Haïkus (les quatres saisons)

[Oeildenuit]

Voici quelques haikus, certains sont très vieux, d'autres plus récents.
Y'en a seulement deux ou trois que j'aime vraiment.
Et je ne suis pas satisfais par l'hiver.

Je n'ai pas tenu à ecrire mes haikus en respectant une quelconque forme, un quelconque rythme, ésperons que cela ne vous ennuie pas.

A vos critiques.


Printemps


L'eveil de la nature,
disparues, les feuilles reviennent,
avec les sens .

L'aurore reste opaque,
la saison des amours,
change les coeurs .

Sucré, le printemps,
modifie le décor,
les neiges fondent.

La lune est voilée,
les longues journées de printemps,
sont sources de larmes .

Aux confins de l'hiver,
les bourgeons pointent leur nez,
la nature jaunissante .

La chaleur du printemps,
j'aime me remémorer;
celle de ton corps.

A l'ombre du printemps,
j'ecoute vers l'horizon
La caresse de la brise.

La vie est belle ,
envelopée de fleurs,
y'a plus qu'a mourir.


ETE


Nuit chaude,
Le soleil brille encore,
Au fond de tes yeux.


La brise bleue,
dissipe le soleil,
qui se repose.


Le murmure du vent,
s'empare du coeur plaintif,
de mon amour.


Seul,
J'ecris des vers
avant de fondre en larmes.


Le soleil,
a congédié la lune,
à l'aube naissante.


Le matin , la brume,
se lie au ciel
pour un instant.


La moiteur de ton corps ,
comme l'eau qui bruisse
dans les roseaux .


Fraicheur du soir ,
Je me languis du temps qui passe ,
en t attendant .


Automne


Les rafales soufflent;
Les feuilles volent, l'automne nous pointe,
de ses doux yeux mornes.


Sur la feuille qui tombe,
coule la larme,
de la melancolie .

La lune eclaire,
dans une lumière glaciale,
la nature meurtrie .

Dans le brouillard d'automne,
le soleil, parfois,
s'offre un moment de gloire .

La clarté crepusuclaire ,
offre a la nature ,
son plus beau reflet .


Hiver


Les premiers flocons,
tardent à se montrer
à l'homme impatient.


Les cimes sont laiteux,
Le soleil s'y reflète
mais ne réchauffe guère.

La bise frappe les visages,
Il fait encore trop froid...
un feu de cheminée.

Les arbres sont figés,
Le soleil comme derrière un voile,
La nature n'a jamais été si belle.

La forêt retrouve sa verdure,
c'est la fonte : un torrent de boue,
sur la route du retour.

[Invité]

Je trouve l'été particulièrement réussi, suivi de près par l'automne. Ceux de l'hiver sont moins bons, c'est vrai, manque le trait original sauf pour le dernier qui sonne bien.

Un faible, en vrac, pour :

La chaleur du printemps,
j'aime me remémorer;
celle de ton corps.

Sur la feuille qui tombe,
coule la larme,
de la melancolie .

et surtout :

A l'ombre du printemps,
j'ecoute vers l'horizon
La caresse de la brise.

Dans le détail :

Aux confins de l'hiver,
les bourgeons pointent leur nez,
la nature jaunissante .

je ne comprends pas le choix de (ni n'aime le son) "jaunissante", j'aurais pensé que s'il fallait un adjectif, alors "verdissante" serait plus approprié, visuellement sinon pour la sonorité.

Ici :

La vie est belle ,
envelopée de fleurs,
y'a plus qu'a mourir

La contraction dans le dernier vers me gêne par son ton familier.

Pour celui-ci :

Fraicheur du soir ,
Je me languis du temps qui passe ,
en t'attendant.

j'aurais presque aimé lire, entendre, et malgré la construction bancale que cela entraînerait : Je m'alanguis

Et pour finir, dans celui-ci :

Les rafales soufflent;
Les feuilles volent, l'automne nous pointe,
de ses doux yeux mornes.

je ne comprends pas "l'automne nous pointe"

Dernière chose, dans Hiver :

Les cimes sont laiteux,

laiteuses, plutôt ?

[Charles]

Je n'ai pas tenu à ecrire mes haikus en respectant une quelconque forme, un quelconque rythme, ésperons que cela ne vous ennuie pas.

effectivement, ils n'ont d'haïkus que la briéveté ... les haïkus, sauf erreur, ne mentionnent pas de sentiment, de considération abstraite, et s'en tiennent à l'évocation d'une image. Charge au lecteur de se l'approprier et de la ressentir selon sa sensibilité ...

Et je crois que tes courts poèmes gagneraient à tendre vers cela, à s'affranchir du lien avec "l'humain", à laisser ce lien à la seule imagination du lecteur ... pour aller au-delà du simplement "joli".

Bref, suis pas sûr que mon commentaire soit bien clair !

sinon, je te mets deux haikus d'un auteur que j'aime bien, Daniel Charneux :

clochers dans la brume
et tous ces champs gorgés d’eau
panne de soleil

âcre odeur des fruits
comme une bouffée d’automne
la fleur du sureau

[Oeildenuit]

Navré pour laiteux, j'oublies toujours que c'est un nom féminin, honte à moi.

On est à peu près d'accord sur nos préférés, quoique je rajouterais ces deux :

Le soleil,
a congédié la lune,
à l'aube naissante

et

Dans le brouillard d'automne,
le soleil, parfois,
s'offre un moment de gloire .

Quoique... m'enfin, continuons :

Citation:
Aux confins de l'hiver,
les bourgeons pointent leur nez,
la nature jaunissante .

je ne comprends pas le choix de (ni n'aime le son) "jaunissante", j'aurais pensé que s'il fallait un adjectif, alors "verdissante" serait plus approprié, visuellement sinon pour la sonorité.

Tu as raison, je ne sais pas pourquoi j'ai mis jaunissante ici, celui-là est un ancien, par exemple ^^

Ici :
Citation:
La vie est belle ,
envelopée de fleurs,
y'a plus qu'a mourir

La contraction dans le dernier vers me gêne par son ton familier.

Je comprends, moi c'est justement ce qui me plait bien, mais c'est vrai que c'est assez déroutant par rapport au reste.

Pour celui-ci :
Citation:
Fraicheur du soir ,
Je me languis du temps qui passe ,
en t'attendant.

j'aurais presque aimé lire, entendre, et malgré la construction bancale que cela entraînerait : Je m'alanguis

Superbe trouvaille, peu importe le rythme, c'est très beau, merci ^^

Et pour finir, dans celui-ci :
Citation:
Les rafales soufflent;
Les feuilles volent, l'automne nous pointe,
de ses doux yeux mornes.
je ne comprends pas "l'automne nous pointe"

Il faut lire avec le dernier vers : l'automne nous pointe ( nous observe, en gros ) de ses doux yeux mornes.

Merci.

[Oeildenuit]

Pour Charles :

effectivement, ils n'ont d'haïkus que la briéveté ... les haïkus, sauf erreur, ne mentionnent pas de sentiment, de considération abstraite, et s'en tiennent à l'évocation d'une image. Charge au lecteur de se l'approprier et de la ressentir selon sa sensibilité ...

Et je crois que tes courts poèmes gagneraient à tendre vers cela, à s'affranchir du lien avec "l'humain", à laisser ce lien à la seule imagination du lecteur ... pour aller au-delà du simplement "joli".

Bref, suis pas sûr que mon commentaire soit bien clair !

Je vois ce que tu veux dire, mais moi je parlais uniquement du rythme lorsque j'évoquais l'éloignement avec l'haïku traditionnel.

Tu as raison pour le reste, mais je n'arrive pas à le faire, d'ailleurs je fais trop de références directe avec les saisons.
C'est pour cela que seuls deux ou trois font de véritables haïkus, les autres semblent plus teintés de lyrisme.

Mais j'ai voulu éviter l'écueil de l'haïku obscur, sybillin pour paraître plus authentique, car c'est quelque chose que je ne supporte pas et pour ecrire des haikus comme tu montres, il faut une rigueur et une aisance que je n'ai pas encore avec ce genre de poème.

Merci, en tout cas.

[Invité]

J'aime tes courts poèmes, Oeildenuit, même s'ils ne sont pas des Haïkus, je suis toujours très touchée par les formes brèves, qui te donnent avec discrétion juste une bouffée de leur parfum et s'évanouissent ...
Et c'est exactement ce que je retrouve ici. Chaque tercet me laisse un manque délicat.
Mon préféré : Sur la feuille qui tombe
Coule la larme
De la mélancolie
Et
Le matin la brume
Se lie au ciel
Pour un instant

Daniel Charneux est fort en Haïkus...mais pas en botanique : la fleur du sureau, c'est en Mai/Juin !

