Petit texte

[Oeildenuit]

Je sais qu'il ne faut pas trop poster en même temps pour laisser de la place aux autres.
Aussi, c'est le dernier texte que je pose cette semaine.

Il date de 2004, le titre reste à définir, je l'ai retravaillé il y'a quelque temps.



La lumière était glaciale .
Le vent harcelait mes tempes qui ,dèjà, bourdonnaient .
Les portes venaient juste d'ouvrir, la rosée et la brume donnaient à l'escapade une tension supplémentaire, un ton plus solennel, plus tragique, c'en était dèjà trop.
Le cimetierre était vide, nous marchions les uns à cotés des autres sans s'adresser la parole, tout juste si on se regardait par moments, entre deux gouttes.
Chacun savait que le rituel annuel ne servait qu'a se donner bonne conscience.
Le constat, pourtant, était clair : en l'espace de trois ans, nous l'avions totalement oubliée.
Ce n'est pas notre faute pour autant , j'y pense régulièrement mais on a pas le temps de s'intérésser aux morts et à ce qui n'est plus ; tout va tellement trop vite qu'il faut tout remplacer dans l'instant, le passé est trop douloureux alors on l'oublie, on crée le present de facon à renaitre.

J'avais déjà oublié ton odeur, la façon que tu avais de marcher, de bondir; ton visage devenait de plus en plus flou, ton image fugace... et j'eus souvent besoin de regarder d'anciennes photos afin de me le remémorer totalement.
J'avais oublié tes sautes d'humeur, comment tu jouais du piano, comment chacunes de tes notes résonnaient en moi...ce n'était plus maintenant qu'un brouahaha lointain, un souvenir versatile qui m'échappait un peu plus à chaque pas et - qu'au final - je ne cherchais même pas à retenir.


Je marchais, etonné de voir a quel point la beauté pouvait prendre naissance dans la douleur. Au fond, tu as peut être raison je dois avoir la foi... l'émotion que je ressens en entrant dans ce cimetierre... et cette bruine qui me caresse, çela ne peut être le fait d'un athée, ce n'est pas qu'une simple admiration, telle que l'on pourrait ressentir devant un joli paysage.

J'aimerais être enterré dans un petit cimetierre de province, un cimetierre comme intimiste avec juste quelques sepultures.
J'execre ces longs couloirs glacés de tombes en marbre gris, j'execre ces fleurs en verre dont la seule utilité réside dans leur immortalité ( comme ça, la tombe ne paraît jamais totalement vide ni oubliée).
J'execre ces ecritoires sordides gravés de banalités pathétiques : " A ma cousine ".
Je veux une tombe unie , je veux une tombe simple, sans fioritures, sans fleurs en verre, un sepulcre en granit blanc, sobre et respectueux .
Ta tombe, je m'en désole, mais c'était tout l'inverse, elle était presque Kitsch , Maman était partie chercher l'arrosoir pour arroser les choses degoutantes qui ornaient ta tombe, j'aurais préfére qu'on jette celles-ci pour qu'on les remplace par d'autres.
Papa jouait les spirituel et pensait avoir la foi parce qu'il se revoltait du fait que l'olivier posé au pied de la tombe ait été volé .
Moi aussi ça me choquait .

Maintenant nous nous tenions les mains mutuellement, nous ne nous parlions pas, chacun regardait la tombe de son coté, je pensais fort à toi mais aucunes larmes ne degnaient perler.
Désolé, mais ton tombeau ne m'insipire rien.
C'est froid et vide comme une carcasse.
Peu après, le silence devenant trop pesant, papa s'est mis à déblatérer des banalités, vantant tes qualités, te faisant des louanges, tu sais il a toujours été comme cela .
Mais moi, aujourd'hui ,j'aurais tué pour qu'il s'arrête .
Leurs yeux se noyaient dans les pleurs, j'entendais même des sanglots, tous se sentaient unis par cette peine profonde, comme si ce malaise créait une sorte d'alichimie entre eux, un accord tacite de soutien mutuel.
SI tu savais comme tu me manques, mais impossible de pleurer, j'y arrive plus tu sais, tu n'existes plus, tu n'es plus, j'ai dèja tout oublié, oublié de te pleurer, je n'ai plus de souvenirs et plus de peine.
Je les voyais se serrer dans les bras, se poser la tête sur l'épaule, se murmurer à l'oreille pour faire semblant de se réconforter et moi,moi j'étais à part, seul quelques mètres plus loin, on ne me calculait même pas, comme si j'étais un étranger indigne de venir te voir, incapable de te pleurer.

