Black Devil

[lully732]

[lully732]

Bonjours à tous

Je m'attaque depuis un mois à l'écriture d'un roman, vaste entreprise et compliqué mais je fais du mieux que je peux. Je voulais vous soumettre le tout début pour avoir des avis, des conseils. Merci d'avance ;-)


Ricardo Luz se réveilla au beau milieu de la nuit, alors que le soleil préparait sa toilette avant de paraître. Il n'ouvrit pas les yeux sur l'obscurité, préférant laisser son imagination divaguer. Un parfum féminin, mélange infiniment subtil de musc et de vanille, lui chatouillait agréablement les narines. Seul le bruit mêlé de leurs deux respirations troublait le silence envahissant de la chambre d'hôtel. Elle avait pris une position diagonale et ses deux pieds reposaient sur les siens. La chaleur de ce corps collé contre lui procurait à Ricardo un sentiment d'ivresse intense. Un sourire fugace étira ses lèvres. De sa main, il chercha sa chevelure soyeuse, qu'il caressa doucement. Bonheur éphémère car elle s'agita dans son sommeil, se tournant de son côté. La lune laissait passer un raie de lumière argentée à travers les volets. Il contempla son visage angélique, aux traits fins. Beauté parfaite, à la fois froide et sensuelle. Une très jeune femme fatale. Cette sublime adolescente l'avait immédiatement envouté en lui accordant un bref regard. Cette pensée lui arracha un soupir. Il la revoyait, de dos, assise sur un banc au milieu d'un parc public. Intrigué, il avait observé sa nuque, où retombait une cascade de cheveux blonds et où reposait un tatouage, un mystérieux idéogramme chinois. Elle s'était retourné, comme si elle sentait le poids du regard de l'homme sur elle. Ses yeux d'un vert étincelant avaient laissé Ricardo muet d'admiration. Elle avait esquissé l'ombre d'un sourire avant de se retourner, inaccessible. Lui, figé, avait perdu toute notion de temps. Immobile, il laissait son regard se perdre dans le creux de son cou. Cette première rencontre avait éveillé en lui des sensations dont il ignorait l'existence. Il avait suffit d'un échange de regard pour que cette sublime inconnue s'empare de tout son être, envahisse ses pensées, lui fasse perdre tout contrôle raisonné. A présent allongé à ses côtés, il se sentait pris au piège malgré la joie puissante qui l'enivrait. Il refoulait tout au fond de lui un malaise naissant, refusant de laisser parler ce pressentiment obscur. Il s'arrêta de respirer quelques secondes pour le plaisir d'écouter les pulsations de son cœur qui soulevait sa poitrine régulièrement. Ce bref moment de douceur le replongea dans un sommeil paisible.

Lorqu'il se réveilla au matin, la lune avait cédé sa place au soleil. La vie reprenait sa logique, froide et implacable. Elle s'était envolée, laissant le souvenir d'une plénitude déjà morte. Seul le creux laissé par le poids de sa tête sur l'oreiller témoignait de sa présence nocturne. Repoussant les draps Ricardo se leva d'un bond [...]

[Invité]

C'est très bien écrit, c'est déjà ça ;-)
On attend la suite pour en savoir plus ; si je peux me permettre, attention à ne pas tomber trop dans les clichés.
Quelques détails :

Ricardo Luz se réveilla au beau milieu de la nuit, alors que le soleil préparait sa toilette avant de paraître.

il me semble que c'est un peu tôt pour que l soelil commence sa toilette...

un raie

rai

envouté

envoûté

pour le plaisir d'écouter les pulsations de son cœur qui soulevaient sa poitrine régulièrement.

La vie reprenait sa logique, froide et implacable. Elle s'était envolée, laissant le souvenir d'une plénitude déjà morte.

On s'est bien que "elle" = la jeune femme, mais les antécédents portent à confusion, on pourrait argumenter que logiquement "elle" pourrait être "La vie".
La proximité de "la vie" et "morte" est volontaire ?