[Oeildenuit]

J'aime tes courts poèmes, Oeildenuit, même s'ils ne sont pas des Haïkus, je suis toujours très touchée par les formes brèves, qui te donnent avec discrétion juste une bouffée de leur parfum et s'évanouissent ...
Et c'est exactement ce que je retrouve ici. Chaque tercet me laisse un manque délicat.
Mon préféré : Sur la feuille qui tombe
Coule la larme
De la mélancolie
Et
Le matin la brume
Se lie au ciel
Pour un instant

Merci beaucoup.
Si mon préféré n'est pas le même, je ressens exactement la même chose que toi, et je crois que c'est le but même de l'haiku, cette rapidité, on dirait qu'il sort de je ne sais où pour repartir aussi sec.

[Anne Veillac]

Moi aussi j’avais repéré laiteux…
Sinon, j’aime beaucoup. En les lisant, j’ai bougé les lèvres, pour murmurer ces haïkus. En fait, moins qu’un murmure. Mais j’avais besoin que ces mots ne restent pas dans ma tête, j’avais besoin de leur trouver un souffle.
Je ne sais pas quel est mon préféré. Il y en a beaucoup que j’aime. J’aime l’ensemble aussi. Ça ne me gêne pas que tu ne respectes pas les règles à la lettre. Au contraire. De toute façon, les haïkus traduits du japonais ne peuvent pas non plus respecter les règles de forme.
Il n’y a que le premier que je changerais. J’enlèverais « disparues », ce mot n’est pas utile et il casse le rythme pour moi.
Dans l’attente de te lire encore.

[Oeildenuit]

Merci beaucoup ^^
C'est vrai que les haikus traduits ne peuvent respecter la règle... et puis, de toute façon la régle occidentale de l'haiku ( tercet de 5/7et5 syllabes ) ne correspond pas à l'haiku traditionnel asiatique car ils comptent en mores il me semble.

Sinon, tu as raison pour le premier, j'enlève "disparues" ^^

[pierre-henri]

Appelle-les donc autrement, et tout le monde sera content.

J'apprécie, moi aussi, les formes brèves, et certains de petits poèmes, me semble-t-il, touchent au but.

[mentor]

mon mini-poème préféré :

A l'ombre du printemps,
j'ecoute vers l'horizon
La caresse de la brise

[pierre-henri]

Appelle-les donc autrement, et tout le monde sera content.

J'apprécie, moi aussi, les formes brèves, et certains de TES petits poèmes, me semble-t-il, touchent au but.

(par don...)

[Oeildenuit]

Y'a pas de mal.
A vrai dire, j'avais même pas fait attention.

Je ne les appellerais plus haikus mais " petites choses " ou " petits poèmes ", plus de confusion possible au moins.^^

[mentor]

j'avais juste proposé "mini-poèmes" un peu plus haut
;-)

[Invité]

Rien de neuf à l'Est. Continue de t'amuser.
C'est bon pour la tronche.

[Oeildenuit]

Très.

[Sahkti]

Voui... il y a de jolies choses, de belles images mais la structure n'est pas parfaite.
Ne parlons pas du nom de haïku, maladroitement choisi, pour désigner ces poèmes, mais plutôt de ce qu'ils dégagent.
J'aurais, et de loin, préféré que les sentiments ne prennent pas toute la place, que le poème n'explique pas tout, que le lecteur puisse se créer un monde à partir de quelques mots, simples et suggestifs.
En cela, je rejoins tout à fait le commentaire de Charles qui a très bien exprimé ce que je ressens face à ce qui remplit ces textes. Ce contenu se marie assez mal, je trouve, avec la forme choisie et ça rend bancale une partie de ces textes, c'est dommage.

PS: Charles, voir aussi Marcel Peltier, pour les senryûs, copain de Daniel :-)

[Charles]

PS: Charles, voir aussi Marcel Peltier, pour les senryûs, copain de Daniel :-)

Ah oui, c'est vrai, MOPP dans un autre lieu ! il a même publié des ouvrages avec ses haikus, senryûs ...

[Loreena Ruin]

Pas vraiment convaincue, même si j'ai trouvé cela sympathique. J'ai l'habitude d'être transcendée par les haïkus (ou les similis de haïku) et là, j'ai plutôt été submergée par la multitude. Certains me semblent un peu forcés (surtout dans hiver).

Celui qui m'a vraiment marquée (sans être le meilleur, c'est celui qui sonne le mieux pour moi, vraiment dans l'esprit "proverbe oriental"):

Les premiers flocons,
tardent à se montrer
à l'homme impatient.

Je le retiens, je lui trouve une belle justesse.

Amicalement,
Ruin.

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