De LC Beat à Guyotat
+3
Sahkti
Anne Veillac
lol47
7 participants
Page 1 sur 1
De LC Beat à Guyotat
Week-end à Pomport.
Ne le prends pas mal.
C’est mon lexique intérieur, tu sais, quand ma langue cherche ta langue, quand ma bouche cherche ta bouche, et que je m’adosse au radiateur comme un hindou, prêt à vomir tout le calcaire, les cristaux de désagrément qui l’aliènent.
Joncs.
Bambous.
Marais .
Cage.
Les mouches à merde papillonnent sur les roseaux.
Je m’essuie le menton sur le rebord de la fenêtre.
Avec un mouchoir sale.
J’ai peur de mourir tant de jours.
Sans le souffle de ta voix chaude.
Le monde est un poème qui nous quitte.
Je suis sec. L’air est chaud. Et comme de bien entendu, il fait souvent sombre et chaud quand juillet court.
Impératrice des emmerdeuses, ultra-mondaine et Egyptienne portant Ray-Ban.
Voilà ce que voilà…
Et pour quoi faire ? J’ai écrit à Pierre Guyotat, à James Joyce, j’ai voulu m’épancher sur les belles de poésie de LC Beat. Je déteste la maison du bonheur. Surabondamment. Oui, je la déteste mais je ne suis pas plus malin que les autres, je suis un mec sensible, alors le moyen que j’ai trouvé de me payer sur toi en retour, c’est de continuer à lui courir après, clarté, substance, est-ce que je saurais réellement la décrire ?
Où est ce lieu, dis-moi, débordant de vase, cette légende, cette saloperie qui met à sac l’esprit comme un lit de plumes barbouillées, noirâtres?
Bon dieu !
Vitalité, chance, argent, amour, ça colle, ça sent la déjection de l’haleine morte.
Embrasse-la et ne pleure plus.
Viens voir comme il est triste !
Allez ! Choisis l’élément secret et goûtes-en la saveur.
De pluies en pluies, ça tombe. Domino géant. Amour de pluies. Lent goutte à goutte.
Qui n’a jamais croisé le démon ne peut sourire à l’ange.
Il faut que j’accepte mon refuge masturbateur, le mourir d’enfance dans le chevauchement doux des yeux apeurés qui s’accrochent.
Tu entends ?
Est-ce que tu devines ?
La nuit, le stylo et les bruits furtifs des pas du chat-hirondelle.
Prose de nuit, dites encore…sous vos applaudissements !
Le temps s’enchâsse sous les odeurs de genièvre. L’excrément crée le vers. Comment se fait-il qu’autant d’années muettes aient pu vomir ces algues, sortes d’arachides rompues tombées des nuages.
je branche mon haïku, 5+7+5, soit 17, acculant les syllabes jusque dans l’écrin.
Refrain : trois petits points assassins…
…tu m’as aimé ?
Les violons.
Lockwood me déchire les coudes et je n’avance pas.
Too seul. Trop seul ?
Je suis l’insecte soumis aux lois de l’ecchymose.
L’Osservatore romano note dans son édition de décembre dernier : « Dieu est proche de nous ». Quant à moi, je m’en détache. Inexorablement. L’archi-soviétisme , cet homicide sempiternel, mouvant son torse ailé entre les grilles du château des Douves, là où tu es enfermée, les seins, la vulve ouverte telle un vieil indic, ton ventre transformé en matière fécale, donnent un triste spectacle de ma passion presque pavlovienne - ou lollienne..! ?- de ma passion pour les cruautés , le puzzle sanglant de ma fantasmagorie.
Cabine d’effeuillage qu’à force de mots j’ai transformé en Alcatraz de la poésie.
J’abats. Je continue d’abattre. Je continue de galvauder ce qu’il reste à galvauder. Détachement supérieur.
Tuer, assassiner l’empire du sens fondamental !
