer une ambiance lourde à tout prix et, à force, ça empêche ton texte de respirer. or c'est une histoire vivante que tu racontes là, donc ça aurait bien, à mes yeux, de créer des ruptures et des formes variées d'aération.

Et puis, l'usage intensif de mots plus crus ou d'images très fortes (sexe, gnôle et compagnie, à la longue, c'est lassant et rien à faire, j'associe toujours cela à un manque d'inspiration quand ça remplit tout un texte. Il me semblerait plus réussi d'arriver à contourner cet emploi de vocabulaire primaire pour esquisser, à la place, quelque chose de plus subtil.

Avis perso, qui vaut ce qu'il vaut, mais voilà, bof en ce qui me concerne, désolée.
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  Sahkti Jeu 26 Juin 2008 - 5:51

Alexis Christ Bukowski a écrit:Au fait il n'y a pas une fonction éditer pour que je puisse corriger les fautes?
Non. Choix délibéré.
Si tu souhaites apporter l'une ou l'autre correction, un modo peut le faire ou, en cas de trop grande présence de fautes d'ortho dans un texte, remplacer la "mauvaise" version par une "bonne" corrigée par l'auteur.
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  apoutsiak Jeu 26 Juin 2008 - 12:49

.

Je trouve que la deuxième partie ne confirme pas l'essai de la première. Toujours autant de fautes d'orthographe, c'est assez désagréable, mais surtout, cette redondance de "l'enfer", de la déchéance, avec tout le vocabulaire associé, et tout cela ressemble un peu à des tics d'expression. Le tout manque, à mon sens, d'inspiration. Enfin, je ne suis pas convaincu par le récit de la rédemption, jeté à la va-vite, m'a-t-il semblé, pour que je puisse accepter ce "chemin de Damas".
apoutsiak
apoutsiak

Nombre de messages : 1214
Age : 63
Localisation : Chantilly - Oise - France
Date d'inscription : 18/01/2008

http://www.encyclopedie-universelle.com

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  silene82 Mar 20 Juil 2010 - 11:44

Poncifs, répétitions, c'est la même rengaine tout du long. C'est un peu comme le X, en somme, tuer, c'est aussi con que baiser. Seules les variations, les hiatus, ont quelque intérêt.
Mais bon, au moins, il y a l'envie de régurgiter quelque chose du tapissage télévisuel.
L'irréalité d'un obus de mortier, dans une matinée de début du monde, dans l'Hindou Kush, quand la nature bat des mains, t'aurais pu en parler. Ou la joie victorieuse des mômes qui titubent avec leur prothèse.
Pas mal au niveau de l'envie d'écrire, bidon sur le thème et les faits-divers. Saoûle des légionnaires, ils t'en raconteront de bien meilleures.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Moscow's burning down Empty Re: Moscow's burning down

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum