Vieillir, pourquoi faire...?

[xaba]

" Vieillir, être vieille, je le suis de l’extérieur de l’intérieur. Maintenant je l’accepte, je suis bien obligée d’accepter de ne plus plaire, qu’on ne me regarde plus, accepter par obligation d’être un meuble comme un autre, certes encore solide, mais usé par le temps qui passe et dont l’aspect n’est plus à la mode. Oui ! C’est difficile mais on n’y peut rien. Il faudrait ne pas être seule, avoir près de soi quelqu’un qui s’intéresse encore, mais ça aussi il faut accepter que ça ne se peut plus ; alors on discute sur internet en se donnant l’illusion de compter encore un peu ; mais c’est une erreur on n’existe déjà plus » MV



J’ai lu et relu ton mail sur ta solitude, sur la détresse que tu ressens, sur la vieillesse, sur l’absence, sur l’incompréhension. Bien sûr je ne peux encore tout saisir. Il est trop tôt pour moi pour sentir toutes les nuances de ces lignes. Mais j’ai tout de même pris et repris ton appel au secours sur le vide qui te remplis. Je n’ai su sur l’instant quoi répondre…

J’ai compris pourquoi avec quelques heures de recul…

C’est que tout ce que tu écris est parfaitement vrai. C’est en effet la triste réalité quelque soit l’endroit où l’on vive. Avec le temps, on devient transparent! On s’efface. On se délave comme un tissu perd de son éclat lorsqu’il est passé et repassé.
Oui ! Tu as raison et ce qui est vrai pour toi l’est aussi pour moi. Car oublies tu que lorsque l’on vieillit, les autres prennent aussi de l’âge et de la patine ? Ils ne le disent pas. Peut être ne le savent ils pas. Mais ils vieillissent aussi…

A Tombouctou, on m’a dit un jour, “on est toujours l’étranger de quelqu’un d’autre”. D’une autre façon, on est toujours l’ancien ou le vieux aux yeux d’un autre. Mais quand celui-ci s’ éternise, celui-là doit aussi longtemps durer pour en témoigner.

On existe malgré tout. Pas ou plus de la manière telle qu’on souhaiterait à jamais exister. On la sent bien cette différence. Pas en soi - jamais on ne se sent assez vieillir malgré les tracas et les refroidissements à répétitions - mais chez les autres, dans leurs yeux, ou plutôt, tu le dis toi même, dans leur regard qui se détourne. Faut-il accepter de vieillir parce que c’est le destin des autres de devenir aveugles ou parce qu’on se cramponne à une certaine idée de l’attention que l’on attend d’eux ? Et tant bien même nous manifesteraient ils encore de leur intérêt, celui-ci répondra t-il à nos exigences, à l’idée que nous nous faisons de notre existence qui file et de l’attention qu’elle mérite plus que jamais, comme si les ans qui passent attendaient toujours plus de temps en retour?

Mais sous la couleur usée, il y a pourtant le tissu, la maille, la fibre. Elle aussi s’usera jusqu’à se rompre puisqu’il n’est de trame qui un jour ne résiste à l’infini. Jusque là elle tient encore. Elle brille encore cette fibre ; de l’enchevêtrement de son grain, d’une composition unique. Elle brille aux yeux de ceux qui savent la reconnaître. Elle brille sans couleur mais elle iradie d’un éclat primordial. Tant pis pour les autres qui ne voient qu’à travers les nuancierss et ne savent pas, parce qu’ils sont aveugles ou presque, reconnaître comment sont brodés le canevas intime de ceux qui leur échappent.

Rien de bien nouveau en somme. On doit bien crever tel que l’on a ouvert les yeux, en criant au monde son désespoir de s’obliger à la vie puis de se conformer à la mort dans les yeux des autres.

Mais toi, dans ton miroir, te vois tu encore ? N’est ce pas la question qui importe le plus ? Qu’importe la condamnation des autres si on ne leur donne pas le droit de nous juger. On ne vieillit - je ne parle bien sûr pas de la décrépitude corporelle - que si on le souhaite. L’autre ne te voit plus ? Ouvre lui les yeux. Son cas n’est pas nécessairement désespéré !!!

[bertrand-môgendre]

Mais quand celui-ci s’ éternise, celui-là doit aussi longtemps durer pour en témoigner.

une notion de temps qui n'est pas claire.

“on est toujours l’étranger de quelqu’un d’autre”. D’une autre façon, on est toujours l’ancien ou le vieux aux yeux d’un autre

ta reformulation parait moins claire.

Et tant bien même

J'ai tendance à écrire : Quand bien même. Je me trompe ?

...à l’infini.

essaie à la longue, car la notion d'infini est forte.
Tu teintes ton texte de notes sombres et noires pour valoriser le message d'encouragement et d'espoir. Si le fond est fort, la forme mériterait d'une sérieuse réécriture.
Très heureux de te lire, Xaba.

[Invité]

Citation:
Et tant bien même

J'ai tendance à écrire : Quand bien même. Je me trompe ?

Non, tu as raison. De plus, l'inversion du sujet n'est pas nécessaire avec cette construction : Et quand bien même ils nous manifesteraient encore de leur intérêt,

Bonne idée ce texte sous forme de réponse à un mail. Texte parsemé de vérités, mais la réflexion me semble tourner en rond, on ne progresse que vers la toute fin ... qui me plaît bien, avec cette façon de rendre l'autre responsable du regard qu'il porte :

Qu’importe la condamnation des autres si on ne leur donne pas le droit de nous juger.
L’autre ne te voit plus ? Ouvre lui les yeux. Son cas n’est pas nécessairement désespéré !!!

Je reste avec l'impression d'un ensemble assez brouillon, à la fois dans la démonstration et l'expression...

[Sahkti]

Pas très convaincue.
Il me semble que l'idée de base, assemblage de clichés et de propos un peu trop souvent entendus, est ressassée de long en large, avec des tournures parfois maladroites et brouillonnes, afin de créer une réponse à ce mail.
Que l'idée soit diluée, ma foi, pourquoi pas, mais elle est ici complètement noyée dans quelque chose qui s'emberlificote.
Bref, pas vraiment conquise, désolée.

[Anne Veillac]

J’ai trouvé ton texte émouvant. Ce premier texte, d’abord, en italique. Et puis l’autre personne qui lui répond. L’échange entre les deux.

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