On pensait surement que je n' étais pas triste, totalement apathique, inhumain, flegmatique... peu importe.
Mais tu sais bien, toi, que c'est faux, que je suis sincérement peiné, que je suis comme mort au fond... mais pas là, pas devant eux ! pas en public, j'ai toujours eu horreur de me montrer, de m'afficher... et pas la peine d'en chercher les causes, c'est comme ça.
Tu sais, la tristesse n'est pas une tare c'est un bond vers l'avant, moi j'ai tellement mal que je ne sens plus rien, que je ne pleure plus, que je n'en comprends même plus le sens, ni la motivation.
Et je les regardais , envieux et déçu de n'y arriver , je me forcais donc à pleurer, je sais, c'est minable mais j'étais trop mal à l'aise, je pensais à tous ces moments; en déséspoir de cause j'evitais meme de fermer les paupières pour avoir les yeux au moins brillants mais rien, impossible, je voulais m'échapper, m'évanouir, te rejoindre.
Quand, finalement, je fondis en larmes, je les vis me regarder et sourire, soulagés et j'en fus profondément ecoeuré.
En fin de compte, ils me prirent dans leurs bras et nous formâmes, l'espace d'un instant et en apparence du moins, une famille unie et soudée par le malheur.

Et tandis que je me tenais debout sur le palier de ton nouveau chez toi, je me mis à penser à ces magnifiques vers d'Hugo :

" Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas,
Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas ."

[mentor]

Quand, finalement, je fondis en larmes, je les vis me regarder et sourire, soulagés et j'en fus profondément ecoeuré.
En fin de compte, ils me prirent dans leurs bras et nous formâmes, l'espace d'un instant et en apparence du moins, une famille unie et soudée par le malheur.

triste, bien sûr, mais vraiment très bien exprimé
tout est là

[Invité]

Un texte honnête sur un sujet grave. Verse parfois un peu trop dans l'introspection, je pense que tu pourrais "alléger" l'ensemble. Attention à l'orthographe aussi. Le début est bon, le lecteur ne sait pas où on l'emmène.

[Oeildenuit]

Je suis d'accord, c'est totalement introspectif...
Je voulais pas commencer à donner trop de détails, de l'histoire, du pourquoi et du comment, ou sur le paysage, la nature...
Comme l'a souligné Mentor, mon texte aurait pu se cantonner a ces deux phrases :

Quand, finalement, je fondis en larmes, je les vis me regarder et sourire, soulagés et j'en fus profondément ecoeuré.
En fin de compte, ils me prirent dans leurs bras et nous formâmes, l'espace d'un instant et en apparence du moins, une famille unie et soudée par le malheur.

Sinon, pour les fautes, je veux bien en peu d'aide, si quelques une semblent trop grossières.
Parce que ce texte est vieux, je faisais beaucoup plus de fautes que maintenant... j'ai passé longtemps à corriger les fautes et... arf je n'arrive plus à trouver les dernières...^^

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La lumière était glaciale .
Le vent harcelait mes tempes qui ,dèjà, bourdonnaient .
Les portes venaient juste d'ouvrir, la rosée et la brume donnaient à l'escapade une tension supplémentaire, un ton plus solennel, plus tragique, c'en était dèjà trop.
Le cimetierre (cimetière ! (faute répétée n fois, je ne la corrige qu'une fois ! ;-)) était vide, nous marchions les uns à cotés côté des autres sans s' nous adresser la parole, tout juste si on se regardait par moments, entre deux gouttes.
Chacun savait que le rituel annuel ne servait qu'a à se donner bonne conscience.
Le constat, pourtant, était clair : en l'espace de trois ans, nous l'avions totalement oubliée.
Ce n'est pas notre faute pour autant , j'y pense régulièrement mais on n' a pas le temps de s'intérésser aux morts et à ce qui n'est plus ; tout va tellement trop vite qu'il faut tout remplacer dans l'instant, le passé est trop douloureux alors on l'oublie, on crée le present présent de facon à renaitre renaître.

J'avais déjà oublié ton odeur, la façon que tu avais de marcher, de bondir; ton visage devenait de plus en plus flou, ton image fugace... et j'eus souvent besoin de regarder d'anciennes photos afin de me le remémorer totalement.
J'avais oublié tes sautes d'humeur, comment tu jouais du piano, comment chacunes chacune de tes notes résonnaient résonnait en moi...ce n'était plus maintenant qu'un brouahaha brouhaha lointain, un souvenir versatile qui m'échappait un peu plus à chaque pas et - qu'au final - je ne cherchais même pas à retenir.

Je marchais, etonné étonné de voir a à quel point la beauté pouvait prendre naissance dans la douleur. Au fond, tu as peut être peut-être raison je dois avoir la foi... l'émotion que je ressens en entrant dans ce cimetierre... et cette bruine qui me caresse, çela cela ne peut être le fait d'un athée, ce n'est pas qu'une simple admiration, telle que l'on pourrait ressentir devant un joli paysage.

