Le temps s'étiole

[Oeildenuit]

Voilà, ça fait quelque temps que je n'écris plus.
Un marasme s'est emparé de moi et, à force de refuser la médiocrité, je n'ecris plus.

Je poste donc ici un texte vieux de quelques mois, un vers est faux, je dois le changer.



Le temps s'étiole



Tu apparais trois fois, l'aube frappe à ta porte
Dèja les catalpas s'enchevètrent de lierre.
Et les premiers rayons, me tiennent en lisière,
Ta flamme s'etiole à l'instant, elle est morte.

Mais je ne pensais pas, qu'en un soupir le temps
Eût pu détruire tout ce qu'on avait forgé.
Tout ce que l'on aimait quand on avait vingt ans,
Quelques années plus tard nous semble suranné.

Mais pourquoi suis-je né si ce n'est pour toujours ?
se lamentait le roi qui avait trop vécu
de toi je n'ai pu faire, qu'une fois le contour...

Et je n'ai donc pu voir l'ensemble de ta mue,
car en un rien de temps, le vent l'avait soufflée,
et les derniers rayons moiraient l'asphalte usé.
.

[mentor]

catalpas ?

décidément j'en apprends tous les jours ;-)

j'aime bien les sonnets, j'aime bien les alexandrins
même si ici certains me semblent (à l'oreille) un peu boiteux, j'aime bien

j'aime aussi les césures à l'hémistiche ;-))

[Invité]

Suggestion :Eût pu détruire ainsi ce qu'on avait forgé ?


J'aime bien cette boucle de temps, de l'aube aux "derniers rayons sur l'asphalte usé" ( j'adore),et cette mélancolie.

[Oeildenuit]

Merci pour vos réponses.

catalpas ?

décidément j'en apprends tous les jours ;-)

^^ Eh oui, en ecrivant de la poèsie et en en lisant, j'ai appris beaucoup de mots de vocabulaires, surtout ceux ayant trait aux arbres, à la végétation... ça aide dans la construction des rimes et ça donne un coté classe, non ? ^^

même si ici certains me semblent (à l'oreille) un peu boiteux, j'aime bien

j'aime aussi les césures à l'hémistiche ;-))

Oui, j'ai essayé de m'y tenir aux césures à l'hémistiche.

Pour ce qui est des vers, un seul me semble faux, il fait treize syllabe, celui-ci :
" de toi je n'ai pu faire, qu'une fois le contour..."

Suggestion :Eût pu détruire ainsi ce qu'on avait forgé ?

Oui, pourqoi pas, c'est même plutôt bien.
Mais pourquoi cela, pour le rythme ? ou bien le sens ?

J'aime bien cette boucle de temps, de l'aube aux "derniers rayons sur l'asphalte usé" ( j'adore),et cette mélancolie.

C'est ce qui me plait aussi dans ce poème, à vrai dire ma démarche est profondément malhonnête, j'ai écris ce poème pour donner une substance au dernier vers qui trainait sur mon bureau, seul, et je trouvait dommage de ne rien en faire.

En tout cas, merci à vous.

[Invité]

les moments, les mots mentent... mais ça n'a rien de malhonnête, de donner des compagnons à un joli vers un peu solitaire (bouh, vilaine bête!)
Je ne sais pas comment on compte les pieds pour être puriste. Sur un autre forum, j'ai rencontré une pointure en pieds ( j'ai pas résisté, pardon!) en versification, mais il est devenu invisible...
Moi, celui que tu trouves boiteux ne me chagrine pas, celui pour lequel je t'ai fait une proposition me paraissait moins équilibré... Mais je ne suis pas sûre.
Tu devrais te remettre à écrire, c'est bon pour le moral, et si tout n'est pas aussi bien que tu le souhaiterais, il y aura sûrement quelques pépites qu'il serait dommage de laisser dans le magma de mots non dits...

[Oeildenuit]

Je ne sais pas comment on compte les pieds pour être puriste. Sur un autre forum, j'ai rencontré une pointure en pieds ( j'ai pas résisté, pardon!) en versification, mais il est devenu invisible...

Mon problème c'est justement que je connais trop les techniques de versifications, comment lire un vers etc... et ça m'empeche également d'écrire trop de poèsie, parce que ça me bloque.

Moi, celui que tu trouves boiteux ne me chagrine pas, celui pour lequel je t'ai fait une proposition me paraissait moins équilibré... Mais je ne suis pas sûre.