[lully732]

C'est très bien écrit, c'est déjà ça ;-)
On attend la suite pour en savoir plus ; si je peux me permettre, attention à ne pas tomber trop dans les clichés.

Merci beaucoup d'avoir pris la peine de lire et commenter. Tomber dans le clicher ah c'est ma plus grande peur en vérité ^^ Est ce que tu pourrais me dire ce que tu trouve un peu cliché la dedans s'il te plait ? Ca m'aiderait bien :-)

Quelques détails :

Ricardo Luz se réveilla au beau milieu de la nuit, alors que le soleil préparait sa toilette avant de paraître.

il me semble que c'est un peu tôt pour que l soelil commence sa toilette...

En vérité je me disais que le soleil pouvait se rendre coupable de coquetterie et commencer à se préparer au beau milieu de la nuit. Mais tu a raison c'est peut être un peu trop farfelu.

un raie

rai

envouté

envoûté

pour le plaisir d'écouter les pulsations de son cœur qui soulevaient sa poitrine régulièrement.

Merci pour la correction de ces quelques fautes d'orthographes :-)

La vie reprenait sa logique, froide et implacable. Elle s'était envolée, laissant le souvenir d'une plénitude déjà morte.

On s'est bien que "elle" = la jeune femme, mais les antécédents portent à confusion, on pourrait argumenter que logiquement "elle" pourrait être "La vie".
La proximité de "la vie" et "morte" est volontaire ?

Effectivement je n'avais pas vu cette confusion tellement le "elle" me paraissait logique. Je vais corriger ça alors ! Pour l'antithèse vie/mort c'était voulu oui. Est ce quelquechose de gênant ?

[lully732]

Repoussant les draps, Ricardo se leva d'un bond en direction de la fenêtre et la chambre fut bientôt baignée de lumière. Il se sentait vide et se déplaçait mécaniquement, tel un automate. Face au miroir de la salle de bain, il se rasa sans faire attention à son reflet. A l'approche de la quarantaine, pas une seule ride ne venait le trahir. Des cheveux en bataille, d'un noir de jais, de fines lèvres, des yeux d'un bleu d'acier et une silhouette élancée, tout en lui dégageait une impression de jeunesse. Le regard dans le vide, perdu dans ses pensées, il laissait glisser le rasoir sur son menton d'un geste assuré. Mais cette assurance lui fit défaut, la lame tranchante lui entailla la joue et des gouttes couleur carmin s'écrasèrent sur l'émail de l'évier, d'un blanc immaculé. Tout en pestant contre les fabricants de rasoirs du monde entier, Ricardo s'empressa de ranger ses affaires et au moment où il refermait la porte, un détail retint son attention. Au pied du lit, gisait un paquet de Black Devil. Cette découverte lui arracha un franc sourire. Il n'avait pas rêvé sa présence, cette marque de cigarettes était une preuve irréfutable, sa carte de visite personnelle. Le petit diable noir illustrant le paquet lui faisait de l'œil, symbole de tentation et il ne pût s'empêcher de penser qu'à ce niveau, la demoiselle avait bien choisi sa marque. Sans ces cigarettes, il n'aurait sûrement jamais eu l'occasion de lui adresser la parole. Après la première rencontre, il s'était rendu régulièrement au parc, dans l'espoir de recroiser son inconnue. Mais chaque jour, seule la déception était présente au rendez-vous. Il continuait néanmoins de venir quotidiennement, machinalement car il n'espérait plus vraiment la revoir. Et finalement il l'avait retrouvé un après-midi. Assise exactement au même endroit que la dernière fois, comme si le temps formait une boucle éternelle. Son cœur s'était de nouveau emballé mais tachant de se contrôler, il avait pris place sur le banc voisin pour la contempler furtivement. La jeune fille avait vite repéré ce manège et après avoir affiché un sourire malicieux elle s'était adressé à lui :

- Hé M'sieur, vous n'auriez pas une cigarette ?