J'aimerais être enterré dans un petit cimetierre de province, un cimetierre comme intimiste avec juste quelques sepultures sépultures.
J'execre exècre ces longs couloirs glacés de tombes en marbre gris, j'execre ces fleurs en verre dont la seule utilité réside dans leur immortalité ( comme ça, la tombe ne paraît jamais totalement vide ni oubliée).
J'execre ces ecritoires écritoires sordides gravés de banalités pathétiques : " A ma cousine ".
Je veux une tombe unie , je veux une tombe simple, sans fioritures, sans fleurs en verre, un sepulcre sépulcre en granit blanc, sobre et respectueux .
Ta tombe, je m'en désole, mais c'était tout l'inverse, elle était presque Kitsch , Maman était partie chercher l'arrosoir pour arroser les choses degoutantes dégoûtantes qui ornaient ta tombe, j'aurais préfére préféré qu'on jette celles-ci pour qu'on les remplace par d'autres.
Papa jouait les spirituel spirituels et pensait avoir la foi parce qu'il se revoltait révoltait du fait que l'olivier posé au pied de la tombe ait été volé .
Moi aussi ça me choquait .

Maintenant nous nous tenions les mains mutuellement, nous ne nous parlions pas, chacun regardait la tombe de son coté côté, je pensais fort à toi mais aucunes larmes aucune larme ne degnaient daignait perler.
Désolé, mais ton tombeau ne m'insipire inspire rien.
C'est froid et vide comme une carcasse.
Peu après, le silence devenant trop pesant, papa s'est mis à déblatérer des banalités, vantant tes qualités, te faisant des louanges, tu sais il a toujours été comme cela .
Mais moi, aujourd'hui ,j'aurais tué pour qu'il s'arrête .
Leurs yeux se noyaient dans les pleurs, j'entendais même des sanglots, tous se sentaient unis par cette peine profonde, comme si ce malaise créait une sorte d'alichimie entre eux, un accord tacite de soutien mutuel.
SI tu savais comme tu me manques, mais impossible de pleurer, j'y arrive plus tu sais, tu n'existes plus, tu n'es plus, j'ai dèja tout oublié, oublié de te pleurer, je n'ai plus de souvenirs et plus de peine.
Je les voyais se serrer dans les bras, se poser la tête sur l'épaule, se murmurer à l'oreille pour faire semblant de se réconforter et moi,moi j'étais à part, seul quelques mètres plus loin, on ne me calculait même pas, comme si j'étais un étranger indigne de venir te voir, incapable de te pleurer.

On pensait surement sûrement que je n'étais pas triste, totalement apathique, inhumain, flegmatique... peu importe.
Mais tu sais bien, toi, que c'est faux, que je suis sincérement sincèrement peiné, que je suis comme mort au fond... mais pas là, pas devant eux ! pas en public, j'ai toujours eu horreur de me montrer, de m'afficher... et pas la peine d'en chercher les causes, c'est comme ça.
Tu sais, la tristesse n'est pas une tare c'est un bond vers l'avant, moi j'ai tellement mal que je ne sens plus rien, que je ne pleure plus, que je n'en comprends même plus le sens, ni la motivation.
Et je les regardais , envieux et déçu de n'y arriver, je me forcais donc à pleurer, je sais, c'est minable mais j'étais trop mal à l'aise, je pensais à tous ces moments; en déséspoir désespoir de cause j'evitais évitais meme même de fermer les paupières pour avoir les yeux au moins brillants mais rien, impossible, je voulais m'échapper, m'évanouir, te rejoindre.
Quand, finalement, je fondis en larmes, je les vis me regarder et sourire, soulagés et j'en fus profondément ecoeuré écoeuré.
En fin de compte, ils me prirent dans leurs bras et nous formâmes, l'espace d'un instant et en apparence du moins, une famille unie et soudée par le malheur.

Et tandis que je me tenais debout sur le palier de ton nouveau chez toi, je me mis à penser à ces magnifiques vers d'Hugo :

" Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas,
Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas ."

Mentor ;-)

.

[Invité]

Très difficile de juger un tel texte, quand on sent, derrière, affleurer la douleur... J'aurais l'impression de décréter la "bonne" mesure de chagrin...
Je te donne les trois fautes les plus gênantes, Oeildenuit: cimetière, "aucune larme ne daignait" et chacune ( je te les resitue pas dans le texte, je suis une vraie nouille pour manier ...les quotes, c'est ça ?

< c'est ça ! - :-)) Mentor >

[Oeildenuit]

En effet... trop honteuses ces fautes...