- Car être d’un seul jour : et le point stagne.
- Car être d’un seul jour : et la pièce demeure.
- Car être d’un seul jour : ni fuite ni retour.
Regarde, étends ton regard jusque…
Il est étendu, là-haut, tout là-bas. Le linge blanc étendu et qui danse dans un bruit de linceul.
Antoine nous l’a dit, le soleil nous a quittés deux fois.
Alors pourquoi, par quel mirage de la duperie, voulaient-ils, les gredins, que l’escalier tombe ?
Dans mes conversations avec le venin, j’ai attaché ma jeune troubadour à un arbre. Behind the door, Sisyphe.
Aussi, entre les cuisses de mes lectrices, suçoteuses de mots-constrictor, je mets à intervalles irréguliers, ma dose de ce liquide immoral, mes graines d’Inuit, langue parlée et chevauchée.
Aura, ( Laura la douce? ), allons, allons, cessons de jouer à la marelle.
L’amour platonique n’existe pas !
Détendez-vous mesdemoiselles et Mesdames, ma relation à la solitude virginale est mon emblème.
Dans l’air, souvent vide de toute ressemblance, la distance est ce qui rapproche l’inconnu du vraisemblable, et dans cette distance qui se rapproche, les ruptures figent les pas qui chancellent.
Vite ! Vite !
Baiser vite ! Vivre vite ! Éviter de mourir vite avant que d’avoir déconstruit, reconstruit le monde en spirales.
Accompagné bien évidemment de mon plus fidèle destrier, Mr PoGo.
Prostituant les vagues, étoile hybride comme le requin ou la méduse.
…Au nord-Sein, versant ouest de la dune, à l’affût frôlant l’astre de l’éphéméride, je creuse mes voyages d’épée au creux de la mousse des sables. J’écris à Guyotat, à LC Beat. Je continue de vivre alors que rien ne m’y force. Je suis pareil, sinon autant.
Aussi essentiel qu’une statue, les oreilles remplies de sommeil.
Août 2008.
"Je ne m'intéresse pas à la vérité mais à la lucidité"
PAUL VALERY
Ne le prends pas mal.
C’est mon lexique intérieur, tu sais, quand ma langue cherche ta langue, quand ma bouche cherche ta bouche, et que je m’adosse au radiateur comme un hindou, prêt à vomir tout le calcaire, les cristaux de désagrément qui l’aliènent.
Joncs.
Bambous.
Marais .
Cage.
Les mouches à merde papillonnent sur les roseaux.
Je m’essuie le menton sur le rebord de la fenêtre.
Avec un mouchoir sale.
J’ai peur de mourir tant de jours.
Sans le souffle de ta voix chaude.
Le monde est un poème qui nous quitte.
Je suis sec. L’air est chaud. Et comme de bien entendu, il fait souvent sombre et chaud quand juillet court.
Impératrice des emmerdeuses, ultra-mondaine et Egyptienne portant Ray-Ban.
Voilà ce que voilà…
Et pour quoi faire ? J’ai écrit à Pierre Guyotat, à James Joyce, j’ai voulu m’épancher sur les belles de poésie de LC Beat. Je déteste la maison du bonheur. Surabondamment. Oui, je la déteste mais je ne suis pas plus malin que les autres, je suis un mec sensible, alors le moyen que j’ai trouvé de me payer sur toi en retour, c’est de continuer à lui courir après, clarté, substance, est-ce que je saurais réellement la décrire ?
Où est ce lieu, dis-moi, débordant de vase, cette légende, cette saloperie qui met à sac l’esprit comme un lit de plumes barbouillées, noirâtres?
Bon dieu !
Vitalité, chance, argent, amour, ça colle, ça sent la déjection de l’haleine morte.
Embrasse-la et ne pleure plus.
Viens voir comme il est triste !
Allez ! Choisis l’élément secret et goûtes-en la saveur.