Sa voix était douce, profonde et chantante. Trop heureux de se voir accorder une parole, il avait tiré de la poche de sa veste un paquet de blondes. Il lui en avait tendu une mais n'avait obtenu pour toute réponse qu'une moue désapprobatrice.

- Non merci... Je fume que des Black Devil
- Black Devil ? Un peu de chocolat pour dilater les bronches et empêcher la toux des premières bouffées, un goût sucré pour masquer l'amertume, du tabac et de la nicotine pour rendre dépendant... c'est un piège assez grossier !
- Sans doute. Mais je n'ai pas le droit d'en fumer d'autres.
- Pourquoi donc ?
- Je suis certaine que vous êtes en train de vous dire que je suis une gamine capricieuse, pourrie gâté. Allez savoir, c'est peut être vrai... Mais pour les cigarettes, c'est un genre de promesse que j'ai faite à quelqu'un.
- Loin de moi l'idée de vous juger si vite. Je ne vous connais pas assez pour me le permettre. Je vais boire un café, si vous voulez m'accompagner, vous trouverez surement de quoi tenir votre étrange engagement.
- J'ai pas d'argent.
- Je vous l'offre avec plaisir alors.

Et elle l'avait suivi. Installés à la terrasse d'un café, s'observant mutuellement, ils avaient longuement discuté. L'adolescente bavardait volontiers mais refusait de parler d'elle. Il n'avait saisit que d'infimes morceaux de sa vie, éparpillés. Elle s'appelait Calliopé, muse de la poésie épique et de l'éloquence dans la mythologie. Et elle n'avait pas volé ce prénom car elle s'exprimait avec aisance, possédait un véritable don pour maintenir continuellement l'attention de son interlocuteur. Il avait d'abord été hypnotisé par sa beauté radieuse mais c'était maintenant toute sa personne qui le captivait. Lorsqu'il lui avait demandé son âge, elle avait répondu en citant quelques vers :

« On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans,
-Un beau jour foin des bocks et de la limonade,
des café tapageurs aux lustres éclatants,
-On va sous les tilleuls verts de la promenade »

Il s'était demandé si ce délicieux moment n'était pas le fruit délirant de son imagination. Une sublime jeune fille face à lui soufflait naturellement une strophe de Rimbaud et plongeait ses yeux émeraudes dans les siens [...]

[Charles]

C'est bien écrit, c'est "propre", un style neutre, sans faute de rythme ou de français. L'histoire coule bien ... bon, sinon, j'avoue avoir un peu peur que toute cela ne se résume qu'à une histoire d'amour à la Gavalda / Arlequin ... dont je ne suis pas fan mais bon ... chacun ses goûts et puis peut être que je me trompe ;-)

[Sahkti]

Tout coule, s'écoule, passe, d'inexorable manière, avec l'ensemble raconté en détail au lecteur qui n'a qu'à se brosser pour tenter de faire incursion dans le texte. Aucune place ne lui est laissée à présent, la distance au sujet est trop marquée et ce souci de tout dire de A à Z empêche d'imaginer autre chose.

Le style est lisse, propre et soigné certes mais trop lisse pour moi, il me manque quelque chose de plus percutant, qui rendrait ce personnage palpable. Là, je le regarde comme on regarderait David Beckham dans une pub pour des slips: se lever, s'étirer, se contempler, beaucoup penser à lui et puis voilà, merci Msieurs Dames :-)

La rencontre avec la jeune fille me paraît également très rapide et superficielle, avec des dialogues creux qui apportent peu. Je rejoins l'avis de Charles quand il craint la naissance d'un texte trop léger pour lui, c'est aussi mon cas.

[Lucy]

C'est bien écrit.
Un peu de mal avec la jeune fille/femme fatale : les deux ne vont pas forcément ensemble. Est-ce une histoire d'amour ou quelque chose d'autre ? Pour l'instant, je ne sais pas trop. J'attends la suite.
Bon courage dans cette vaste entreprise qu'est la rédaction d'un roman. Tu me sembles bien partie.

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