Dire que je suis passé à coté... ( c'est qu'il y'en avait tellement à la base ^^ ).

Merci en tout cas, de m'en avoir donné quelques unes.

[Sahkti]

Que de fautes... mais on te l'a déjà dit :-)

L'utilisation des temps est parfois maladroit, notamment quand tu passes du passé au présent, puis que tu reviens au passé sans transition.
Beaucoup de douleur et une émotion personnelle assez forte dans ce texte. Difficile donc de juger mais tout de même, dans l'ensemble, j'ai trouvé ça trop artificiel à mon goût. Tu noies l'essence de la douleur sous des détails et des descriptions de scène, tu ne vas pas au noyau de l'émotion mais reste sur l'écorce, c'est dommage.
A alléger, sans doute, pour que ce soit plus subtil.

[Invité]

Je trouve que le texte présente des décalages de ton qui m'ont empêchée d'en apprécier la lecture : il oscille du pathos à la colère, d'une écriture élaborée à des termes prosaïques, ceci d'une manière qui ne me paraît pas naturelle.

Un élément qui m'a gênée, je pense, c'est la manière dont le narrateur détaille, voire dissèque ses sentiments, au lieu de les donner à comprendre en indiquant ses actions et ses paroles sans insister autant sur ce qu'il se passe dans sa tête...

On écrit "cimetière".

Une répétition m'a arrêtée :
"Ta tombe, je m'en désole, mais c'était tout l'inverse, elle était presque Kitsch , Maman était partie chercher l'arrosoir pour arroser les choses degoutantes qui ornaient ta tombe." ("ta tombe".)

Sinon, ce texte pourrait être très touchant, on y entend de la sincérité...

[Invité]

Un style et un soin qui mériterait d'être lissé.
Il ya pas mal de recherche là dedans. Littéraire, sans aucun doute.
Je sens cette cacophonie dans ton texte. Ce brouillard de mots à condenser comme dit YB. C'est bien d'écrire dans cet état de cerveau. Et j'ai noté quelques profondeurs. Positif tout ça.
Je ne comprend pas ton accentuation: présente ou pas presente.

[Oeildenuit]

Merci, mentor pour ta correction.

Trop d'inattention de ma part, et j'oublie toutes les accentuations comme le souligne Pandaworks.

Mais ce texte est trop vieux et trop proche en même temps, je n'ai pas envie de le changer de trop, évidemment je vais enlever ces vilaines fautes ^^

Merci à vous.

[Tristan]

Tu verses parfois un peu trop dans le cliché, mais quelques passages valent à eux seuls le détour:

J'avais déjà oublié ton odeur, la façon que tu avais de marcher, de bondir; ton visage devenait de plus en plus flou, ton image fugace... et j'eus souvent besoin de regarder d'anciennes photos afin de me le remémorer totalement.
J'avais oublié tes sautes d'humeur, comment tu jouais du piano, comment chacunes de tes notes résonnaient en moi...ce n'était plus maintenant qu'un brouahaha lointain, un souvenir versatile qui m'échappait un peu plus à chaque pas et - qu'au final - je ne cherchais même pas à retenir.



J'execre ces longs couloirs glacés de tombes en marbre gris, j'execre ces fleurs en verre dont la seule utilité réside dans leur immortalité ( comme ça, la tombe ne paraît jamais totalement vide ni oubliée).
J'execre ces ecritoires sordides gravés de banalités pathétiques : " A ma cousine ".

Papa jouait les spirituel et pensait avoir la foi parce qu'il se revoltait du fait que l'olivier posé au pied de la tombe ait été volé .
Moi aussi ça me choquait .


C'est froid et vide comme une carcasse.

Tu sais, la tristesse n'est pas une tare c'est un bond vers l'avant, moi j'ai tellement mal que je ne sens plus rien, que je ne pleure plus, que je n'en comprends même plus le sens, ni la motivation.
Et je les regardais , envieux et déçu de n'y arriver , je me forcais donc à pleurer, je sais, c'est minable mais j'étais trop mal à l'aise, je pensais à tous ces moments; en déséspoir de cause j'evitais meme de fermer les paupières pour avoir les yeux au moins brillants mais rien, impossible, je voulais m'échapper, m'évanouir, te rejoindre.

ça, par contre, ça colle pas:

tout va tellement trop vite qu'il faut tout remplacer dans l'instant

[Oeildenuit]

C'est drôle que tu dises àa Tristant car presque tous les passages que tu as soulignés je les ai rajoutés en corrigeant mon texte ^^

Et je suis d'accord pour la phrase qui ne colle pas, y'a quelque chose qui me gêne aussi.

[Tristan]

commence par "tout va tellement vite"

[Oeildenuit]

Oui, déjà c'est un début.

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