De pluies en pluies, ça tombe. Domino géant. Amour de pluies. Lent goutte à goutte.
Qui n’a jamais croisé le démon ne peut sourire à l’ange.
Il faut que j’accepte mon refuge masturbateur, le mourir d’enfance dans le chevauchement doux des yeux apeurés qui s’accrochent.
Tu entends ?
Est-ce que tu devines ?
La nuit, le stylo et les bruits furtifs des pas du chat-hirondelle.
Prose de nuit, dites encore…sous vos applaudissements !
Le temps s’enchâsse sous les odeurs de genièvre. L’excrément crée le vers. Comment se fait-il qu’autant d’années muettes aient pu vomir ces algues, sortes d’arachides rompues tombées des nuages.
je branche mon haïku, 5+7+5, soit 17, acculant les syllabes jusque dans l’écrin.
Refrain : trois petits points assassins…
…tu m’as aimé ?
Les violons.
Lockwood me déchire les coudes et je n’avance pas.
Too seul. Trop seul ?
Je suis l’insecte soumis aux lois de l’ecchymose.
L’Osservatore romano note dans son édition de décembre dernier : « Dieu est proche de nous ». Quant à moi, je m’en détache. Inexorablement. L’archi-soviétisme , cet homicide sempiternel, mouvant son torse ailé entre les grilles du château des Douves, là où tu es enfermée, les seins, la vulve ouverte telle un vieil indic, ton ventre transformé en matière fécale, donnent un triste spectacle de ma passion presque pavlovienne - ou lollienne..! ?- de ma passion pour les cruautés , le puzzle sanglant de ma fantasmagorie.
Cabine d’effeuillage qu’à force de mots j’ai transformé en Alcatraz de la poésie.
J’abats. Je continue d’abattre. Je continue de galvauder ce qu’il reste à galvauder. Détachement supérieur.
Tuer, assassiner l’empire du sens fondamental !
- Car être d’un seul jour : et le point stagne.
- Car être d’un seul jour : et la pièce demeure.
- Car être d’un seul jour : ni fuite ni retour.
Regarde, étends ton regard jusque…
Il est étendu, là-haut, tout là-bas. Le linge blanc étendu et qui danse dans un bruit de linceul.
Antoine nous l’a dit, le soleil nous a quittés deux fois.
Alors pourquoi, par quel mirage de la duperie, voulaient-ils, les gredins, que l’escalier tombe ?
Dans mes conversations avec le venin, j’ai attaché ma jeune troubadour à un arbre. Behind the door, Sisyphe.
Aussi, entre les cuisses de mes lectrices, suçoteuses de mots-constrictor, je mets à intervalles irréguliers, ma dose de ce liquide immoral, mes graines d’Inuit, langue parlée et chevauchée.
Aura, ( Laura la douce? ), allons, allons, cessons de jouer à la marelle.
L’amour platonique n’existe pas !
Détendez-vous mesdemoiselles et Mesdames, ma relation à la solitude virginale est mon emblème.
Dans l’air, souvent vide de toute ressemblance, la distance est ce qui rapproche l’inconnu du vraisemblable, et dans cette distance qui se rapproche, les ruptures figent les pas qui chancellent.
Vite ! Vite !
Baiser vite ! Vivre vite ! Éviter de mourir vite avant que d’avoir déconstruit, reconstruit le monde en spirales.
Accompagné bien évidemment de mon plus fidèle destrier, Mr PoGo.
Prostituant les vagues, étoile hybride comme le requin ou la méduse.
…Au nord-Sein, versant ouest de la dune, à l’affût frôlant l’astre de l’éphéméride, je creuse mes voyages d’épée au creux de la mousse des sables. J’écris à Guyotat, à LC Beat. Je continue de vivre alors que rien ne m’y force. Je suis pareil, sinon autant.
Aussi essentiel qu’une statue, les oreilles remplies de sommeil.
Août 2008.