Celui que je trouve boiteux l'est puisque c'est le seul à ne pas être un alexandrin, il fait treize syllabes :

"de/ toi/ je /n'ai/ pu/ fai/re, /qu'u/ne/ fois/ le /con/tour..."

Le " e " final de "faire " se prononce car il est suivit d'une consonne, de plus à l'hémistiche mettre un " e " muet ou non, ça pose problème je trouve, pour ça que j'aime pas trop ce vers.

Celui auquel tu penses est plus correct au niveau du rythme et du nombre syllabes même s'il est vrai qu'il accroche un peu quand on le lit au début, peut-être devrais-je emprunter le tiens - si je peux^^ - je vais y réflechir.

Pour l'écriture, je vais my remettre, mais doucement, je ne dois surtout pas précipiter les choses.

[Lucy]

Oui, ne laisse pas l'écriture de côté trop longtemps. Apprivoise-la, mais ne l'abandonne pas.
Coline a raison, cela fait un bien fou.
Et plus on écrit, et mieux on écrit ( disons qu'on est de plus en plus à notre aise, c'est déjà pas si mal ! )
Puis, Bienvenue à toi Oeil de Nuit !

[bertrand-môgendre]

La technique employée, certes bien, a mangé un peu les images suggérées.
Tu possèdes une certaine maîtrise. J'attends de lire un autre texte.

[claude]

Commencer par les classiques est le meilleur début qui soit. Mais le sonnet sonne aujourd'hui comme un exercice de style : le rythme, qui fonctionne ici très bien à l’hémistiche,
ramène à des temps « surannés » et l’alexandrin a une élégance nostalgique.
Si la peau de chagrin reste un monument, je me sens plus proche de la conjuration des imbéciles.
Sinon beau boulot ! et tu peux te hâter sans précipitation.

[Invité]

Je trouve ce poème assez maîtrisé, compte tenu des avertissements que tu donnes en préambule. Joli rythme.

[Oeildenuit]

La technique employée, certes bien, a mangé un peu les images suggérées.

Je comprends tout à fait ce que tu ( vous ? ^^) veux dire.
Je ressens ça moi aussi de toute façon, j'ai l'impression que le sonnet enferme un peu le sujet qui aurait sans doute mérité une forme plus libre, comme une ballade, par exemple.

Commencer par les classiques est le meilleur début qui soit. Mais le sonnet sonne aujourd'hui comme un exercice de style : le rythme, qui fonctionne ici très bien à l’hémistiche,
ramène à des temps « surannés » et l’alexandrin a une élégance nostalgique.

Merci beaucoup, c'est exactement cette nostalgie que j'apprécie dans l'alexandrin et dans le sonnet

Et Merci à Island aussi.

Au plaisir.

[Invité]

J'ai aimé trois lignes.
Après il me semble que tu as relâché la pression de la création pour tomber dans le bof absolu.
Mais l'entame était chouette:

Tu apparais trois fois, l'aube frappe à ta porte
Dèja les catalpas s'enchevêtrent de lierre.
Et les premiers rayons, me tiennent en lisière,

[Oeildenuit]

Je suis presque d'accord avec toi ^^
Quoique le dernier vers reste mon préféré.
Tout le reste est, je l'accord, d'un moins bon niveau.

[Invité]

Vous me semblez sévère avec votre texte ! La forme de sonnet classique me paraît bien appropriée au sujet. Les rimes sont certes un peu pauvres, et l'expression par moments convenue, mais l'ensemble a de la tenue.

J'aime bien
"Mais je ne pensais pas, qu'en un soupir le temps
Eût pu détruire tout ce qu'on avait forgé." (pourquoi cette virgule ?)
"Et je n'ai donc pu voir l'ensemble de ta mue"

[Sahkti]

Oeildenuit, c'est assez drôle de lire que tu refuses la médiocrité puis chaque réponse à chaque commentaire (on évite en général sur VE de répondre à chaque commentaire, soit dit en passant) te donne l'occasion de dire que tu aimes tel vers, que tu aimes ton texte, qu'il présente telle et telle qualité. Sans vouloir ici donner de leçon sur la modestie ni quoi que ce soit, je préfère toujours que l'auteur ne se mêle pas trop de ce que le lecteur doit/peut comprendre et ce qu'il peut ou non aimer. Voilà, je le dis gentiment mais bon.

Personnellement, ton texte ne me parle guère.
Pas uniquement à cause d'une technique pas tout à fait bien maîtrisée mais parce que les images qu'ils véhiculent sonnent trop rapidement creux à mes yeux et ne m'emportent pas loin. Question de goûts personnels, c'est certain!

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