Tortionnaires !

[gunter]

Pauvre petit être agonisant,
Maintenu par désir égoïste
Au seuil du royaume des vivants.
C’est pourtant en vain que tu résistes,
Car si belle que soit ta prison,
Tu ne peux nier son absurdité.
Seul destin pour toi à l’horizon
Dans ces affres de stérilité :
Un cadavre en décomposition.
En vase, tu te noies, mutilé,
Et pleures tes pétales fanés.

[Vaguerrance]

J'ai un peu de mal à cerner le sens de ton texte, à deviner l'identité de "ces petits êtres agonisants".. je serai tenter de croire qu'il s'agit des Hommes en général :

"Car si belle que soit ta prison,
Tu ne peux nier son absurdité.
Seul destin pour toi à l’horizon
Dans ces affres de stérilité :
Un cadavre en décomposition."

Ou la prison absurde serait la vie qui se termine fatalement par la mort.

Mais ceci je ne sais quoi en faire : "Au seuil du royaume des vivants" ...

[gunter]

C'est bien plus terre à terre que ça.
La (timide) révélation doit se faire sur les deux derniers vers, surtout avec les mots "vase" et "pétales".
Il s'agit tout bêtement d'une fleur coupée qui meurt dans son vase ou cercueil, c'est selon.

[Invité]

C'est marrant comme poème. Mais peut-être qu'il faudrait éviter le mot "être" du premier vers, qui risque en effet de mettre sur la mauvaise voie, ; cela permettrait aussi (dans la mesure ou "être" serait remplacé par un mot féminin ("pauvre petite chose", même si "chose" est passe-partout...) de pouvoir écrire en fin de poème :

En vase, tu te noies, mutilée

ce qui donnerait une idée plus précise de ce que tu évoques. Personnellement, j'avais saisi qu'il s'agissait d'une fleur, mais avec les poèmes précédents, je commence à connaître un petit peu tes sources d'inspiration...

[Halicante]

C’est vrai que le mot « être » nous mène sur une fausse route, mais, quand on se rend compte à la fin qu’il s’agit d’une fleur, on se dit qu’on s’est bien fait avoir… Mais « Si belle que soit ta prison, » est-ce qu’il s’agit du vase ou de la maison dans laquelle le vase se trouve ? Pour une fleur, un vase ou une maison ne peuvent être beaux, seule la nature l’est. Ceci dit, une fleur dans la nature meurt aussi…

[Jonjon]

J'aime le rythme, la musique du texte. Ça sonne très bien à l'oreille quand lu à haute voix.

[gunter]

Je crois que je préfère le terme "être" à "chose", pour la raison que cite Halicante. Et oui j'aime berner mes lecteurs, cela fait toujours un peu plus réfléchir.

[Mehdi-L]

J'ai bien aimé, surtout l'idée de mettre le lecteur sur une mauvaise voie, jusqu'au deux derniers vers.
Mais je me demande, pourquoi ce titre ? Tortionnaire

[mentor]

je me demande, pourquoi ce titre ? Tortionnaire

parce que celui ou celle qui a décidé de couper pour mettre en vase l'a
Maintenu par désir égoïste
Au seuil du royaume des vivants.
du vrai sadisme ;-)

[Sahkti]

Pas du tout pensé à une fleur en lisant, mais plutôt à une dénonciation poétique de l'acharnement thérapeutique.
Comme quoi :-)

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