"Je ne m'intéresse pas à la vérité mais à la lucidité"
PAUL VALERY
Re: De LC Beat à Guyotat
Je trouve ce texte fascinant. Dès les premières phrases, j'ai eu envie de le lire. Pourtant, je n'ai pas tout compris, loin de là. Mais l'intérêt de ce texte n'est pas dans la compréhension. Il est ailleurs. Je ne sais pas exactement où. Je me suis laissée portée et je suis allée en voyage, jusqu'au bout.
Re: De LC Beat à Guyotat
Lol qui nous présente un texte un brin différent des autres, comme qui dirait assagi, mais je sais que l'eau qui dort, ça n'a ni bruit ni odeur, mais ça veille au grain, alors... :-)
J'ai aimé, sans trop pouvoir cerner l'un ou l'autre détail en particulier pour l'expliquer. Quelques mots me dérangent, parce que je les trouve bruts, presque crus et moches au milieu du reste, mais dans l'ensemble, tant construction que sonorités éveillent en moi des échos agréables. J'aime aussi les images dégagées par tout cela.
J'ai aimé, sans trop pouvoir cerner l'un ou l'autre détail en particulier pour l'expliquer. Quelques mots me dérangent, parce que je les trouve bruts, presque crus et moches au milieu du reste, mais dans l'ensemble, tant construction que sonorités éveillent en moi des échos agréables. J'aime aussi les images dégagées par tout cela.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: De LC Beat à Guyotat
moi c'est plutôt littérature Loiseau ou Victor Sès, lol47, ça me dépasse un peu tout ça, exuse le commentaire nul, et surtout le commentateur nul
Re: De LC Beat à Guyotat
Sans prétendre avoir tout compris de ce texte amer, ce sont ses sonorités qui me séduisent, les images qu'il évoque (le chat-hirondelle...)ça et le choix du vocabulaire riche, inhabituel...Je suis complètement sous le charme, un peu comme lorsqu'on écoute une langue étrangère qu'on ne comprend pas parfaitement mais qu'on trouve si belle à entendre...
Contente de te voir de retour ici pour ce que tu apportes de différent.
Contente de te voir de retour ici pour ce que tu apportes de différent.
Invité- Invité
Re: De LC Beat à Guyotat
Sous le charme, aussi, bien que ledit charme ait peu de relation avec la citation choisie au final.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 59
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: De LC Beat à Guyotat
Je passe de temps en temps sous le feu de vos critiques.
Mais refoulé et mal poli, je m'inquiète de cette soudaine indulgence...
Bien à vous et à vos écrits, en embuscade des auteurs et textes.
Laissez-moi un peu le temps de rebondir.
Mais refoulé et mal poli, je m'inquiète de cette soudaine indulgence...
Bien à vous et à vos écrits, en embuscade des auteurs et textes.
Laissez-moi un peu le temps de rebondir.
Re: De LC Beat à Guyotat
Un travail de dé-construction... Et il n'y a de dé-construction sans construction préalable.
Si j'ai aimé certains passages, nodules, modules, morceaux, j'ai peiné à saisir l'esprit du tout.
(J'aurais préféré les mouches sans "merde".)
Si j'ai aimé certains passages, nodules, modules, morceaux, j'ai peiné à saisir l'esprit du tout.
(J'aurais préféré les mouches sans "merde".)
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 65
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: De LC Beat à Guyotat
Tes textes me manquaient Lol.
Cela valait la peine d'attendre, en tout cas.
J'ai aimé, comme d'habitude.
Particulièrement :
Cela valait la peine d'attendre, en tout cas.
J'ai aimé, comme d'habitude.
Particulièrement :
Et :Too seul. Trop seul ?
Il y en a d'autres mais celles-ci sont courtes et ma mémoire mauvaise, alors, je m'en contenterai.
Je suis l’insecte soumis aux lois de l’ecchymose.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|